Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

L’EXPOSITION DE M. EUGÈNE BÉ.TOT1 *

Il a contemplé le sillage des remorqueurs fendant les eaux de leur
lourdeur puissante. Sur les berges, il a regardé avec tendresse
l’incessant travail qui les anime, il a suivi de l’œil le tombereau
venant recueillir sa charge sous la silhouette des grues dont le
manège rapide va du fleuve au sol et du sol au fleuve. Puis il a flâné
sur les places et dans les jardins. La place Vendôme, la place de la
Concorde, les Tuileries et le Luxembourg l’ont vu prendre des notes
minutieuses et précises. Comme l’œuvre des hommes l’attire plus
que l’homme lui-même, qu’il ne considère que comme un acces-
soire ou une tache, il a dessiné le Louvre sous toutes ses faces,
comme il a dessiné la masse légère de Notre-Dame, la silhouette de la
tour Saint Jacques, le vénérable Institut et notre glorieux Arc de
triomphe. Il n’a pas dédaigné pour cela les monuments plus mo-
dernes et plus prosaïques : une vue de la Bourse et une autre de la
tour Eiffel sont là pour l’attester.

1. Ouverte à la galerie Chaine et Simonson, du 2 au 16 novembre.

— 48 PÉRIODE.

PORTRAIT DE M. EUGÈNE BÉJOT
DESSIN PAR M. HENRY BATAILLE

Le crayon à la main,
M. Eugène Béjot a exploré
Paris. Il a parcouru les quais,
de l’Estacade au Point du
Jour, en notant au gré de ses
courses l’aspect divers de
chacun d’eux. Pas un pont
qu’il n’ait admiré, pas une
arche peut-être qu’il n’ait
regardée et étudiée. Il con-
naît les moindres gestes des
pêcheurs placides, comme il
s’est intéressé aux voyageurs
des légers bateaux-mouches.

VUI.

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