Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

ÉMILE BERNARD

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Bernard, qui n’est ni moins ni plus révolutionnaire que Delacroix, et
dont le rapport avec les Vénitiens est à peu près celui d’Eugène Dela-
croix avec Rubens, fut donc qualifié de réactionnaire. La différence
des mots cache mal la similitude des situations. Peut-être faut-il
qu’au début de chaque siècle un artiste de haute intelligence et de
métier consommé ramène avec une volonté intransigeante vers les
modèles de la perfection ceux d’entre nous qui furent égarés par les
exagérations du sens individuel. Dédaignant l’esprit de curiosité qui
pousse les uns à poursuivre le parcours souterrain de la source,
aussi bien que la paresse qui arrête les autres aux rives du fleuve
déjà grossi par de médiocres affluents et souillé par le contact des
villes, c’est aux lieux solennels où les eaux jaillissent pures, lim-
pides, abondantes, nourricières, qu’il s’abreuve.

PAUL J A M O T

GRAVURE SUR BOIS
PAR M. ÉMILE BERNARD

VIII.

4e PÉRIODE.

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