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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Chauvet, Paul: Frank-M. Armington: peintres-graveurs contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0154

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

français, où ses gravures lui valurent, en 1908, une mention hono-
rable.

Laborieux et patient, il donne régulièrement tableaux et eaux-
fortes. 1909 fut pour lui une année de succès. La Société des Amis
de beau-forte l’admit parmi ses membres et la Société Nationale des
Beaux-Arts accueillit de lui deux gravures considérables Notice-
Dame et Le Trocacléro.

Dès lors, l'artiste canadien multiplie ses expositions; il montre
ses œuvres à la Société Royale des Peintres-Graveurs de Londres,
dont il est membre (1910). La même année, au Salon des Artistes
français, il fait voir la série d’impressions qu’il a rapportée d’Alle-
magne, dont la vue de Nuremberg qui accompagne cette notice, et
le Musée du Luxembourg accepte trente-huit de ses eaux-fortes.

C'est ainsi qu’au cours de sa carrière, brève encore mais bien
remplie, M. FrankM. Armington apparaît tour à tour peintre, aqua-
relliste et graveur. L’enthousiasme prime-sautier des gens de sa race
et la hardiesse ingénue qui est l’heureux privilège des peuples nou-
veaux l’ont encouragé à toucher un peu à tout, sans se fixer très
longtemps nulle part. La peinture, paraît-il, va l’accaparer. Mais
c’est comme graveur qu’il sera connu et que, s’il est bien inspiré, il
saura se développer. Son dernier voyage au Canada, où la Compa-
gnie du Pacific Railway bavait appelé pour illustrer ses itinéraires
parmi les sites grandioses des Montagnes Rocheuses, a du lui faire
sentir, une fois de plus, l’incompatibilité du commerce et de l’art. Il
a repris le chemin de Paris, où il se plaît, et où il a bien fait de se
fixer définitivement, car c’est à Paris seulement qu’il trouvera les
conditions de recueillement nécessaires à l’amplification et au per-
fectionnement du talent et des facultés artistiques. La gravure est
un art antique, née du sol des vieilles cités, vénérable comme les
pierres de nos cathédrales et les pavés de nos rues; on ne saurait
la brusquer. M. Frank Milton Armington a du temps devant lui, et
point n’est besoin qu’il se hâte; il doit à son talent d’aquafortiste, qui
est solide et réel, de le cultiver comme il le mérite.

PAUL CHAUVET
 
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