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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Réau, Louis: La galerie de tableaux de l'Ermitage et la collection Semenov, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0503

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472

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

d’admirer la perfection avec laquelle sont rendus les orfrois de la
chape en brocart d’or agrafée d’un précieux fermait dans laquelle
se drape l’ange annonciateur, la robe bleue de la Vierge et la per-
spective delà nef romane qui se creuse à l’arrière-plan. Cette œuvre1,
encore toute proche de la miniature, s’apparente de très près à la
Vierge du chancelier Roi lin du Louvre.

On a longtemps discuté pour savoir si le prototype du Saint Luc
peignant le portrait de la Vierge, exécuté par Roger de la Pasture
pour la guilde des peintres bruxellois, devait être cherché à Péters-
bourg ou à Munich : il semble bien que le tableau de l’Ermitage soit
le véritable original2. Le fond d’architecture et de paysage s’inspire
directement de la Vierge du chancelier Rollin.

M. Friedlænder croit reconnaître la main d’IIugo van der Goes
dans un petit triptyque de XAdoration des Mages. Quant à la Vierge
dans une gloire (Deipara Virgo) attribuée autrefois à Quentin Matsys,
elle doit être restituée à Jean Provost de Bruges.

Le fameux triptyque de la Guérison de /’aveugle (1531) par Lucas
deLeyde est, après XAnnonciation de Jean vanEyck, le tableau le plus
précieux de cette série : c’est, en effet, avec le Jugement dernier du mu-
sée deLeyde, l’œuvre capitale du maître.L’influence de la Renaissance
italienne est très sensible dans l’ordonnance de la scène; mais
l’encombrement de la composition, l’expression caricaturale des
figures, la crudité du coloris trahissent le graveur égaré dans la pein-
ture. Les deux figures héraldiques peintes sur les volets extérieurs
séduisent davantage par l’aisance des mouvements et le pittoresque
du costume.

Au xvie siècle, l’art des Pays-Bas est dénaturé par l’italianisme
envahissant; il acquiert une facture plus large, mais au détriment de
ce réalisme scrupuleux qui faisait sa force. XIAdoration des Mages
attribuée à Lambert Lombard représente bien cet art de transition
qui prépare le terrain pour l’apparition de Rubens.

B. École flamande. — La séparation politique et religieuse de la
Flandre, qui reste catholique et espagnole tandis que la Hollande se
convertit au protestantisme et conquiert son indépendance, provoque
au xviie siècle une scission dans l’art des Pays-Bas. L’école flamande
qui voisine avec la France et demeure sous l’influence du catholi-

1. Reproduite dans la Gazette des Beaux-Arts, 1907, t. II, p. 20i.

2. Un troisième exemplaire de ce tableau se trouve dans la collection du
comte Wilczek à Vienne. Cf. Hulin, Catalogue raisonné de l'Exposition des Primitifs
flamands à Bruges (1902).
 
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