Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 10.1913)

LES INFLUENCES DE LA PEINTURE ANGLAISE
SUR LE PORTRAIT EN FRANCE
(1750-1850)

Le \\ me siècle a élé la pé-
riode d’initiation française au
génie britannique. Un des pro-
moteurs de cette initiation fut
Voltaire, l’intelligence pourtant
la plus éloignée du naturel
saxon, mais qui était à l’affût
de laid de choses. Presque en
même temps que lui, Montes-
quieu séjournait à Londres, y
étudiant les institutions poli-
tiques. A Paris, l’Anglais était
accueilli dans la société, Roling-
broke chez M"’e de Tendu,
l’évêque Atterbury chez le pré-
sident llénault, lady Hervé y
chez la duchesse de Montmo-
rency. On sait de quel sentiment
touchant la fantaisie de l’esprit
se trouva mêlée dans le roman d’Horace \\ alpole et de Mme Du Def-
fand.Mais le propre de ces étrangers, en guerre contre les préjugés
de leur pays, était surtout d’amuser par l’indépendance, l’excen-
tricité de leurs principes. Aucun ne fut plus fêté, plus adulé que
David Hume, dans le temps où it était à Paris secrétaire d’ambassade.

Cependant la mode du « thé à l’anglaise » s’était introduite dans
les salons. Dans nos parcs on faisait succéder aux lois de nette
ordonnance établies par Le Nôtre l’imprévu des sinuosités cher au
caprice insulaire. On dévorait les romans de Richardson. De plus en

PORTRAIT DE MISS BRU S B Y
P A R PIERRE-ÉTIENNE F A L C O N H T
GRAVURE DE VALENTIN GREEN

X. — 4 e PÉRIODE.

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