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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

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Nr. 1
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Biver, Paul: Vitraux et tableaux des églises parisiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0038
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VITRAUX ET TABLEAUX DES ÉGLISES PARISIENNES

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incarcérée dans un mauvais lieu, et la mort du fils du préfet qui prétendait
en franchir le seuil. Une autre scène, peinte sur verre blanc aux environs de
i55o, occupe l'ajour de ce vitrail et semble être un dialogue entre Salomon
et la reine de Saba.

Deux verrières de Saint-Etienne-du-Mont, peintes vers 1620, sont consa-
crées aux apparitions du Christ ressuscité se montrant à Madeleine, aux
disciples d’Emmaüs, à Pierre et aux Saintes Femmes ; ces dernières scènes
sont d’une autre main et d’une date plus récente. Ces travaux, en admettant
qu’ils soient réellement de Claude Henriet, à qui on les attribue, révéleraient
chez cet artisan un talent médiocre : la facture en est lourde, peu éclairée et
les cartons sont pleins de gaucherie.

Appartenant à la même église, nous voyons une verrière d’époque ana-
logue : une Vie de sainte Anne et de la Vierge, attribuée à Angrand Le Prince,
peinture timide, mêlée de beaucoup d’éléments modernes.

De Saint-Etienne-du-Mont également, un vitrail, datant des premières
années du règne de François Ier, retient l’attention. Son aspect diffère de
tous les vitraux voisins ; c’est la Vie de saint Claude. Les scènes sont rectan-
gulaires, sans encadrement et d’une composition simple. L’abondance de
couleur rappelle les images d’Épinal ; un éclairage énergique de grisailles
couchées par une reprise à l’aiguille, à la brosse sèche et, plus encore, à la
pointe de bois, les étoffes damassées à l’aide d’un pochoir, toutes les caracté-
ristiques des travaux troyens se retrouvent ici. Les ateliers de Troyes étaient
réputés à cette époque, et leurs œuvres se rencontrent même à La Ferté-
Milon et à Ëpcrnay ; ils faisaient concurrence, à Sens et à Châlons-sur-
Marne, aux peintres-verriers de ces cités pour orner leurs églises.

Le vitrail de la Vie de saint Claude, dont nous nous occupons, est d'une
facture analogue à celle de la Vie de suint Augustin de l’école troyenne peinte
pour Epernay, et nous y trouvons l’usage des mêmes pochoirs qu’à Bar-sur-
Seine et à Sain t-Parres-les-Vaudes. Dans Va Naissance de saint Claude, plu-
sieurs femmes s’empressent autour de l’accouchée ou donnent à l’enfant les
premiers soins. L’une d’elles offre une bouillie à la mère du saint ; sa coiffure
est étrange et sa tunique galonnée porte une de ces inscriptions dépourvues
de sens précis qu’affectionnaient les artistes du temps : AMOVR DEMDO.
Le Baptême du saint (repeint à l’émail) montre l’enfant soutenu par deux
anges au-dessus des fonts baptismaux. Puis, le saint reçoit les ordres ; il
est sacré évêque. Le cai Ion de celte scène, comme celui de la naissance du
saint, est antérieur de plusieurs années à l’époque de la peinture : ce qui le
prouve, c’est l’amorce d'un dais flamboyant à trois pans auquel on a super-
posé, avec une désinvolture toute troyenne, une architecture Renaissance,
sans prendre la peine de tenter une adaptation. Autre insouciance des
 
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