LE DÉCOR DE LA VIE SOUS LE SECOND EMPIRE
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tion d'un Baudelaire, d'un Gautier, d’un Flaubert, par les débuts de Renan
et de Taine, par l'éclosion du Parnasse et les premiers pas du naturalisme,
les savants travaux de Pasteur et de Claude Bernard. Toutefois il appartient
à la critique de ne pas laisser oublier que, par un curieux renversement des
valeurs, les plus illustres représentants de cette époque, dans le domaine des
arts, aux yeux de la postérité, sont précisément ceux que cette époque elle-
même a le plus sévèrement poursuivis quand elle ne les a pas ignorés: elle a
fait le procès de Baudelaire et de Flaubert, obligé Pasteur à quitter la direc-
tion de l’Ecole normale, et, pour revenir plus exactement au sujet qui nous
PORTRAIT DE M“>« MON ET, PAR M. CLAUDE MON ET
(Appartient à M. Raymond Kœchlin.)
intéresse dans cette exposition, fait surgir, en dehors des enceintes réser-
vées aux manifestations de l’art et du goût officiels, cet illustre grou-
pement de méconnus qui fait date dans l’histoire de l’art sous le nom
du Salon des Refusés de 1863, ouvert d’ailleurs sous les auspices de
l’empereur. Aussi n’a-t-on pu que sourire à la malice des zélés orga-
nisateurs de l’exposition des Arts décoratifs qui ont très légitimement voulu
présenter à part, en les réunissant dans la même salle, quelques repré-
sentants les plus notoires de cette assez glorieuse cohorte des « refusés », ou
qui l’eussent été, dont les débuts datent de l’époque où luttaient Manet et
Courbet, pour se faire entendre. Et voilà encore un bon exemple de l’imma-
nente justice : cette salle est précisément la plus belle de l’exposition. Degas
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tion d'un Baudelaire, d'un Gautier, d’un Flaubert, par les débuts de Renan
et de Taine, par l'éclosion du Parnasse et les premiers pas du naturalisme,
les savants travaux de Pasteur et de Claude Bernard. Toutefois il appartient
à la critique de ne pas laisser oublier que, par un curieux renversement des
valeurs, les plus illustres représentants de cette époque, dans le domaine des
arts, aux yeux de la postérité, sont précisément ceux que cette époque elle-
même a le plus sévèrement poursuivis quand elle ne les a pas ignorés: elle a
fait le procès de Baudelaire et de Flaubert, obligé Pasteur à quitter la direc-
tion de l’Ecole normale, et, pour revenir plus exactement au sujet qui nous
PORTRAIT DE M“>« MON ET, PAR M. CLAUDE MON ET
(Appartient à M. Raymond Kœchlin.)
intéresse dans cette exposition, fait surgir, en dehors des enceintes réser-
vées aux manifestations de l’art et du goût officiels, cet illustre grou-
pement de méconnus qui fait date dans l’histoire de l’art sous le nom
du Salon des Refusés de 1863, ouvert d’ailleurs sous les auspices de
l’empereur. Aussi n’a-t-on pu que sourire à la malice des zélés orga-
nisateurs de l’exposition des Arts décoratifs qui ont très légitimement voulu
présenter à part, en les réunissant dans la même salle, quelques repré-
sentants les plus notoires de cette assez glorieuse cohorte des « refusés », ou
qui l’eussent été, dont les débuts datent de l’époque où luttaient Manet et
Courbet, pour se faire entendre. Et voilà encore un bon exemple de l’imma-
nente justice : cette salle est précisément la plus belle de l’exposition. Degas