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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 8.1923

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Nr. 2
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Monod, François: La galerie Altman au Metropolitan Museum de New-York, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0214
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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et avec le Saint Luc de la collection de Lord Penrhyn à Londres, attribué à
Dirck Bouts ou au copiste d’un original perdu *, on ajoute deux identifica-
tions, non moins significatives, avec le personnage debout, de profil, la
canne à la main, qui assiste à Y Audience de V empereur Othon, et avec le
spectateur placé, dans la même pose que le portrait de New-York, au dernier
rang, tout au fond de la Sentence inique de l'empereur Othon. Toutes ces
figures accusent un âge plus avancé que l’effigie. La Cène a été peinte entre
1464 et 1468, les deux tableaux de Bruxelles après 14682 ; le portrait se
placerait ainsi vers i46o environ.

Malgré l’attribution fréquente à Memling, il faut se résigner à ignorer
l'auteur du Vieillard provenant de la même collection, cet admirable portrait
de la bonté indulgente et de la résignation de l’âge, beaucoup plus sensible,
plus « intérieur » que la plupart des effigies flamandes du xve siècle. Sur les
portraits du fondé de pouvoirs des Médicis à Bruges et de sa femme, Tom-
maso et Maria Portinari, qu’on pourra toujours donner soit à Memling, soit,
avec plus de raison, selon nous, à Van der Goes ; sur la variante anecdotique
de Yopus majus de Memling, le Mariage mystique de sainte Catherine, pro-
venant aussi de la collection Goldschmidt, tout a été dit.

Le minuscule panneau à fond d’or, sur bois, des Adieux du Christ à sa
mère3 fournit un témoignage authentique de l’activité de Gérard David comme
miniaturiste, à rapprocher d'une figure du Christ à la Galerie Nationale de
Dublin, qui a dû appartenir à une composition de même sujet. Imprégnée
de l'influence de David et de Matsys, presque toute gothique encore, char-
mante de tendresse et de minutie délicate, la Vierge aux Anges attribuée par
M. Friedlaender à la jeunesse de Van Orley4 offre un des premiers et plus
poétiques exemples de la métamorphose du thème inauguré par Memling
dans ses deux Mariages mystiques de plein air, et de son émancipation par
l’expulsion des donateurs et saints encombrants et l’envahissement de la
nature. Le tapis vert fleuri où la mère joue avec l’enfantelet, et le décor
obligatoire, fontaine, fantastique palais, sont plongés dans une vaste cam-
pagne inondée de soleil ; dans le progrès dévorant du paysage vers l’indé-
pendance, c’est le court et délicieux moment où la dévotion candide des

r. Gofïin, ouv. cité, repr. p. 69.

2. Ibid., p. 08, p. 79.

3. Provenant de la collection Otto Kahn de New-York. Cf. Eberhard Freiherr von
Bodenhausen et Wilhelm R. Valentiner, Zu dem Werk Gérard Davids (Zeitschrift fiir bildende
Kunst, 191 1, p. 188, repr.).

4. Provenant de la collection J. Emden de Hambourg. Dans son essai de reconstitution
de l’œuvre de Van Orley, Max J. Friedlaender place le tableau immédiatement avant 1515 :
Bernard Van Orley. II: Orley’s Tàtigheit zwischen i5i5 und i52o (Jahrbucli der konigl.
Preass. Kunstsammlungen, 1909, p. 21 et suiv., repr.).
 
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