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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 9.1924

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Nr. 3
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Hautecoeur, Louis: L' auteur de la colonnade du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0167
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r 52

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Le texte de Sauvai fut repris par Brice en ses diverses éditions, par
Chéreau dans la légende de la gravure qu’il fit exécuter par Herisset, par
Le Rouge dans les Curiositez de Paris (1716, I, 36) et par Saugrain dans
le Dictionnaire Universel de la France ancienne et moderne (1726, II, io38).

Le second témoin à charge est Boileau. Charles Perrault n’aimait pas
Boileau. Il avoue dans ses Mémoires' qu’il aurait désiré conserver aux
membres de la Petite Académie les fonctions d’historiographes du Roi et il
ajoute : MM. Pellisson, Racine et Despréaux « en ont reçu de très grandes
récompenses en divers temps ». Il était partisan des modernes et Boileau des
anciens. Son frère Claude Perrault, le médecin, avait soigné Boileau, mal
soigné au dire de son client. Les Perrault étaient les amis de Quinault, raillé
par Boileau. Boileau était l’intime de La Fontaine qui avait connu Le Vau
chez Fouquet, de Molière pour qui Le Vau avait construit des théâtres pro-
visoires à Versailles. Enfin d’Orbay sera l’architecte de la Comédie-Française,
de la maison de Molière. Le clan Boileau était donc l’ennemi du clan Perrault.

jNous ne raconterons pas la lutte : elle débuta par quatre vers de 1 Art
poétique. Cl. Perrault menaça Boileau de lui faire supprimer sa pension par
Colbert. Boileau répondit par l’épigraphe : « Oui, j'ai dit dans mes vers... »
Cl. Perrault répliqua par la fable : Le corbeau guéri par la cigogne et
alla répétant que lé vers de la satire IX « Midas, le roi Midas a des oreilles
d’âne » s’appliquait à Louis XIV. Boileau a narré cette affaire dans sa
lettre au duc de Vivonne (1676), mais sans y faire encore aucune allusion
au Louvre (Edition Gidel, I, cccxxxv et IV, 143).

Claude Perrault meurt en 1688, mais la querelle des anciens et des
modernes continue et en i6q3, dans les Réflexions sur Longin, Boileau
écrit :

«Je ne nie pas cependant qu’il (Claude Perrault) ne fût homme de très grand mérite
et fort savant surtout dans les matières de physique. M. M. de l’Académie des
Sciences néanmoins ne conviennent pas tous de l’excellence de sa traduction de
Vitruve ni de toutes les choses avantageuses que M. son frère rapporte de lui. Je puis
même nommer un des plus célèbres de l’académie d’architecture (M. d’Orbay) qui
s’offre à lui faire voir, quand il voudra, papiers sur table, que c’est le dessin du
fameux M. Le Vau qu’on a suivi dans la façade du Louvre et qu’il n’est point vrai
que ni ce grand ouvrage d’architecture, ni l’Observatoire, ni l’Arc de Triomphe
soient des ouvrages d’un médecin de la Faculté. C’est une querelle que je leur laisse
démêler entre eux » (III, 3o2).

En juin i6g4 lorsqu’Arnauld prépare une réconciliation avec Charles
Perrault, Boileau récidive :

i. Edition de 1759, p. 42.
 
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