Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 9.1924)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ceux-ci avec d'autres dessins signés ne laisse subsister que très peu d’incon-
nus. J’ai relevé les noms de 17 artistes différents, quelques-uns représentés
seulement par deux ou trois dessins, comme Duvivier, Gareau, Jourdain,
Martini, Mathieu, Pillement le fils, Veyrencq ou Villain, — tous seigneurs de
peu d’importance; d’autres apportèrent une contribution plus abondante,
Couché lui-même, puis du Tertre, Mancest, Prévost et Wicar. Mais le véri-
table dessinateur de la
Galerie, celui qui donne
le ton à la publication, —
sur 282 dessins que con-
tient le recueil 161 sont
signés de lui, — c’est
Antoine Borel. Le choix
était excellent. Vignel-
tiste abondant et varié,
— il illustra Destouches,
Regnard et Berquin, —
Borel, sans être un créa
leur original, se place au
premier rang des dessi-
nateurs de son temps.
Ses dessins à la mine de
plomb ou à la plume re-
haussée d’encre de Chine,
sont des merveilles
d’exécution et de préci-
sion en quelque sorte
photographique. Nulle
qualité ne peut les recom-

PORTRAIT DE NETSCHER PAR LUI-MEME
DESSIN A LA GOUACHE PAR BAUDOUIN
(Bibliothèque d’Art et d’Àrchéologie.)

notre attention, puisqu il
s’agit avant tout d’un ou-
vrage documentaire. J’ai

eu l’occasion de confronter quelques-uns de ses dessins avec les tableaux
eux-mêmes. En vérité, il est impossible de pousser plus loin le scru-
pule, la conscience et le soin du détail. De ces dessins si minutieuse-
ment exacts qui interprètent avec tant de justesse le caractère dilièrent des
œuvres italiennes, hollandaises ou françaises, les gravures ne donnent la
plupart du temps qu’une traduction affaiblie et sans style. La supériorité des
dessins sur la gravure constitue un des mérites essentiels de notre recueil.