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Grand-Carteret, John
Les moeurs et la caricature en Allemagne - en Autriche - en Suisse: ouvrage illustré — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.8052#0333
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LES HISTOIRES-CHARGE

— T Œ P F F E R ET BUSCH

293

dit fort bien Tôpffer, et l'histoire en estampes aura toujours pour elle
l'avantage de la concision.

C'est pourquoi, aussi, Tôpffer veut l'alliance du moraliste et du
dessinateur, cette alliance qui l'avait d'abord frappé dans les grandes
planches de Hogarth.

Hogarth et les Anglais ont, au reste, profondément marqué sur lui:
son Traité de Physiognomonie a des séries de têtes qu'on dirait emprun-
tées aux Principes de Caricature de François Grose. Dans ce domaine,
Tôpffer est loin d'être un novateur: il est simplement un humoriste qui
continue l'œuvre commencée avant lui, qui cherche en même temps à
amuser et à éveiller l'intelligence des enfants.

N'est-ce pas là l'origine des compositions fantaisistes dont il égayait
jusqu'à ses récits de voyages.

Tout le monde a lu l'intéressante notice de Ste Beuve sur l'écrivain-
caricaturiste, tout le monde sait donc que les folles histoires en images
dont il est ici question furent, en quelque sorte, composées et dessinées,
pour l'amusement de jeunes élèves. Ces cahiers grotesques passaient de
main en main, absolument comme cela se produit aujourd'hui encore,
dans certaines sociétés d'artistes ou d'amateurs, en Allemagne et en
Suisse; ils circulèrent même fort longtemps ainsi, puisque M. Jabot, daté
de 1833, ne fut publié qu'en 1835. Non seulement ils étaient connus dans
Genève d'un assez nombreux public, mais ils sortirent du pays et furent
jusqu'à Wcimar où ils charmèrent Gcethe. Le fait a été consigné par
l'auteur dans VAnnonce de VJiistoirc de Mr. Jabot.

„I1 paraît que M. Jabot, avant de se produire en public, fit quelques
,,tournées incognito; il vit l'Italie; il vit l'Allemagne; et en passant à
„Weimar, il se fit présenter à Gcethe, qui l'accueillit fort civilement, et le
„garda quelques jours auprès de lui. Aujourd'hui, M. Jabot, comme tous
„les sots qui ont approché d'un grand homme, fait bruit de ses relations
,,avec l'illustre écrivain, et il ne manque pas d'avoir toujours en poche
„ un numéro du Kunst nnd Alterthum, où Gcethe parle effectivement de
,,M. Jabot, en très bons termes et fort sérieusement."

Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt de redonner ici, toujours d'après
la même préface, l'analyse de ce M. Jabot qui portait l'épigraphe suivante,
laquelle servit dès lors communément à tous les petits drames en cari-
catures de Tôpffer:
 
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