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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0030
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LE GRELOT:

dont les cheveux et les mollets m'avaient ensorcelé. Caroline
le sut...

— Aïe !

— Et jura de se venger. Elle n'a que trop tenu sa parole I...
Un soir, que je l'avais quittée pour me rendre chez ma nouvelle
maîlresse, elle acheta chez un libraire la collection du Père
Duchêne, gagna mon varlet de chambre, glissa les journaux
sous mon oreiller et s'enfuit. Je rentrai, et, me couchant sans
défiance, je m'endormis en murmurant le nom de sa rivale.

Le lendemain matin tout était consommé !

Le poison avait agi, et sans me douter moi-même de l'éten-
due de mon malheur, voici en quels termes je reçus mon mal-
heureux larbin, qui m'apportait mon chocolat accoutumé avec
un retard de dix-sept minutes :

— Ah! foutre de foutre ! misérable croquant, est-ce ainsi
que tu te fous d'un bon bougre de patriote comme moi!... Ne
reparais plus céans, ou, nom de Dieu!... je te fous à la
porle !

— Horrible! horrible i dit Pierre l'Ermite.

— C'est épatant, fit Callias.

— Le malheureux s'enfuit épouvanté, et je ne le revis plus.
Ce qui, du reste, me fut assez agréable, puisqu'il oublia de
me réclamer ses gages, que je ne lui payais plus depuis trois
ans. Mais le crime était consommé, et ma vie d'homme du
monde perdue, car depuis ce moment fatal, malgré tous les
traitements que j'ai suivis, le poison agit et me dévore de plus
en plus chaque jour ; si bien, que maintenant, en quelque lieu
que je me puisse trouver, que je sois devant l'homme le plus
poli ou la damoiselle la mieux élevée, il m'est impossible de
ne pas jurer comme le dernier des charretiers.

Comprenez-vous, mon père, ce que je souffre? •,

— Parfaitement, mon fils. Oh! la liberté de la presse! la
liberté de la presse !

— Pauvre vieux, va; fit Hector en serrant la main du che-
valier.

— Et que faire, mon Dieu, que faire?
Le moine se taisait et semblait réfléchir.'*

— Avez-vous consulté Ricord, mon fils?,dit enfin'•Pierre
Pierre l'Ermite. ! ■»•■ ■■" *

— Sans doute. .. .-...■ .j »■ .' » : -

— Eh bien? ' • I »li *■ .1 ' . .,

— Eh bien;,il a secoué,la tête. J'ai compris et me suis enfui-
en pleurant comme un .enfant. , .i » « ..

— Ça fendre-cœur..*»1, j, . * ». . : .'>..-•

— Du çi&ràgVf.m'bn^fïls. Une fois en Palestine, nous tâche-
rons d'ârranger;c|la^Oh! ce Père Duc/iêriil\ce'..Père DucHèné!
de combien.de victijnes il a semé sa route!... Mais^patiencei!:...
son tour.au'ssi vien.dra. , !

La nuiWse. passa'àfconsoler le sire de Courtevùe et à faiïjeîde
nombreuses.station|iaux différents buffets. ,,
Le lendemain,- àmiidi, on était en» gare de Marseille. "



i;' miîi

«JOJIJIENT. AU. MEU DE SE RENCONTRER JV JERUS*I,EM(,
NOS VOYAGEURS RÉSOLURENT DE S'ARRÊTER D'ARORD
A Communopolis. VILLE DES PLUS INTÉRESSANTES ET
DES PLUSjtARRIÉRÉES. ,

. . . '•V .•*. . .* ■» àr. . .ï ..:.,... .

Ce chapilre'étant tout simplement un petit*chef-d'œuvre,
nous croyons devoir en donner seulement le titre.

Nous reconnaissons que -ce, procédé est horriblement ca-
naille, mais.'illestisi productif!... i '

A dimanche donc etgqu'on se firépkfe à frémir !

1 ft-lîigôlas FLAMMÈCHE.

(La suite om prochain numéro.)*

00"RTR,ESI>0]>fT3ATVOE;.

\ M ,'.* . * "• ___

' » «•« •»' '• • •

Citoyen rédacteur,,

En attendant qu.e:]c droit de pétition soit reconnu par nos gouvernants,
voulez-vous dopner.asi!e à mon humble supplique :

Je demande quelèsfprocés-verbaûx de la Commune noient rédigés en
français. *w-~.. '

C'est peut-être*exlgeY^eaucoup,-mais enfin la lecture des comptes-
rendus du-JbWnM^/yWefvQus prouvera qu'il y a urgence.

Je cite atl'liàs^Hk^

Journal o/'$fera'u*«2.3,tséance du 21 avril:

« Le citoyen Aixix. .-7^Je^deinamtCïà.ce qu'on fasse l'appel de tous les
lembres. - J' I""

*"4-v

membres.

J**^"* t^ •* * ■ r *■*■*.
IcBftii. V-- J«idei|i»mle i ce qu'on laisse aux candidats la
liberté de se^pséfenterfeux-même^tlComme B'ergéret.) »

Et le citoyentourçrvJj; »- -

« Je dwnandeî^-àletre relevé de,mon. poste; je demanderai que des
citoyens dévoués aillent* là-bas ; je demanderai à ce que Longuet se rendit
à ce poste. » *• "

Le citoyen Ledroit demande qu'on se rappelle le décret qui demandait
que l'on rende la justice gratuitement.

11 faudrait encore vous signaler, citoyen rédacteur, la permanence qui
se tient à l'Hûtel-de-Ville :

« Depuis quatre jours je n'en ai pas quitté.'» dit le citoyen Amouroux.

En attendant que l'instruction obligatoire englobe l'Hôtel-de-Ville lui-

même, je vous propose d'ouvrir dans vos bureaux une souscription pour
un bonnet d'àm d'honneur.
Recevez, citoyen rédacteur, etc.

Isidore BARBANCHON,

Professeur en retraite.

Le Grelot ne veut ajouter qu'un mot :
La souscription est ouverte dans nos bureaux.
Notre rédaction s'inscrit en tête de la liste pour la modeste
somme de dix centimes; notre administration pour la somme
non moins modeste de dix autres centimes.
Soit:

SOUSCRIPTION
POUR UN BONNET D'ANK D'HONNEUR

A offrir aux secrétaires-rédacteurs des séances de la Commune.
(Première liste).

La rédaction du Grelot......fr. 0. 10 c.

L'administration du Grelot.....— 0. 10

Total de la 1™ liste.

fr. 0. 20 c.

UN EXAMEN A LtTAT-MAJOR

La Commune ayant déclaré que des exam enspour le grade
d'officiers d'état-major auraient lieu;

« Attendu cependant que les connaissances et les aptitudes
« militaires sont très-peu répandues dans la garde nationale,
« l'examen porterait principalement sur les capacités intellec-
« tuelles et la valeur morale et politique des candidats...'»
(Journal officiel, («mai.)

Notre rédacteur en chef, qui se teindrait "lBstfcheveux'en
vert pour être'a'gVéable à ses lecteurs, m'envoya'chereher. -^

Après m'avoir'fàit entrer dans son cabinetjor et jonquiljé^-— '
les parfums les plus précieux de l'Arabie,f en- font le seiilfen-
droit de Paris capaM'e de rivaliser avee la'salle de séances/fo,
la C ommune : ■ / »i#

— Pourriez-vous, sans trembler... me dit-il. ,; .,

Ici, ceux de nos lecteurs qui ont un piano ou un trombonne
à coulisse peuvent jouer en trémolo le' trio des Huguenots
(b° acte). Pour les costumes et la mise en;scène, s'adrfsser à
l'administrateur du journal ou chez 'lèfcitoyen Gannier'à



journal
l'Opéra.

— Suffit, luirépondis-je, je pars. .
Il me glissa, pour les menus frais ieJcorruption.deuxUoujp'

deux napolé... deux Raoul Rigault dans la main:

Je m'en fus. - - ■

Arrivé un peu en relard à la salle d'examen, je ne pus en-j
tendre tout le discours du président. Voici, quand j'entrai, où|
il en était :

« Citoyens, la Commune sait»ïespecter toutes les suscepti-
bilités; loin, bien loin d'elle, l'idée de vous forcer à montrer
votre ignorance crasse; vous êtes, •— son décret l'apprenait
au monde, — des idiots incapables de commander à des sol-
dats; malgré cela, elle va vous enguirlander d'aiguillettes. i

« Il faut, vous l'avez tous compris, briser avec les habitudes
monarchiques. Les Prussiens ont dû leurs avantages, princi-
palement à l'énorme supériorité de leur état-major, le plus in-
struit de l'Europe.

« Citoyens, le souvenir de plusieurs siècles de pourriture
despotique va enfin disparaître, grâce à vous!

« Ignorance et ineptie, voilà la devise avec laquelle vous allez
marcher à la conquête du monde civilisé :

« Fine la Commune I »

Ce discours, souvent interrompu par des gens qui se mou-
chaient, s'acheva enfin au milieu des applaudissements d'une
foule enivrée... de petit bleu.

On appelle les candidats.

En tête, et pour le grade de colonel, se présente un suave
blontlin, le citoyen Père Duchêne, dit Barbe-Bleue desjean-
foutres, Verte-Mèche des boudoirs élégants.

Nous lui laissons la parole :

— Nom de Dieu! citoyen président, pour être un bon
bougre...

— Je prendrai la liberté de faire observer à l'honorable
candidat que son début empesle la réaction à plein nez. Dire
nom de Dieu , c'est implicitement reconnaître qu'il existe un
Dieu quelque part, et on ne peut ignorer que la Commune a
décrété qu'il n'y en avait pas.

Le Père Duchêne balbtflie d'une voix tonnante quelques ti-
mides excuses qu'il nous est impossible d'entendre, malgré
la longue-vue de vingt-cinq pieds carrés dont nous sommes
armé. Interrogé ensuite sur ce qu'il pense de la Commune, il.
déclare que c'est un état excellent, pour faire gagner 150 francs
par jour à trois bons bougres de plumitifs tarés, qui n'auraient
jamais rien pu foutre de leur vie. Reçu à l'unanimité.

La parole est donnée au citoyen Dodolphe, dit le Juste.

— Quelles sont vos connaissances

— Citoyen, ya d'abord 1' maslroquet du coin, et puis
Paméla...

— Assez, vous êtes un idiot; la Commune vous nomme
capitaine.

— Vive la Commune 1

Le citoyen Keltyp, soixante-quinze ans, a passé pour gâ
teux sous les régimes précédents; il est sourd comme un not"
aveugle d'un œil; l'autre étant en verre s'est conservé assez
bon On le fait asseoir.

Aux questions qu'on lui adresse, il fond en larmes, et bien,
tôt une odeur forte, que je m'abstiens de qualifier, se répand
autour de lui. On le renvoie avec un peu de papier et le grade
de commandant, attendu que la patrie a besoin d'hommes
énergiques et décidés.

Cet incident fait fuir les trois autres candidats; en vain le
président leur représente que tout n'est pas rose dans ce bas-
monde, ils fuient.

Quarante cavaliers s'élancent à leur poursuite, et je m'éloigne
en me demandant pourquoi on choisit aussi facilement pour
commander aux autres un homme qui ne peut même pas se
commander à lui-même ?

STE1NN O'GRAFF.

~3«=3^Si«»&i£^i2_£i?=5:=«->--

GRELOTS.

m

Les séances de la Commune sont souvent tumultueuses.
11 y a de l'orage — mais pas d'éclair... de bon sens.

Le jour où le salut public disparaîtra, il dira à la foule, je vous salue
public.

Delescluze, qui fait partie de la Commune, est fort souffrant ; que doi-
vent souffrir alors ceux qui la subissent!

La Commune a parfois des séances nocturnes, pendant lesquelles elle
fait des brioches, >•..

Alors pourquoice déçrejidéfendant aux pâtissiers et aux boulangers de
.travailler la nuit? . ' ' *

' -cOo'3»-

' r t

Le bruit a couruque le gouvernement de l'Hôtel-de-Ville allait dé-
créter la suppression de tous lèVjournaux.
% jCelâ'n'est pàs;ùl se contente de la pression.

Bergerel a:iine maîtresse.

C'est de Bergerel que cette charmante femme dit -.Bergeret lui m'aime!
f.%,- ■ '-$oâ5-%,ft

jsme, tant critiqué avec raison sous l'Empire,.'par les Pari-
• le peuple parisien'lui-môme./, f «•

js hkr à un ex-ouvrier, devenujsergeut dans la garde 11a*
etaiT^elon lui, le plusfbeau desléfets. " ' '

fmàjor, répondit-il. w > (f

_» A X »• . i-

- Depuis que Vésinier écrit«uans l'Officiel, Y Officiel'iK^mi plus qtfun

sou. ,* '' » * -'.» H, 1 !{..,

Cecin'estipoint une épigramme, c'est de l'histoire, ' » '

1" ^L^ ■*

r

{, -4}

Un honnête homme qui n'a d'autre opinion que d'être ennemi du men-
songe, disait lui journaliste Gustave Marouteau : Je vous pardonnerais vos
excentricités de plume,* si vous disiez la vérité une bonne fois..

— Mais, c'est justement la bonne foi qui nous manque — répondit
Gustave.

Les.francs-maçons ne pouvaient pas réussir dans leur démarche soi-
disant conciliatrice, par la seule raison que leur affiche était menaçante; 1
elle montrait trois points « .•. »

A voir les actes qui se commettent à l'abri de l'étendard couleur de »
sang, on devrait s'entendre pour écrire son nom de la sorte:
« Le drap^Peau-Rouge, » ^

Un voisin se plaignait à sa ménagère du prix élevé'auquel avait atteint
lu. viande de boucherie avant le récent établissement de la taxe.

Sans argent l'on peut très-bien

Vivre, rit sa bonne.
La chair de poule est pour rien,

Le frisson ta donne.

.,,/

Le travail, c'est la liberté. — Sous la Communefle travail mautHic. -*'
Concluez.

*-*"§'&>-' * ■■'

Le membre de la Commune Allix a été,arrêté cohitrfejfo». " -
Il y a là une injustice; pourquoi n'avoir arrêté ainsi qifedetcitoyen
Allix? 1

Ce citoyen Jules Allix, l'inycnteur des escargots sympathiques,'es^
bien connu pour ses idées cornues. ► '

Si j'avais une fille, je ne la forcerais point à deveniiwivandière des
fédérés, — j'aimerais mieux la voir suivre la ligne:., deda vertu. t\

. Ceux qui se sont emparé des propriétés, meubles et immeubles de
M. Thiers disent :

« Bien mal a- quis ne profite jamais. » -

En parlant de la sorte, ces honnêtes gens-là crachent en l'air et ça leur
retombe sur le nez.

Un citoyen, du nom de Jeansoulé, organise un corps franc qui <levra
se laire tuer pour la Commune. .

Naturellement il prendra le nom de son organisateur. — Ce sera le
corps de Jeansoulé. — Ils s'enivreront de gloire.

TRI BOULET.

Paris. — Edouard BLOT, imprimeur, rue Bleue, 7-

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