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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0037
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LE GRELOT.

VICTOR HUGO.

En l'an, que je n'ose appeler de grâce 4871, faut-il que messire Sa-
tanas en veuille tant à la France1 et à nous qu'il se plaise à nous infliger
tous les bouleversements !

La même main qui fait brûler et.s'écrouler nos plus beaux monuments
a voulu bouleverser et troubler aussi, au même moment que tant d'au-
tres cerveaux^ celui qui renferme le génie du grand poêle de notre temps.

Le poëte qui a fait la Tempête dans un crâne reconnaîtra certainement _
un jour le trouble qui règne maintenant dans le sien, et dont sa lettre à
Y Indépendance est l'image.

Quand V. Hugo ne sera plus en proie à je ne sais quelle lièvre, à je*
ne sais quel enivrement, il comprendra qu'il, ne devait jamais y avoir
rien de commun entre lui et ceux qui avaient juré de tuer et anéantir
notre grande et aimée ville, ceux qui ont incendié, au Louvre, Homère,
le Dante, Shakespeare, Pascal, Newton et les autres, ceux qui ont détruit
la colonne qu'il avait si magnifiquement chantée, et qui voulaient comme
le reste incendier Notre-Dame-de-Paris.

De même que le sage en appelait à Philippe à jeun, il est juste d'en
appeler à Hugo, lorsque son cerveau ne sera plus troublé.

.Alors, il nous pardonnera d'avoir éternué dans son temple.

BERTALL.

—0<>0<>§§<><><>fc—

r>r^E)LIIST!... X>FtEI-,ITVL

LA FUSION.

Au milieu de tant de malheurs, il nous fallait bien cela pour
rire un peu, et si quelque chose peut nous consoler de l'incen-
die des Tuileries, c'est de penser qu'au moment où l'immeuble
brûlait, les aspirants locataires se mettaient d'accord pour l'ha-
biter à tour de rôle.

— C'est entendu, disait le comte de Chambord au comte de
Paris, j'entre en jouissance le 15 juillet, et après moi, je te cède
le droit au bail.

— Conclu! répondait celui-ci; ne frottez pas trop les allu-
mettes sur le papier de tenture ; et surtout, pas de bêtises avec
madame, pour qu'au dernier moment ça n'aille pas faire naître
des difficultés...

— Méchant!... tu sais bien...

— Tiens! parbleu!... sans ça...

LA TERREUR JAUNE.

Un des types du moment, c'est le monsieur qui se croit com-
promis. Il passe ses jours et ses nuits à se persuader qu'il ne
peut échapper à Cayenne.

Il se souvient avec effroi que, dans les groupes, il a eu l'im-
prudence d'approuver le décret de la Commune sur les loyers.
Il se rappelle qu'il a été voir tomber la colonne Vendôme, et
qu'il s'est découvert au convoi d'un fédéré. .

— Oh!... je suis noté!... répète-t-il sans cesse, mon affaire
est claire!... Avec ça, j'ai écrit au Réveil une lettre sur l'irrégu-
larité du service des omnibus; on l'aura trouvée dans les pa-
piers de Delescluze ; vous pensez...

Si l'on sonne à sa porte, il devient pâle comme un mort. Ah !
les voilà!... dit-il. Il brûle le Siècle, qu'il était en train de lire,
et va ouvrir en tremblant : c'est le porteur d'eau.

Persuadé qu'il est signalé et que sa figure est très-connue de
la police, il ne sort pour acheter du tabac qu'après s'être atta-
ché au menton une longue barbe blanche, et s'être fait des
rides de chaque côté du nez avec un bouchon brûlé.

Grâce à ces précautions, il finit par être remarqué un beau
matin par un sergent de ville, qui l'arrête en lui disant :

— Ah! ah !... je vous tiens, monsieur Félix Pyat!...

LE RÉTABLISSEMENT DU CAUTIONNEMENT.

L'Empire n'avait imaginé que le cautionnement sur les jour,
naux politiques. Il appartenait à la République de l'étendre aux
journaux de modes. , .

C'est ce que l'on va faire, à ce qu'il paraît. Ça nous ramène
à Philippe-Auguste, pour le moins. Une belle chose que le
progrès !

Parce que quelques journaux ont abusé de la liberté, on tue
tous ceux de demain. Cela me rappelle un de mes anciens
professeurs.

Quand deux ou trois vauriens; <— j'en étais, — lui avaient
caché son fromage de Brie au fond de sa tabatière, il ne man-
quait jamais, dans sa colère, de consigner toute la classe pour
le jeudi suivant.

Morale : Le pion se fit prendre en grippe, et la tabatière ne
chôma plus. L'imprudent en mourut.

ENCORE LE CAUTIONNEMENT.

— Pourquoi, me demandait hier un naïf, pourquoi imposer
un cautionnement aux journalistes plutôt qu'à tous autres in-
dustriels?

— Dame!... comme garantie des amendes qu'ils peuvent
encourir.

— Diable!... mais avec ce système préventif, on pourrait
aller très-loin : Sur le boulevard, je suppose; un monsieur
marche devant moi avec sa canne sous le bras; je lui frappe
sûr l'épaule et je lui dis : — Citoyen... veuillez me verser trois
mille francs de cautionnement!..'. — Pourquoi ça, dit-il. —
Tiens, parbleu!... où est ma garantie si, en vous retournant,
vous me crevez un œil avec votre canne?...

J'avoue que cet exemple m'a interloqué.

(Ren.oyé à M. Ernest Picard, l'auteur du projet de loi réta-
blissant le cautionnement, — et de celui, du reste, qui l'avait
supprimé.)

UN GOCUMENT INÉDIT.

Grâce à l'indiscrétion du secrétaire intime du général
Troehu, nous sommes 4 même d'offrir à nos' lecteurs les der-
nières lignes du rapport que l'illustre général prépare pour sa
justification à propos de la défense de Paris

Les voici :

«...........Mon plan !... mon plan!... voilà six mois que l'on

» me jette ce mot à la tête!... Qu'ai-je promis en somme?...
» N'ai-je pas dit aux Parisiens que mon plan était déposé chez
» M" Ducloux, notaire?... Eh! bien, il était évident que mon
» plan ne devait pas aboutir puisqu'il était toujours à
» l'étude!... »

Léon ROBERT.

Les principaux journaux de Paris publient les lignes sui-
vantes :

« Les magasins de nouveautés de (pas de réclame, hein?) près la rue
......, ont l'honneur de prévenir leur clientèle qu'ils n'ont pas été in-
cendiés et qu'ils sont réouverts à partir de ce jour. »

Cette annonce mérite de prendre sa place parmi les plus
célèbres du genre. Ce n'est pas peu de chose que d'avoir dé-
couvert cette source de réclames dans les désastres qui vien-
nent de nous accabler! L'exemple des magasins non incendiés
va profiter à plus d'un commerçant, et la lecture de la qua-
trième page des journaux pourra devenir maintenant aussi
intéressante que variée.

Nous y verrons sous peu les annonces suivantes :

« Monsieur Vermorel, pédicure, a l'honneur dé prévenir sa nombreuse
clientèle, qu'il n'a rien de commun avec l'ex-membre de la Commune,
dont il a le malheur de porter le nom; que, par conséquent, il.n'a pas
été fusillé et qu'il continue à faire des opérations merveilleuses dans son
cabinet de la rue Vide-Gousset, 94. »

Ou bien :

« La robe que portait le citoyen Paschal Grousset, au moment où il a
été arrêté, rue Condorcet, déguisé en femme, sortait de la maison Coup-
toujours, rue de la Truanderie, 109. Prix modérés. Élégance. Distinction.»

Voilà les Américains distancés. Il est vrai que les Américains
n'ont pas, comme nous, pour leurs réclames, un choix de
sujets dramatico-incendiaires.

— Ne veille-t-on pas à tous vos intérêts? Vos rue
elles pas suffisamment arrosées? Manquent-elles dM? SOnl'
la nuit? Ne sont-elles pas sûres? On s'occupe de réi 11''*'
promenades, d'assainir vos environs!- Avant peu "*
dra des musiques militaires aux Tuileries et aupV'008'611'

Les bibliothèques vont rouvrir ; vous n'v m',»ii„,aaiS"R,W

■ j ... ' j *ucnez lamnic i

pieds — mais je croîs que cela vous fait plaisir tou d
de les savoir ouvertes. Les séances de l'Assemblée n^"
sont aussi intéressantes que possible et, en intria- ona'e

de votre député, vous y aurez une carte de teranT' ™m '
Enfin, on va relever la colonne... a autl'e.

— Je voudrais un roi...

— Votre rengaine est fatiguante à la fin, et je ne sai-
ment pas pourquoi je m'obstinerais à vous faire entend* '*
son. Vendez donc des draps puisque c'est votre métier "Y"''
vous mêlez pas de politique —à moins qu'on ne vous em « i*
de faire vos affaires. A chacun sa besogne, n'est-ce pas? Tl
évident que la France est lasse de changements et qu'elle ^ '
drait bien qu'on la laissât un peu tranquille. T0U"

— Tranquille? Elle ne le sera que le jour où elle »„

. J «" eue ama un

• C'est entendu. Un roi, s. v. p. I

LE GRINOflEux.

VIEILLE... MAIS TOUJOURS BONNE.

Le peuple français qui a inventé cette formule sceptique et
gouailleuse : Faut pas me la refaire!... est certainement le peu-
pie de la terre à qui on la refait le mieux.

En 1848, Louis-Napoléon demande à rentrer en France
comme « simple citoyen; » on sait, le reste.

En 1871, vingt-trois après seulement, voilà que l'on nous
parle d'exiger des princes d'Orléans la promesse qu'ils ne ren-
trent en France que comme «simples citoyens. »

Il jureront tout ce que l'on voudra, et nous la goberons par-
faitement.

Vieille... mais toujours bonne.

Mon avis : c'est que c'est nous qui sommes de simples
citoyens.

TURLUPIN.

LE DÉSARMEMENT.

UN ROI, S. V P.!

— Vous me paraissez inquiet, cher monsieur; vous avez
l'œil hagard, le geste saccadé; vous semblez chercher quelque
chose ou fuir quelqu'un. Vous seriez-vous compromis, juste
ciel, avec ces affreux communards?

— Non monsieur, je ne me compromets jamais. Mais je suis
tourmenté en effet, fort tourmenté.

— Qu'avez-vous?

— Je n'ai rien, mais je Voudrais avoir...

— Quoi?

— Un roi.

— Un roi ! Pourquoi faire? Vous n'êtes ni député, ni jour-
naliste. Vous n'avez jamais rempli aucune fonction publique.
Vous vendez des draps... très-cher, et en vendant des draps
vous vous êtes amassé une dizaine de bonnes mille livres de
rente qui ne doivent rien à personne. Un changement de ré-
gime ne vous profiterait en rien. On ne vous offrira pas même
un bout de portefeuille, je pense?

__Non... mais c'est égal, je voudrais un roi !

__Encore une fois, pourquoi? Pensez-vous qu'un roi puisse

nous préserver des épidémies; que, grâce à lui, la récolte sera
plus abondante, le vin meilleur? Vendrez-vous plus de panta-
lons? Non, puis qu'on reviendrait à la culotte. Votre femme
vous aimera-t-elle davantage? Est-ce que votre cuisinière soi-
gnera mieux ses rôtis?

— Je voudrais un roi...

— Vous n'espérez pas de diminution sûr les impôts? Les
listes civiles des maisons royales ne sont pas favorables à ces
diminutions-là?

—Jevoudraisun roi...

— Trouvez-vous donc maintenant, l'ordre rétabli, que la
société n'a pas une vitalité suffisante pour se refaire? Ne
croyez-vous pas que le travail reprendra ?

— Oui, mais je voudrais un roi...

11 faut avouer que nous avons un caractère bien singulier cl
qu'on n'a pas tort de nous traiter en enfanls.

Vous souvient-il de l'époque où l'on armait la Garde natio-
nale pour faire peur aux Prussiens? L'héroïsme ne connaissait
pins d'obstacles; un seul cri s'échappait de toufesles bouches
des'fusils, des fusils!

Que dis-je? Des fusils? N'importe quoi ! Des haches, des pi-
ques, des gourdins, des fourches, des marteaux.

— Arrache les gonds de ta porte ! criait le poète lorsque les
fusils commençaient à manquer.

C'était de la frénésie. Tout le monde avait son petit revolver
en poche. Certains fanatiques ne se couchaient plus sans ieur
(lingot. Dans la rue, on s'accostait par ces mots :

■— As-tu un chass.epot ou une tabatière?

Un mien ami avait eu l'excellente idée d'installer une mi-
trailleuse sur sa terrasse. Pendant plusieurs mois, dans son
quartier, il a passé pour un imprenable.

Aujourd'hui, l'autorité militaire prescrit le dépôt de toutes
les armes aux mairies des vingt arrondissements.

Et On se débarrasse de lotit ce qui ressemble à un fusil — de
près ou de loin— avec autant d'empressement qu'on avait ap-
porté à l'opération contraire.

Tout y passe :

Pistolets à pierre, tourne-broches, sarbacanes, arcs rappor-
tés du centre de l'Afrique.

— Monsieur le maire, voici des aiguilles à tricoter !

— Monsieur le maire, je vous apporte une lardoire 1

— Monsieur le maire, est-ce que les cure-dents sont compris
dans l'arrêté?

M. Prudhomme a été déposer à sa mairie le fameux sabre
qui était le plus beau jour de sa vie ;

Et Calino le blason de ses pères, — une oie perchée sur une
cruche, —attendu que ce sont des armes parlantes.

Ne nous parlez pas d'armes en ce moment; — nous en avons
horreur. Les armuriers cependant rient sous cape. Ils savent
bien que cela ne durera pas. Mais, en attendant, on se débar-
rasse de son fusil avec un soupir de soulagement qui semble
présager une longue ère de paix. On a assez joué au soldat
comme cela. Faudra trouver autre chose.

J'ai vu, hier, mon ami à la terrasse.

— Eh bien, et ta mitrailleuse? lui ai-je demandé.
Il m'a répondu :

— Je l'ai remplacée par des pâquerettes I Je t'assure que
cela fait très-bien.

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