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LE GRELOT;

Léon GAteKÏTA.

Le Gambetta que nous avons l'honneur de présenter aux lecteurs du
Grelot est un Gambetta deuxiô'ih'e manière :

Un Gambelta en gants jaunes ;

Le Gambelta qui va siéger avec la gaueîic modérée.

D'un coup de pied il a fait chavirer la barque qui portait ses bûïisSlïHs
d'autrefois : les Pipe-en-Bois, les Ranc et ttilti quanti. Lui, fouie ia
terre ferme et va prendre sa place au banquet des ruraux.

Le dictateur révolutionnaire est morf, vive ië républicain des familles!

C0H«El\T se font les COMtMX.

Paris-Jou/rnal a l'heureuse Mëe de publier, de tenipsen temps,
quelques échantillons de pétitions déposées sur le bureau dé
l'Assemblée, de celles qui sont dédaigneusement écartées par
l'ordre du jour.

Après lecture de ces documents, on s'écrie généralement :

— Mon Dieu ! que notre beau pays de France est donc peuplé
d'imbéciles!

Après quoi on pense à antre chose, à la Chatte Blanche, au
dernier concert Pasdeloup, au journal que mijote Gambetta,
au Paris sohs la Commune (un volume, chez Dentu) de mon ami
Moriac, au manifeste de Henri V...illemessant, à des choses
sérieuses ou futiles, tristes ou gaies, à tout ce qui porte à cent
lieues de la lecture, instructive pourtant, qu'on vient de faire.

C'est trop d'indifférence.

On ne sait pas suffisamment ce que toute pétition ainsi jetée
au panier fait germer de haines.

Plus la pièce est bête, plus grande sera la colère de l'auteur
éliminé.

De pétitionnaire qu'il était, il devient ennemi du pouvoir,
opposant farouche, radical, communeux.

Bien des gens sont allés prendre les eaux de Cayenne qui ne
souffraient en réalité que d'une pétition rentrée.

Ainsi, par exemple, le sieur Delcros, à Bouteville (Charente),
croyez-vous qu'il sera content en apprenant que l'Assemblée
refuse d'interdire, comme il le demandait, les représentations
théâtrales, courses, bals publics, etc., jusqu'à l'évacuation du
territoire par les Allemands?

Jamais pétitionnaire n'avait autant compté sur un succès.
Demande patriotique, raisonnable, dont l'Assemblée ne pouvait
pas ne pas tenir compte.

Et quelle gloire si l'on réussissait!

— Vous savez, s'il n'y a pas d'Opéra Ce soir, ni de courses
demain, s'il est défendu aux gars de faire sauter les fillettes du
village, c'est à cause de la proposition Delcros.

— Quel Delcros?

— Delcros de Bouteville (Charente).

— Ah! vraiment! Il araison au fond.

— Oui, c'est un bon patriote.

C'était la renommée immédiate. Que ne pouvait-on espérer
après cela!

La pétition a été rejetée. C'est à peine si deux ou trois mem-
bres ont écouté la lecture.

Et M. Delcros s'écrie :

— Tous comme ça ! Ça ne m'étonne plus qu'ils aient voté la
paix à outrance. Ils s'en fichaient pas mal des Prussiens. Ils sont
peut-être bien enchantés de les avoir, qui sait? Comme ça, le
pays est plus facile à gouverner. Ah! les corrompus! Ils veulent
s'amuser quand même et toujours. La France souffre. Qu'im-
porte? Dansons, rions, chantons. Apportez-nous des fleurs, et
des vins exquis, et de jolies filles. Ah! les jouisseurs, les dé-
bauchés, les...

Et Delcros pestera ainsi jusqu'au jour des prochaines élec-
tions.
Alors il votera pour le Bonvalet de la localité.

Et M. Alciator — de Marseille — qui voudrait voir la Répu-
blique déclarer nul le traité de paix et « le déchirer^avec son
épée! »

Je ne connais pas ce M. Alciator et point ne désire faire sa
connaissance — son nom étrange m'éloigne de lui. Mais je me
le représente vieux et infirme, de façon à défier toutes les le-
vées en masse de l'avenir. Ça l'ennuie, cet homme, de payer ses
loyers et ses billets à l'échéance — mon Dieu, je comprends
cela. La guerre, pour lui, c'est la prorogation. Il réclame la
rupture des traités. Voilà ce que c'est que de n'avoir pas mangé
de rats à la sauce benzine !

L'Assemblée répond par un haussement d'épaules.

Alors, Alciator éclate.

— Ah! s'il était gouvernement, quelle danse aux Prussiens!
L'armée d'occupation d'abord — on n'en ferait qu'une bouchée.
Puis le reste. En quinze jours on aurait les provinces du-Rhin.
En moins d'un mois on serait à Berlin. Mais non. On préfère
s'humilier devant l'ennemi et le gorger de milliards. Les lâches !

A force de monologuer ainsi, Alciator sent éclore en lui de
secrètes mais vives sympathies pour Gaston Crémieux.

Le cas de M. Garnier, de Saint-Jean-des-Bois (Orne), est non
moine intéressant.

M. Gantier est un halluciné.

Il se croit l'objet de persécutions, la victime de tranlBs ob-
scures. Il deihahde à l'Assetilblëe d'ordonner des rilesures
propres à le protéger.

L'Assemblée n'ordonné riéh du lotit.

Et pourquoi pas?

Le gouvernement ne doit-il pas aide et protection à ses plus
humbles sujets?

N'est-ce pas pour cela qu'on l'a choisi, pour cela qu'on le
paye?

Allons, gouvernement, fais Ion devoir.

Mais non, il se croise les bras, le gouvernement.

M. Garnier est plus viclitiie que jamais.

Et comme, après tout, il lient à être protégé, il conspirera au
grand et aii petit jour jusqu'à l'heure bienheureuse qui mar-
quera la chute du pouvoir.

Ènflh, voyez M. Drouet de Paris.

M. Drotieta demandé le rétablissement du divorce. Rien qu!é
cela.

Et il ne l'a pas obtenu.

Il est évident que M. Drdtiei est un homtïiS marié. Sans cela
lès maris ne l'intéresseraient guère.

Eh bien, je déclaré que les griefs de M. Drouet seront par-
tagés et que l'Assemblée eût agi prudemment en faisant des
concessions.

Toutes les fois que Mme DrOuet aura ses nerfs, que les pe-
tits Drouet seront méchants, M. Drouet maudira les députés —
probablement célibataires — qui rejetèrent sa pétition.

Heureusement, les élections municipales sont proches.

Vous verrez comment M. Drouet votera.

— Ah ! je lie suis rien. Mollu. Ah ! vous ne voulez pas de ré-
formes. Bonvalet. Vous jetez ma pétition au panier. Ranc. Vous
me laissez ma femme. Lockroy, Clemenceau. Ah! vous ne vou-
lez pas rétablir le divorce. Hugo. Ètes-vous contenls?...

GRINGOIRE.

L'ÉVANGILE SELON SAINT-IMPOT.

En ce temps-là, les Prussiens étaient en France;

Et ils y répandirent une telle odeur que les plantes se des-
séchèrent, les animaux en moururent, et les obligations mexi-
caines montèrent de 0,27 centimes.

Alors on résolut de les chasser de ce beau pays;

Et on envoya Vetiillot qui les apostropha au nom du Sei-
gneur ;

Les mécréants ne lurent pas VUnigers et se firent vacciner.

Et on leur envoya Gagne qui leur parla de l'obélisque et dé
VUniléidé;

Et les maudits le coiffèrent d'une couronne de roses, puis
l'empalèrent sur la pointe d'un casque.

Alors un homme vint, qui s'humilia devant eux et pleura...

Ses larmes coulèrent longtemps;

Si longtemps que les ruisseaux gonflèrent et devinrent ri-
vières ;

Que les rivières se changèrent en fleuves, les fleuves en
mers ;

On craignait un nouveau déluge, heureusement il n'en fut
rien; seul, M. Dufaure attrapa un rhume de cerveau.

Et cependant les Prussiens résistaient toujours.

Alors l'envoyé du maître vint et dit :

« Il faut imposer la France. »

Et on l'imposa.

On imposa la laine, le peuple battit des mains, et Cochinat
seul cacha sa tête.

On imposa le sucre, et lticbrd utilisa les diabètes qu'il avait
soignées.

On imposa le café, et Blancbe d'Antighy ne montra plus ses
dents;

On imposa l'alcool, et les gardiens du musée Dupuytren
furent réduits à boire le liquide de leurs bocaux.

On imposa les allumettes, et Théfésa elle-même augmenta
ses prix.

En un mot, on imposa tout, sauf la lecture du Siècle.

Et le peuple dit : « C'est bien ! »

Et les Prussiens firent un nez aussi long que celui de Bon-
valet.

Les journalistes seuls ne furent pas contenls, car on leur fit
payer des amendes de toutes sortes.

Us réclamèrent.

Mais Gavardie, l'apôtre, leur parla en ces termes :

i( En vérité, eu vérité, je vous le dis, ne vous plaignez pas
d'être taxés, car les temps sont proches, la face des choses va
être changée : le jour où Jeanne d'Arc sera canonisée, j'ai l'in-
tention de demander au maître la translation de l'école d'état-
majorà Nanlerre, et celui-là seul sera officier qui sera vierge;
croyez-le bien, il y aura beaucoup d'appelés et peu d'élus;
Alors les beaux jours reviendront pour la France, elles impôts
seront diminués. »

Et les journalistes, entendant cela, furent consolés et parti-
rent en chantant:

« Hosannah ! hosannah ! Gloire à Dieu et à l'Assemblée na-
tionale ! »

UN PASSANT.

BOiVÂLET AUX ENFERS

Il est minlili;

"Veuillez pénétrer avec nous,
dans iiiie chambre d'apparence modeste. Comm"™
un lit de fer, un bureau ebtivërt de paniers

mn.Hbim.simh

journaux. Une vaste bibliothèque sur 1

est'ran
serves al

es rayons de

deis!

Se; dans un ordre parfait, Une grande nuamit»H
imentaires. "u-(let(

— la joie d'Eugène Tarbéi — le Lieb

ig, le lait

c<"ictntn

méat, magnitiquemeill reliés en fer-blanc, attirent I 1
des amateurs. es reW

Nous sommes dans le cabinet du restaurateur Bon' l
la joie des enfants et la tranquillité des purent». ' '

Pas de piano d'ailleurs.

Au fond du lit, à la place réservée dans les familles h '

au bénitier, dans les familles malhonnêtes à la glace iy%

à biseau, on voit Suspendue une simple casserole enferlrî

recouverte d'un globe de verre et entourée d'un laurier-

Cette casserole, Bonvalet la remporta à l'âep ri»
■ 1 'i .i,,, . & ue onze

a la suite d'Un Concours entre jeunes cuisiniers de son â»

C'est, — si j'ose m'exprimer ainsi et, ma foi, je l'ose,'e' |
casserole de première communion.

L'illustre maire est plongé dans un fauteuil. Écrasé tl
ligue, il roupille. Ses yeux, rougis par les veilles se fera i
Sa main droite,crispée,serre convulsivement un exemplair"!'
la Cuisinière bourgeoise. Sa main gauche, également frli

■sait,,

»,

serre également convulsivement le Manuel <k l'Êlaie\

du Ici.

Quelques mots inarticulés s'échappent de ses lèvres.
En prenant un excellent cornet acoustique, on entend ■

— Un haricot maître d'hôtel!... Les droits de l'homme! '
Serai-je nommé?... Enlevez le maquereau!... Citoyens, J
un peuple vraiment libre... Un vol-au-vent financière!.',,'»
celte assemblée!... un salmis de bécasses!... La Commune!
du bon... Deux homards rémoulade!...

Avec un peu de bonne volonté, il est facile de comprend!
que l'homme dont le sommeil peut faire d'aussi étranges*!-
lations n'est pas loin du gâtisme le plus complet.

A ce moment, on gratte à la porte.

Bonvalet s'écrie :

— Moreau, j'aurai ta vie ou tu auras la mienne !
On gratte plus fort.

Bonvalet gigotte. On voit qu'il va se réveiller.
Le grattement se change en coups de poihg.
Bonvalet bondit sur son fauteuil comme si le bas desesrani

Venait de se rencontrer avec une pelote d'épingles.

— Entrez!
La porte s'ouvre. C'est un marmiton,

— Adolphe !

— Maître!...

— Tu viens du scrutin?

— Oui, maître.

— Combien ai-je de voix?

— Deux cent quarante-quatre mille;

— Et Moreau?
1—: Vingt-sept.

— Enfoncé, le brigand !... Combien dé sections encore i
dépouiller?

— Une seule, maître : ia rue Màubuée.

— Mille millions de mateiotes!.,. mais je suis député,ata!

— J'en ai peur, maîlfe.

— Comment, tu en as peUrj jeune imbécile? Mais cellepes
pective n'a rien qui m'effraie, moi!... Ah! enfin,'... Député!...
moi!... moi!.. Adolphe!

— Maître?

— Je suis content de toi.

— Qu'esl-ce que vous payez, alors?

— Tiens, assieds-toi là... je vais te servir une priment»
mon premier discours...

— Tout ça de pourboire?... ah! malheur!

— Adolphe !

— Maître?

— Retourne au scrutin.,, je ne sais pourquoi, mais celte»
Maubuée m'inquiète... je ne m'y suis jamais connu declie*

— Maître, je vais vous dire... H y a une roue tlù mon #
cipède qui aurait besoin d'être graissée...

— Aimable êhfaîit... je saisis ton image
sous...

— Viv' monsieur le maire !...

— Le maire I... Ce titre ne me suffit plus,
cinq centimes...

—• Viv' monsieur le député!

— Très-bien. Voilà les dix sous.

— Viv'la Commune!... ., .'I
Ici Bonvalet étend violetnineiil sa jambe droite dans i,

rection d'Adolphe et, 6n exécutant ce mouvement, si P
toutle rencontre le derrière du marmiton.
Hurlement d'Adolphe. ^

— Imbécile!... est-ce qu'on dit de Ces choSes-Ia.... .
contente de les penser. On voit bien que tu ignores la f
tique.

Adolphe dégringole l'escalier eh grognant. à

Bonvalet se renfonce dans son fauteuil et poursuit s
panaché vanille et pétrole.

Une heure.

renils-moi vingt-1

0»r<i|A«»lpl>e-

3 voté-

naïf

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payé.

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Sortie

. va-t'e

Accabli

tiefis, voilà f: «*,

_ Maintenant, s tcrie
J'aurais pu m'erapoisonner

:*««**;

deVaieUeil»^"11
m,0.»es*s!...Ho

«lis n'entrons pas «us l

D'une main sure il preno-
cœur, el murmurerUae!...

Enlevez !.,. c'est pesé !...

Boàvalet ti'ést plus!

Sous sommes atii Enfers
particulier. Table fortemen
Lntiillus, Brillât-Savarin,!
Brisse.

On rit, on boit et on mau{

te baron Brisse commenr
voisin Je droite :

-l'esbête,mon petit :
tirés.,.

-Baron, je t'assure...

- Parle-moi de la pêcbe
c'estaigre... c'est sûr... ça |

-Meisièu'ri, É Bfillal-
piitryon!,,,

Au grand Vatel !...

—Tiens, dit Grimod, j'ai
qui portait ce nom. Nom il!
cher maître!,..

On toste, on s'embrasse.

Le baron Brisse, complet
™ grand verre de champai

Lucullus lui envoie un de

On rit à se tordre.

f!t'est «ne jolie wiét

dt67»o»iparlebasàY;
ieiT. n'Cit Pas Possitiie !

Oui, monsieur.
~£lqu'esl-cenue viém

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