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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0062
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'OirH.W — Vous croyez peut-être que sans vous je ne serais pas

nitj,n, "'V —C'est bien ça... Aussi fats que méchants...

M,%,, —Merci . Prononcez donc un discours pour que j en dise

Pe d(. . N>, , , •

Cri. >lsi. '>'« du bien... . ...

S \,< _ je ne prononce pas de discours, monsieur, je laisse ça

lelir „

LK GRELOT:

Wk' —je ne pronom c pa .«^ u.o^^...^, .....--------. .,-

* aux. ..Gambotta, un journaliste aussi... et' doublé d'un avocat.

*V ce qui £st pire

t.,

A.;



lis»,

Ci ne l'empêche pas d'être votre collègue...

__Adieu, monsieur. Je suis pressé.

_ Vous me l'avez déjà dit. Merci de votre aimable service.

__Il n'y a pas de quoi.

— Je le sais, parbleu bien!
Ils se séparent



APRÈS.
Voir aux futures élections générales.

GKINGOIRE.

POLITIQUE, CUISINE ET LITTÉRATURE.

In il.

*''«»<',„

IS !;„>,

Le Soir a publié la nouvelle suivante :
««Ht; M. Gambclta, en passant par le pouvoir, n'a rien perdu de ses goûts
"" modestes. Nous pourrions donner l'adresse de la taverne anglaise où l'an-
I cien député prend tous ses repas.
'■"""tond! Presque tous les soirs, une vingtaine d'officiers de tous grades sont lus

fflecoilj'H convives de l'ancien ministre.

S"fS, «m * Cette nouvelle a plongé M. Koning dans l'étonnement le plus
''' profond, et, dans le Figaro de lundi, il s'écrie :
1 ""l'leTon- Cristi ! appeler « modeste » un monsieur qui tous les jours invite vingt

dissie> personnes à dîner ! cela donne une rude idée de l'existence que mènent

la m,,' *'*! les rédacteurs du SoîV.

'fiidji '"' *>( Mes compliments, chers confrères; voilà un journal, comme eût dit
'"%» Gambetta, au temps où il n'était qu'un simple boekeur, où on se la coule
*C>k! douce!

SSÈ Ces révélations culinaires menaçantde prendre l'importance
d'un événement politique et littéraire, le maîlre-queux du
Grelot s'est mis immédiatement en campagne à travers les
i! fourneaux parisiens, afin de recueillir le menu modeste de
M. G-ambetta et de ses invités, et le menu fastueux des rédac-
. .» teurs du Soir.
"en"'6l-(((% Voici le résultat des recherches dont nous sommes heureux
«I d'offrir la digestion à nos lecteurs :

Menu de Gatnbetta et de ses 20 invités.

Soupe au pain.

Bœuf bouilli.

Choux gras.

Vin rouge, très-rouge.

Pain à discrétion.

Le tout servi pour cinq personnes.

D'autre part, nous devons à l'obligeance du restaurateur
Paul Brébant, qui préside à la confection des festins du Soir,
assisté de MM. Bignon du café Riche, et Goyard des Frères
Provençaux, la communication suivante :

Menu des rédacteurs du Soir :

Potage bisque.

Crevettes (de Paris).

Homard il l'américaine.

Salmis de bécasses.

Poularde Larcy.

Écrevissts bordelaises.

Salade littéraire.

Petit Suisse (Jules).

Prunes et pêches en Thiers.

le flot de Champagne de rigueur.

Les rédacteurs du Soir invitent fraternellement, chaque
jour, leurs confrères de la presse parisienne à partager leur
frugal repas.

Le couvert de M. Koning est toujours mis à la gauche du
président.

iY. B. Les queues rouges des éerevisses sont scrupuleuse-
ment conservées à l'intention des rédacteurs du Siècle.

' BONVALET (neveu).

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DE LONG EN LARGE,

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Deux légitimistes à outrance causent entre eux des événements, et à
les entendre, la République serait bientôt enterrée.

— Que voulez-vous! dit l'un, il est inadmissible que la République,
qui a soutenu le siège des Prussiens et assiégé la Commune, parvienne
amais à s'asseoir sur deux sièges !

Un l'ait important à signaler.

Ce n'est pas dans le département de l'Eure que les Prussiens ont volé
le plus grand nombre de nos pendules !

* *

— Je ne vois pas, disait Calino en lisant un journal, que les Prussiens
soient aussi exigeants qu'on le dit ! Ils ne demandent que cinq mille
liavds!!!

*

A tout instant je lis dans les journaux :

« ...Les corps des généraux Von Gœben et Von der Tbann...»

Quand donc lirai-je:

« ...Les corps des généraux vont partir ! »

Un vieux bonhomme demandait au ministère île la marine des rensei-
gnements sur son lils, marin à bord du Rochambeau.

— Je ne saurais vous éclairer, monsieur, répondit l'employé. Les ren-
gnements qui nons sont parvenus sur la flotte sontfrés-tiaffues.'

— Savez-vous pourquoi les soldats Prussiens l'ont si bien l'exercice?

— Parce que leur fusil Dresse!

— Je ne comprends pas, disait un Alsacien, qu'avec un si grand amour
pour les pendules, les Prussiens ne restent pas hors loges!

Deux concierges voient passer le curé de la paroisse, qui est doué d'une
immense fortune.

— Ah ! dit l'une, en voilà un qui a tait son beurre!

— Oui! du beurre de Missel, répond l'autre.

— Savez-vous comment on appellera les cuirassiers qui feront payer
aux Prussiens, le jour de la revanche, tout le mal qui leur a été fait?

Les cuirassiers de Réchauffe haine !

De la république à la monarchie il n'y a que la barrière du tronc.

Le gouvernement devrait mettre un impôt sur les faux chignons.
Il est Trai que cette cruelle décision contrarierait bien des femmes, et
la contrariété fait souvent tomber les cheveux !

On m'assure que les autorités prussiennes viennent, d'empêcher, à
Metz, la représentation d'un vaudeville intitulé :
Guillaume dans sa barbe a ri !

Toussaint Louverlure disait à ses nègres :

— Je vous domine, ô noirs!

* *

Je ne crois pas que M. Haussmann, de démolissante mémoire, convoite
encore la préfecture de la Seine, car, maintenant, il y a plus à rappro-
prier qu'à exproprier !

* ï:

J'ai deviné pourquoi Belfort n'a pas l'ait de capitulation. C'est tout
simplement parce qu'on avait écrit sur les murs de la forteresse :

— Défense Denfert!

Courbet, ce grand ami des arts, en faisant tomber la colonne, avait
bien peu de pitié pour Ces arts !

Le jour de la chute de ladite colonne :

— Vlan ! disait un commissionnaire; j'ai vu venir les cendres de Napo-
léon, et voilà maintenant que je vois Napoléon descendre.

On reprochait au docteur T*** de faire des calembours.

— 11 faut bien qu'un médecin étudie les jeux de maux! répondit-il.

Un communeux emprisonné) à son avocat qui lui demande des expli-
cations au sujet des incendies :

— Que voulez-vous! à la Commune nous étions tout feu, tout
flammes !

Louis OLONA.

PETITE LETTRE SUE LES GRANDES CHOSES DU JOUR,

A mon cher et bien-aimé maître Nicolas Flammèche.

MON BIEN-AIMÉ MAÎTRE,

Sur mon âme, ce n'est pas l'ambition d'être édité chez Michel
Lévy dans le format à 1 fr. qui me fait mettre la main à la
plume, et vous dire comment ma jeune philosophie juge les
événements du jour; c'est pour la lumière de tous : des con-
cierges et des potentats des hôtels garnis et des maslroquets
solitaires.

Votre journal m'a inspiré ces propositions régénératrices
(l'Envie peut les appeler utopies, je la laisse dire); votre prose,
solide et ferme, qui exprime de si grandes et si brillantes
idées, m'a tellement enthousiasmé, que je me suis écrié dans
un élan irrésistible : « Et moi aussi, j'essayerai d'attacher le
Grelot. »

Alors je suis allé voir Paris du haut du Mont-Valérien.

Et j'ai songé!.....

« La France est dans Paris, Paris est dans la France, sauvons
» Paris d'abord, me suis-je dit. Paris, cette Babylone sacrée,
«cette clef de voûte delà nation, cette sirène aux chants
» admirables... oui, etc. »

.....— Donc, à moi le dé, mon maître !

— Non, ce n'est pas la régénération par l'hydrothérapie que
je demande, non, messieurs, non ! c'est la reconstitution de
l'homme par le citoyen, par le patriote, et vice versa.

Or, le jour où : — l'Odéon sera un théâtre que l'on prendra
au sérieux (soyez tranquille, je ne veux pas être directeur), où
le vieux répertoire, joué par de jeunes combattants de l'art,
y fleurira devant des salles combles.

Où : — Les cochers de liacre sauront par cœur la civilité

puérile, mais honnête; car loute chose a son enseignement
malmené par un cocher, le citoyen se croit esclave, et les
nobles aspirations qui le tourmentent, se délayent et s'éva-
nouissent à cette horrible pensée : Collignon me maîtrise ! »

Où : — la littérature sera saine et moins abondante: le
roman vendu 2 sous dans les kiosques, comme le Grelot ! de
façon que les portiers n'aient plus à attendre la suite au pro-
chain limera, ce qui leur troublait la cervelle et leur faisait
mettre dans le bouillon de vieilles chaussures absolument fati-
guées des baisers de l'escalier;

Où : — Paris aura appris à la province à ne plus dire en
voyant ses ruines : « Comment, ce n'est que ça! »

Où : — La race des créanciers sera exterminée pour la vie;

Où : — Les ténors auront plus d'ut de poitrine dans le gosier
et moins de préoccupations féminines dans le cœur:

Oh : —■ Le doux nom d'amour ne sera plus vendu aux en-
chères h des boyards qui viennent écrémer la fine fleur de nos
marchandes de joie pour hommes;

Où: — La politique intéressera les petits crevés autrement
qu'avec les calembours des bons faiseurs de la chambre ;

Où : —Nicolas Flammèche sera député en récompense du
grand service qu'il a rendu h la législation avec sa cour mar-
tiale pour les loyers, et toute la rédaction du Grelot comblée
de présents offerts par les cours étrangères;

Enfin, le jour où Hamburger sera nommé professeur au
Conservatoire... des Arts et Métiers... la France sera bien
heureuse et votre serviteur bien content.

Tout à vous de cœur,

Mon illustre maître.

Alex. TURLUPIN fils.

COUPS DE LOBÊNETTE.

Dans l'histoire des peuples, le 15 juillet, qui a déjà une assez
mauvaise réputation, restera comme une date fatale.

Ce jour néfaste a été marqué par :

L'enterrement d'Auber;

Deux premières au Palais-Royal;

La réouverture de Mabille;

La présentation aux locataires de leurs quittances de loyer;

L'ascension du mercure dans les thermomètres à des hau-
teurs invraisemblables.

Le notaire de l'auteur du Domino noir s'est dit : Mon client,
pendant sa vie, a composé d'assez jolies ariettes et des chan-
sonnettes généralement appréciées, il lui sera certainement
fort agréable d'être enterré en musique.

Notre tabellion est allô aussitôt engager une fanfare de pom-
piers pour la partie instrumentale; quant à la partie vocale, il
a cru, dans sa naïveté de notaire, pouvoir compter sur mes-
dames Patti et Nillson et sur M. Faure.

Mais ces grands artistes ont bien d'autres.....messes à chan-
ter à Londres et à New-York!

Il en est résulté que l'on est tombé de Patti et de Nillson en
Bloch et en Priola, et que Faure s'est transformé en-M. Bouhy.

Quelle chute !

La musique des pompiers est heureusement restée pour pré-
céder dans Paris le cercueil du maître et a suppléé à la qualité
des sons par la quantité.

* *

Autant que possible, n'allez pas au Palais-Royal. Envoyez-y
plutôt vos créanciers et votre portier, il y a de sérieuses chances
pour qu'ils étouffent d'ennui, sinon de chaleur.

Le Livre bleu est un catéchisme à l'usage des femmes comme
il faut, qui apprend, page 27, à faire passer un jeune homme
pour un pédicure ou un accordeur; page 43, le moyen de se
faire payer des huit-ressorts par les messieurs; page 54, les
excuses à fournir quand on a découché.

Vous voyez que nous sommes dans la haute société.

Dans le Sapeur et la Maréchale, c'est bien mieux:

Des duchesses de carton et des simili-comtesses débitent des
gaudrioles à faire rougir le Père Duchêne le moins pudibond.

En outre, Mlle Julia Baron a imaginé pour jouer celte pièce
un corsage facile à dégrafer rapidement, en secret, même' en
voyage, et qui obtiendra, à n'en pas douter, un véritable succès
auprès des cours étrangères.

L'acteur Gabel a une bouche très-comique, à condition qu'il
ne s'en serve pas pour parler.

* *

A l'Opéra, on a remarqué que si la voix de certains chanteurs
avait maigri, en revanche toutes les danseuses ont engraissé.

Quelques-unes ont été obligées de faire élargir leur maillot;
chez d'autres, qui n'avaient pas pris leurs précautions et se
trouvaient trop a l'étroit, on a dû, au dernier moment, pra-
tiquer des incisions. — L'histoire ne dit pas où.

Tout cela n'a pas empêché le ballet de réussir et de provo-
quer, comme toujours, de nombreux coups de lorgnette.

On a applaudi Mlle Beaugrand, qui décidément parmi les
danseuses passe au rang d'oiseau.

*

* *

Le directeur de Mabille n'avait pas, à beaucoup près, fait
autant de bruit autour de la réouverture de son établissement
que le tabellion d'Auber pour l'enteiTcuienl de son client.
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