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LE GRELOT.

Deux messieurs regardaient dénier entre les rangs de pal-
miers en fer creux toutes ces ligures tristes et moroses :

— Mais ce n'est pas un bal, c'est un service funèbre.

— C'est l'enterrement de Chicard, parbleu !

Gilles RAVISSEUR. :

CAS DE FOLIE.

Le 18,juillet, à 7 heures, le thermomètre ceptâgrade
de l'irjgêmeur Quesliu inarquait 22 degrés »/lÔes au-
dessus de 0 ; à 11 heures, 33 degrés »/l(ies au-dessus
de 0; à2 heuresdusoir, 35 degrés »/10es au-dessus de 0.
(Liberté).

n a rien

ce qui

On nous signale de nombreux cas de folie,
d'étonnant.

s.*» Un riche étranger vient de demander la main de made-
moiselle Thérésa.

t\ Un caissier, père de famille, doué d'une intelligence re-
marquable, s'est subitement abonné pour un an à tous les
journaux de l'Union parisienne.

„%. Une dame du monde a sollicité un billet pour l'éternelle
discussion concernant les conseils généraux.

„*„ Un monsieur fort bien mis a crié : « Vive la Commune ! »
eu voyant passer M. Thiers.
Arrêté aussitôt, on l'a interrogé.
Il a répondu qu'il espérait avoir la croix.

4*tOn a signalé douze spectateurs aux Contes de Fées.

t*„On a surpris en flagrant délit un journaliste qui disait du
bien de M. Picard.

N. II. Ce n'est pas Arthur.

Maiuus L'ÉCORCHÉ.

CORRESPONDANCE.

Les quelques comme une oie qui restent encore à Paris veu-
lent bien, de temps en temps, nous honorer de leurs injures
anonymes.

Voici un échantillon du dernier courrier :

« Dans votre dernier numéro, vous avez l'air d'insulté les [citoyens
Victor Hugo, IJorivalet, Lockroy, Floquet, Clemenceau, parce qu'ils ne
sont pas élus. Leur tour viendra, ils seront nommés au conseil municipal.
(Suivent quelques lignes que la pudeur nous oblige à supprimer.) Vous
vous permettez de salir le nom de ceux pour qui j'ai voté; tous les sa-
medis j'achetais votre Grelot, je ne vous le prendrai plus... mufle ! »

(Signature illisible.)

104-, rue Sauit-Denis.

Nous insérons ce billet doux parce qu'il nous inspire une
réflexion.

Son auteur est un électeur de M. Victor Hugo.

Pauvre poète !

Voilà pourtant où t'a mené ta folle politique...

Tu as fait les Orientales, la Légende des siècles, et il ne te reste
pour électeurs que de grossiers imbéciles dans le genre de
notre correspondant!

L'ENTREVUE DU ROCHER.

Plusieurs journaux ont annoncé que .l'homme du Rocher avait écrit à
l'homme de l'île pour le convier à une solennelle entrevue.

Personne n'a, jusqu'à présent, été assez'àdmis dans le secret des dieux
pour donner à cet égard des détails précis. Le Grelot, grâce à ses rela-
tions établies sur tous les points du globelet-.aussi à la munificence de
son directeur, a pu obtenir d'un communénx fugitif auquel Victor Hugo,
fidèle à sa promesse, a donné une planche . pour reposer sa tête, une
vieille croûte pour assouvir sa faim et une,cruche d'eau de mare pour
étancher sa soif, copie de l'invitation envoyée; par l'auteur de la lettre à
l'Indépendance, à l'auteur du Moine.

C'est un morceau de prince, nous le servons à nos lecteurs:.... (un peu
de flatterie à l'endroit ce l'abonné ne mes'sied jamais).

Londres, 16 juillet 1871.

Slulime Général,

L'épée est un génie comme la plume.

Plume, épée, scintillants flambeaux,' leviers gigantesques du
monde-roi; bravoure, science, aspirations générales dans l'in-
fini, brasiers vivificateurs des êtres qui peuplent la terre-pla-
nète.

Ma plume a suffi pour venger.ce Ilot gigantesque des titans
superbes qui ont enflammé l'idêè-reihe dans la ville mon-
daine et que l'inconsciente multitude appelle des criminels.

Votre épée, projetant de loiftV dans l'obscurité de l'avenir
noirci d'incertitude, sa flamboyante et lumineuse estacade, a
pu vaincre les Breguel sanguinaires de l'Allemagne.

L'épée, c'est la force.

La force, c'est le courage.

Le courage, c'est la victoire.

La victoire, c'est vous I

De même :

La plume, c'est le droit.

Le droit, c'est la vérité.

La vérité, c'est le génie.

Le génie, c'est moi 1

Kh bien, il faut que le génie et la victoire se rencontrent,
que la plume touche l'épée,' que l'épée salue la plume.

Au milieu des sursautements de l'esprit humain, au travers
des surseyements des hommes de parole, de l'extravagance
des hommes d'action, il faut que nos génies s'extravasent,
franchissent synchronistiquement les espaces lumineux des
atomes brillants, et viennent éclairer le monde de l'embrase-
ment de leurs rayons.

Sublime Général!

11 est temps qu'enfin mes yeux s'illuminent de votre gloire,
dussent-ils perdre la sensation des bienfaits du fluide voyant;
il est temps que ma superbe face étincelle à l'abri de l'ombrage
ténébreux de vos cils.

Je vous rencontrerai.

Où?

A Jersey.

Je fais à Jersey cet honneur.

Je vais vous attendre à Jersey.

Je vais vous attendre dans l'air démon Rocher, nid d'aigles.

Salut et fraternité.

Victor Hugo.

Garibabli a répondu, et, toujours grâce aux relations du Grelot et aux
munificences de son directeur, nous avons eu, parle brosseurdu général,
communication de sa réponse.

La voici :

Uaprera, m juillet 1871.

Poète illustre,

Le vainqueur des Prussiens accepte l'invitation du poète ; il
quitte Caprera, et son épée va'saluer la plume du vaincu de Ver-
sailles et des jésuites.

Salut et fraternité.

G. G.4RIBALDI.

Toutes nos mesures sont prises pour donner à nos lecteurs les détails
les plus circonstanciés sur l'entrevue du Rocher.

Xavier GARGUILLE.

>-«^S^^~g?^2^^~S::^S£»^

GRELOTS.

Avant la chute de l'empire on demandait à un Alsacien ce qu'il pensait
de la guerre, de ses causes, de ses conséquences.

« —Oh! répondit-il d'un Ion triste, c'édre bas d'ein gat..v
On n'en put pas tirer autre chose.

Pour dire qu'il n'abandonnerait aux Prussiens ni un pouce de notre
territoire ni une pierre de nos forteresses, Jules Favre a fait de longs et
beaux discours.

11 n'en a pas moins manqué de parole, hélas!

.La question romaine, qui fut en vogue il y a deux ans, était un jeu
innocent consistant à dégager un morceau de fer du milieu où il était
enserré. '

La question îles loyers, qui est à l'ordre du jour, est extrêmement plus
difficile à résoudre. 11 s'agit d'extraire de l'argent d'une grande quantité
de goussets d'autant plus reserrés qu'ils sont vides.

On connaît le mot sur le soulier dans le bouillon.

Les Prussiens sont pires que ce soulier. Dans nos provinces empestées
dhr leur présence, l'on conslate qu'ils sont extrêmement sales et qu'ils
tiennent considérablement de place.

-=§o,g=-' ■
v Ces messieurs, grands mangeurs'pour la' plupart,'ont' une préférence
marquée pour le porc.

Dis-moi qui tu aimes, je te dirai.ee que'tu es. -,
-=©>§»- * ';. ...

11 paraît que l'armée allemande est impatiente de regagner ses foyers,
ce qui est encore une manière d'aller au feu.

Dans une des dernières proclamations de Delescluzeon lil cette phrase:

« Place aux combattants aux bras nus'. »

Delcsclu/.e, dans le feu du pétrole et de l'inspiration, ne s'est pas
aperçu que chez cetle armée aux bras nus-il n'y aurait guère eu moyen
de voir la marque des grades, à moins pourtant que lés caporaux et les
sergents ne se fussent fait tatouer leur sardine sur la carpe.

Plus de vingt nulle individus pris les armes à la main, pendant la
guerre civile, ont élé conduits à pied jusqu'à Versailles.

Ils n'ont donc pas élé arrêté", au contraire, puisqu'on les a fait mar-
cher de force, dit l'ami Calino.

Un pris mnier est un homme qui est tenu. On déviait dire qu'il est dé-
tenuilbiisqu'il est libre.

' On annonce la mort du célèbre Chicard.
Cet ex-danseur a lait son dernier écart.

Congé aux Bonapartistes.

Disparaissez, cohue immonde,
Par la honte marquée au front;
Libres sans vous, sous l'œil du monde
Tous les Français s'embrasseront...

Monsieur Prudlionnue a un fils qu'il instruit « lui-même » comme
Uergeret était à Neuilly.

" — Père, lui demande sa progéniture, d'où vient dune le

médon donné aux cochers? 1101n d'au(0.

— Je vais l'expliquer cela, mon (ils. Les cochers d'omnibus
un siège fort élevé; la première fois qu'on les vit assis en I' ■ *"
Que cet. homme est donc haut ! Un plaisant retourna la n| *"' °" *t;
haut que cet homme est donc ! Enfin la corruption, qui «!['!? °'*l!
mœurs, passa dans cette expression dont on lit automédon n,s

L'impertinence des cochers grandit de jour en jour.
Quoique haut, perchés sur leur siège, ces gens-là !le s„„( „ ,
élevés. ' l'ls feu

Quel malheur! disait en pleurant à chaudes larmes un ivr(l„. r
pris derrière les barricades, quel malheur ! j'ai les yeux ems ,,'■,**
que de l'eau dedans. e'Unj,

On parle d'imposer les chats.
Je ne sais qui leva ce lièvre ;
Pour moi, je bats des entrechats,
Ma concierge, elle, en a la lièvre.

Messieurs les Prussiens, malgré l'argent qu'ils nous ont pris Som i
gens qui regardent à la dépense; à preuve les réflexions suivantes I
vées sur le carnet d'un de leurs chefs, et.que nous avons rimées m,7
présenter à nos lecteurs : ' "B

« Avec un louis on n'a

« Pas d'Anna
« Deslions une risette;
« On ne peut baiser la main

« De Damain,
« Ni désaltérer Frisette. »

Par les chaleurs qui régnent, les hémorragios nasales sont fréquente

gnes et tom'ouri

AKTHÊME FAYAKD, éditeur, 49, ru des Noyers,

Paris.

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DE LA

COMMUNE DE PARIS

EN (871
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Voici un remède ordinairement employé dans les
avec succès :

Contre les saignements de nez

Ne vous servez jamais d'eau,

Mais tout simplement prenez

Une clef, — la clef de do.

On félicitait un jeune ouvrier de ce qu'à l'incendie du Palais-Bonlil
brava les flammes et les balles sans calculer le danger.
Ce à quoi il répondit modestement :
« Il n'y a là rien d'étonnant, je suis si peu fort sur l'arithmétique.

Sous la Commune, l'argent devenant rare, il fut question de créer du
papier monnaie.

Naturellement on se serait servi de papier ècu.
—<£o^^-

Pour laver l'injure que lui a faite le doux questeur Baze, M. Mer» t
provoqué ledit Baze en duel et risqué ainsi de recevoir un coup d'épée.

« Qu'importe ! se sera dit cet homme offensé, mieux vaut ua ta
qu'une tache.»

I.es mégères de la Commune ont fait place, sur nos boulevards, ani
élégantes beautés qui depuis les chaleurs portent le corsage écliancrétrès-
bas.

Les promeneurs gagnent à ce changement : il est certes plus agréable
de voir les femmes se décolleter que les voir se colleter.

f

Pourquoi avez-vous fait incendier le café des Délassemeiits-Coinipi
où'-.yous. alliez tons les soirs, demanda-l-on un quart d'heure avant sa
mort à Raoul Rigaull?

.— C'est'pïîur.l'exemple, répondit le cynique. Dans cet établissement
là le café n'était jamais assez brûlé.

Etre prisonnier à Versailles, même dans l'Orangerie qui embaume, cela
sent mauvais.

Vour ma blanchisseuse.

Elle a seize ans, — son œil malicieux pétille.
Pour moi j'aime beaucoup, je l'avoue ici,
' Les bras nus et les trails de cette enfant gentille :
Son nez est retroussé, ses deux manches aussi.

TR1B0ULET.

En vente au bureau du GRELOT:
Le Manifeste du Comte de Chambord, illustré. 10 cent

Vue générale de Paris, indiquant l'emplace-
ment exact des Barricades et les Incendies pen-
dant les derniers jours de la Commune, relevée
par un ingénieur, d'après des documents authen- ^

tiques...................................... "

ENVOI FRANCO GONTflE TIMBRE-POSTE OU MANDAT

•Ci

C*3<

^
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