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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0065
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LE OHELOT.

H. BOiWALET RESTAURANT LIS PARTI DE GAMBETTA.

Le citoyen Bon valet no pouvait se consoler de n'ètro point député. Dans
sa douleur il se plaignait d'être immortel.
Car il doit l'être.

La reconnaissante de l,83t cito^Hldu quartier des Hufuuls-Rouges
qui se lèchent encore les doigts de sèi= sauces, a réparé Jes premières in-
justices de l'urne en laveur de cet excellent homme.

Le grand parti de la cuisine fnuiraiso va être enfin diguemerit repré-
senté; cette cuisine qui ne le cède à aucune -mire dans le monde, de l'avis
même do nos plus cruels ennemis.

« C'est par de bons dîners qu'on gouverne les hommes, » a dit le
poète. Le citoyen Bon valet va nous prouver une fois de plus la vérité de
cet adage.

N'arrivera-t-il point un jour aussi à être député? Les joyeux amis de
la fourchette^ comme nous, osent l'espérer.

En attendant, M. Bonvalet, qui ne manque pas de fonds, restaure le
parti de Gamhetta.

C'est lui qui cuisinera la politique pour ce parti de l'avenir qui s'est
révélé au monde en nourrissant les électeurs et les contribuables français
de quelques espérances et illusions. Rémoulades qui ont lait certain plai-
sir au moment, mais dont la carte à payer se trouve généralement un
peu chère.

A bientôt le journal de GambcLta, et bonne chance !

Le progrès est constant pour noire brave Gambetla.-

Éclos dans un bock, traversant sur la pointe du pied le caboulot pour
arriver au café, il saute d'un bond jusqu'au restaurateur. De là à la prési-
dence, il n'y a qu'un pas.

Bon courage ! B.

GRINGOIRE A LA MER !

Fécamp, le 27 juillet.

Une ambition folle et démesurée s'est emparée de moi, l'au-
tre semaine. J'ai voulu, moi aussi, comme Vriguault (Henri), le
rédacteur en chef du Bien public (ne pas confondre avec Char-
les, qui n'est que rédacteur principal), dater d'Étretat mes arti-
cles du Grelot.

C'est pourquoi je suis allé à Fécamp.

Ceux de nos lecteurs que mon exemple tenterait appren-
dront certainement avec intérêt ce qu'il faut de démarches,
ce qu'il faut braver d'ennuis avant de pouvoir prendre un billet
pour Fécamp ou ailleurs par le temps de pétroleurs qui court.
(Ce sont, à dire vrai, les pétroleurs qui courent. Mais n'im-
porte 1) t

Vous savez peut-être qu'un passe-port est de rigueur pour
circuler en Fance?On ne revient plus de Ponloise sans l'auto-
risation préalable de M. le commissaire de police.

Pour avoir un passe-port, il faut avoir un certificat d'identité.

Pour avoir un certificat d'identité, il faut deux témoins;

Deux témoins qui soient deux voisins ;

Deux voisins qui soient patentés.

Si vous croyez que c'est chose facile ! '

Le fruitier vous renvoie au boucher, le boucher au libraire,
le libraire au boulanger, le boulanger au marchand de vins,
le marchand de vins au charbonnier.

L'un n'a pas le temps, l'autre n'a pas de patente.

Le fruitier dit en vous toisant :

— Je ne connais pas monsieur.,.

— Mais je suis votre voisin d'en face...

— C'est possible; j'en sais rien.

— C'est vous qui me fournissez des fraises. Tenez, celles
d'hier étaient immangeables...

— Je connais pas monsieur, et quand je connais pas...
Enfin, après de longs pourparlers, après avoir improvisé

d'éloquents discours tels que M. de Gavardie n'en improvisera
jamais, vous finissez par mettre la main sur deux voisins, pa-
tentés et complaisants.

On arrive chez le commissaire de police.

— Monsieur, je viens vous demander un certificat d'iden-
tité...

— Ah ! ah ! vous avez deux témoins?

— Oui, monsieur.

— Pour aller où?

— Aux bains de mer.

(Ici le commissaire de police fronce les sourcils. Il a flairé
un communeux. Les bains de mer! Une malice cousue de fil
blanc ! Une fois dans un port, si petit qu'il soit, on s'entend
avec le premier pêcheur venu et on se sauve en Angleterre. Il
connaît ça, le commissaire de police. Aussi n'a-t-il qu'une
confiance médiocre en tous ceux qui viennent lui parler des
bains de mer.)

— Ah! vous allez aux bains de mer. Votre nom, s'il vous
plaît?

— Gringoire.

— Gringoire? Mais il y a eu un membre de la commune de
ce nom-là...

(Les deux témoins, qui déjà ne sont venus qu'à contre-
cœur, pâlissent visiblement. Dans quel guet-apens se sont-ils
laissé attirer, grands dieux! Le marchand de vins murmure .
« Belle-Isle, » et le charbonnier répond « Cayenne. » )

— C'est vrai, monsieur. Il y a eu un membre de la Com-

mune du nom de Gringoire, on a même annoncé qu'il avait été
fusillé; ce n'est donc pas moi.

— Oh! la rumeur publique fusille tous les jours des insur-
gés qui ne s'en portent pas plus mal.

— Mais enfin, monsieur, il peut arriver à tout le monde de
s'appeler Grousset, Âssi, Pyat ou môme Gringoire. Que vou-
lez-vous que j'y fasse?

Le commissaire de police se laisse convaincre. Il délivre le
certificat, non sans avoir demandé si vous avez pris une part
quelconque à l'insurrection, et après avoir pris votre mesure
sur une toise attachée le long du mur. Tout cela sent la pri-
son; l'écrou, la condamnation. On va aux bains de mer, et on
croit aller au bagne. On sort de chez le commissaire en sou-
pirant :

— Libre ! merci, mon Dieu!

Douze heures de queue à la Préfecture de police où le passe-
port est délivré, puis...

Vous arrivez à Fécamp sans qu'on ait, une seule l'ois, de-
mandé vos papiers.

Une fois ici, je me suis mis à la recherche do Vriguault. Je
tenais à voir Vriguault dirigeant, des bords de la Manche, les
élections municipales de Paris. Je n'ai trouvé que des viijtwux,
— escargot de mer — excellents à manger, —et qui n'ont rien
de commun avec l'apôtre du Bien public. Les vignaux, quand il
fait de l'orag, se retirent dans leur coquille ; Vrignault, quand
il faisait de l'orage à Paris, se relirait dans sa cave. C'est l'u-
nique rapprochement possible!

Que ces moines de Fécamp devaient donc mener une exis-
tence heureuse !

Leur monastère, abrité de la tempête par les hautes falaises,
s'étendait au loin dans les champs, autour d'une .adorable ri-
vière peuplée de truites, à proximité de bois superbes regor-
geant de gibier. Des pâturages à perte de vue ; de magnifiques
arbres fruitiers, depuis le pommier rouge jusqu'au pêcher
étendant ses branches le long des murs ; et à dix minutes delà
la mer, presque toujours houleuse sur cette côte, roulant ses
galels avec un bruit de tonnerre, blanche d'écume et verte au
soleil, belle, superbe, une «-aie mer, aux approches difficiles,
qui n'a plus rien de commun avec cette mer bète de plages à
la mode où les poupées parisiennes viennent promener leurs
costumes de chez Worth.

Il ne reste aujourd'hui de la fameuse abbaye que les dor-
toirs, quelques maisons restaurées et transformées en bureaux
pour l'administralion, le télégraphe et la justice de paix; plus
la très-curieuse église dans laquelle est renfermée une pré-
cieuse relique : le sang du Christ.

Il faut entendre les tidéles raconter cette légende du pré-
cieux sang recueilli dans un gant par Joseph d'Arimalhie, dis-
ciple de Jésus !

Le neveu de Joseph, voulant préserver la sainte relique des
sacrilèges romains, renferma clans une boîte de plomb, creusa
un trou dans un figuier, y plaça la boîte, abattit l'arbre, puis
en jeta la souche à la mer.

« La mer, dit la légende, poussa la souche jusque dans la
vallée de Fécamp, où elle fut trouvée par les enfants d'un cer-
tain Bozo, qui, après l'avoir plantée dans son jardin, voulut la
transporter dans sa maison pour la brûler; mais le char qui la
portait se brisa à l'endroit où s'élève aujourd'hui l'abbaye. Un
pèlerin, qui passait là par hasard, s'écria à la vue du chariot
brisé :

— Cette souche contient le précieux sang de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, c'est iei qu'il doit être conservé à la postérité !

« Puis il disparut. »

Tous les ans des milliers de pèlerins viennent s'agenouiller
devant cette relique du précieux sang.

Et on prétend que la foi s'en va et que c'est à notre scep-
ticisme qu'il faut attribuer la veste de Henri V et de son dra-
peau blanc !

Naturellement, Fécamp possède, comme toute plage qui se
respecte, son Casino; — un Casino honnête où l'écarté ne
fleurit pas, où les familles viennent se chauffer au soleil et lire
le Journal de Paris, où des « artistes » parfaitement inconnus
jouent, deux fois par semaine, des proverbes d'Alfred de
Musset.

Derrière le Casino, ou plutôt au-dessus, sur la falaise, sont
les cbalels-Baduel ; de jolis mignons chalets, avec des meubles
en bois blanc, des rideaux en perse et tout ce qu'il faut pour
faire un intérieur rustique — rustiquissime. Une fois là, on ou-
blie volontiers le boulevard des Italiens, et les ruines de l'Hôtel
de Ville, et les élections municipales, et l'Assemblée de Ver-
sailles, et les séances du conseil de guerre.

Enviez Gringoire qui regarde moutonner la mer !

Deux mots du cru et je finis.

Savez-vous comment « les indigènes » appellent la Commune?

— La mauvaise affaire/
Ils vous demandent :

— Vous étiez à Paris pendant la mauvaise affaire?

Et si vous répondez affirmativement, ils lèvent les deux bras
en l'air et s'écrient :
-» Ohl le pauvre homme...

Tout près de la rue des Juifs, j'ai découvert un marchand de
vins qui avait, au fond de sa boutique, sur trois panneaux, les
trois portraits de ceux qui furent l'Empereur, l'Impératrice
et le Prince Impérial.

Le 4 septembre lit du tort aux peintures de ce marchand. II
ne put se décider à changer sa décoration ; puis d'ailleurs, quoi
mettre à la place? C'étaient des frais à n'en plus finir.

Il couvrit les trois portraits de trois feuilles de nanion.
parent, puis il attendit. J ' r tril"s.

Tout récemment, il apprit que M. Thiers, le Président
passé une grande revue. lionne affaire ! ' ' avai'

— Un président qui passe une revue doit porter un nnir
s'est dit notre homme. uiuforme!

Et il a fait remplacer la tôte de l'Empereur ,)aP „n .
M. Thiers. 'ur cel|e de

M. Thiers en général de division !

Quant à l'Impératrice, en la maquillantun peu, ce Fécamn •
espère en faire une République assez attrayante. P°ls

Reste le petit.

- Ma foi, m'a dit le marchand, je lui laisse sa couvert,,™
en papier. On ne sait pas ce qui peut arriver. e

GRINGOIRE.

Nous recevons de notre excellent collaborateur, le Père Ducliêne
rien de Vermesch, — une troisième lettre aux Parisiens '

Nous lu publions avec empressement.
Bile est raide, mais, dame, il faut avouer qu'elle est méritée.

Nicolas FLAMMÈCHE.

LA -GRANDE COLÈRE

DU PÈRE DUCHÊNE

A propos desjean-flolitres de journalistes qui,pour gae
quelques sous, ne craignent pas de salir leurs colonnel
avec les réclames de ces gueux de Prussiens.

Ah ! nom de... l'Être suprême !

Ah ! fichtre de fichtre !

Qu'est-ce que je viens de lire?

C'est donc fini?

Il n'y a donc plus rien dans not' pays, que l'amour du
sac ? '

Comment 1 j'étais en train de boire ehopine avec quelques
bons bigres de patriotes comme moi, quand on vient m'ap-
porter deux journaux, deux journaux français !

Je les ouvre, et qu'est-ce que je vois à la quatrième page?

Une magnifique annonce des plaisirs que ces coquins d'Al-
lemands sont en train de s'administrer à Bade.

Mille millions de chopines de bois! C'est un peu fort de
café !

Comment, depuis un an, ces choucroûtes-là nous éreintenl
nous volent, nous pillent, nous aplatissent, démontent nos
pendules et remontent nos filles, et voilà que, pour quelques
pièces de cent sous, ils trouvent dans nos journaux des com-
plaisanis qui leur prêtent leur publicité pour vanter leurs dro-
gues d'eaux et leur faire de la réclame I

De la réclame! à Paris! dans ce Paris qu'ils ont éventré et
assassiné!

Ah çà mais, ils nous croient donc bien lâches de supposer
qu'on va, cette année, apporter à leur tapis vert le peu de mon-
naie qu'ils nous ont laissée?

Après cela, ils sont dans leur droit de nous mépriser, puis-
que pendant qu'on ne peut pas seulement aller manger une fri-
ture avec, la mère et les petits à Saint-Denis, sans rencontrer
ces faquins-là, il y a ici des gens qui les accueillent et qui lou-
chent leur argent sans brûler du sucre.

Nom de... l'Être suprême ! nous ne sortirons donc jamais de
la mélasse!

El c'est que personne n'a rien dit encore !

Ah çàl c'est donc du cassis qui coule dans nos veines!
Voyons, voyons, voyons ! Si nous sommes fichus, bien fichus,
si nous ne vouions plus être qu'un peuple de pitres et de cabo-
tins, le Père Duchêne éteindra ses fourneaux, renversera sa
marmite et s'en ira planter des choux dans la lune.

Sinon, il vous dira :

Citoyens, nous sommes rossés; c'est un fait.

Il ne faut donc pas faire les malins.

C'est encore un fait.

Mais de là à donner la main à ces paroissiens-là, il y ami
joli bout de chemin.

Le Père Duchêne, pour sa part, n'a jamais admis que quand
on a reçu une giffle, on tende le derrière pour y recevoir un
coup de pied.

Quand il était petit et qu'un grand lui donnait une volée, il
encaissait sa volée, mais le grand n'y perdait rien.

Le papa Duchêne attendait un an, denx ans, trois ans.

Puis quand il était devenu de la même taille que l'autre,
vlan!... vlan!... quel tabac, mes enfantsI quel tabac!

Vous y êtes, n'est-ce pas?

Deus, motus!... mais ouvrons l'œil F

Et pas de boniment à leur roulette, où les pauvres patriotes
vont laisser leur saint-frusquin.

Buvons plutôt ehopine chez nous en_ jouant aux boules ou
aux macarons.

Quant à leur Bade, laissons-les-y crever d'ennui.

Et surtout que tout ce qui tient une plume chez nous se
fasse une loi de ue plus prononcer le nom de' ces casques
pointus.

Confrères, surveillez vos fermiers d'annonces! ou sinon vous
n'êtes que des jean-flchlres!

Quant au citoyen cabotin Kavel, cette queue-rouge déplu-
mée , qui s'en est allé cette année montrer sa vieille carcasse





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plus belle partie de l'humanité terres!

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je vous proposerai, si cette idée vous :
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