Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0066
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE GRELOT;



%

9éf.

■ n théâtre fie Bade et recevoir des Prussiens une calotte bro-
dée de perles, le Père Duchêne lui en pro met une, s'il ose re-
venir en France, qui lui fera rêver d'un horizon de chan-
delles.

Ou'il se le tienne pour dit.

Et puisqu'il aime l'Allemagne, qu'il y reste!

Ce n'est pas le Père Duchêne qui ira l'y chercher.

LE PÈRE DUCHÊNE.

Paris, le 24 juillet.

A Monsieur le général ministre de la guerre.

MON GÉNÉRAL,

Permettez-moi d'emprunter la main du caporal Pascal pour
■ vous porter le témoignage du mécontentement des sapeurs en
général et le mien en particulier.

Je me suis laissé dire par le colonel que l'on supprimait nos
accessoires, tels que haches, bonnets à poil et tabliers. Je ne
sais pas ce que c'est qu'un accessoire, mais il m'est avis, sauf
le respect que je vous dois, que l'on devrait, pour bien faire,
supprimer d'abord les sapeurs qui, du reste, comme les ten-
dres roses qui aflleurent à la superficie de la végétation, pen-
sent leurs têtes sur leurs manches.

0 général! vous n'avez donc pas compris la portée de ce
que vous signiez :' abîmer ce qu'on appelle sapeur! Rappelez-
vous, comme dit le caporal, qu'on ne touche pas impunément
à l'hache.

Je veux bien croire que la politique, peut-être, vous pousse
à ce cataclyste. Je sais bien que dans les plus petites choses,
on retrouve toujours cette vermine-là, à preuve qu'un jour
que le colonel mangeait une oie, il a dit que ces volatiles
avaienL sauvé Rome. Je no sais pas comment ça s'est fait,
mais c'est certain; et dernièrement encore, y paraîtrait que si
nous avions eu plus d'avocats, nous aurions battu les Prus-
siens.

Malgré ça, mon général, songez que vous allez décatir la
plus belle partie de l'humanité terrestre.

Avec quoi voulez-vous que nous sortions maintenant? Nous
supprimer le bonnet à poil, c'est comme qui dirait enlever les
feuilles de vigne des statues du jardin des Tuileries.

Le caporal prétend encore que e'est la couleur de nos
tabliers blancs qui est submersive, parce que le comte de
Chambord a dit que c'était son drapeau et qu'il ne voulait que
ça en France. Je ne peux pas en vouloir à cet homme d'avoir
des sentiments anssi distingués pour nos tabliers; il est même
certain que cette couleur de la virginité donne un léger par-
fum de fruit défendu au guerrier qui la porte.

Mais puisque aujourd'hui il faut faire des sacrifices à la patrie,
je vous proposerai, si cette idée vous agrée, de les faire tein-
dre en rose; nous serons peut-être moins virginals, mais je
crois que ce sera plus suave.

Quant à nos bonnets à poil, ça, voyez-vous, n'y touchez
pas. Le bonnet à poil est au sapeur ce que la France est au
gouvernement : l'un ne peut exister sans l'autre. Vous me direz
peut-être que ma réflexion est intempestive, parce que la
France, on peut la raser, tandis qu'il est impossible de tondre
nos gallurins ! C'est vrai 1 !

Cependant, plutôt que de me priver de cet organe, je serai
peut-être disposé à vous en céder quelques mèches.

Mon vrai Gouvernement, croyez-moi, faites des impôts sur
la mélasse; faites-nous vacciner tous, canonisez Jeanne d'Arc
et nommez le sieur Bonvalet président de l'Assemblée natio-
nale, mais ne touchez pas au sapeur. On a dit que rien n'était
sacré pour nous; prenez garde qu'on ne vous accuse à votre
tour de sacrilège.

Du reste, je vous le déclare, si ce décret n'est pas retiré, je
prends mon congé et ma masse et je m'établis femme à barbe.

Bamunchu,
Sapeur au 110e de ligne, à Villeneuve-l'Ëtang.

P. S. Le fourrier me dit que, grammaticalement parlant,
en supprimant l'hache, on obtient plus de héros.

Il paraît que c'est un jeu de mots; je ne sais pas ce que cela
veut dire.

C'est peut-être bien de la politique.

Pour copie conforme :

îrV/;. UN PASSANT.

DE LONG EN LARGE.

iiao»t*

je*
Ecarts*

La baronne de Z*** disait à son médecin :
« _ — Docteur, pourquoi fréquentez-vous madame de M"*? Cette feinine-
là ne reçoit que des gens qui passent leur temps â critiquer et railler tout le
I inonde. t

— Ah ! chère dame, répondit le docteur, quand on a passé toute la
journée avec des gens sérieux, il est bien juste qu'on aille un peu respirer
, l'air ailleurs !

* *

II! . . . * *

Un légitimiste pur, montant un jour à la tribune, prononça un fort long
: discours. °

Un des honorables remarquant que l'orateur ne se servait pas du verre
i eau traditionnel pour se rafraîchir le gosier, lui demanda :

— Pourquoi ne bu»ez-vous pas un peu?

— Merci! je ne bois jamais que de l'eau de mes lis! répondit le vieux
noble.

Je suis persuadé que les Prussiens nous ont enlevé nos pendules pour
que nous n'entendions pas sonner l'heure de la revanche.

Souvent, à la guerre, il faut perdre la première manche et se taire !

L'amirale de Z*", qui a eu quelques aventures, est traitée par ses in-
times d'ericnï! de la petite vertu !

Au conseil de guerre :

— Vous êtes accusé d'avoir fait partie de la cavalerie insurgée.

— Mon colonel, c'est ce qui vous prouve que je ne marchais pas!

La réorganisation de l'armée est eonliée à une armée de réorganisateurs.

Pendant le siège.

Un vétéran de la garde nationale moulait la garde à une bouchefitëj

— Hélas! se disait-il, pendant que je surveille celle queue, suis-jo bien
sûr que ma femme ne m'en fait pas d'autres !!J

Un mot historique.

Il y a dans le quartier Moulîelard une fille superbe : vingt ans, une clie-
velure blonde abondante et des yeux éblouissants. Seulement elle est
chiffonnière, associée à deux de ses lanles, qui, également, piquent dans
le tas.

Savez-vous comment on la nomme?

— La Venus aux tantes hottes ! ! !

Que les lecteurs du Grelot me pardonnent!

Louis OLONA.

LE CHS DE M. DE TILLANCOURT.

Qumisque tandem?... M. de Tillancourt ne cessera-t-il donc pas de
nous... amuser par les jeux de mots ou les calembours qu'on lui prêle,
quand il ne les fait pas lui-même?

Cette maladie lui vient de famille, raconle-t-on, ou à peu près. Nous
nous sommes laissé dire que le père de M. de Tillancouit, grand admira-
teur du marquis de Bièvre, avait trempé son fils dans les eaux de la mi-
nuscule rivière qui porte ce nom, afin de lui assurer les qualités du spi-
rituel marquis.

On sait à quelle hauteur incommensurable M. de Tillancourt s'est élevé
depuis dans cette spécialité, qui fait quelquefois le désespoir de ses col-
lègues à l'Assemblée. Ou parlait dernièrement, en petit comité, des termes
modérés dans lesquels M. Merson , syndic de la presse départementale,
avait demandé raison au quesleur Baze de son insolente conduite :

« M. Merson, fit M. de Tillancourt, n'a jamais étudié la chimie, cela se
voit bien. Sans cela il saurait que le meilleur moyen de réduire les bases,
c'est de les traiter par les acides. »

M. de Tillancourt, malgré sa jovialité parfois excessive, n'en est pas
moins bon patriote pour cela. Aussi chercbe-t-il toutes les occasions pos-
sibles de faire des réflexions désobligeantes pour la Prusse.

On disait devant lui que le chancelier allemand s'était permis récem-
ment d'adresser au gouvernement français certaines remarques au sujet
de l'exécution du traité de paix :

« Des remarques, interrompit M. de Tillancourt; mais vous savez bien
qu'en Allemagne on ne.fait plus que des bismarques... »

Si on professait encore en France le même respect pour les grands que
par le passé, on pourrait s'offusquer de la réflexion échappée à M. de Til-
lancourt en voyant les millions de l'emprunt quitter, pour partir en
Prusse, le quartier de Versailles, où on les avait provisoirement logés :
«Au train dont «ont les choses, s'écria-t-il douloureusement, le quartier
sera bientôt dépoùyé. »

Il n'est pas jusqu'aux personnes qui tiennent le buffet de l'Assemblée
qui n'aient leur part de ces facéties.

« Madame, demanda-t-il un de ces jours derniers, en adressant, mal-
gré l'extrême chaleur, son plus gracieux sourire à la clame du buffet, cela
ne vous siphonerait-il pas de me faire servir tin chiffon avec de la gro-
seille ? »

On conçoit qu'en présence de ce feu roulant de plaisanteries de M. de
Tillancourt, ses collègues se départissent un peu à son égard de leur gra-
vité habituelle. C'est ainsi que l'un d'eux s'en allait racontant de tous
côtés que, lors de sa dernière élection, M. de Tillancourt avait eu des
inquiétudes dans l'Aisne.

Depuis ce jour-là M. de Tillancourt n'a plus quitté la Chambre.

NICODÈME.

^■=4«?rîs;^rs^i=o^

GRELOTS,

VInternationale a jeté le masque ; maintenant ii#jus voyons la figure ;
elle n'est pas belle.

Nous savons qu'une des principales réformes de cette société qui con-
voite le capital, serait l'abolition de l'intérêt.

Il est à remarquer qu'elle a déjà beaucoup fait dans cette voie, car elle
a supprimé, en grande partie, Celui que les natures sentimentales por-
taient à ses membres.

Les allumettes chimiques, comme on sait, vont être frappées d'un impôt.
11 y auraitdu danger à les frapper violemment du côté du phosphore —
elles pourraient s'enflammer. — Prière à nos députés d'ouvrir l'œil.

Consolons-nous, on a retrouvé, dans les ruines de l'Hôtel de Ville, la

roue de la Fortune, autrement dit la roue de laquelle on extrait les nu-
méros gagnants des obligations de la ville de Paris. Elle a bien subi quel-
ques avaries par le fait de la Commune, mais elle peut être réparée et
mise en état; c'est absolument comme la fortune publique. —Aussi con-
solons-nous.

Cerlains fédérés prisonniers, et coupables seulement de faiblesse, se-
ront rétablies après avoir reçu une forte semonce.

On se contentera de laver la tête à ces hommes qui auraient pourtant
aussi le plus grand besoin d'avoir les pieds lavés.

I.e légitimiste Cliarelte, étant noble, pense être pétri d'une argile autre
que celle du commun des mortels.
Moi, je ne crois pas à la qualité supérieure du limon de Cliarette.

Sous la Commune, un officier fédéré fréquentait assidûment le restau-
rant où je dîne. Il avait tous les jours devant lui des décorations en sau-
toir et des rognons à la brochette.

Sur nos emiemis.

Tout est bulin pour eux en somme,
Dans leur sacoche tout vient choir :
Ces messieurs font la guerre comme
Certaines gens font le mouchoir.

Autrefois j'avais des sympathies pour la classe faubourienne. Depuis
que sous mes yeux je l'ai vue allumer l'incendie, entre elle et moi le tor-
chon brûle.

Depuis que Courbet est devenu un vaincu politique, ses œuvres récol-
leut un regain de popularité. La photographie de sa Femme au Perroquet
a surtout un succès prodigieux. Il faut dire qu'elle est charmante, cou-
chée voluptueusement sur la crinière acajou qui l'enveloppe :

Par sa pose excentrique et sa fière encolure,
Du jour qu'elle parut on sut la remarquer.
La Femme au Perroquet porte une chevelure
Qui fit qu'on la nomma : la Femme au Perruquier.

Nous sommes à la saison de l'année où l'on voit circuler dans les rues
de charmantes petites tilles qui se rendent à l'église pour faire leur pre-
mière communion. — Elles sont toutes vêtues de blanc. Le blanc est le
symbole de l'innocence.

Je ne parle pas de Léonide.

Si Buffon vivait, nous serions d'accord, j'en suis certain, sur l'appré-
ciation suivante, et il no mettrait pas plus de manchettes que je n'en
mets pour dire :

L'animal qui ressemble le plus à l'homme c'est... Bismark.

C'est le moment où les villes d'eaux vont se peupler et où les tapis
verts des maisons de jeux vont revoir leur clientèle accoutumée.

Il est tapis où l'on se décrotte
Lorsque dans la bouc on s'est fourvoyé ;
A ces tapis-là quiconque se frotte
Vite est iiettoyé.

Depuis le dernier manifeste du comte de Chambord, la monarchie lé-
gitime est fort compromise; il y a surtout son drapeau que je ne vois pas

blanc,

-^o«£=—

Aux obsèques du regretté maestro Auber, les artistes de l'Opéra exécu-
tèrent des airs funèbres, autrement dit des airs de deuil, composés spé-
cialement de notes noires et entrecoupées de temps en temps par des
soupirs.

t
Les cochers devenant de plus en plus lyranniques, il serait urgent d'in-
fliger quelques corrections bien senties à ces tyrans en chapeaux cirés.
En un mot, ce n'est pas dans la main que je leur souhaite le fouet.

Chain, du Charivari, comme tous les bons citoyens, cherche le moyen
de faire affluer l'argent au trésor; il conseille, dans ses croquis, un impôt
sur les baisers.
En voyant ce projet, un mari se serait récrié en disant :
« Merci! ça me coûte déjà assez lorsqu'il faut que je me décide à em-
brasser ma femme. »

La Bourse de Strasbourg a été ouverte pour la première fois le 18 de ce
mois.
Les Prussiens étaient là, je trouve que c'est imprudent.

Les cafés peuvent maintenant ne fermer qu'à minuit. C'est encore trop
tôt pour certains buveurs de bière.

Si on les écoutait, ces consommateurs consommés consommeraient jus-
qu'à la consommation des siècles.

-<8o§5—

Selon M. do Gavardie, le droit du seigneur n'a jamais été réellement
en vigueur.
C'est vrai, ça n'a jamais été que d'une jambe.

-=§t>3>-
Dans la marine dé la Commune, ce qu'il y avait de mousses venait de
l'écume de la société.

TR1BOULET.

EN VENTE

CHEZ MADRE, 20, RUE DU CROISSANT:

pétition du sapeur bârbeder

a l'assemblée nationale,

Pour protester contre la suppression des attributs qui font de lui le

plus bel ornement de l'armée française. — Illustré: 10 c.

Paris. Edouard B ot, imprime r, rue Bleue, 1
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen