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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0081
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LB6EEL0Ï,

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Chez tous les vendeurs du GRELOT

LE PLAN DE TROCHU

Seule histoire vraie du siège de Paris.

PRIX : «S CENTIMES.

THIERS CONSOLIDÉ.

Il nous l'avait bien dit, M. Tliiers :

« La République est ce qui nous divise lé moins. »

Il faut bien se résigner à en manger, quoi qu'on die 1

Chacun tire de son eôlé, rien de mieux,

Mais pour arriver où ? pourquoi? comment?

Il y a quatre points bien déterminés, quatre forcés qui s'annulent ré-
ciproquement, à condition qu'elles tirent vigoureusement et bien chacune
de leur côté.

Quatre partis: la droite, la gauche, le centre droit, le centre gauche.

Si l'un de ces partis l'emporte, les Irois se mettent à tirer contre lui.
Parfait!

Le parti réfléchit immédiatement.

M. Thiors, que l'on s'elîorce de tirer à soi, des quatre côtés, est le vé-
ritable lien de tous ces partis.

Quand un parti ne tire point suffisamment, mi coup d'éperon, un coup
de fouet, et l'équilibre se rétablit.

Équilibre !

Pondération des partis !

Usage intelligent des diagonales !

Voilà la situation.

A l'horizon deux points ; ils sont gros et noirs : la Commune et la
Prusse.

Et les partis tirent toujours : ils s'entendent sans doute pour tirer.

Valeureux petit homme, M. Tliiers. Il se résigne énergiquement à être
tiraillé. Ainsi, il est soutenu, il reste en place, il rassure le présent, il
permet quelques réflexions à l'avenir. B.

RECOMMANDE Â M. JULES SIMON

Je reviens de Lyon.

Ah ! c'est du propre !

Mais n'anticipons pas.

L'administration du Grelot, qui entretient nuit et jour une
vigie destinée à la renseigner sur les événements qui se passent
à l'horizon, avait été avisée qu'on signalait à Lyon quelque
chose d'intéressant. Aussitôt elle me fit appeler et m'ordonna,
dans des termes que je n'oublierai jamais, de me rendre
immédiatement dans la seconde capitale de la France,

Je n'hésitai pas un instant.

Je refusai.

Dame, écoutez donc, Joséphine élait revenue... et On se doit
à sa famille.

Un peu d'or me décida.

Je partis, et douze heures après j'étais sur la place Bellecour.

Je pris langue et j'appris que la municipalité de la bonne
ville de Lyon avait eu la touchante idée d'offrir une fête à
l'enfance.

— Allons, m'écriai-je, voilà qui est charmant I j'aime cette
idée. Quand depuis un au les Français ne cessent de s'envoyer
du pétrole et des obus par la figure, je trouve excellent que,
sotis le patronage de vénérables édiles et de soldats Ciloyens,
on réunisse les petits dans une fête où on leur enseignera qtie
les hommes feraient bien mieux de danser et dé rire ensemble
que de se détruire comme des brutes. Je me plais à croire
qu'on dira à ces enfants qu'il faut désormais être honnêtes,
francs, sérieux, réfléchis. Je me figure 'également qu'on leur
aura appris à respecter certaines croyances, sans lesquelles
il n'y a pas de société possible; croyances que partagent les
Esquimaux du pôle Nord, les sauvages de la Polynésie 'et tous
les individus enfin dont la cervelle n'est pas encore une
soupière dé 'parée aux croûtons. Je me persuade ainsi que les
républicains de Lyon vont donner un grand exemple au monde.

Je me précipite donc, tout plein de ces pensées, vers les ma-
gnifiques jardins où avait lieu la petite Tête, et, ouvrant mon
carnet, je me dispose à cueillir pour les lecteurs du Grelot les
notes les plus intéressantes.

Ces notes, je vous les livre... l'es voilà... mais je vous pré-
viens que je rie suis pas "bien sûr d'avoir gardé ma raison en
les écrivant, et vous souhaite, après les avoir lues, de conser-
ver la vôtre.

J'entre.

Beaucoup de monde.

Énormément de gosses des deux sexes, fortement endi-
manchés.

On semble vigoureusement rigoler.

Deux mioches de huit à dix ans, fumant chacun un énorme
Londres, s'engagent bras dessus bras dessous dans une allée.

Ils causent avec animation.

Je les suis.

— Mon cher Adolphe, dit l'un, tu vas faire des bêtises.

— Bah,, laisse donc!

— Je te dis qu'Isabelle te trompe.

— Allons doncl

— Tu te ruineras.

— Des flûtes!...

— C'est une pelite grue,

— Possible. Mais quel chic!.,. Et puis d'ailleurs, si je me
ruine, est-ce que mon pante de père n'est pas là?

— Ah, ça, c'est juste.

— Il aboulera une rude braise, va , quand il saura où les
choses en sont.

— Viens-tu prendre un bock?

— Tout de même.

Les deux moutards disparus, je me donnai Un énorme coup
de poing qui me fit immédiatement un bleu superbe.

Je ne dormais pas !

Ah çà! m;iis, où éfais-je? mon Dieu, où élais-je?

A ce moment, je tombai dans un groupe de six à huit
gamins d'une douzaine d'années.

L'un d'eux haranguait les autres.

— Des Caiotins ! hurlait-il... Il n'en faut plus. Des gens qui
vous flanquent trois ou quatre fois l'an le bon Dieu dans des
pains à cacheter ! Est-ce que ça a le sens commun? Est-ce
qu'il est possible que des républicains croient à ces blagues-
là?... Allons donc!... Est-ce qu'il y a Un bon Dieu?... Des bê-
tises pour se payer les héritages dés nigauds qui ont la flemme
quand arrive le moment de tourner l'œil!,.. Nous la connais-
sons celle-là!... elle est mauvaise!... Il n'en faut plus!... Heu-
reusement on en a fusillé quelques-uns là-bas à Paris, de ces
traîneurs de robe noire... AhI citoyens, quel beau jour pour
les vrais, pour les purs!... et que j'aurais donc voulu être là I...
mais ça n'est pas fini !

LE CHOEUR.

Espérons-le!

l'Oit AÎEUB.

On en descendra encore quelques-uns.

un jeune blondin, adorablement joli, d'une voix douce.
On les descendra tous.

LE CHOEUR.
Bravo !
(Les jeunes démocs se prennent par la main et se mettent à danser
en rowi.)

CHOEUR GÉNÉRAL.

Air connu.

Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira !
Tous les caiotins à la lanterne!
Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira !
Tous les calotinson les pendra!

A ce moment, un homme d'âge et d'aspect vénérable se
montre au coin de l'allée. Il contemple d'un œil attendri le
groupe de polissons qui se démène en hurlant, puis d'une voix
pleine de larmes :

— Dans mes bras, citoyens!... dans mes bras!... Ah! vous
serez des hommes, vous!... vous serez des patriotes!... Quel
spectacle pour ma vieillesse!... Ah! je suis bien heureux!...
Oh ! l'éducation démocratique!

Les polissons se précipitent sur l'homme vénérable en
criant :

— Vive M. l'adjoint i

— Dites-donc, vous!... hurle un des gamins... Hé!... vieux
piton!... où est-ce donc qu'on s'achève ici?... j'ai une soif!...

— Pauvre enfant!... Venez avec moi, citoyens, vêtiezI... je
vais vous conduire moi-même au buffet.

— Vive M. l'adjoint!
Le groupe s'éloigne.
J'ai froid dans le dos.

Il est impossible que tout cela puisse exister autrement que
dans une imagination absolument toquée.

Ah!... je me rappelle !...

J'ai lu avant-hier l'Avenir libéral.

Je serai devenu fou.

Mais j'aperçois, assises sur un banc et causant à voix basse,
deux petites Ailes jolies comme des anges.

Elles ont de longs 'cheveux blonds qui tombent sur les épau-
les.

Leurs yeux bleus sont purs comme le ciel..

Enfin !... voilà donc ià vraie, la sainte enfance !

Je m'approche doucement, bien doucement et j'écoute.

— Conçois-tu cela, Berlhe? Voilà huit jours que maman,
cette grande sèche que tu vois là-bas, m'a acheté là dernière
chanson de Thérésâ : Te l'ai perdue ia s'maine dernière, eh bien,
je ne peux pas m'en fourrer l'air dans la tête.

— C'est la faute de ton professeur. Il est si bête!... G'est
comme le mien, il n'a pas voulu me faire étudier lePelil Faust.
Papa, — tiens, ce capitaine de la garde nationale qui prend
son absinthe sur cette table, — papa l'a joliment fichu à là
porte ! En v'ià un idiot!... 11 trouvait que ce n'était pas de la
musique distinguée, comme si c'était distingué de s'embêter !

— A propos, et ton oncle?... celui qui voulait toujours té
faire faire ta première communion?

— Ah ben ouiche!... Papa lui eh a donné de la première
communion!... En v'ià des momeriesl

— Moi, j'aimais ça, à cause des toilettes.

— Moi aussi; mais papa m'a dit qu'il m'achèterait une robe
de soie et une montre d'argent le jour où les bon Dieu de bois
seraient tous brûlés dans les églises.

— Que ça vienne donc bien vite alors 1

— Je te crois. Ah ! c'est que c'est un rude, papa !...

Il me prend un éblouissement et je tombe à la renverse.
Je suis réveillé de mon évanouissement par une sorte d'à- j
verse. C'est un petit bambin qui expectore sur mon visage

biler :

npassi°»> ça „•„

cinq ou six verres de Champagne qui se , ; .
estomac. emsenta habit

Sa mère lui lient la tête.

- Pauvre petit!... dit-elle d'un air rie comn
pas encore l'habitude!... mais ça viendra

— Va donc!... tu m'embêtes, toit Je tP ,r
plus fort que Jules à ce Jbb>I1 !... Nous somm^aT •* *
citoy... s ci... c{eg

Nouvelle averse.

Je me lève comme un tau... je- renverse l'horrihln
je traverse la ville... je me jette dans un wagon « mmi-
que tout cela n'est qu'un sinistre cauchemar m flsnte

Mais pas du tout, chers lecteurs!... cela s'est ,««/ , ,
en plein jour, sous les yeux des autorités, aussi imh- -, ÏOn'
criminelles!... "uss< imbécilesque

Qu'en dites-vous, hein ?

Voilà ce que les démagogues appellent préparer 1',, •

0 Jules Simon ! ces choses-là se passent sons ton * '

Ma parole d'honneur, c'est à faire frémir !

Quant à mon rédacteur en chef, lorsqu'il'aura de
corvées à faire faire, je le supplie de penser à un ■mii'"''""8

Moi, j'en ai assez. •

Et j'espère, pour le bon sens, pour la morale publia.,»
notre honneur à tous, qu'il y a en France beaucounT m
qjui sont comme moi. ' S*

N'est-ce pas, citoyen Gambetla ?

Nicolas FLAMMÈCHE.

Le Grelot vote contre le projet de loi accordant

Ul)e pension,

aux frais de l'Etat; à la veuve de ce pauvre Chaudey

Chaudey est mort bravement, victime, comme tant d'antre
d'un assassinat ignoble; qu'une souscription nationale vienn'
secourir sa femme et ses enfants, mais l'Étal doit reste!
neutre.

L'État n'a pas les moyens d'adopter la famille de tous ceuï
qui meurent assassinés, et le décime de l'orphelin ne figurera ja-
mais avec avantage sur le rôle des contributions indirectes.

En même temps que Chaudey, la Commune fusillait pas nul
de gendarmes. Les familles de ces malheureux ne doivent
guère rouler sur l'or. A-t-on le projet de les pensionner? Nous
ne le croyons pas. Ce serait pourtant logique.

Encore une fois : une manifestation en l'honneur de Gustave
Chaudey, une souscription en faveur de sa famille nous parais-
sent on ne peut plus justifiées, mais rien de plus. Chaude?
n'est pas mort au service du pays; le pays ne lui doit rien.

La droite me fait toujours rire.

L'autre jour, un député de Lyon faisait, à la tribune, l'apo-
logie de M. Valentin.

0 M. Valentin, s'écriait-il, a bravé la mort sous les murs de
Strasbourg! »

Et un mérovingien de répliquer :

— Delesciuze aussi a bravé la mort!

Je mê demande ce que cela prouve? La majorité de l'assem-
blée nationale est recrutée dans le parti légitimiste. L'unique
prestige de ce parti, c'est précisément d'avoir fourni de nom-
breux champions contre la Prusse; il le sait et il en abuse. A
peu près tous les deux ou trois jours, ûh député légitimiste
glisse dans ses discours ce cliohè à effet :

« Nous avons bravé la mort sur les champs de bataille! »

Ou :

« Nos amis ont bravé la mort sur les champs de bataille! »

Et jusqu'à présent aucun radical n'a songé à lui répondre:

«Delesciuze aussi a bravé la mortî»

Mais il s'agit d'un préfet républicain qui a rempli héroïque-
ment son devoir à Strasbourg, et on ne serait pas fâché de dé-
montrer au pays que lé courage républicain n'a jamais rien
prouvé.

Trop de zèle, rriessieurs I

11 n'y a pas deux manières de braver la mort. Si tout le monde
est prêt à reconnaître que vous vous êtes bien battus sur la
Loire, ne chicanez pas les éloges aux républicains qui ont fait
comme vous.

La mort de Delesciuze n'a aucun rapport avec tout cela.

et cela

■ ■ ■ ■ i c>00§§000 '

Le pays a surtout besoin de tranquillité et de confiance

C'est pourquoi le Gaulois annonçait l'autre jour, -et
tout à fait sérieusement, - que, d'après les Prumrn, Ian
allait encore une fois brûler avant la fm du mois ^

En vérité, les journaux qui répandent a dessein de »
de cette nature, bruits qu'ils savent faux, ^'™ss' ° ^
que les organes les plus coupables de feue la Commun

IIS sont plus méprisables seulement, car ils sont P
llfûèl ! GRINGOIRE.

LA SEMAINE COMIQUE'

On m'assure que sur les 300,000 gardes nationaux Paris»
H y en a à peu près 330,000 qui ont demande la cr . ^

11 y a peut-élre exagération, mais pas oeaucoup, J
la note du ministre de l'intérieur à l'Officiel. ui

Le ministre de l'intérieur informe les gardes natio

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j(|. Prtdhoiiioe sera-i-.l dépos:

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" &estUftte vingt ou vmgt-ci

se dresseiît en ce moment autou

Ponr m» part, au risqne de :

ijue loules mes sympàlbies sont i

' Je sais bien qu'il est dur, apri
eeinturoii et d'un jjasse-monlagQ

râfijiitli d'un bidon de remuât

|il«l le rempart,

• icui|~rt, d'un sac de ren

Pijj sais Ken qtj'il est dur (
eiiil; nuis c'est Un grand sacri
pltli,

Diireste, j'ai remarqué qu'au
BiJireninartpeuljouenmri
de ampaene et que les boites di
réelles» sirote dans la vie prr
taaltaiirequejen'élèv
M,prtnotsidétrès-baul,d

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Api sert il garde nationale!

m ji lirais déjà rire, m

«•rtfeeil éveillé, malgréi

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