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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0133
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LK URKLGT.

LA SEMAINE PARISIENNE

PARIS • BASTRINGUE.

Une question d'une immense gravité a failli compromettre,
cette semaine, la merveilleuse quiétude dont nous jouissons
par la grâce de M. ïhiers.

I! s'agissait de savoir si le général Ladmirault userait des
pouvoirs que lui confère l'étal desiége, pourautoriser ou pour
défendre les bals masqués de l'Opéra.

Les uns étaient pour, les autres ronlre.

Autoriser les bals de l'Opéra, s'écriaient les premiers, alors
que les conseils de guerre fonctionnent encore, que les deuils
sont atrocement nombreux, que des mines immenses rap-
pellent les malheurs de l'année terrible", que les Prussiens
dictent toujours la loi en Fiance, à la veille d'exéculions san-
glantes, au mili.u d'une crise politique dont rien ne laisse
prévoir le dénoûment, c'est impossible !

Interdire les bals de l'Opéra, s'exclamaient les- seconds,
alors que Paris a besoin, pour se refaire, de l'éclat, du mouve-
ment, du luxe, de la bruyante gaieté, des plaisirs d'autrefois ;
ruiner les marchandes fie cravates, les limonadiers, les dérrot-
teurs, les restaurateurs, les coiffeurs, ce serait monstrueux !.

Les deux partis allaient en venir aux mains, lorsque le gé-
néral Ladmiraull. coupa court aux débats et autorisa M. Strauss
à reprendre ses fêtes carnavalesques.

Le Grelot, qui a pourtantla prétention d'être un journal gai,
avoue qu'il aurait vu sans peine la remise des bals de l'Opéra à
l'année prochaine.

Celle année de répit aurait peut-être servi à nous prouver
que rien n'est stupide comme ces plaisirs tant vanté» de la
mascarade.

L'homme qui applique plusieurs heures de son existence
à s'habiller en débardeur,me semble tout simplement grotesque.
La gaieté qui se déguise en ours ou en sauvage n'est qu'une
gaielé de commande, quiressernble à la gaieté franche comme
la flJle de joie à la femme honnête. Le domino, seul, est
enarmant et intelligent, pareeque , seul, il est mystérieux.
Mais je ne pardonne pas au carnaval les injures du voyou, qui
se croit tout permis pareequ'il est mis en polichinelle, ■— une
bosse devant, une bosse derrière.

On aurait pu retarder impunément les entrechats de CIo-
doche.

Paris, qui n'est pas encore Paris-Capitale, aurait pu attendre
un an de plus avant de redevenir Paris-Bastringue.

M DERRIEN.

Le Grelot a valu à M. Derrien une belle retraite. Qui con-
naissait M. Derrien? Personne. Le Grelot est venu et l'a sorti
de son obscurité. Aujourd'hui, tout le monde sait qu'il a quitté
le ministère de l'intérieur pour entrer aux Quinze-Yjngts,—
non comme pensionnaire, mais comme administrateur.

M. Derrien, qui n'est pas borgne, va être roi dans le Royaume
des Aveugles.

A ceux qui s'éprendraient de'pitié pour cet employé,démis-
sionnaire malgré lui, nous ferons observer que cette place
d'administrateur aux Quinze-Vingts, fort largement rétribuée,
est une véritable charge pour l'Etat.

Entre nous, je crois que c'est une charge que M. Derrien
va refuser.

Affaire d'habitude!

Maintenant que voilà M. Derrien démissionnaire, la carica-
ture cessera-t-ellef d'être persécutée?

Nous espérons que oui.

Nous voyons avec plaisir partir l'homme, mais à condition
pourtant de ne pas voir le système rester en vigueur.

LA BOUTIQUE DALLOZ ET C-

Quelques journaux s'étonnent de nos protestations contre la
censure.

Comment! on nous tolère, on ne nous poursuit que de
temps en temps, on n'interdit pas tous nos dessins, on ne
nous saisit pas tous les jours, et nous avons l'aplomb de nous
plaindre ! C'est presque de l'outrecuidance 1

Que demandons-nous pourtant? Peu de chose : le droit de
dire librement, sans injures, ce que nous pensons des hommes
et des choses, et de traduire nos pensées par le crayon aussi
bien que la plume.

C'est précisément ce que de rares journaux ne veulent pas
admettre.

Ces journaux, d'une mauvaise foi indécente, affirment que
l'administration ne nous a jamais refusé que des dessins gros-
siers et injurieux, — ce qui est parfaitement faux. Mais en
admettant un instant qu'on n'ait interdit nos dessins que parce
qu'ils étaient injurieux, nous contestons encore aux journaux,
comme le Gaulois ou le Figaro, par exemple, le droit de s'é-
lever conlre nos injures, — eux qui poursuivent des insultes
les plus ignobles les hommes et la forme du gouvernement
voir le Qu'on emporte le cadavre! le Jules 606 et beaucoup

d'et rœtera). Les plus grossiers dessins ne sauraient jamais dé-
passer en grossièreté leur révoltant langage.
Paix donc, messieurs les puritains !

Le Moniteur universel aussi a tenté de faire notre procès.
Les reproches du Moniteur nous sont particulièrement sen-
sibles. On sait que le Moniteur est. de tous nos journaux poli-
tiques, celui dont le passé est le plus irréprochablement hon-
nête.

Exemple :

1789. Gazette nationale..............Propriétaire : Dalloz.

Ier Empire. Monitur universel............. — Dalloz.

6 avril l&ti. Vendu à Louis XVIII........... — Dalloz,

20 murs 1813. Revendu à Napoléon 1"........ — Datiez.

Ont-Jours. Kerevendu a Louis XVIII....... — Dalloz.

1824. Dévoué à Charles X..... '....... — Dalloz.

1830. Tout-dévoué à Louis-Philippe.... — Dalloz.

1848. Vive la République !........... — Dalloz.

183-1. Vive le Coup-d'état !.......... — Dalloz.

I8S2. Moniteur officiel de l'Empire..... — Dalloz.

Pendant l'Empire. Vendu à Roulier, vendu àOllivier. — Dalloz.

1S70. Vive Gamhettn! (Voir les éditions

de Tours et de Bordeaux)....... — Dalloz.

1871. A bas Gambette! Vive?????...... — Dalldz.

SÏIÏÎPLE QUESTION:

dalloz, qui Attaque si vivement les journaux a caricatura
n'est-îl pas un peu propriétaire du journal l'ÉCI.IPSE?

L'ACADEMIE.

Tout étrange que le fait puisse paraître, M. Jules .Tanin a été
reçu à l'Académie française Nous avions .déjà été bien étonnés
lors de son élection; niais en voyant les événements retarder
sa réception, nous nous disions: Non, le Ciel ne veut pas qu'il
entre au palais Mazarin; il n'a qu'une chose qui lui permette
d'être immortel, c'est sa goutte, et celle-ci est vraiment trop
compensée par ses mérites littéraires.

Pourtant cela a eu lieu devant témoins. C'est à ce point que
nous ne désespérons pas de voir décerner les palmes vertes à
Théophile Gautier.

Cela peut paraître singulier, cela ne peut même s'expliquer
que par sa passion pour les antiquités, Théophile Gautier au-
rait un certain plaisir à entrer à l'Académie. Nous pouvons
même, au risque de le compromettre, affirmer qu'il a fait dans
un temps quelques visites, qui auraient pu figurer avec quel-
que avantage dans le Roman de la Momie.

Cela se passait, je crois, chez M. de Sacy. Au nom de Gau-
tier, l'eslimable immorlel crut d'abord avoir affaire à un ex-
chef de division de l'ex-ministère des Beaux-Arts, à moins que
le prénom de Théophile ne lui fît penser à Théophile de Viau,
poète en certain honneur au seizième siècle. — Théophile
Gautier, ne se voyant pas suffisamment connu, prit le parti de
dire « qu'il écrivait quelquefois dans les journaux, » et soumit
à M de Sacy un de ses feuilletons pris au hasard dans le
Moniteur.

— Eh! mais, dit l'académicien, ce n'est vraiment pas mal...
Je ne vois pas de faute de français... On dirait vraiment que
vous possédez la syntaxe !

— Oh! répondit modestement Gautier, ce n'est pas la
vôtre !

Un détail nous préoccupe à propos de la réception de
M. Jules Janin. On sait que les nouveaux académiciens doivent
toujours être présentés au chef du pouvoir exécutif.

Or, au moment où M. Janin fut élu, le chef du pouvoir exé-
cutif était celui qui est devenu depuis le sire de, Chislehurst.

II a dû certainement préparer une répartie très-fine à la
petite allocution que lui adresserait l'exécutif.

Mais le chef du pouvoir étant maintenant M. Thiers, voilà
une nouvelle répartie qu'il faudra préparer... je voulais dire,
improviser.

Et de plus, l'autre répartie perdue ! Voyez-vous M. Jules
Janin réduit à souhaiter le retour du sire de Chislehurst pour
placer sa répartie !

Pour en revenir à Théo, si jamais il se trouve vis-à-vis d'un
M. de Sacy quelconque, je lui conseille de lui répondre ce que
répondit Gozlan à un empaillé, ejusdem farince, pour parler
comme M. Janin'.

— Non, môssieu ! s'écriait le palmipède, vous n'aurez pas
ma voix !

— Pardon, monsieur, dit Gozlan, ce n'est pas votre voix,
c'est votre fauteuil que je demande I

LA FIN.

Le prince Pierre Bonaparte vient de se marier.

Les gazettes annoncent que le contrat a été signé chez le
docteur Gustave Collignon, à Bruxelles.
1 Pierre Bonaparte , Collignon !

Il y a des rapprochements singuliers!

GRINGOIRE.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FlUTERNIlt, ET DES GIFLES!

(Saynète en un acte.)

PERSONNAGES:

MM. Mottu,
Ganesco,

POHTALls,

Spuller ,

MM. Paol Meubice,
Vacqdeiue,
Erbkst Bldm,

L'OMBRE DE M. Hivi»

UwE BONNE.

Le salon de M. Mottu. - Ameublement simple, mais de bon o-oût _ i ,

du piano un crucihx. _ Le Christ a une pipe à la louche. '"

11 est neuf heures.

M. Mottu, assis dans un grand fauteuil à oreilles vient d
s'endormir sur un numéro du Radical.
Oh sonne.

SCÈNE 1.
mottu , se réveillant en sursaut.
Enfin!... je suis nommé président de la République"! Hà
las!... ce n'est qu'un rêve!... et je dois me conleritei d'u'r™
seil municipal... (Entre la bonne.)

LA BONNE.

-Citoyen !...

MOTTU, furibond.
Monsieur, imbécile !... Vous savez bien que je
appelé citoyen que devant mes électeurs.

LA BONNE.

Monsieur...

MOTTU.

A la bonne heure.

LA BONNE.

. Il y a là un nègre qui dit que monsieur l'a invité

MOTTU.

Un nègre!... ôjoie!.. unfrère!... Qu'il entre!...il
de trop. (La bonne sort. Entre Ganesco.)

GANESCO.

. Bonsoir, mon cher Mottu.

MOTTU.

ne veux être

ne sera pas

Eh quoi! c'est vous, mon bon ami... quelle exactitude'.
Mais qu'est devenu le nègre qué-vous avez amené avec vous? '

GANESCO.
Le nègre?... quel nègre?

MOTTU.

La bonne vient de me dire qu'il y avait un nègre qui me de-
mandait.

■ GANESCO.

Celait moi, mon cher ami, c'était moi. -

MOTTU.

Ah! pardon...

GANESCO.

Il n'y a de mal. Mais je suis le premier, à ce que je vois.

MOTTU.

Oh! les autres ne vont pas. tarder, Porlalis dîne au cercle et
Spuller chezGambetta. Il s'agit u'une dinde truffée, je crois. As-
seyez-vous donc, très-cher. (Ganesco s'asseoit.)

Vous savez le but de notre réunion?

Ganesco.
Je m'en doute.

MOTTU.

Il 's'agit de nous entendre. (Ganeseo sourit.) Et de faire,
dans l'intérêt général, une sorte de fédéradon fraternelle des
journaux véritablement républicains contre les organes réac-
tionnaires.

GANESCO.

Parfait.

MOTTU.

Chacun y mettra du sien.

GANESCO.

Pourvu que ce ne soit pas de l'argent.

MOTTU.

Naturellement. Mais j'entends sonner. (Entrent Portalts et
Spuller. \

roRTALls, à Spuller à la porte.
Après vous.

SPULLER.

Je n'en ferai rien.

PORTALIS.

Ni moi.

SPULLEB.

Ni moi.

P0RTALIS.
Cela, c'est bien pour vous être agréable.

SPULLER.

Moi de même. (Ils entrent ensemble en se bousculant.)
(Mottu ouvre les b?-as. Embrassement général.)

MOTTU.

Demandez-moi un peu ce que fait ce Meurice !

ganesco, avec un sourire sarcastique. r
" Il fait les articles de Victor Hugo.

(Rire général.)

SPULLER.

Ganesco, de la générosité. On sait bien qu'il ne fait pas les
vôtres.

MOTTU.

Messieurs, soyons charitables, et n'oublions pas que no
sommes tous frères. ' .

(Le porte s'ouvre. Entrent Meurice, Vatjquerie itplim,!'
nant enlacés comme les trois Grâce*.) & ff . P

TOUS.

Enfin!

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Je n'en dis pas.

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Vaemierie a raison. Mottu es
prêtre,

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11 a raison,

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Le grand Havin !

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Lui-même. Et vous autres,
ni chair ni poisson, vous m,
sures.

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Ah !ca dites donc, dites do

ménagez donc vos expression

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Aztèque!

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