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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0137
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ta ma -

LE URBLOT.

LA SEMAINE PARISIENNE

PICARD FRERES

Enfin la France va donc avoir, à l'étranger, un représentant
digne d'elle. M. Picard, ministre de l'intérieur, est mort; vive
M. Picard, ambassadeur en Belgique ! Bruxelles ne se possède
pas de joie ; il a eu la Guéronnière — un peuplier qui plie à
tous les vents — il a maintenant Ernest Picard , une outre qui
danse — comme dit Figaro.

Ces deux représentants de France à Bruxelles me représen-
tent, à moi, un vivant point d'exclamation.

M. de la Guéronnière : f I

M. Ernest Picard... : # s

Le point d'exclamation, ici, marque l'étonnement et veut
dire :

Comment Ernest Picard ! Pourquoi Ernest Picard ? Nous n'a-
vons jamais compris la Guéronnière, mais nous ne compre-
nons pas davantage Picard.

Eh bien, franchement, mes contemporains ont tort de s'é-
tonner tant que cela. .■

M. Ernest Picard a toutes les qualités nécessaires pour l'em-
ploi de diplomate.

C'est presque une banalité de dire qu'il est malin...

Comme un singe, monsieur !

Homme peu scrupuleux aussi : il l'a suffisamment prouvé.
Dans les derniers jours de l'Empire d'abord, en inventant la
gauche ouverte — une invite au portefeuille;

Le A septembre ensuite;

Enfin au ministère de l'intérieur, où il démontra, avec une
aisance parfaite, que rien ne pouvait être plus funeste au pays
que les libertés réclamées par lui du temps où il était simple
député opposant.

Bon avocat avec cela, fort spirituel, pouvant naturellement
plaider le pour et le contre; intrigant au besoin, sachant par-
ler aux rois; mangeant bien, buvant de môme. — Sa Rotondité
M. Ernest Picard nous vaudra certainement de solides amitiés
à la cour de Bruxelles.

Quelques feuilles ont affirmé que M. Picard est chargé
surtout de surveiller les menées bonapartistes'et celles non
moins occultes de l'Internationale.

Ce sont là des fonctions d'agent de police secrète plutôt
que des fonctions d'ambassadeur.

Mais il faut savoir faire de tout.

M. Picard d'ailleurs n'a-t-il pas avec lui son frère Arthur?

BILAN DE LA LIBERTE DE LA PRESSE

Compte des derniers huit jours :
2 dessins refusés au Grelot :

Le Paradis perdu!

H revient sur l'eau!
1 dessin .refusé à XEclipse :

La crise monétaire:
Saisie de la Chronique illustrée.
Suppression de deux journaux :

Le Pays et l'Avenir libéral.
Interdiction de vente sur la voie publique :

La Tribune, de Nevers ;
Le Patriote corse.

Un préfet de la Basse-Normandie a fait venir l'un des cor-
respondants du Grelot et lui a tenu ce langage :

— S'il vous arrive d'afficher le Grelot, de le mettre en
montre, de le déposer chez les marchands de tabac de votre
ville, je vous préviens — une fois pour toutes — que je vous
relire la permission que je yous avais donnée d'envoyer vos
vendeurs de journaux sur.la voie publique. Je ne veux pas que
le Grelot vienne infecter ma ville. Donc pas de Grelot, ou sinon
plus de voie publique.

Le Grelot se vend donc à.....— secrètement — comme une

marchandise gâtée.

Je> dois à la vérité de dire qu'il ne s'y est jamais tant
vendu.

AUTRE GUITARE

Je ne me découragerai pas et je continuerai à dénoncer les
abus. Le Grelot a cinquante mille acheteurs : il peutdonc es-
pérer qu'on tiendra compte de ses réclamations.

Ce journal est un journal indépendant : n'ayant personne à
défendre, il n'a personne à ménager — ce qui explique-le
nombre incalculable d'ennemis qu'il a l'honneur de compter
parmi les gens en place.

Aussi le libraire qui vend notre journal ne voit-il guère pas-
ser de semaine sans être mandé dans le cabinet de M. le juge
d'instruction.

Non pas seulement pour répondre des crimes du Grelot,
juste ciel 1 — mais pour toutes, les publications qui sont en

vente chez lui; publications dont il n'est pas l'éditeur et dont
— par conséquent — il ne devrait pas êlre responsable.

On saisit les Libertins et libertines de M. Henri de liock. No-
tre vendeur a dé-bilé cela au môme titre que d'autres libraires.
Vite, c'est lui qu'on appelle chez le juge d'instruction. Et ainsi
pour une foule d'autres ouvrages. Pendant qu'on y est, pour-
quoi ne poursuivrait-on pas également les marchands des kios-
ques, les libraires—voire même les acheteurs des publica-
tions incriminées?

Il est clair qu'on pourrait dire au monsieur qui a payé deux
sous une livraison des Libertins :

— S'il n'y avait pas de polissons comme vous pour acheter
de pareilles ordures, il n'y aurait pas d'auteurs pour les faire,
ni d'éditeurs pour les éditer.

Ce serait aussi logique que de poursuivre le vendeur.

On peut êlre un excellent père de famille et vendre les Li-
bertins de M. Henri de Kock. — Dn fruitier peut ne pas aimer
le melon et en avoir dans sa boutique. Et les pharmaciens ne
sont pas des empoisonneurs parce qu'ils, vendent du poison.

GAMBETTA'S-SPEACH

Depuis que M. Gambetta -r- le réactionnaire Gambetla ,
comme on l'appelle à Belleville — a troublé la quiétude de
Saint-Quentin, les ennemis de l'ex-dictateur l'appellent :

Le Pot rouge de Saint-Quentin.

M. Gambetta "est le premier à rire des malices de ce
genre. .

Et il rira non moins, je pense, quand il le relira, du passage
suivant de son discours que je me permets de lui signaler:

«Votre seule conduite devra être de vous tenir fermes sur
les principes, tout en étant très-tolérants envers les personnes,
et de vous faire à vous-mêmes une sorte de mémento dans lequel
vous pourrez passer en revue ce qu'il y a à faire au sein d'une ré-
publique démocratique. »

Vous voyez d'ici les électeurs de M. Gambelta se promenant
avec un mémento en poche : Ze mémento du parfait démocrate,
— quelque chose comme l'Emploi de la journée de la Gazette
des Etrangers*

Le matin à 8 heures. — Acheter la-République française.

9 heures. — Relire la collection complète des discours, pro-
clamations et-décrets du citoyen Gambetta, ministre de la
guerre et de l'intérieur a Tours et à Bordeaux.

10 heures. — Acheter le portrait de M. Laurier.

11 heures. —Déjeuner dans un bouillon démocratique.
Midi. —Aller voir M. Gambetta qui déjaune au café Riche.

1 heure. ■— Racheter la République française.

2 heures. — Se retirer, pour la lire au besoin, dans un ca-
binet particulier du passage des Panoramas — ou tout autre
passage. User de beaucoup d'esprit pour faire sourire la bura-
liste de l'établissement. Je vous dirai pourquoi demain.

Et ainsi de suite.

Le personnage en question était si étranmr
qu'au heu de demander son billet à 1burX ? ••?réoc«»Pé
en se penchant au guichet. avaliste, ,1 mn^,

— Dieu et mon roi!

Mais s'apercevant aussitôt de sa distraction fi
voix doucement harmonieuse : laracllon.il sourit et d'«ni;

- Ah ! s'écria-t-il, celle-là est bien bonne'
Le ecteur a déjà reconnu M. de Villemessant

C était bien en effet le rédacteur en chef du L
a 1 improviste, comme il l'a raconte depui s"S ° W allait
»:~,------- . * ' aLt;r «son w,;

Non pas tellement à l'improviste
eu vent de son départ.
Notre journal, à qui rien

pourtanl,q„efeG).rf(

le secret'des grandsTall^nTemloralns^âviit ^&t^'
reporter en campagne.

roi. »
n'eût

aussitôt miesrCUn

Si les voyageurs de la gare de Lyon eussent été m„;„ ■

' de Villemessanf"iuî?.'.«"P*

sionnés par l'arrivée de M,
remarquer, à deux pas de celui

6™ssanf, ils au'raï;™;
cachenez, qui marchait avec"ïuï; qui s"arK avS f™ "»
s asseyait;ayec lui .qui se levait avec lui. C'était W, "'' ^
bureau du Grelot déguisé en reporter. êarçcm de

•Cet homme courageux n'a pas quitté M. de Vilu
d une semelle pendant son voyage. Nous tenons de ]|„i S***
seignements les plus minutieux sur les allées et w„„ Ve,i"
recteur du Fmro, aussi bien que sur ses^reÇ^;

Pendant la fameuse entrevue, Isidore a toujours eu allernq
^^i'.^'g^'^errure.eS

tivement ou l'œil ou l'oreille

de ce qui se passait n'a pu lui échapper.

Dans le salon même du prince il a continu* ,i„ •
M. de Villemessant, toujours avec son cachenez et ctr f6
doute poursuivi par son souvenir que le directeu'r du Figanl

« Les plus grands noms étaient là, et ce n'est pas sans ém,
lion que je regardais tous ces descendants des grandes w«

Les noies d Isidore sont d'autant plus précieuses pourrhu
toire, que le récit de l'entrevue, de Lucerne a été donné dW
façon très-incomplète par le Figaro. En effet, chaque fois 2
va toucher une question palpitante, le narrateur s'arrêln
écrit : c "

o On comprend que les convenances m'interdisent de ntoi»
ce qui se dit alors. » ' Lcr

Beaucoup de détails piquants ont été oubliés soit involon
lairement, soit à dessein ; il importait à la vérité de les rf
tablir.

en face d'un
qui parait

THEATRES

Faisons de plusieurs premières un coup — car les pièces
nouvelles succèdent aux pièces nouvelles avec une rapidité qui
me comble de joie. L'animation" revenue au théâtre, c'est un
grand pas de fait vers le rétablissement complet de cette inté-
ressante malade qu'on nomme : Paris-Capitale.

Restera Versailles, c'est s'exposer à geler en wagon pour
voirie Trône d'Ecosse.

Et s'il n'y avait que le Trône d'Ecosse! Le Trône d'Ecosse est
peu tentant en somme, niais nous avons les Folies-Bergères et
madame Judic; nous aurons le Roi-Carotte ; nous aurons aussi
Ruy-Rlas à l'Odéon, et la Princesse GeoKcjes de Dumas fils au
Gymnase : jamais Paris n'aura été plus séduisant.

Le Trône d'Ecosse est une piètre bouffonnerie où il n'est
point du tout question d'intrigues bonapartistes, comme on
pourrait le croire en lisant :

LE TRONE DES CORSES.

Je crois bien que les excellents artistes des Variétés ne par-
viendront pas à maintenir la pièce sur l'affiche aussi longtemps
que la direction l'avait espéré. Les trônes n'ont vraiment pas
de chance.

* *

L'ouverture des Folies-Bergères, au contraire, a été très-
heureuse. Le véritable théâtre-café nous manquait. Du coup,
voilà la lacune comblée.

Le spectacle des Folies-Bergères n'est pas précisément bon,
mais c'est un spectacle d'ouverture : il ne faut pas être diffi-
cile.

Note pour le lecteur de province: Se défier des bergères qui
fréquentent l'endroit; elles ne gardent plus que les pigeons.

GRINGOIRE.

L'ENTREVUE DE LUCERNE

La semaine dernière, les voyageurs qui arpentaient le vesti-
bule de la gare de Lyon virent arriver, à l'heure du départ, avec
sa malle et sa couverture de voyage, un homme de belle pres-
tance, à la taille élégante, aux manières aristocratiques.

Par exemple, il s'est produit, dès le premier soir de l'ar-
rivée de M. de Villemessant à l'hôtel rie Lucerne, un incident
comique dont la suppression est regrettable.

Le garçon d'hôtel avait indiqué à M. de Villemessant le
n° 17 comme celui du prince; celui-ci entend mal et pousse
la porte du n° 7. .

C'était à la brune. Il se trouve dans l'ombi
personnage qui tourne le dos à la fenêtre.

— Vous venez fusionner? demande une voix
sortir des profondeurs d'un fauteuil.

— Vous l'avez dit, monseigneur, répond le directeur du
Figaro en s'inclinant profondément.

— Mettez-vous d'abord à genoux.

— M'y voici, monseigneur. Maintenant, laissez-moi vous
parler à cœur ouvert. J'arrive de Paris; j'ai vu nos amis com-
muns,

— Eh bien?

— Tous vous prédisent un plein succès.' Mon journal vous
est tout acquis, et si vous voulez seulement changer un peu la
nuance de votre drapeau...

— Jamais ! je ne peux accepter d'autre drapeau que le dra-
peau rouge•

M. de Villemessant se redressa d'un bond".

— Hein ! Où suis-je? N'est-ce pas à mon roi que j'ai l'hon-
neur d'adresser la parole?

— Qui ose parler de roi chez moi? Je suis Babick, de lu
Commune, Babick, le grand prêtre de la religion fiisionnienne,
Arrière, faux fusionneur, ou je lance sur toi mes foudres I

Isidore nous assure que M. de Villemessant ne demanda pas
son reste. Il descendit l'escalier quatre à quatre, et, mieux
renseigné cette fois, put être admis pour, tout de bon auprès
de son roi. ,!',,

Voici dans ses plus minutieux détails le dialogue qui se-
changea, après les génuflexions d'usage, entre l'Altesse kjnr-
tibus et l'ancien directeur de la Sylphide :

Villemessant. —Vous me voyez désolé, monseigneur, j'ar-
rive sans Pardessus.

Monseigneur, — Diable ! c'est imprudent de ce temps-<Si; je
pourrais vous prêter un mac-farlane.

— Votre Altesse se méprend; je veux parler de. nôtre aim
commun, qui n'a pu m'accômpagner.

' — Ah! bon! Pardessus... Je vous demande pardon.

— C'est un ami bien chaud, mais vous en avez tant comme
cela... Excusez ma rude franchise.

— Je suis heureux de vous voir,bien heureux.D'abord,vous
êtes dans mon entourage le seul homme sérieux que je con-
naisse. Vos avis me sont précieux. Pensez-vous que cela peut
aller là-bas?

— Sans vous, jamais, monseigneur. Excusez ma rude Iran-
chise. ..."■ ..

— Voyons, donnez-moi des nouvelles de Paris. Martavsn.
donc rouvert ses salons? Comment va .la Suzanne au bain
Lafague?Et la joue de Jouvin ?

— Mais très-Bien, je vous remercie.

— Quelles sont les aspirations de l'aristocratie? A propo i
voyez-vous toujours le marquis Le Guillois et la vicomlesse
Renneville? Koning se fournit-il toujours chez Lubinr au . ,
que dit-on, que cet aimable jeune homme va se marier t n
ce pas une demoiselle Moisset, de Moisset, qui' fF^

Nouvelle noblesse, sans doute,
vœux aux jeunes époux.

Ne manquez pas

de porter mes



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* IÊ ne sa»i* Pas b,en" <
H&ipposeidonc, monseï

w monseigneur le dite

adore c'est vrai ; mais s! c

_" Vous croyez
.j'en suis sur. alors il m
fond plus politique qu'on ne r

c'est la fus".

— Commentça?

_ Mon Dieu, c'est tout s
fai. Autrement ilil, vous yoi
bonnet. Comme cela, si un le
vous trouvez couronné tout n,
n'est pas plus malin que ci; s
.. — Quel lioaime étonnant
votre sollicitude, maisjecrair
moi!

- Monseigneur, une petite
la question du drapeau.

talgiew, se tant, te di
Villemessant. Aïe I Voilà le

Oui, monseigneur. Le de
demande pas autre chose, le
sors de chez lui, Je ne vous!
cet excellent Poiijoiiif, m
o Té m'a soufflé Poujoulate,,
nmmmi'iatlikupck
dncd'AumaledescMcessio
cordéesà aucun autre.

faeignur, hnmsm
drape» ronge?

Tillemessaat. Oh! du t-ouse

sept centimètres d'UQe couIp

?""* la 2 !'' P*

Mis-!



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