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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 3.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.6812#0050

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LE GRELOT

PRIME GRATUITE

Toute personne de la province qui s'abon-
nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Madré, directeur-gérant du Grelot,
20, rue du Croissant, à Paris, aura droit à un
abonnement gratuit au journal le GRELOT,
savoir :

Pour un abonnement d'un an : 6 mois au GRELOT.
— de 6 mois : 3 mois —

L'abonnement à deux journaux doublera la
durée de l'envoi gratuit du GRELOT.





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Revue des Deux-Mondes. .

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Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les prix
fixés par les administrations de chacun de ces jour-
naux.

L'administration du Grelot se charge égale-
ment d'abonner, sans augmentation de prix,
à tous les autres iournaux de Paris.

BRONCHITE ET TROIS-POUR-CENT

Blancminet à Ventrebleu.

Petit Thiers éternué trois fois en sortant
séance. Acheter Italiens. Vendre Espagnols.

Ventrebleu à Blancminet.

On dit rhume pas sérieux. Envie acheter à
prime.

Blancminet â Ventrebleu.

"Vu4 crachats. Dit médecins inquiets. Ache-
ter Autrichiens.

Ventrebleu à Blancminet.

Bourse incertaine. Que dit Barthe ?

Blancminet à Ventrebleu.
Barthe dire rien du tout. Mais vu Dufaure
pleurant comme veau.

Ventrebleu à Blancminet.
Officiel démentir bruits. 5 0/0 faire 93 50.
Envoyer dépêche.

Blancminet à Ventrebleu.
Dit rien craindre. Lui avoir pas mis flanelle,
lui faire couic. Commencer vendre rente 3 0/0
et emprunt Morgan.

Ventrebleu à Blancminet.
Rothschild acheter tout sur marché. Thiers
pas mourir. Envie quitter association.

Blancminet à Ventrebleu.
Rothschild couler. Thiers mourir, si, si, si.
Vous imbécile si quittez.

Ventrebleu à Blancminet.
Meurt-il ou meurt-ilpas? Faut se décider.
Moi pas content.

Blancminet à Ventrebleu,
Amélioration, mais rechute prochaine et
inévitable. Barxhe venu dix fois. Commencer
vendre 4 1/2.

Ventrebleu à Blancminet.
Continue à monter. Quoi faire ?

Blancminet à Ventrebleu.
Passera pas la nuit. Vive la joie! Vendre
tout.

Ventrebleu à Blancminet.
Moi avoir exécuté ordres. Lui pas mourir
du tout. Vous et moi ruinés. Découvert de
14,357,368 fr. 41 c. Quand vous payer?

Blancminet à Ventrebleu.
Moi envoyer condoléances, mais pas vouloir
payer et passer en Angleterre.

Ventrebleu à Blancminet, a Londrks.
Filou!... Mais moi faire comme toi, et
prendre ce soir bateau pour New-York.

HOMO.

l\ PEl DE BON SKXS î

Ma foi,je le dis sans vergogne, je n'ai pas eu
un fi! de sec cette semaine.
Pourquoi? me demanderez-vous.
Pourquoi?

Parce que M. Thiers a saigné du nez.
Pas davantage.

Et cela m'a suffi, je vous en donne ma pa-
role d'honneur.

Oui, messieurs et mesdames, je vous le dis
en vérité, j'ai eu toutes les peines du monde
à me remettre d'une alarme aussi chaude.

Je ne faisais que rencontrer des gens qui
m'abordaient d'un air effaré :

— Vous savez la nouvelle?

— Non.

— Eh bien, M. Thiers...

— Après?

— M. Thiers a saigné du nez.

— Lui a-t-on mis une clef dans le dos !

— Vous n'êtes jamais sérieux.

— Vous croyez?

— Je vous dis que c'est très-grave. La
Bourse a baissé.

— Fichtre!... ça m'est bien égal.

— Oui, mais ça ne m'est pas égal, à moi !...

O mon Dieu! 0 mon Dieu !...Est-il possible de
vivre sous un pareil gouvernement!.,, j'aime-
rais mieux être Patagon.

Et mon homme s'en allait continuer ses do-
léances plus loin.

Eh bien, je suis forcé, quoiqu'il m'en coûte,
de lui donner raison.

Oui, c'est un fichu gouvernement que le
provisoire, et nous devrions nous hâter d'en
sortir, sous peine de mort.

Voyez un peu ce qui se passe.

Voilà la France sens dessus dessous, parce
que M. Thiers a saigné du nez.

Et cela se comprend.

Tout repose sur cet homme.

Tout!

Et. cela grâce aux gens qui siègent à Ver-
sailles et qui préfèrent que Je pays crève que
de se décider à proclamer franchement la
forme de gouvernement que veut se donner
l'immense majorité des Français.

A chaque instant, — et voilà déjà deux ans
que cela dure, — on se réveille en disant :
Mon Dieu, pourvu que M. Thiers n'ait pas
mangé trop de homard hier soir !

Si malheureusement cela lui arrivait, nous
serions dans de beaux draps I

*

* *

Eh bien, alors, pourquoi ne pas constituer
dès à présent quelque chose de solide?

Pourquoi ne pas nommer au moins unvice-
président, comme on fait apprendre un rôle
en double au théâtre, en cas d'accident?

Ah ! pourquoi?

Voilà le grand mot lâché.

Parce que les gens qui siègent là-bas et qui
ne venant pas s'en aller, ne veulent pas non
plus renoncer à leurs ambitions ni à leurs da-
das politiques.

Parce qu'ils préfèrent nous laisser vivre
sous un régime qui nous tue plutôt que de
sacrifier une seule de leurs chimères.

Parce que ce ne sont pas de vrais patriotes,
mais des politiques de carton, qui n'ont rien
appris ni rien oublié.

L'un veut son petit Chambord,

L'autre son petit d'Aumale,

L'autre son petit Napoléon.

Aucun ne songe à accepter le fait accom-
pli, parce que le fait accompli est la négation
de leurs désirs personnels et de leurs mesqui-
nes vanités.

Cela ira tant que cela pourra, disent-ils,

Et comme cela pourra.

Après, nous verrons.

*

* *

Nous verrons quci?

Chambord? d'Aumale? ou le césarisme?
Jamais!

La France ne veut plus de ces mannequins
qu'elle a déjà tant de fois jetés par-dessus
bord.

Nous verrons — et fasse le ciel que je me
trompe! —nous verrons les partis se déchirer
entre eux jusqu'à ce que l'Allemand revienne
mettre le holà et occuper de nouvelles pro-
vinces comme gage de sa dette impayée, à
moins qu'il ne nous impose pour nous gou-
verner un Frédéric-Charles quelconque.

Voilà ce que nous verrons si nos députés ne
se hâtent pas de sortir d'une situation qui me
représente assez bien la première couche de
glace déposée sur un bassin.

On croit que c'est solide, on met le pied
dessus et crac!... on enfonce.

*

* *

De grâce, messieurs, un peu de patriotisme
et surtout un peu de bon sens !

Nicolas FLAMMÈCHE.

Petit Carême du père Batbie

ier dimanche de carême

Sur les tentations des grands.

L'homme ne vit pas seulement de pain
(Saint Mathieu).

Mes très-chers frères, et toi, ô Beleas-
tel de mon cœur,

Vous avez voulu savoir ce que je pense de
la situation ?

Eh bien! aussi vrai que je m'appelle Bat-
bie de mon petit nom,

Je ne vous l'enverrai pas dire :

Le saint temps du carême est arrivé •

Et puisque les bals de l'Opéra sont 'fermés
pour le moment,

Je crois que l'heure est venue de faire un
retour sur nous-mêmes,

Et d'examiner l'avenir que nous laisse l'o-
dieux gouvernement de la République, — si
j'ose m'exprimer ainsi !

Aussi bien, ne représentons-nous pas le
passé de la France et tout ce qui s'est passé
pendant les dix siècles de gloire qui ont pré-
cédé l'infâme Révolution!... Signons-nous,
mes frères, et toi, ô Beleastel de mon cœur,
signe-toi, à ce nom abhorré!

Nous portons en nous tout ce qu'il y a de
charmant, d'illustre, de célèbre, de, léger —
regardez-moi ! — dans les annales de notre
histoire ; et quelques mots suffiront pour prou-
ver aux esprits les plus timorés qu'en vertu de
nos droits bien acquis, nous sommes réelle-
ment fondés à demander ce gouvernement de
combat qui peut seul nous sauver de l'anar-
chie.

J'ai parlé, d'esprits timorés, mes très-chers
frères, et il n'y en a malheureusement que trop
parmi nous depuis la fatale époque de 1789.
—Excusez-moi de rappeler d'aussi cruels sou-
venirs I — Et c'est surtout contre les esprits
que nous devons énergiquement réagir.

Ces âmes molles, toujours portées aux con-
cessions, à l'indulgence, sont, à leur insu, les
plus cruelles ennemies de tout ordre social ;
car elles oublient que nous ne devons, en fait
de concessions, accorder à nos adversaires
que des concessions à perpétuité.

Où irions-nous, mes très-chers frères, si
nous cédions aux sollicitations de ces mo-
dérés?

Où irions-nous, je me le demande!

Ne cédons pas à la tentation de ces ma-
lins!... ou plutôt, non, de ces naïfs!

Et souvenons-nous toujours que saint Ma-
thieu a dit :

« L'homme ne vit pas seulement de pain! »

Savez-vous, mes très-chers frères, et toi, ô
Beleastel de mon cœur, Ce qui adviendrait de
nos personnes et de nos biens, si jamais nous
succombions à cette tentation?... si nous par-
donnions à ceux qui ne nous ont pas offensés?...si
nous faisions trêve ànoshaines de toute espèce?
si, en un moi, nous ne persistions pas à écar-
ter toutes les propositions d'amnistie, à refu-
ser la levée de n'importe quel état de siège, et

GAZETTE DE MONTRETODT

Pauvres orléanistes ! Infortuné Journal de
Paris I

M. Hervé, comme son homonyme des Folies-
Dramatiques, a beau danser le cancan et bat-
tre la grosse-caisse (celle des d'Orléans!), les
abonnés ne donnent pas.

Le Journal de, Paris, qui s'était d'abord ou-
trecuidamment placé sur la ligne des Débats et
qui coûtant (je ne dis pas valant) cinq sous,
a dû progressivement diminuer ses prix, a mis
au monde,ces jours-ci, une feuille populaire (!)
à un sou, le Soleil, moniteur de Clémentine, du
duc de Haut-Mal, du sourd Joinville-le-pot, etc.

Or, voici l'avis abracadabiant que publie ce
nouveau journal qui a la prétention d'éclairer
la France et qui éclaire à peine ses rédacteur-;
(la princesse Clémentine est si large!) :

Convaincu que le repos du dimanche, même en de-
hors de toute question religieuse, est une chose mo-
rale et utile, nous aurions voulu ne pas faire paraître
ce journal le lundi.

11 nous a paru bien difficile de troubler d'une ma-
nière aussi complète les habitudes du public français.

Nous avons donc choisi un moyen terme. Le lundi,
le Soleil ne paraîtra que sur deux pages.

De cette manière, la moitié de nos ouvriers, à tour
de rôle, pourra se reposer le dimanche soir.

Les six autres jours, le Soleil paraîtra par quatre
pages, format des plus grands journaux.

Voyez-vous un peu ce journal qui a peur
« de troubler les habitudes du peuple fran-
çais, » ce journal qui, par piété, ne paraîtra
que sur deux pages le lundi!...

Risum teneatis, amicil

Quel bouleversement, parce que nous n'au-
rons plus le lurdi qu'un demi-soleil! avec un
demi-feuilleton de M. Magnard ! !

Quel dommage que ce ne soit pas tous les
jours lundi!...

Je ne sais si c'est au saignement, désormais
historique du nez de M. Thiers que nous de-
vons les nouvelles crues de la Seine, mais je
dois constater que, par contre, la rente a
baissé d'un centime par goutte de sang ré-
pandu.

Comme c'est rassurant de voir la richesse
nationale et la tranquillité de la France à la
merci de la santé d'un vieillard de soixante-
seize ans "

Il me semble pourtant qu'en république, —
et c'est la great attraction des républiques, —
les institutions doivent prendre la place des
personnalités.

Mais, hélas ! de même que Louis XIV disait :
L'Etat, c'est moi, ainsi M. Thiers s'écrie : La
République, c'est moi.

En fait de Constitution, nous n'avons que la
constitution de M. Thiers, et quand il arrive
un accident à la constitution de M. Thiers, le
contre-coup, le choc en retour s'en fait im-
médiatement sentir en Bourse.

Nous savons déjà qu'un simple saignement
de nez a produit 45 centimes de baisse.

Il est facile, en se basant sur ce précédent,
de calculer les fluctuations de ht rente d'après
les fluctuations probables de la sauté prési-
• dentielle.

Je propose d'ailleurs à M. Moreau, syndic
des agent* de change, l'alfichage du tableau
suivant dans le temple dont il est le grand-
prêtre :

Quand M. Thiers a la migraine, baisse Of. 60
Quand M. Thiers a la diarrhée, baisse 1 »
Si M. Thiers prend un lavement à

l'amidon, hausse 0 75

Si M. Thiers fait un calpmbour, hausse 3 »
Quand M. Thii-rs est conslipé, rebaisse 0 85

Quand M. Thiers prend de l'huile

d'Henri-Cinq, rebaisse 0 05

etc., etc., etc.

Ce tableau rendrait de grands services à
MM. les tripotiers, etj'espère que l'Assemblée
dite nationale va se fendre d'un petit projet de
loi en faveur de mon humble idée.

*

* *

Mais la Chambre a bien d'autres Barascud
à fouetter pour le moment.

Elle discute, cette bonne Chambre !

Elle vote les amendements de Beleastel, —
amendeipents encore plus maigres que le man-
dement de M. Dupanloup pour le carême.

Les ducs se décernent tous les droits pos-
sibles, en continuant, du reste, à confondre
avec une aimable bonhomie droit avec faculté.

Eh! parbleu! des droits, qui n'en a pas?

Le tout est de savoir s'en servir!

Les commissionnaires des Trente et autres
monarchicanailles ont le droit d'avoir de l'es-
prit,

Mais ils n'en montreront jamais.

*

* *

Le carnaval des catholiques est terminé.

Le carnaval des juifs commence.

Samedi, 15 mars, grandbal annuel des Israé-
lites à Tivoli-Vauxhall.

Toutes les houris dm paradis de Mahomet et
du Paradis-Poissonnière seront visibles ce
soir-là au corps nu et à l'œil nu.

On verra des clodoches en Assuérus et en
Booz, des cascadeuses en Esther et surtout en
Ruth...

Mais j'aime mieux annoncer la nouvelle
avec (cïV)eoncisïon :

Le bal des juifs sera dirigé par un de nos
spirituels confrères, M. A. Lévy. Bien de Ha-
levy qui pourtant a fait la Juive"l

MONTRETOUT.
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