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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 3.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.6812#0114

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mise de M. Mapre, directeur-gérant du Grelot,
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fixés par les administrations de chacun de ces jour-
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L'administration du Grelot se charge égale-
ment d'abonner, sans augmentation de prix,
à tous les autres journaux de Paris.

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Messieurs les Avocats-Députés

Messieurs,

Tout entier aux bienfaits de l'ordre moral
qui règne en ce moment, le Grelot a résolu de
laisser reposer un peu la politique pour s'oc-
cuper un peu de l'ordre social, qui a bien aussi
sa petite importance, on en conviendra.

Or, je me demande — et ce, je l'avoue,
sans jamais pouvoir y répondre—je me de-
mande, 6 dignes avocats I ce que vous faites
là-bas 1

Vous causez politique.

Boni

Vous renversez les ministres.
Très-bien !

Vous mettez vos ennemis à la porte pour
prendre leurs places, que vous distribuez à
vos amis.

PaiTaitl

TJn président vous déplaît, en un tour de
main vous le flanquez par terre.
Excellent !

Tout cela consolide l'ordre moral fort com-
promis par M. Thiers, nous le savons, mais
encore une foi», l'ordre social, hein I... qu'en
faisons-nous?

Car enfin la politique c'est une bonne bla-
gue, connue dit mon frotteur, mais on ne vit
pas de cà, et l'important c'est d'être régi par
de bonnes lois.

Or, c'est là précisément ce qui nous man-
que.

Nous avons un code qui a pu être un chef-
d'œuvre dans son temps, mais qui commence
diantrement à se manger aux vers.

Sur mille points, ses prescriptions ne sont
plus en rapport avec nos mœurs ni avec nos
besoins.

Ça ne fait rien.

\\ faut le garder tout de même.

C'est maintenant comme si vous vouliez me
faire porter mon pantalon de première com-
munion.

Mais la routine!

El puis c'est si commode de s'asseoir dans
sa stalle pour y dormirou y crier : A l'ordre!...
Assez!... I! nous embête, celui-là!...

Cela met ensuite le mandat de député à la
portée de toutes les intelligences.

Eh. bien, messieurs les avocats qui siégez à

la Chambre, — et Dieu sait si vous êtes nom-
breux, — je viens vous dire ceci : Il faudrait
songer un peu à refaire nos lois. Soyez, pour
une fois, bons à quelque chose. Prenez votre
Code, relisez-le, et vous verrez que la besogne
ne vous manquera pas!

Croyez-vous, par exemple, qu'il n'y ait pas à
modifier quelque peu l'article intmidgèt

Est-ce que vous pensez qu'au prix où est le
beurre, il est possible à un honnête homme
d'affirmer que demain il ne sera pas cocu?

Or, si cet accident lui arrive, n'est-il pas
bien ridicule de le forcer à remplacer, comme
disait Alphonse Karr, le divorce par l'arsenic?

La vieille société s'écroule tous les jours,
et c'est peut-être bien un peu la faute de votre
satanée langue.

Mais, enfin, cela est indiscutable, n'est-ce
pas?

Eh bien, vous qui parlez si facilement de
nos libertés, ne devriez-vous pas songer à
nous donner enfin la plus précieuse de toutes:
la liberté d'être débarrassé d'une coquine qui
vous trompe ou d'un galérien qui s'est mis un
faux-nez d'honnête homme pour épouser une
malheureuse fille qui n'en peut mais?

Et que de choses comiques dans ce Co'de,
que vous vous obsli'iez à ne pas corriger!

Voici, par exemple, un fait qui s'est passé,
il y a quelques jours, non loin de nos bu-
reaux :

Un citoyen, d'une délicatesse douteuse,
s'introduit dans la chambre d'un autre ci-
toyen, et, craignant de manquer l'heure du
chemin de fer, lui soutire sa montre et sa
chaîne.

Le monsieur rentre, saule sur le voleur et
le traîne au poste.

On garde l'aimable Cartouche, mais on
garde également la montre que jamais son pro-
priétaire n'a revue.

Elle a servi à payer les frais du procès.

Si le volé eût voulu ravoir son chronomètre,
cela lui eût coûté trois ans de son temps et dix
mille francs de papier timbré.

Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, voyons,
entre nous, d'arranger un peu cela?

Et la prévention?

N'est-ce pas là encore quelque chose de
tout à fait lugubre?

On empoigne un monsieur, on le fourre à
Mazas, il y reste un an; pui» après on s'aper-
çoit que ce n'était pas du tout ce monsieur-là
qui avait emporté la caL-se, mais bien son voi-
sin du premier.

Croyez-vous qu'on va donner une indemnité
à la victime de cette erreur judiciaire, ou tout
au moins lui faire des excuses?

Ah! bien oui!

Qu'il s'estime bienheureux encore de ne pas
être mis en liberté avec trois ou quatre coups
de pied au derrière 1
Voilà où nous en sommes!
Or, il me paraît que vous feriez bien, mes-
sieurs les avocats qui siégez à la Chambre et
qui parlez sans cesse du bonheur du peuple,
de vous occuper un peu moins des droits poli-
tiques de ce pauvre peuple et un peu plus ries
fardeaux qu'il supporte,

Alors vous nous serviriez vraiment à quelque
chose.

Tandis que maintenant!...
Voyons, un bon mouvement, hein?
Ça sera le meilleur moyen de soigner votre
prochaine candidature.

Il est vrai que vous comptez peut-être ne
jamais vous en aller.

Dans ce cas-là, mettez que je n'ai rien dit.
Et passez à la caisse!
C'est la France qui paye.

NICOLAS FLAMMÈCHE.

POUR LES MORTS

N'est-ce pas Napoléon I" qui disait à cer-
tains fonctionnaires, qui étaient plus bona-
partistes que Bonaparte, parce qu'ils devaient
être un peu plus tard plus légitimistes que
l ouis XVI11 et plus orléanistes que Louis-Phi-
lippe :

« Pas de zèle, messieurs, pas de zèle!... »

C'est un mot qu'on-ne saurait trop répéter,
— car sous tous les gouvernements il est de
saison.

Il y a des gens qui s'obstinent à vouloir pei-
gner les chauves, — tant l'obséquiosité les
tourmente.

Et le p"éfet du Rhône m'a tout l'air d'un de
ces peigneurs de etiauves.

Ne s'avise-t-il pas de vouloir in'erdire les
enterrements civils après une certaine heure
de la matinée?

Je vous demande un peu en quoi les enter-
rements civils peuvent offenser la pudeur pu-
blique?

J'admets que M. le préfet du Rhône trouve
l'enterrement civil déplorable, et qu'il consi-
dère comme un devoir d épargner à ceux de
ses administrés qui y ont recours, la hente
d'étaler ainsi leur opprobre en plein jour.

Chacun a là-uessus ses opinions.

Mais enfin, s'il y a des gens qui aiment cette
honte, cela ne fait de tort à personne.

Si la femme de Sganarelle répond à ceux
qui veulent lui porter secours :

« Et si je veux être battue, moi ! »

Laissez-la rouer de coups, puisque cela lui
fait plaisir,

Et allez à vos affaires!

Il doit en être de môme des enterrements
civils et de tout ce qui ne nuit pas au public

S'il me plaît que le Figaro écrive le lende-
main de mon dernier voyage en voiture :

« Hier on a enfoui civilement le citoyen un
tel... »;

Si je veux qu'on dise de moi :

« Un tel est mort comme un chien »,

Il me semble que j'en ai bien le droit, que
cela ne regarde que moi, et que cela n'em-
pêchera pas les petits pois de pousser, ni les
spéculateurs déjouer à la Bourse.

L'administration se môle en France d'une
foule de choses dont elle n'a que faire, si en
revanche elle passe comme une flèche devant
ce qui devrait le plus l'arrêter;

Et elle finit par si bien mordre les moulons
les plus moutons qu'ils deviennent enragés,

Laissons donc les moits s'en aller comme
ils l'entendent :

On peut le leur permettre d'autant plus faci
lement qu'on est certain que la concession
qu'on leur fait est une concession à perpétuité

HOMO.

LES PARODIES LITTÉRAIRES

(Voir le n» 115 du Grelot)
II

jules barbey n'aiirevilly

i. Dans sa manière de . La Vieille Maîtresse

« Le soleil s'éloignait peu à peu, avec la
majesté lente d'un cortège triomphal, et se
perdait dans la pourpre enflammée de l'horj
zon. L'herbe haute, ondulée par le vent du
soir, était pleine de réverbérations incandes
centes; et les feuilles des arbres, incendiées
elles aussi par les splendeurs puissantes de
l'occident , dressaient vers le ciel leurs
pyramides de pierreries, tandis que les jets
d'eau du parc lançaient aux étoiles leur flèche
de rubis qui retombait, impuissante et comme
énervée, en millions de gouttelettes flam-
boyantes.

« La chaleur était accablante,, et dans les
allées, des canthnides mêlaient une grêle
tourbillonnante d'émerawdes aux flocon h de
n ige des papillons de nuit.

«Zorgara s'était retirée dans sa chambre de
repos, près de la serre des aloës.

«Nue, les cheveux dénoués,n'ayant pour pa-
rure qu'un collier d'aigues-marines, couchée
dans une pose nonchalante et provoquante,
elle ressemb'ait prodigieusement, avec sa peau
olivâtre et changeante, à un bronxe florentin
de la Renaissance.

« Elle était étendue de tout son long sur un
immense sopha-lit, sur lequel était jetés des
draps de satin noir;.et les bras relevés pares-
seusement au-dessus de sa tête, elle rêvait,
sans que rien pût trahir le secret de son âmè,
si ce n'est de temps à autre le frémissement
léger de sa gorge aiguë soulevée par un soupir,
ou la contraction nerveuse de ses orteils char-
gés de bagues.
«Sa panthère italienne faisait sa sieste.
« Parfois, ses paupières longues, bordées de
cils pareils aux étarr.ines d'une fleur rare,
s'entr'ouvraient, et un rayon de lumière noc-
turne jaillissait de ses yeux, qui à celte heure
Ou jour avaient le ton de la scabieuse.

«La chambre de repos dans laquelleZorgara
s'était réfugiée, donnait sur les jardins par deux
immenses fenêtres rectangulaires, qui n'étaient
fermées que par de grands rideaux de satin feu
qui tombaient du plafond comme des torrents
de flammes.

« Par i stants une brise légère les agitait, et
par ta bée étroite qui se formait alors entre
eux, la Transtévérine apercevait à travers les
immensités antiques du parc, le ciel igné, les
arbres magiques et les vapeurs impalpables et
fantastiques qui valsaient dans les clairières
comme un chœur d'Elfes et de Péris dans la
nuit lumineuse d'un Walpurgis céleste.

« Mais une apparition puissante venait tou-
jours s'interposer entre elle et cette vision.

« Zorgara revoyait toujours la tête pâle aux
yeux ardents du brigand Corinthien, le capi-
taine Trafalgar Bouffai i-Znlos.

« Il était là présent à ses yeux, avec sa veste
de velours bleu brodée d'argent, sa fustanelle
de soie chamois, ses bas de soie couleur de
chair, ses souliers à la poulaine brodés de per-
les, et sou fez noir où. frémissait une aigrette
de diamants.

«Eile se i appelai t avec quelle légèreté il l'avait
enlevée dans ses bras et t'avait emportée dans
son repaire, en foulant aux pieds le cadavre
ensanglanté de lord Scdgwick.

« Le baiser qu'il lui avait donné alors brûlait
ses lèvres; et son corps adorable,, agité d'un

spasme délicieux, se tordait dans un indescrip-
tible et harmonieux effort, comme si une
goutte d'eau glacée lui eût roulé tout le long
de la moôlle. »

2. Dans sa manière de : les Hommes et les
Livres.

« Et voilà comment pourfant est mort ce
Barodet 1,.. Mort, non, mais crevé plutôt,
comme une bulle de savon ou comme un chien,
choisissez! Encore snis-je cruel pour les
chiens!... Cela devait finir ainsi, du reste : on
ne foule pas aux pieds tout ce qu'il ya de saint,
tout ce qu'il y a d'auguste, tout ce qu'il y a de
divin dans l'intelligence, dans le cœur et dans
la raison des hommes, sans se rouler tôt ou
tat d dans le limon révolutionnaire. On ne cher-
che pas à faire des serviettes avec le drapeau
national, et des casseroles avec la colonne Ven-
dôme, à vendre aux épiciers les manuscrits
de la bibliot hèque du Louvre et aux marchands
de chiflons ies toiles de Raphaël, sans être
implacablement voué de toute éternité aux
goinfreries matérialistes. Quand on en est
arrivé là, naufrage complet, : on ne trouve
plus de retraite que dans les cuisines et dans
les alcôves, et vous savez lesquelles! On passe
de chez le gargotier chez la pierreuse, et l'on
emprunte les nappe* de Flicoteaux pour faire
desdrapsàMadelon-Béchassel Ah! c'est du pro-
pre, et de quel riéposoir ce monde est-il sorti 1
Non, Lareveillière-Lépeaux avait du génie,
Piron de la pudeur, et Cboilruc-Duclos de
l'élégance à côté de la canaille républicaine !
Et, en se rappelant l'amas de leurs forfaits, on
est tenté de dresser des statues aux canni-
bales! C'est notre faute aussi: pourquoi, êtres
si dégénérés et emasculés que nous sommes,
les avons-nous laissés monter en graine 1 11
fallait écraser du talon cette ivraie et cette ver-
mine, et nous n'aurions point vu celle France
crucifiée au pilori d'une honte éternelle! Cela
commence aux théistes et finit aux athées; on
p irt de Victor Cousin pour arrive à Raoult Ri-
gault; et pour avoir consenti à souffrir la
Charte, nous avons été forcés de souffrir la
Commune. Le ciron, si on le laisse vivre, de-
vient dragon; le brochet devient requin, et
le cri : des lampions! devient le gueulement :
du pétrole/ Ah! si nous avions été plus sages,
si nous avions été moins lâches, nous n'aurions
eu ni pillages, ni incendies, ni Pyat, ni Thiers,
ni Barodet! Que cet exemple nous serve ! Il est
temps que nous fassions notre nvacvlpa! Entre
les bûchers de Torquemada et le fulminate de
M. Ranc, il va toute la distance d'un dogme;
et mysticisme pour mysticisme, j'aime mieux
celui du chrétien Sanchezque celui du déma-
gogie (ïambetta ! Les pigeons de celui-ci ne
nous ont point donné de Messie, et la colombe
de l'autre nous a donné un Dieu! Oui, il faut
sortir des blueltes, des sornettes et des cho-
seltes, et entrer une bonne fois dans le do-
maine des ialées sérieuses et des actes réflé-
chis; s'il en est temps encore! Adam et Eve
voulurent rentrer après leur fuite dans le pa-
radis lerreste, mais l'ange chargé des ven-
geances divines, leur opposait toujours le
flamboiement de son épée! »

L'AUTRE.

GAZETTE DE MONTRETOUT

Pourquoi, peur les briser, érigp.r des statues?
Ce n'est point de la colonne Vendôme que je
parle; c'est de M. Thiers. Le sinistre vieillard
est en butte aux calomnies les plus Corsées. Ses
anciens officieux eux-mêmes (ô Ildephonse !)
l'abandonnent aux attaques épilepliques des
feuilles narcotico-gommeuses. Le Constitution-
nel le rend responsable du 4 septembre et de
la Commune; le Gaulois, non moins modéré,
'appellecarrément joetro/eMr;on insinue même
que madame Thiers et mademoiselle Dosne
ont été vues hier à minuit (l'heure des crimes
et de l'amour!), chacune un bidon de pétrcle
la main, devant les bureaux du Figaroj vé-
rification faite, il appert que c'était tout bon-
nement du lait et de la crème, ces dames
ayant coutume d'aller elles-mêmes, avant de se
coucher, faire les petites provisions de l'am-
bition senile de M. Thiers.
Mystère et café au lait!

* *

Il a fait tout le printemps un temps à ne
pas mettre un rédacteur de la Pairie dehors;
mais le soleil se rattrape... Depuis quinze
jours, tous les marchands de coco sont dans
a jubilation; les fontaines Wallace sont surles
dents; M. llousset a maigri de treize livres;
la Seine est aussi basse que la vue M. Paul
Foucher; les sources de Lourdes et de la Sa-
lelte aussi taries que l'éloquence de M. Beulé.
Avec tout cela, le Gaulois ne contribue pas peu
nous faire suer...

Seuls, les acteurs de la Fille de madame An-
got tiennent bon; mais ils ont cru devoir rem-
placer le chœur des couspiraieurs par cette
variante de circonstance :
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