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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 5.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6809#0143
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LK GRKLOT

Je crois que ces messieurs prieraient plus
volontiers en faveur de l'éiat de siège!

Bienheureux état de siège!
Comme on le dorlotte!
Comme on l'aime!

« Personne ne s'en plaint », — comme dit
M. Buffet, beau comme un dieu!

On suspend les conseils municipaux;

On interdit les journaux, — tout comme si
la société penchait sur sa bate (cliché 1754) ;

On fait chez vous toutes les perquisitions
possibles;

Et on vous prouve que vous faites partie de
sociétés secrètes dont vous ne connaissez pas
l'existence.

Si une feuille en dit son avis, on lui dit :
«ah! ah! voilà encore une mauvaise tête! Si
nous lui mettions un bâillon pour trois mois.

Et vite, on lui cherche une poire d'angoisse,
— qu'on trouve toujours I

Nous avons tant de journaux qui ne prê-
chent pas l'inquisition et le droit de cuissage,
qu'en vérité il faut bien se hâter de les sup-
primer !

« On a deux yeux, écrivait Voltaire au
siècle dernier, — on a deux yeux depuis plus
de cent ans en Angleterre; les Français com-
mencent a ouvrir un œil; mais quelquefois il
se trouve des hommes en place qui ne veulent
pas môme permettre qu'on soit borgne.

*

« *

Ces gens en place qui ne consentent pas
à ce qu'on touche « à quelqu'un qui tienne à
quelque chose » ont toujours été notre fléau
en France et le seront toujours.

Ceux qui étaient bons avant d'arriver au
pouvoir, sont médiocres dès qu'ils y sont,

Et ceux qui étaient médiocres, exécrables.

Sous l'empire ils étaient libéraux, — ce qui
était peu de chose.

Sous la République, ils sont bonapartistes,
— ce qui n'est plus rien du tout.

Etre bonapartiste, en effet, ce n'est pas une
opinioD politique.
C'est une profession.

On est bonapartiste, csmme on est mar-
chand de vulnéraire suisse et de cartes bi-
seautées, ou éleveur de sauterelles en cham-
bre.

Ah! ces bonapartistes!

Ce ne sont pas eux qui seront jamais atteints
de la monomanie de cette brave marchande
de tabac de la rue du Quatre-Soptembre,
la dame X.

Quand on se présentait chez la dame X, et
qu'on lui demandait vingt centimes de tabac,
Si on avait le malheur de lui olfrir une pièce
de quatre sous en argent, on se voyait ac-
cueilli d'abord d'un regard très-sec.

Puis, la dame X. repienait son tabac;

Et si on ne voulait point, lui donner d'autre
monnaie, et qu'on insistât pour être servi,
elle préférait n'être pas payée, plutôt que de
recevoir une pièce blanche.

Pauvre dame X. !

Elle avait la haine de ce métal qu'on ap-
pelle l'argent !

0 bonapartistes ! pourquoi cette monoma-
nie ne vous prend-elle pas!

Vous ne nous vendez pas de tabac, il est
vrai,— vous ne faites que nous en donner!

Mais peut-être alors enfermerait-on quel-
ques-uns d'entre vous comme la dame X. —
et nous verrions enfin décroître les tables de
nos statistiques criminelles !

*

* *

11 paraît que M. Dupanloup va prochaine-
ment recevoir le chapeau de cardinal.

Lh, vrai, il ne l'a pas volé;

Et sa dernière campagne à propos de la loi
sur l'enseignement supérieur lui mérite bien
cela.

Son humilité évangélique permet a sa va-
nité toute mondaine de recevoir ce hochet
rouge qui le fera pour un jour le collègue de
l'abbé Dubois.

Mais entre nous, pour accepter des dis-
tinctions qui ont été accordées à des drôles
Comme le confident du régent, il ne faut pas
être fier!

Récompense prodiguée à des coquins à peu
de prix pour les gens qui se respectent!

*

Frédérick-Lemaiti'f. eut une fois un trait
qui est d'un grand exemple pour les men-
diants d'applaudissements et de rubans.

On venait de monter de petits triomphes à
des acteurs subalternes, lorsqu'on 1855,l'Am-
bigu, s'avise de reprendre la Dame de Saint-
Tropez, dans laquelle Frédérick tenait un des
principaux rôles.

Le soir de la première, torrent de larmes,
— succès de mouchoirs : au cinquième acte,

"1 y avait un pouce d'eau dans la salle.

En présence de l'enthousiasme général, les
directeurs se crurent obligés d'aller féliciter
Frédérick dans sa loge, —et ils en prirent le
chemin.

Frédérick se doutait du coup.

Du plus loin qu'il les aperçut, il les congé-
dia du geste, et avant qu'ils eussent pu pro-
noncer un mot, il dit de cet accent que l'on
connaît :

« C'est bien!... c'est bien!... Je sais ce que
c'est!... c'est bien ! »

Ce mot d'acteur m'en remet en mémoire
un autre, tout différent, mais qui n'en est pas
moins drôle.

Il est de madame Doche.

Elle donnait des représentations en pro-
vince,

Et l'on répétait la Dame aux camélias.

Le jeune premier chargé du rôle d'Armand
était roide, guindé, sans chaleur.

Madame Doche était exaspérée de se voir si
mal secondée.

Elle lui avait fait plusieurs observations,

Mais le jeune homme restait toujours gau-
che et embarrassé.

— Voyons, monsieur, — lui dit k la fin la
grande comédienne impatientée , — ce n'est
pas ça, mais pas ça du tout... Vous restez là,
les bras ballants, comme un manequin... Re-
muez-vous donc, monsieur, prenez-moi la
main, la taille, prenez-moi quelque chose!...
Enfin, prouvez-moi que vous m'aimez ! ..

Il y a un coin de la Provence où il y a
beaucoup d'ânes,—

Ceci soit dit sans vouloir offenser per-
sonne,—

Et on en conte d'assez comiques sur ces
intéressants quadrupèdes.

Donc, dans le hameau de...,— le nom ne
faitrienà la chose,—un brave paysan possédait
un âne bien roué, bien nourri, avec lequel 11
allait toutes les semaines à la ville voisine.

Pendant plusieurs années tout alla bien,
— et il n'arriva d'accident ni à l'âne, ni à son
maître.

Malheureusement, un beau jour le gouver-
nement eut la mauvaise idée de mettre dans
la ville un peu de garnison.

Les soldats, une fois les exercices termi-
nés, flânaient dans les faubourgs, dans la
campagne, ne sachant que faire, et parfois
rêvant vaguement à quelque méchant tour.

*

* *

Quelques-uns d'entre eux se promenant
ainsi, un beau soir d'un jour de marché,
aperçurent mon paysan qui revenait de la ville
tout en songeant, et marchant devant son âne
qu'il tenait par une corde.

Un de mes piou-pious eût aussitôt l'idée
que voici :

11 débrida l'âne que ses compagnons em-
menèrent à la ville, —prit sa place, — se mit
le mors entre les dents, le harnachement sur
le cou, et suivit le paysan pas à pas.

Celui-ci ne s'apercevait de rien.

Ce ne fut qu'au détour d'un sentier, qu'en
se retournant par hasard, il vit ce soldat qu'il
menait en laisse.

*

— Tiens! fit-il avec stupéfaction, c'est donc
vous qui êtes mon âne!

— Oui, répondit le tourlourou avec simpli-
cité... il y a cinq ans j'ai eu le malheur de
faire une faute, et j'ai été condamné à être
âne pour cinq années... Aujourd'hui mon
temps est justement fini, et me revoilà sol-
dat!...

Ah! dit le paysan, alors je ne puis pas vous
retenir... Il faut retourner à votre corps...

— Grand merci ! dit l'autre.

— Au moins, ne vous faites plus repincer
une autre fois !

*

Mon homme rentre chez lui, et raconte
la chose k sa femme.

— Ah! dit celle-ci, — il faudra qu'au mar-
ché prochain nous en allions acheter un
autre!

Qui fut dit, fut fait.

Mon badaud et sa badaude vont la semaine
d'après au marché aux ânes, et examinent les
aliborons en vente.

Tout à coup la femme dit à son homme :

— Dis donc, regarde doue cet âne-làl... On
dirait qu'il ressemble à notre âne!

— Ma foi, oui, fait l'autre.

— Oh! il lui ressemble joliment! C'est
étonnant comme il lui ressemble!...

— En! pardine, je parie que c'est lui, —
oui, ma fine, c'est bien lui!

Alors, s'approchant de l'âne, qui était le
sien effectivement, il se pencha sur lui, et lui
dit à l'creille :

— Ah! ah! mon gaillard, la as donc encore
lait quelquê chose!
» BRIDA UNE.

AVIS. Par la Poudre chinoise destruction garantie
de tous insectes, puces, punaises, chenilles, fourmis,
cafards, mites, etc. 50 c. la boîte. Envoi franco pour
3 boîtes. Hubert, rue Port-Manon, n* 1, Paris.

THE TIMES de Londres. Agence d'abonnement et
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Champs à Paris.

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poste ou mandat, M. Madré,77, rue Neuve des Petits-
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courrier, 100 belles cartes de visite imprimées sur
carton Bristol.

Cartes gravées depuis S fr. le cent.

LES CAQUETS DE PICHENETTE

m.

UN HAUT FAIT PRÉFECTORAL.

Le préfet delà Seine—inconnu hier et
célèbre aujourd'hui — a voulu se placer d'un
seul « saut » au rang des Ducros, des Don-
cieux, des G-uignes de Champvans et autre
Tracy.

Il a empêché la distribution des prix au
collège Chaplal, et les parents ont été avertis
de cette mesure « atrabilaire » le jour même
de cette solennité, quand ils se sont présentés
aux portes de rétablissement, où elle devait
avoir lieu.

Les papas qui avaient endossé l'habit noir
des jours solennels, n'étaient pas contents ;
quant aux mamans, qui avaient fait les frais
de grandes toilettes, exigées par cette céré-
monie, nous n'avons pas besoin dédire qu'elles
étaient furieuses.

Ces façons de padischah ne peuvent plaire
aux Parisiens, et M. Duval aurait dû réfléchir
avant de jeter cette provocation à l'opinion...
des dames surtout.

La presse est unanime à blâmer cet admi-
nistrateur outrecuidant, qui se figure que la
place de préfet de la Seine lui a été donnée
pour y faire polker ses fantaisies oh danser
ses caprices.

Quand nous disoas que la presse a été una-
nime, il est bien entendu que nous ne parlon
pas des organes jésuitiques, calomniateurs et
dénonciateurs qui fleurissent dans le ciel de
de notre belle France; et que nos voisins ne
nous envient pas.

Mais quel est le prétexte de cette mesure?

Aujourd'hui lundi, à l'heure où j'écris ces
lignes, on ne le sait pas encore.

Un journal, ami du préfet, a dit que les ad-
ministrateurs du collège n'avaient pas invité
le padischah à celte cérémonie, et que M. le
docteur Ch. Loiseau devait y prononcer un
discours politique radical; qu il l'avait lu à
ses collègues du conseil municipal, et que
ceux-ci en avaient été enthousiasmés.

Or, il se trouve que le préfet a reçu l'offre
de présider cette cérémonie le 23 juillet, of-
fre qu'il a déclinée et qui lui a été renouvelée
le 3 août, à son retour de Londres, et que
M. Ch. Loiseau n'a rien lu à ses collègues par
une raison bien simple, c'est qu'il n'avaitrien
écrit.

Quant à l'accusation d'avoir voulu parler
politique à des enfants de huit à douze ans,
nous n'avons pas besoin de dire que c'est nne
idée qui n'a pu germer dans le cerveau d'un...
Basile quelconque.

M. Duval a, dit-on, été rendre compte de
sa conduite au Président de la République ; il
aura eu gain de cause : il parlait tout seul.

C'est égal, il a du plomb dans l'aile. Son-
gez : les femmes contre lui!...

H nous faut cependant constater ceci :

C'est que le préfet de la Seine a su se ren-
dre plus impopulaire que M. Haussmann, —
et cela dans une seule matinée. C'est beau !

m. louis VEUILLOT.

Il est malade. Nous espérons que ce sera
un mal passager. Nous ne sommes pas en-
nemi du propos salé et de l'engueulernent, et
le rédacteur de l'Univers est passé maître en
cette science.

Vous croyez peut-être que ce prôneur de
miracles est ailé demander la santé à une
bonne Notre-Dame de Lourdes ou de la S,i-
lette?Nenni. M. L. Veuillot est tout simple-
ment allé demander — sur les conseils de son
médecin— sa guérison aux eaux bicarbona-
tées d'Évian.

Et nous croyons qu'en cela il a raison, —
comme en beaucoup de choses, — pour les-
quelles il a soin de ne pas faire ce qu'il prê-
che.

Ainsi, il dénonce aux cagofs — ses clients-
— les boutiquiers qui font du commerce le
dimanche, et lui n'a aucun scrupule de faire
travailler ses ouvriers ce jour sanctifié pour
pouvoir soutenir ia concurrence écrasante
que lui fait le Figaro.

Je suis persuadé que M. L. Veuillot n'abu-
sera pas non plus des médecins que vont fa-
briquer les futures Facultés jésuitiques; il est
fixé sur la science médicale des saints pères,
qui feront apprendre l'anatomie a leurs .élèves
sur les bonshommes de cire qiji sont encore
à la porte de quelque perruquier.

Et puisque nous parlons île la science mé-
dicale enseignée par l'Eglise, terminons en
racontant une anecdote qui touche quelque
peu à ce sujet; nous l'intitulerons.

LES CONNAISSANCES AN ATOMIQUES CLÉRICALES.

Quand Napoléon visita la cathédrale d'Aix-
la-Chapelle, on lui montra les saintes reliques
qui y sont exposées.

Ces reliques se composent d'un jupon d«
laine de la Vierge Marie, d'un lange de l'en-
fant Jésus, des os de saint Etienne, d'un bras
de saint Charlemagne, etc., etc.

Ce bras se composait d'un os énorme qui
fixa particulièrement l'attention de l'empe-
reur.

11 demanda à Corvisartà quellepartiedubras
appartenait ce grand os conservé sous verre
depuis tant d'années.

Corvisart sourit et dit :

Cet os, sire, est un tibia; s'il a appartenu à
Charlemagne, c'est à sa jambe, mais jamais à
son bras.

Jambe ou bras, ça vous est égal, n'est-ce
pas? Mais exposer àl'adora-lion des fidèle»,—
et cela pendant plusieurs siècles—une jambe
pour un bras, ça n'annonce pas de grandes
connaissances médicales ;

Et nous croyons que sous ce rapport — et
sous bien d'autres — le clergé n'est pas plus
avancé maintenant qu'à cette époque.

Et vous?

PICHENETTE.

GRELOTS-FINANCE

FONDS FRANÇAIS.

Il est possible qu'en août nos rentes 3 p.
100 et 5 p. 100 ne fassent pas 2 francs de
hausse comme en juillet. Si en fin août,'le 5
p. 100 était à 107 et le 390 à 68, il ne faudrait
point trop s'en étonner, et, s'il n'y a pour re-
tenir les cours pas d'événements plus graves
que les troubles cie l'Herzégovine et la médio-
crité des récoltes, la baisse , on peut donc et
déjà s'en tenir assuré, ne sera pas bien grande.

A Constantinople, les troubles de l'Herzé-
govine ne troublent en aucune façon la diges-
tion et les plaisirs du sultan et de ses minis-
tres. On y est même tout surpris que les Bour-
ses de Londres et de Paris s'en soient si fort
inquiète. Aussi a-t-on prié les ambassades
défaire savoir aux journaux qu'il a suffi de
tirer dans deux localités une quantité de coups
de fusil suffisante pour tuer une vingtaine
d'Herzégoviniens et d'en blesser deux fois au-
tant pour que tout ait recommencé à rentrer
dans l'ordre. Quant aux têtes de Turcs qui ont
pu être endommagées dans ces rencontres,
la dépèche communiquée pa" les ambassades
n'a pas cru nécessaire d'en tenir compte.
Tant mieux que les choses se passent ainsi.
Si à Constantinople tout cela est vu en rose,
pourquoi les verrait-on en noir à Paris? Pour-
quoi, comme le disait si agréablement lord
Derby il y a trois semaines, se montrerait-on
plus turc que les Turçs?

FONDS ITALIENS.

Il est possible qu'en politique l'adage 17-
taUa. /ara da se exprime une vérité plus ou
moins vraie; mais en finance, c'est complète-
ment différent. La rente italienne a besoin de
s'épauler sur les rentes françaises. Elle monte
et descend avec elles. Pour le moment, la
voilà en route vers 74.

FONDS ESPAGNOLS.

Le règlement des trois coupons arriérés a-
t-il réellement bien avancé les porteurs de ti-
tres? La chose paraît au moins douteuse. Ces
braves porteurs de titres ont, il est vrai,
trouvé en bourse 40 à 45.90 en menue mon-
naie du montant de leuis coupons; mais, en
même temps, leurs titres ont baissé de 2 à 3
unités.

FONDS TURCS.

Les façons employées par le grand-tare et
ses illustres vizirs pour se procurer de l'art
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