Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 5.1875

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.6809#0163
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
II G1MKL9!

« Changeons de posture : ce fut jadis toute la
science de la fameuse Méphantine ; c'est encore, hé-
las ! ce qui fait la meilleure part des histoires de ma-
dame Sand. »

Et en terminant :

« Ah ! madame, vous fûtes autrefois une bonne
fille; cessez d'écrire, et vous serez encore une bonne
femme. »

*

* *

Le conseil n'était pas entouré de formes as-
sez persuasives pour convaincre Mme Sand.

Elle préféra continuer d'écrire, ,

Et l'aire un procès à Proudhon.

Grosse maladresse de sa parti
JfCar le terrible pamphlétaire lui décocha,
après le procès, cette flèche qui lui reste bien
fichée dans la peau :

« Maintenant, madame, que vous avez re-
troussé vos cottes en public, vous avez donné
à tout le monde le droit de vous fesser ! »

•%

Terrible homme que ce Proudhon, si doux
et si « bon garçon » au foDd !

Un de ses amis me racontait de lui un trait
t ouchant:

Il paraît que Proudhon n'a jamais touché
de ses ouvrages qui, comme on sait, se ven-
daient énormément, — que des sommes re-
lativement très-minim es,

Et cela, parce qu'il le voulait ainsi.

11 mettait, en effet, dans ses traités avec les
éditeurs, qu'il voulait n'être payé que tel prix,
mais qu'il exigeait en retour que ses ouvrages
ne pussent être mis en vente à un prix supé-
rieur à celui qu'il fixait lui-même, — afin
qu'ils fussent à la portée de toutes les
bourse?.

«

pas, toutefois, un naïf en af-
paysan franc-

Ce n'était
faires,

Et il avait gardé de son
comtois.

Un trait suffirait à le faire connaître sous ce
point de vue ;
C'était en 1856.

Il avait l'idée de monter une bibliothèque
populaire,

Et à cet effet, il loua un beau jour un loge-
ment aux environs de la Bourse, —rue Vi-
▼ienne, je crois.

On lui en avait demandé 6,000 fr.

Et croyant faire une excellente affaire, il
avait signé imtnédiatement un bail de trois,
six, neuf.

Tout charmé encore de son marché, il va
trouver un ami, et lui raconte son aventure.

— Vous êtes floué, lui dit l'autre 1

— Floué !

— Sans doute, l'appartement ne convient
nullement pour ce que vous voulez faire-

Et en deux mots, il le lui démontre.
Que faire?

Proudhon retourne chez son propriétaire.

— Votre appartement est très-petit, —
commence-t-il.

— Oui, c'est possible ditjl'autre qui croit
le sentir venir, mais le bail est signé, il n'y a
plus à y revenir.

— Parfaitement, continue Proudon,— mais
c'est égal, c'est bien petit pour mon com-
merce...

— Votre commerce, monsieur Proudhon,

jets extraits des fouilles de la baie de Vigo; mais î
nous faut passer à d'aulres expositions, et, pawant a
travers les blouses en liège de M. Genel.le ZaïphBir
man de MM. Bloch et Picard, nous arrivons pies de
la couveuse artificielle de M. Deschamps, et nous
nous trouvons juste à temps pour voie éclore une jo
lie petite paire d'oiseaux de la Chine qui se sont im-
médiatement mis à becqueter le millet répandu dans
leur cage. Mesdames Cliaumontel sont en train de
cher her dans leur domicile un emplacement où elles
pourront faire éclore tous les volatiles possibles.

Voici l'exposition de Fécamp, où sont condensés
tous les engins nécessaires aux pêches de tous les
poissons, ouelles que soient leurs mœurs, leurs allu-
res et leurs manières de vivre. Tantôt, ce sont des
hameçons lestés par des cailloux de dix livres, tantôt
de petits bijoux amorcés par de minuscules poissons,
gentils comme l'aurore et dorés comme des libellu-
les, pour voler à la crête du flot; des filets grands
comme des kilomètres, des chaluts larges comme la
main, des scaphandres pour aller à cent pieds sous
l'eau décrocher des coraux et des éponges, et, bro-
chant sur le tout, des pyramides de câbles, de gre-
lins et de filins, des trophées de gaffes , d'avirons et
d'anspects, enfin tout ce qui constitue le vrai maté-
riel de pèche auquel nous devons la marée.

Lorsque nous nous mettons à table , que des buls-
sobs de crevettes roses ou grises viennent nous invi-
ter à leur porter de sérieux coups de dent, quand les
soles s'étalent sur les plats brûlants, gratinées et fri-
tes à-point, quand le turbot fumant offre ses chairs
blanches, fermes et parfumées au palais du gourmet,
pense-t-on jamais aux difficultés qu'ont à vaincre les
rudes populations

Qui vont, lorsque l'eau monte aux marches du musoir,
risquent leur vie au gré des coups de vent et des co-
lères de l'Océan, chercher le poisson qui viendra
orner les tables de nos familles et flatter le goût des
amateurs, qui ne reviendront peut-être pas apporter
la nourriture quotidienne à la femme qui attend sur
la jetée, et aux enfants qui dorment dans les berceaux
couverts de toile à voiles !

Réné LEBRUN.

(La suite\à dimanche prochain.)

mais vous êtes écrivain, vous ne faites pas de
commerce...

—Pardonnez-moi,— j'ai l'intention d'ouvrir
un entrepôt de fromages en gros, etc..

— Comment, des fromages en gros !... Mais
vous voulez donc empoisonner tous mes loca-
taires,— pour qu'ils me quittent... et moi-
même!...

— Qu'est-ce que vous voulez! Il fallait vous
informer!... Le bail est signé, n'est-ce pas,
comme vous disiez tout à l'heure !...

— Mais j'aimerais mieux vous donner mille
francs de dédit!... des fromages en gros! !!

Gn transigea!...

Proudhon fixa le dédit à six'cents francs
seulement, —

Qui prirent le chemin de Besançon, où ils
furent distribués aux pauvres.

Recommandé au duc d'Aumale, comme
bon à suivre, même en voyage.

*

* «

La mise à pied de l'amiral La Roncière le
Noury a, enfin donné une satisfaction à l'opi-
nion publique, — qui en était sevrées depuis
longtemps.

Espérons que ce ne sera pas la seule!
Il y a assez longtemps qu'on réclame celle
de l'aimable préfet Ducros pour qu'on l'ac-
corde à ses adminisstrés.

Au fond, après l'affaire Coco-Bouvier, c'est
ce que le gouvernement a de mieux à faire,
Et, s'il était sage, il ne tarderait pas.
« La plupart du temps, pour gouverner les
hommes, a dit Montesquieu, —il faut les sui-
vre. »

Et, pour mon compte, je n'oublierai pas
vite cette parole d'un Anglais :

« La liberté est comme un câble que le
peupla tire d'un côté, et le gouvernement de
l'autre.

» Chez nous, quand le gouvernement sent
que le câble est trop tendu, il lâche un peu
de corde, et tout est dit.

» Chez vous, quand le gouvernement sent
que le peuple tire de tqute sa force, il fait de
même,

» De sorte qu'à un moment donné, la corde
casse.

» Le peuple tombe alors, la plupart du
temps, à la renverse,

» Mais vous savez bien que, quelquefois
aussi, c'est le gouvernement qui s'étale, les
quatre fers en l'air ;

» Croyez-moi, lâchez un peu de corde !

* *

Cet amiral La Roncière n'est pas le seul de
sa famille :

Il a un frère aîné qui, jadis, fit presque au-
tant parler de lui que son cadet mainte-
nant.

Il était en 1835 à Saumur, détaché comme
lieutenant au 1" lanciers à l'École de cavale-
rie,— lorsque la maison du général Morel,
commandant l'École, se trouva tout à coup
envatiie par un déluge de lettres anonymes.

On s'en inquiéta vivement d'abord,— puis
médiocrement au bout d'un certain temps.

Et on allait n'y plus penser quand, une
belle nuit, mademoiselle Morel, fille du gé-
néral, appela au secours; elle portait des tra-
ces de coups, une blessure , et se plaignait
d'une tentative de viol.

L'accusalion se porta aussitôt sur le jeune
La Roncière que son habileté à contrefaire
les écritures et certains propos, peut-être ita-
prudents, firent tout de suite soupçonner.

11 fut, en conséquence, mis en état d'arres-
lation préventive.

Le procès eut un retentissement immense,
— et ce crime, en effet, était accompagné de
circonstances singulières.

Il fut, par exemple, toujours impossible de
savoir comment les lettres anonymes péné-
traient dans la maison du général.

La disposition de cette maison y rendait
impossible l'accès d'un étranger danslacham-
bre de mademoiselle Morel, autrement que
par la rue, et avec l'aide d'une très-haute
échelle.

La gouvernante de mademoiselle Morel qui
couchait à côté d'elle, et dont le lit n'était sé-
paré du sien que par une cloison extrême-
ment mince , n'avait absolument rien en-
tendu.

Depuis cette époque , mademoiselle Morel
était prise d'une sorte de foiie et n'avait que
quelques instants lucides vers minuit, — de
sorte que les audiences avaient lieu la nuit.

Enfin, la plupart des experts en écriture
déclarèrent, en leur âme et conscience, qu'il
était impossible que les lettres anonymes fus-
sent du jeune La Roncière, et qu'elles leur
semblaient, au contraire, émaner de made-
moiselle Morel elle-même.

On juge, en présence de semblables ambi-
guïtés, quelle devait, être la perplexité du
public.

Tout cela n'empêcha pas La Roncière d'ê-
tre condamné à dix ans;

Ge qui ne convainquit pas les masses, où il
continua à garder beaucoup de partisans de
son innocence.

*

* *

Le général Frossart vient de mourir la se-
maine dernière.

Inutile de dire que la mort de cet ex-pré-
cepteur du prince impérial, qui jouait au bil-
lard et qui carambolait imperturbablement,
tandis Que les Prussiens massacraient ses sol-
dats, — ne nous a pas arraché d'autres lar-
mes que des larmes de joie.

Donc, des généraux de cette espèce, nous
n'en aurons jamais que trop,

Et on peut répéter, à propos d'eux, le mot
du doux Gabriel Guillemot.

On lui annonçait la mort du fameux bo-
hème Potrel.

—Vous ne savez pas, dit-on, Potrel est
mort 1

— Allons, tant mieux, répondit Guillemot,
— nous ne le rencontrerons plus !

Dans un village :

Un vieux juif a fait venir pour son fils ma-
lade un des premiers médecins de la ville
voisine.

Au moment de payer, après la visite, le juif
déclare qu'il n'a pas d'argent à donner.

le médecin. — Mais vous avez un médecin
des pauvres dans ce village?

le juif. — Oui, monsieur le docteur.

le médecin. — Alors pourquoi m'avoir fait
venir de deux lieues?... Vous ne pouviez pas
prendre le médecin des pauvres?...

le juif, avec un sourire. — Oh! c'est un si
mauvais médecin!... (Caressant:) alors je me
suis dit : pourquoi ne pas faire venir un bon
médecin de la ville puisque... aussi bien nous
ne payerons tout de même pas!..

*

* *

C'était dans une grande ville.

Il y avait une épidémie;

Et comme ce sont habituellement les famil-
les les plus nombreuses qui sont le plus rude-
ment frappées, il arriva que, dans une famille
de neuf enfants, sept furent louches par le
fléau et moururent.

Des deux derniers, l'un fut atteint à son tour
et succomba également.

La veille du jour où on devait l'enterrer,
l'entrepreneur des pompes funèbres vint son-
ner à la porte.

Ce fut le dernier survivant, — un garçon de
sept ans, — qui vint lui ouvrir.

— Votre papa! demanda le croquemort.

— Il n'est pas là... dit l'enfant... Qu'est-ce
que vous lui voulez?

— Oh ! c'est pour savoir à quelle heure il
faut venir chercher le corps de votre petit
frère !

— Si c est cela, — répond l'enfant,—je
puis vous le dire aussi bien que lui... Papa
nous fait toujours enterrer à sept heures.

*

* *

Mlle de Z... est une de nos premières ama
zones.

Depuis quelque temps, l'idée lui est venue
de faire delà voltige, —

Et elle s'exerce dans son parc.

Elle est suivie dans ses promenades par un
jeune domestique encore peu dégrossi.

Un de ces matins, les voilà partis en com
pagnie, — et, quand on est arrivé sur une
vaste pelouse, où l'on peut tomber sans se
faire trop de mal, commencent des exer
cices.

D'un bond, Mlle de Z... saute par-dessus le
cheval, avec une adresse merveilleuse.

Malheureusement sa jupe s'accroche un
peu à la selle, — un peu plus même que les
convenances n'auraient dû le lui permettre,
et découvre tout ce que d'ordinaire on tient
caché.

Mlle de Z... sans s'émouvoir :

— Eh bien! Jean, avez-vous vu mon «agi
lité?...

Le domestique, rouge comme un coq, et
balbutiant :

— Oui, madame, — mais chez nous, on
n'appelle pas ça comme ça !

A ajouter à la série des propos d'un con-
damné à mort de la semaine dernière :

Le condamné est dans sa cellule.

Il attend de jour en jour le moment de son
exécution, — car son pourvoi a été rejeté.

Enfin, un matbi, le directeur de la prison
entre dans sa chambre, et lui dit les paroles
sacramentelles :

— Mon ami, c'est pour aujourd'hui !

— Ah ! fait le condamné.
Et relevant la tête :

— Quel jour sommes-nous aujourd'hui, de-
manda-t-il.

— Lundi, répond le directeur.

Allons, fait l'autre, — voilà encore une fois
une semaine qui commence mal.

RRIDAINE.

THE TIMES de Londres. Agence d'abonnement et
annonces, M. Madré, 77, rue Neuve des Petits-
Champs à Paris.

CARTES DE VISITE : contre 3 fr. en timbres-
poste ou mandat, M. Madré,77, rue Neuve des Petits-
Champs, expédie (franco) en province, par retour du
courrier, 100 belles cartes de visite imprimées sur
carton Bristol.

Cartes gravées depuis 5 fr. le cent.

GRELOTS-FINANCE

Trois questions sont en ce moment sur le
tapis financier. Convertira-t-on le 5 p. 100
français? Que va-t-il advenir des fonds turcs?
Enfin, que vent dire la reprise du Crédit mo-
bilier espagnol et ries valeurs groupées au-
tour de ces établissements.

conversion DU 5 P. 100 FRANÇAIS.

A tout seigneur tout honneur. Commençons
par la conversion, ou plutôt, le projet de con-
version du 5 p. 100.

Ce n'est un mystère pour personne que la
reconstitution du matériel rie guerre et la
consolidation de notre frontière rie l'Est exi-
gent, en dehors des ressources ordinaires que
procure les budgets et qu'on en attend, quel-
que chose comme un milliard ou 1200 mil-
lions.

Pas un gros denier. Il y a quelques mois
on pensait le demander à un emprunt; mais la
réouverture du grand livre, dans ce bîil, nous
occasionnerait, assure-t-on, des difficultés
avec messieurs les Allemands, dont nous ne
sommes pas du tout débarrassés, quoique
nous leurayons payé quelque chose comme six
milliards; aussi, MM. de Rothschild et Léou
Say, mettant en commun leur puissance d'i-
magination, sont-ils arrivés d'abord à la créa-
tion de bons du Trésor à cinq ans, et ensuite
à un projet de conversion de la rente 5 p. 100
en rente 3 p. 100, moyennant une soulteà
payer par les porteurs de rente 5 p. 100.

D'après les calculs primitifs des maîtres de
nos finances, la première de ces opérations
devait faire entrer dans les caisses du Trésor
400 millions dont on n'aurait à se préoccuper
que dans cinq ans, et la seconde, plus avan-
tageuse, devait produire 700 millions. Mais
M. Léon Say, qui n'est ni un Villèle, ni un
Fould, ni même la monnaie de M. Magne, et
M. Alphonse de Rothschild, qui est seulement
le fils de son père, et n'en a hérité que les
milliards et point du tout le génie financier
ont beau proposer, c'est en somme au mar-
ché, c'est-à-dire aux intéressés que reste le
soin de disposer. — La créalion ries bons
du Trésor à cinq ans a déjà raté; à peine
avait-elle deux jours d'existence cru'il fallait
la modifier. — Le projet de conversion du
5 p. 100 en 3 p. 100, moyennant une soulte
devant produire 700 millions, ne nous paraît
pas destiné à plus de succès.

Les intéressés, c'est-à-dire les porteurs de
rente 5' p. 100, commencent déjà à se deman-
der pourquoi ils seraient seuls ';') supporter la
charge des 700 millions dont l'État a besoin,
tandis qu'on ne demanderait rien aux por-
teurs de rente 3 p. 100?

Ils se feront d'autres questions à ce sujet,
n'en doutons pas, et nous aurons soin de vous
en tenir au courant.

fonds turcs.

Quant aux fonds turcs, ils ne se relèven
pas du tout, bien que le nouveau grand-vizir
ait inondé de troupes l'Herzégovine et la Bos-
nie, et ait même occupé certaines parties du
territoire serbe, afin de faciliter les opéra-
tions stratégiques de ses généraux. Le 5 p. 100,
qui avait regagné le cours rie 36 fr., l'a re-
perdu; l'emprunt de 1873 est au-dessous de
340 —On a même eu un instant des doutes
au sujet du paiement des coupons d'octobre.
Il paraît que les coupons seront payés; mais,
s'ils le sont, c'est que les banquiers ordinaires
rie Sa Hautesse le padischah se seront encore
fendu de 45 millions. Ces malheureux 45 mil-
lions, on les aura en vain cherché dans les
caisses du trésor ottoman. — Les banquiers
ne peuvent pas cependant faire indéfiniment
des avances; aussi, notre avis est-il de sortir
des fonds turcs, dût-on, aux cours actuels,
perdre énormément d'argent. Ce qu'on en re-
tirera sera autant de sauvé.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen