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TTC GRELOT
De Paris à ConstanUnople
Depuis mi«lques années, la Compaenie des Chemins
™e fer de l'Est ao^nisé un service à granrio vitesse,
*ntre Paris. Munich, Vienne, les escales du Bas-
"■■nuhe et Clnstanlnople.
»Le prix des places déià réduit, a été consiriéra-
J'ement abaissé depuis l'ouverture du chemin de fer
Rustclmck à Varna: ces prix sont de 448 fr. 25
pour la iro classe. »t de 307 fr. 95 pour la 2m° classe,
y compris ln nourriture à bord des bateaux à vapeur
Cet itinéraire offre nu voyageur l'avantage d'une
IpUrte (favjjr-éi nar nier, soit 14 truies seulement.
Ç Plus, il peut visiter Stuttgart. Munich, Salzbourff,
Vlonne, et le voyage en bateau à vapeur, de Bazias à
te mer Noire, lui parmet d'admirer la magnifique et
l'stàriquè vallée que baignent les eaux du Danube.
Le voyageur qui voudra se rendre directement à
|-0nstantinople devra partir de Paris à 8 h 23 du <oir,
,c mardi ou le samedi, et. quelques heures après son
'•'rivée à Vienne, il trouvera un train qui correspond
* Bazjag avec les bateaux à vapeur du Danube. De
""lté manière, le trajet de Paris à Constantinople se
teit en quatre jours et demi.
La Compagnie délivra également de Paris à Cons-
Çnlirtopîe, au prix de 378 fr. 73, des billets mixtes
l°nïïarit droit à la 2mo classe sur tous les parcours de
cil"niins de fer, et à la 1*« classe sur les buteaux à
'apeur.
rï"V-'55»fa=>0"-
LA SEMAINE THEATRALE
théâtre historique
M, Castellano...
— Bon! allez-vous dire. Encore une re-
prise !
— Eh I mon Dieu, pourquoi pas? Le drame
ue MM. Dennery et Desnoyers n'est-il pas tout
aussi intéressant qu'un autre?
— Mais les jeunes auteurs dramatiques at-
t2ndent...
— N'y trouve-t-on pas l'orpheline persécu-
te, son protégé et son protecleur, le gentil-
homme débauché, le vieux soldat héroïque,
*J tous les personnages qui conslituent les
éléments indispensables de tout mélodrame?
. ~- Certainement. Mais encore une fois, ces
'nfortunés auteurs...
. —■ Laissez-donc 1 Ils sont enchantés; cela
forme...
— Directeur, vous avez raison.
Va donc pour la Bergère, des Alpes !...
Est-il bien nécessaire de raconter la pièce?
^°n, n'est-ce pas? Qu'il vous suffise de savoir,
^hers lecteurs, qu'à neuf heures très-précis»?,
Mme Gérard .(Pauvrette), pousse un cri terrible,
* Dieu ! l'avalanche!..., » et qu'elle se trouve
^fermée par suite de la chute des neiges pen-
dant six mois dans sa misérable cabane, avec
]*a heau jeune homme qu'elle vient d'arracher
a Un précipice.
Qu'y font-ils?
Fermons les yeux, fermons les yeux,
Ne gênons pas les amoureux...
et quittons discrètement la salle, si vous le
v°u.lez bien, sans chercher à savoir au bout de
combien de jours ou de mois, le beau jeune
homme appelle la fusion de tous ses vœux.
A son apparition sur la scène de la Gaîté, en
Octobre 1352, la Bergère des Alpes, avec son
lableau à effet, obtint un grand succès. Les
spectateurs de cette époque n'étaient pas,
comme nous, habitués à ce Juxe de décors, a
ces changements à vue, à ces trucs que la féerie
a vulgarisés depuis. Mais aujourd'hui I« public
est plus exigeant. et nous craignons fort que
l'explosion de la Henriette ne fasse pas oublier
Vavalanrhe... d'en face.
La pièce est cependant convenablement
montée et jouée d'un" façon, très-satisf usante
par Mmes L'Mirence Gérard. Eudoxie Laurent
et RaphaeTFélix, et MMI Chelles et Latouche.
ambigu-comique
La maison du Pont Notre-Dame, exhumée
par le ïh'âtre-Histori "ie. n'avait que seize
;ms de date; la Bergère déjà nommée »n a
vingt-quatre : voici maintenant nue M. Hos-
lein nous donne une pièce âgée de quarante-
et-uh an*. 11 y a pr ogrès.
Faut-il s'en plaindre? Nous sommes bien
forcés de répondre'par la négative,'car la Ber-
line de VEmigré est certainement l'un des
drames les mieux faits et. les plus intéressants
qu'il rions ait été donné d'applaudir depuis
longtemps.
Bien présentée, bien conduite, bien dé-
nouée, l'action ne languit pas un seul instant,
et le spectateur charmé suit avec un intérêt
toujours croissant les aventures, tantôt tragi-
ques , tantôt coniques qui se déroulent
devant ses yeux.
Le troisième acte renferme les effets les
plus dramatiques. C'est certainement la par-
tie la mieux exécutée de l'ouvrage dis
MM. Mélesville et Hestienne.
Le personnage du modèle Belhomme qui
a quitlé l'École des Beaux-Arts, pour voler à
la frontière et devenir tambour-major, est
bien trouvé. M. Seiglet joue ce rôle d'une fa-
çon fort amusante, et sait se faire applaudir
quand, au moment de marcher à une mort
certaine , il prononce avec crânerie cette
phrase : « Voilà les Termopyles, je vais poser
pour Léonidas ! »
M. Gérbet dans le rôle difficile du traître
Pascal, Mme Laurianne, Schmildt et Devin
sont également très-remarquables.
Nous voyons là tous les éléments d'un vrai
et légitime succès.
VARIÉTÉS
Les Variétés nous ont présenté cette semaine
la deuxième édition de la Boulangère revue et
corrigée.
Le troisième acte a subi une modification
considérable et se termine maintenant chez
le Régent, nu milieu d'un fin souper. \
C'est Mme Thérésa qui remplace Mlle Ai-
mée dans le rôle de Margot. Offenbach avant
son départ pour l'autre monde a écrit pour
elle un certain nombre d'airs, qui sans être
absolument inédits, ont été fort goûlés du
public. Citons notamment à la fin du 2e acte,
une sorte de Marseillaise, dont le refrain,
Nous sommes ici trois cents femelles,
Et la danse va commencer !
a été bissé et repris en chœur par la salle tout
entière.
Mlle Paola-Marié a conservé son rôle de
Toinon, qu'elle joue toujours avec le même
entrain et la même grâce. Quant à Mlle An-
gèie, c'est une marquise que le Régent, un
fin connaisseur pourtant, n'eût certes pas dé-
savouée.
Cette reprise ne peut manquer d'être fruc -
tueuse.
FOUES-dramatiques
Aimez-vous le vaudeville? Allez voir les Mir-
litons !
Préférez-vous l'opérette, la pantomime, le
skàting... âge, les exhibitions anglaises, les
concerts d'amateurs? Allez encore, allez tou-
jours voir les Mirlitons/...
Ah ! M. Sari n'a qu'à se tenir !...
La donnée de la p;èce, ou plus exactement
le cadre, est fort amusant. Tout le premier
acte est du vrai vaudeville et du meilleur.
Monnhcar, vétérinaire à ChAteau-Thierry et
président du cercle des Mirlitons de la môme
ville, a une idée fixe : éclipser le cercle des
Flageolet» de Soissons, un rival qui lui fait une
concurrence aussi déloyale que peu artisli-
que. Il iie veut pas qu'il soit dit que les mir-
litons n'aient pas produit dans le monde au-
tant de bruit que les Flageolets de Soissons. Aussi,
apprenant que les Flageolets se proposent de
donner un grand concert avec le concours
d'artistes de Paris, s'empresse-l-il d'en orga-
niser un autre avec la troupe des Folies-Dra-
matiques, assurant par ce coup de maître la
suprématie, désormais indiscutable, de son
cercle, et sa réélection à la présidence, bri-
guée par cet intrigant de Malborné.
Citons, parmi les morceaux du programme
les plus applaudis, le grand air de l'Africaine,
transformé pour mirlitons, et la romance des
Dragons de, Villars, chantée par Vavasseur avec
la voix qu'on lui connaît; ça été une révéla-
tion!... M. Perrin a l'œil sur lui!...
L'opérette, le Petit Chaperon-Bouge, la pan-
tomine, les Deux Pierrots, avec Milher et Luco,
les exercices ries familles Tyler et Martini, les
imitations fort réussies de M. Plet, et... la
grâce de la toute mignonne Jane May, ont su
également captiver l'attention des specta-
teurs.
La musique de M. Cœdès est gaie, vive et
renferme de fort jolis motifs. Mademoiselle
Angot va, croyons-nous, pouvoir enfin goûter
un mois ou deux de repos non interrompu!...
JARDIN MABILLE. —SKATING-RINK.
Aimez-vous mieux le patinage à roulettes?
On en a mis partout : àValentino, skating-
rink anglais; à Bullier, skating'-rink du Luxem-
bourg; avenue du tîois-rie-Boulogne-, skating-
Palais!... Je skatine, il skatine,, e\\e skatine, etc.
C'est le verbe à la mode; tout le monde veut
le conjuguer! Pourvu, mon Dieu! que les pa-
tineurs soient les seuls à faire la culbute !...
Le jardin Mabille, qui a ouvert ses portes
celte semaine, s'est offert, lui aussi, sa petite
salle de patinage... C'est toujours le même
séjour enchanteur (suivant la formule), et le
rendez-vous de la haute gomme et du demi et
quart de monde élégant. Nous constatons
même avec plaisir la disparition de ia plupart
de ces vieux pompons de la vieille garde de
Cylhère, qui peut-être, ne trouvant plus à se
rendre, se sont résignés à mourir !...
Ne les plaignons pas, et félicitons .la direc-
tion d'avoir émondé ses... rosières.
Jules de la Veedrie.
"édecin-Majora trouvé m Baume
détruisant à vie et saas douleur : Cors, Oignons,
«a. J t. a. j_«_iiaLl)nrillons,(Ei!s(l(i;i)orflri>..Prix:l fr.50
Euvm fQ contres ti.tmb.) «M> jB.--«r<MW,8, bouW Montmartre.
the times de Londres, Agence'd'abonaerowat
«1 d'annonces, H. Jtadre,77, nô Neuve-des-Pehta-
Oha>:np.-; «t Paris.
LE CONDURANGO DE LOJA
Comme le quinquina, le condurango a conquis sa
place dans le monde médical. I.a civilisation est sou-
vent injuste envers la nature. En thérapeutique sur-
tout, elle ne croit qu'à la science, et pourtant, Dieu
sait si les sauvages en remontreraient parfois aux
savants en fait de mesure d'hygiène. Que de preuveu
concluantes n'a-t-il pas falb' accumuler sous les yeux
de nos lecteurs pour leur faire admettre la vertu de
nombre de plantes exotiques I
Sans délibérer longuement, les Indiens de l'Améri-
que du Sud ont reconnu depuis longtemps les prin-
cipes salutaires du condurango, dont l'écorce guérit
les pleies. les tumeurs. Us ont trouvé dans cet arbuste
le plus puissant antidote contre le cancer, cet horrible
rongeur que la faculté ne pouvait ni guérir ni retarder
dans sa marche.
Le vin, lélixir, l'extrait fluide et les pilules de
condurango de Loja, se trouvent à la pharmacie an-
glaise et américaine, 4, rue Meyerbeer, seul dépôt.
GRELOT S-FIN ANGE
Quand on a des choses désagréables à an-
noncer à des gens qui, au moment même où
ils viennent vous voir, sont irrités d'abord par
l'argent que vous leur avez fait perdre et en-
suite parce qu'ils se doutent que ce qu'on va
leur dire ne. fera que remuer le fer dans les
plaies dont ils souffrent, il serait, ce nous
semble, d'une charité élémentaire de ne pas
aggraver leur supplice en les entassant, à deux
cents, dans une salle où quinze ou vingt per-
sonnes pourraient dîner tout à leur aise. Or,
c'est à un supplice de ce genre que la semaine
dernière, la Banque franco-égyptienne a sou-
mis ses actionnaires privilégiés, c'est-à-dire
ceux de ses actionnaires qui ont assez de ti-
tres pour faire partie de l'assemblée géné-
rale.
Ces braves gens, qui arrivaient le cœur ul-
céré par les 200 fr. de baisse subie par leurs
titres depuis un an, étaient littéralement dans
un étouffoir lorsqu'on leur a appris que les
six millions do pertes nouvelles que la Société
est encore exposée à faire sur les bons du
trésor égyptien, sur les affaires américaines
et sur le prêt de deux millions et demi fait au
frère du président du conseil d'administra-
tion, obligeaient le conseil à ne pas leur dis-
tribuer de dividende complémentaire.
Toucher seulement le surplus, intérêt à
5 p. 100 du capital versé, soit 12.50 par ac-
tion, c'est maigre pour des gens qui, pendant
les trois exercices précédents, avaient touché
50, 40 fr. et 35 fr. Aussi, ont-ils jeté des cris
de paon, et. même poussé la sottise au point
de se montrer hautement envieux des 60,000
francs de jetons de présence que leurs admi-
nistrateurs se partagent, lorsque, eux, ac-
tionnaires, ne touchent rien et perdent en-
core de l'argent.
SaregBBIIlilMiifi l i~BB333
LE GRELOT AU SALON
Vous y êtes? On peut commencer?
Bien, voilà :
M. Sanson. — 3,600. — Pieta. — A la place d'hon-
neur, nous trouvons unePieto renfermant des quali-
tés dt premier ordre : Le corps du Christ est modelé
^ dessiné de main de maître. Nous aurions préféré
J^tis le visage de la mère une sainte expression de
Jj'sïgnation, et, non celte allure peut-être un peut trop
ar;unatijue. Nous aurions été également fort heureux
fîv l'artiste eût trouvé le moyen de remplacer la
de la mère par un bloc, afin de ne pas nous
Montrer une figure tachée qui la rend cocasse.
M. Dubois (Paul). — 3232. — Courage Militaire.
T" Connaissant le, talent de M. Dubois, on est surprix
p'a vue de ces deux statues. Autorisé a attendre de
,arUste des qualités de 1er ordre, nous n'avons trouvé
Surtout dans la figure de la Charité que des défaillan-
ts, des pauvretés de l'orme qui ne dénotent chez son
*uieur, qu'un manque complet du sentiment de la
stl|tuaire d'eorative. Quelle différence avec:
M. Falguière. — 3265. — Lamartine. — Là, nous
^trouvons les grandes qualités ordinaires du maître.
v>s de faiblesse, pas de défail aitces, toujours soucieux
,e ce qu'il se doit à lui-même, M. Falguière nous
Contre là une figure magistrale, admirable de mou-
^euieut, de hardiesse et d'élégance de formes.
Que de vérité dans ce coup de vent!
Pourquoi n'avons nous pas beaucoup de Falguière?
M. Guillaume. — 3333. — -Un Terme. Pour chan
ger. Lorsque le directeur d'une école des Beaux-arts
n'a pas une imagination suffisante pour inventer, il
devrait éviter de se livrer à de pauvres copies. Que
M. Guillaume aille donc faire une promenade autour
du grand bassin des Tuileries, et là, il trouvera des
Termes, des vrais, des beaux, d'une autre allure que
son pauvre bonbomme mollasse et fadasse.
Quand on invente ce que tous les autres ont fait
déjà, on essaye de les surpasser, et quand on est tel-
lement au-dessous, on resserre sa pauvreté dans un
coin et on la cache.
Un directeur d'école qui copie mal, n'a aucune
excuse; il n'est que ridicule, et on ne saurait lui
imposer de blâme trop sévère. C'est le cas de
M. Guillaume, et sa renommée ne nous fera pas dus-
cendre au rôle idiot d'admirateurs de Panurge.
Et dire que M. Guillaume, a pent-êlre haussé les
épaules, en disant : Sèraphineaprès Tartuffe!
M. Aizelin. — 3033. — Orphée descendant aux
enfers. Nous retrouvons dar s cette œuvre les qua-
lités sculpturales que l'érninent artiste, apporte avec
un soin jaloux dans tontes ses productions;,la slatue
est d'un beau jet, attrayante de for-ne et de contours;
la silhouette en est, gracieuse, — chose rare — mais
pourquoi donner à Orphée cette mine de conspira-
teur ?
Orphée ne va pas rechercher sa femme pour lui
faire un mauvais parti saperlotte !
En-conséquence, nous aurions préféré lui voir une
physionomie plus douce, indiquant; l'espérance ou le
sentiment d'une joie inquiète et contenue.
C'est une belle œuvre pourtant dont nous ne sau-
rions trop louer les nombreuses qualités.
Madame Bertauï, — 3078. -— Jeune fille au bain.
— Cette statue d'un modelé f,;rme et parfait ; sent
trop le résultat d'un travail masculin, pour que nous
nous y arrêtions davantage.
Nous dirons seulement que le marbre tient toutes
les promesses et tous les défauts du plâtre exposé
antérieurement; parmi les qualités qui s'y trouvent,
nous regrettons de ne pas trouver plus de drstinction
dans la tête rie celte charmante figure, et elle y eût
éminemment, gagné, si l'on eût rencontré moins de
lubricité triviale dans le visage, qui d'une œuvre
charmante, en fait une œuvre presque obscène.
M. Leharivel du Rocher, — 3414. — A. de Cau-
tnont. — Un buste nous eût paru bien suffisant pour
une telle gloire (?), mais puisqu'il y a statue, soit; je
n'irai pas la scier en deux.
La statue donc de cet archéologue est d'un beau
jet, et un des grands mérites de l'artiste, c'est d'avoir
su tirer parti de notre affreux costume pour faire une
œuvre réellement belle et monumentale.
Que M. Leharivel se lance autrement que dans les
redingotes, ses succès précédents nous donnent lieu
d'espérer qu'il nous donnera un vér'table chef-d'œu-
vre. C'est si facile quand on a un talent qui permet
de n'avoir qu'à le désirer.
M. Chatrousse. — 3136. — Les Crimes de la
guerre. — Nos félicitations à M. Chatrousse pour son
habileté .l'exécution ; mais, sans le livret, nous au-
rions cru qu'il s'agissait d'une scène biblique; lepa-
triarche n'a rien de moderne, et, à notre humble
avis, une mère eût bien mieux fait notre affaire.
M. Delorme.— 3206. — Mercure. — Le modèle
en plâtre est une étude consciencieuse et largement
traitée, artistement modelée, mais nous aurions aimé
rencontrer dans, le messages des dieux une tournure
plus svelte, des formes plus jeunes et plus de finesse
dans les attaches.
Mercure a là trente ans au moins ; nous lui en au-
rions préféré dix-huit ou vingt au plus.
Quoi qu'il en soit, cette figura est d'une jolie tour-
nure et fait le plus grand honneur à l'artiste.
M. Scuoenewf.rk. 3606. — Hésitation. Çharmanto
figure, dans laquelle on trouve, délicatesse, habileté
et soins parfaits d'exécution. Npus reprocherons
pourtant à M. Schœnewerk certaine négligence dans
la forme du bras étendu qui parait enkilausé.
Théodore de Banville de la sculpture, l'artiste au-
rait dû se préoccuper un peu plus de la forme, pen-
sons-nous, et donner plus d'harmonie à son sujet qui,
avec ses qualités, en eût a ors fait une œuvre par-
faite.
M. Truphème. — 3629. — Discrétion. Cette statue
renferme, selon nous, toutes les qualités désirables.
Cette délicieuse figure de jeune fille, souple et gra-
cieuse de mouvements, est traitée avec un fini remar-
quable. Les plus petits détails même, sont exécutés
avec une recherche et un soin dignes des plus con-
sciencieux éloges, et nous sommes heureux de voir
le public artiste faire chorus avec la critique.
M. Perrey tils. — 3336. — Jeune rnouliêre. D'un
aspect charmant, cette statue dénote un véritable ar-
tiste. La tête en est jeune, bien finie et de contours
admirables. Le corsage et les bras d'une souplesse et
d'une beauté de formes tout à fait vivantes et peu
ordinaires. C'est la nature prise sur le vif. Malheu-
reusement, — écueil inévitable, — la courbure de la
statue lui donne un vilain aspect vue du dos, mais
devant la valeur de l'œuvre, dussions-neus paraître
complaisant, nous ne saurions avoir le courage de l'aire
la plus petite critique.
Charles Leroy.
[La suite au prochain numéro.)
cartes de visite : contre 3 fr. en timbres-
poste ou mandat, M. Madré,77, rue Neuve des Petiis-
Charnps, expédie (franco) en province, par retour du
courrier, 100 belles ea-rtes de visite imprimées sur
velin fin. Bristol, 3 fr. 50. Gravure, depuis 4 fr.
Deuil, 0,ï5 en plu.; par cent.
TTC GRELOT
De Paris à ConstanUnople
Depuis mi«lques années, la Compaenie des Chemins
™e fer de l'Est ao^nisé un service à granrio vitesse,
*ntre Paris. Munich, Vienne, les escales du Bas-
"■■nuhe et Clnstanlnople.
»Le prix des places déià réduit, a été consiriéra-
J'ement abaissé depuis l'ouverture du chemin de fer
Rustclmck à Varna: ces prix sont de 448 fr. 25
pour la iro classe. »t de 307 fr. 95 pour la 2m° classe,
y compris ln nourriture à bord des bateaux à vapeur
Cet itinéraire offre nu voyageur l'avantage d'une
IpUrte (favjjr-éi nar nier, soit 14 truies seulement.
Ç Plus, il peut visiter Stuttgart. Munich, Salzbourff,
Vlonne, et le voyage en bateau à vapeur, de Bazias à
te mer Noire, lui parmet d'admirer la magnifique et
l'stàriquè vallée que baignent les eaux du Danube.
Le voyageur qui voudra se rendre directement à
|-0nstantinople devra partir de Paris à 8 h 23 du <oir,
,c mardi ou le samedi, et. quelques heures après son
'•'rivée à Vienne, il trouvera un train qui correspond
* Bazjag avec les bateaux à vapeur du Danube. De
""lté manière, le trajet de Paris à Constantinople se
teit en quatre jours et demi.
La Compagnie délivra également de Paris à Cons-
Çnlirtopîe, au prix de 378 fr. 73, des billets mixtes
l°nïïarit droit à la 2mo classe sur tous les parcours de
cil"niins de fer, et à la 1*« classe sur les buteaux à
'apeur.
rï"V-'55»fa=>0"-
LA SEMAINE THEATRALE
théâtre historique
M, Castellano...
— Bon! allez-vous dire. Encore une re-
prise !
— Eh I mon Dieu, pourquoi pas? Le drame
ue MM. Dennery et Desnoyers n'est-il pas tout
aussi intéressant qu'un autre?
— Mais les jeunes auteurs dramatiques at-
t2ndent...
— N'y trouve-t-on pas l'orpheline persécu-
te, son protégé et son protecleur, le gentil-
homme débauché, le vieux soldat héroïque,
*J tous les personnages qui conslituent les
éléments indispensables de tout mélodrame?
. ~- Certainement. Mais encore une fois, ces
'nfortunés auteurs...
. —■ Laissez-donc 1 Ils sont enchantés; cela
forme...
— Directeur, vous avez raison.
Va donc pour la Bergère, des Alpes !...
Est-il bien nécessaire de raconter la pièce?
^°n, n'est-ce pas? Qu'il vous suffise de savoir,
^hers lecteurs, qu'à neuf heures très-précis»?,
Mme Gérard .(Pauvrette), pousse un cri terrible,
* Dieu ! l'avalanche!..., » et qu'elle se trouve
^fermée par suite de la chute des neiges pen-
dant six mois dans sa misérable cabane, avec
]*a heau jeune homme qu'elle vient d'arracher
a Un précipice.
Qu'y font-ils?
Fermons les yeux, fermons les yeux,
Ne gênons pas les amoureux...
et quittons discrètement la salle, si vous le
v°u.lez bien, sans chercher à savoir au bout de
combien de jours ou de mois, le beau jeune
homme appelle la fusion de tous ses vœux.
A son apparition sur la scène de la Gaîté, en
Octobre 1352, la Bergère des Alpes, avec son
lableau à effet, obtint un grand succès. Les
spectateurs de cette époque n'étaient pas,
comme nous, habitués à ce Juxe de décors, a
ces changements à vue, à ces trucs que la féerie
a vulgarisés depuis. Mais aujourd'hui I« public
est plus exigeant. et nous craignons fort que
l'explosion de la Henriette ne fasse pas oublier
Vavalanrhe... d'en face.
La pièce est cependant convenablement
montée et jouée d'un" façon, très-satisf usante
par Mmes L'Mirence Gérard. Eudoxie Laurent
et RaphaeTFélix, et MMI Chelles et Latouche.
ambigu-comique
La maison du Pont Notre-Dame, exhumée
par le ïh'âtre-Histori "ie. n'avait que seize
;ms de date; la Bergère déjà nommée »n a
vingt-quatre : voici maintenant nue M. Hos-
lein nous donne une pièce âgée de quarante-
et-uh an*. 11 y a pr ogrès.
Faut-il s'en plaindre? Nous sommes bien
forcés de répondre'par la négative,'car la Ber-
line de VEmigré est certainement l'un des
drames les mieux faits et. les plus intéressants
qu'il rions ait été donné d'applaudir depuis
longtemps.
Bien présentée, bien conduite, bien dé-
nouée, l'action ne languit pas un seul instant,
et le spectateur charmé suit avec un intérêt
toujours croissant les aventures, tantôt tragi-
ques , tantôt coniques qui se déroulent
devant ses yeux.
Le troisième acte renferme les effets les
plus dramatiques. C'est certainement la par-
tie la mieux exécutée de l'ouvrage dis
MM. Mélesville et Hestienne.
Le personnage du modèle Belhomme qui
a quitlé l'École des Beaux-Arts, pour voler à
la frontière et devenir tambour-major, est
bien trouvé. M. Seiglet joue ce rôle d'une fa-
çon fort amusante, et sait se faire applaudir
quand, au moment de marcher à une mort
certaine , il prononce avec crânerie cette
phrase : « Voilà les Termopyles, je vais poser
pour Léonidas ! »
M. Gérbet dans le rôle difficile du traître
Pascal, Mme Laurianne, Schmildt et Devin
sont également très-remarquables.
Nous voyons là tous les éléments d'un vrai
et légitime succès.
VARIÉTÉS
Les Variétés nous ont présenté cette semaine
la deuxième édition de la Boulangère revue et
corrigée.
Le troisième acte a subi une modification
considérable et se termine maintenant chez
le Régent, nu milieu d'un fin souper. \
C'est Mme Thérésa qui remplace Mlle Ai-
mée dans le rôle de Margot. Offenbach avant
son départ pour l'autre monde a écrit pour
elle un certain nombre d'airs, qui sans être
absolument inédits, ont été fort goûlés du
public. Citons notamment à la fin du 2e acte,
une sorte de Marseillaise, dont le refrain,
Nous sommes ici trois cents femelles,
Et la danse va commencer !
a été bissé et repris en chœur par la salle tout
entière.
Mlle Paola-Marié a conservé son rôle de
Toinon, qu'elle joue toujours avec le même
entrain et la même grâce. Quant à Mlle An-
gèie, c'est une marquise que le Régent, un
fin connaisseur pourtant, n'eût certes pas dé-
savouée.
Cette reprise ne peut manquer d'être fruc -
tueuse.
FOUES-dramatiques
Aimez-vous le vaudeville? Allez voir les Mir-
litons !
Préférez-vous l'opérette, la pantomime, le
skàting... âge, les exhibitions anglaises, les
concerts d'amateurs? Allez encore, allez tou-
jours voir les Mirlitons/...
Ah ! M. Sari n'a qu'à se tenir !...
La donnée de la p;èce, ou plus exactement
le cadre, est fort amusant. Tout le premier
acte est du vrai vaudeville et du meilleur.
Monnhcar, vétérinaire à ChAteau-Thierry et
président du cercle des Mirlitons de la môme
ville, a une idée fixe : éclipser le cercle des
Flageolet» de Soissons, un rival qui lui fait une
concurrence aussi déloyale que peu artisli-
que. Il iie veut pas qu'il soit dit que les mir-
litons n'aient pas produit dans le monde au-
tant de bruit que les Flageolets de Soissons. Aussi,
apprenant que les Flageolets se proposent de
donner un grand concert avec le concours
d'artistes de Paris, s'empresse-l-il d'en orga-
niser un autre avec la troupe des Folies-Dra-
matiques, assurant par ce coup de maître la
suprématie, désormais indiscutable, de son
cercle, et sa réélection à la présidence, bri-
guée par cet intrigant de Malborné.
Citons, parmi les morceaux du programme
les plus applaudis, le grand air de l'Africaine,
transformé pour mirlitons, et la romance des
Dragons de, Villars, chantée par Vavasseur avec
la voix qu'on lui connaît; ça été une révéla-
tion!... M. Perrin a l'œil sur lui!...
L'opérette, le Petit Chaperon-Bouge, la pan-
tomine, les Deux Pierrots, avec Milher et Luco,
les exercices ries familles Tyler et Martini, les
imitations fort réussies de M. Plet, et... la
grâce de la toute mignonne Jane May, ont su
également captiver l'attention des specta-
teurs.
La musique de M. Cœdès est gaie, vive et
renferme de fort jolis motifs. Mademoiselle
Angot va, croyons-nous, pouvoir enfin goûter
un mois ou deux de repos non interrompu!...
JARDIN MABILLE. —SKATING-RINK.
Aimez-vous mieux le patinage à roulettes?
On en a mis partout : àValentino, skating-
rink anglais; à Bullier, skating'-rink du Luxem-
bourg; avenue du tîois-rie-Boulogne-, skating-
Palais!... Je skatine, il skatine,, e\\e skatine, etc.
C'est le verbe à la mode; tout le monde veut
le conjuguer! Pourvu, mon Dieu! que les pa-
tineurs soient les seuls à faire la culbute !...
Le jardin Mabille, qui a ouvert ses portes
celte semaine, s'est offert, lui aussi, sa petite
salle de patinage... C'est toujours le même
séjour enchanteur (suivant la formule), et le
rendez-vous de la haute gomme et du demi et
quart de monde élégant. Nous constatons
même avec plaisir la disparition de ia plupart
de ces vieux pompons de la vieille garde de
Cylhère, qui peut-être, ne trouvant plus à se
rendre, se sont résignés à mourir !...
Ne les plaignons pas, et félicitons .la direc-
tion d'avoir émondé ses... rosières.
Jules de la Veedrie.
"édecin-Majora trouvé m Baume
détruisant à vie et saas douleur : Cors, Oignons,
«a. J t. a. j_«_iiaLl)nrillons,(Ei!s(l(i;i)orflri>..Prix:l fr.50
Euvm fQ contres ti.tmb.) «M> jB.--«r<MW,8, bouW Montmartre.
the times de Londres, Agence'd'abonaerowat
«1 d'annonces, H. Jtadre,77, nô Neuve-des-Pehta-
Oha>:np.-; «t Paris.
LE CONDURANGO DE LOJA
Comme le quinquina, le condurango a conquis sa
place dans le monde médical. I.a civilisation est sou-
vent injuste envers la nature. En thérapeutique sur-
tout, elle ne croit qu'à la science, et pourtant, Dieu
sait si les sauvages en remontreraient parfois aux
savants en fait de mesure d'hygiène. Que de preuveu
concluantes n'a-t-il pas falb' accumuler sous les yeux
de nos lecteurs pour leur faire admettre la vertu de
nombre de plantes exotiques I
Sans délibérer longuement, les Indiens de l'Améri-
que du Sud ont reconnu depuis longtemps les prin-
cipes salutaires du condurango, dont l'écorce guérit
les pleies. les tumeurs. Us ont trouvé dans cet arbuste
le plus puissant antidote contre le cancer, cet horrible
rongeur que la faculté ne pouvait ni guérir ni retarder
dans sa marche.
Le vin, lélixir, l'extrait fluide et les pilules de
condurango de Loja, se trouvent à la pharmacie an-
glaise et américaine, 4, rue Meyerbeer, seul dépôt.
GRELOT S-FIN ANGE
Quand on a des choses désagréables à an-
noncer à des gens qui, au moment même où
ils viennent vous voir, sont irrités d'abord par
l'argent que vous leur avez fait perdre et en-
suite parce qu'ils se doutent que ce qu'on va
leur dire ne. fera que remuer le fer dans les
plaies dont ils souffrent, il serait, ce nous
semble, d'une charité élémentaire de ne pas
aggraver leur supplice en les entassant, à deux
cents, dans une salle où quinze ou vingt per-
sonnes pourraient dîner tout à leur aise. Or,
c'est à un supplice de ce genre que la semaine
dernière, la Banque franco-égyptienne a sou-
mis ses actionnaires privilégiés, c'est-à-dire
ceux de ses actionnaires qui ont assez de ti-
tres pour faire partie de l'assemblée géné-
rale.
Ces braves gens, qui arrivaient le cœur ul-
céré par les 200 fr. de baisse subie par leurs
titres depuis un an, étaient littéralement dans
un étouffoir lorsqu'on leur a appris que les
six millions do pertes nouvelles que la Société
est encore exposée à faire sur les bons du
trésor égyptien, sur les affaires américaines
et sur le prêt de deux millions et demi fait au
frère du président du conseil d'administra-
tion, obligeaient le conseil à ne pas leur dis-
tribuer de dividende complémentaire.
Toucher seulement le surplus, intérêt à
5 p. 100 du capital versé, soit 12.50 par ac-
tion, c'est maigre pour des gens qui, pendant
les trois exercices précédents, avaient touché
50, 40 fr. et 35 fr. Aussi, ont-ils jeté des cris
de paon, et. même poussé la sottise au point
de se montrer hautement envieux des 60,000
francs de jetons de présence que leurs admi-
nistrateurs se partagent, lorsque, eux, ac-
tionnaires, ne touchent rien et perdent en-
core de l'argent.
SaregBBIIlilMiifi l i~BB333
LE GRELOT AU SALON
Vous y êtes? On peut commencer?
Bien, voilà :
M. Sanson. — 3,600. — Pieta. — A la place d'hon-
neur, nous trouvons unePieto renfermant des quali-
tés dt premier ordre : Le corps du Christ est modelé
^ dessiné de main de maître. Nous aurions préféré
J^tis le visage de la mère une sainte expression de
Jj'sïgnation, et, non celte allure peut-être un peut trop
ar;unatijue. Nous aurions été également fort heureux
fîv l'artiste eût trouvé le moyen de remplacer la
de la mère par un bloc, afin de ne pas nous
Montrer une figure tachée qui la rend cocasse.
M. Dubois (Paul). — 3232. — Courage Militaire.
T" Connaissant le, talent de M. Dubois, on est surprix
p'a vue de ces deux statues. Autorisé a attendre de
,arUste des qualités de 1er ordre, nous n'avons trouvé
Surtout dans la figure de la Charité que des défaillan-
ts, des pauvretés de l'orme qui ne dénotent chez son
*uieur, qu'un manque complet du sentiment de la
stl|tuaire d'eorative. Quelle différence avec:
M. Falguière. — 3265. — Lamartine. — Là, nous
^trouvons les grandes qualités ordinaires du maître.
v>s de faiblesse, pas de défail aitces, toujours soucieux
,e ce qu'il se doit à lui-même, M. Falguière nous
Contre là une figure magistrale, admirable de mou-
^euieut, de hardiesse et d'élégance de formes.
Que de vérité dans ce coup de vent!
Pourquoi n'avons nous pas beaucoup de Falguière?
M. Guillaume. — 3333. — -Un Terme. Pour chan
ger. Lorsque le directeur d'une école des Beaux-arts
n'a pas une imagination suffisante pour inventer, il
devrait éviter de se livrer à de pauvres copies. Que
M. Guillaume aille donc faire une promenade autour
du grand bassin des Tuileries, et là, il trouvera des
Termes, des vrais, des beaux, d'une autre allure que
son pauvre bonbomme mollasse et fadasse.
Quand on invente ce que tous les autres ont fait
déjà, on essaye de les surpasser, et quand on est tel-
lement au-dessous, on resserre sa pauvreté dans un
coin et on la cache.
Un directeur d'école qui copie mal, n'a aucune
excuse; il n'est que ridicule, et on ne saurait lui
imposer de blâme trop sévère. C'est le cas de
M. Guillaume, et sa renommée ne nous fera pas dus-
cendre au rôle idiot d'admirateurs de Panurge.
Et dire que M. Guillaume, a pent-êlre haussé les
épaules, en disant : Sèraphineaprès Tartuffe!
M. Aizelin. — 3033. — Orphée descendant aux
enfers. Nous retrouvons dar s cette œuvre les qua-
lités sculpturales que l'érninent artiste, apporte avec
un soin jaloux dans tontes ses productions;,la slatue
est d'un beau jet, attrayante de for-ne et de contours;
la silhouette en est, gracieuse, — chose rare — mais
pourquoi donner à Orphée cette mine de conspira-
teur ?
Orphée ne va pas rechercher sa femme pour lui
faire un mauvais parti saperlotte !
En-conséquence, nous aurions préféré lui voir une
physionomie plus douce, indiquant; l'espérance ou le
sentiment d'une joie inquiète et contenue.
C'est une belle œuvre pourtant dont nous ne sau-
rions trop louer les nombreuses qualités.
Madame Bertauï, — 3078. -— Jeune fille au bain.
— Cette statue d'un modelé f,;rme et parfait ; sent
trop le résultat d'un travail masculin, pour que nous
nous y arrêtions davantage.
Nous dirons seulement que le marbre tient toutes
les promesses et tous les défauts du plâtre exposé
antérieurement; parmi les qualités qui s'y trouvent,
nous regrettons de ne pas trouver plus de drstinction
dans la tête rie celte charmante figure, et elle y eût
éminemment, gagné, si l'on eût rencontré moins de
lubricité triviale dans le visage, qui d'une œuvre
charmante, en fait une œuvre presque obscène.
M. Leharivel du Rocher, — 3414. — A. de Cau-
tnont. — Un buste nous eût paru bien suffisant pour
une telle gloire (?), mais puisqu'il y a statue, soit; je
n'irai pas la scier en deux.
La statue donc de cet archéologue est d'un beau
jet, et un des grands mérites de l'artiste, c'est d'avoir
su tirer parti de notre affreux costume pour faire une
œuvre réellement belle et monumentale.
Que M. Leharivel se lance autrement que dans les
redingotes, ses succès précédents nous donnent lieu
d'espérer qu'il nous donnera un vér'table chef-d'œu-
vre. C'est si facile quand on a un talent qui permet
de n'avoir qu'à le désirer.
M. Chatrousse. — 3136. — Les Crimes de la
guerre. — Nos félicitations à M. Chatrousse pour son
habileté .l'exécution ; mais, sans le livret, nous au-
rions cru qu'il s'agissait d'une scène biblique; lepa-
triarche n'a rien de moderne, et, à notre humble
avis, une mère eût bien mieux fait notre affaire.
M. Delorme.— 3206. — Mercure. — Le modèle
en plâtre est une étude consciencieuse et largement
traitée, artistement modelée, mais nous aurions aimé
rencontrer dans, le messages des dieux une tournure
plus svelte, des formes plus jeunes et plus de finesse
dans les attaches.
Mercure a là trente ans au moins ; nous lui en au-
rions préféré dix-huit ou vingt au plus.
Quoi qu'il en soit, cette figura est d'une jolie tour-
nure et fait le plus grand honneur à l'artiste.
M. Scuoenewf.rk. 3606. — Hésitation. Çharmanto
figure, dans laquelle on trouve, délicatesse, habileté
et soins parfaits d'exécution. Npus reprocherons
pourtant à M. Schœnewerk certaine négligence dans
la forme du bras étendu qui parait enkilausé.
Théodore de Banville de la sculpture, l'artiste au-
rait dû se préoccuper un peu plus de la forme, pen-
sons-nous, et donner plus d'harmonie à son sujet qui,
avec ses qualités, en eût a ors fait une œuvre par-
faite.
M. Truphème. — 3629. — Discrétion. Cette statue
renferme, selon nous, toutes les qualités désirables.
Cette délicieuse figure de jeune fille, souple et gra-
cieuse de mouvements, est traitée avec un fini remar-
quable. Les plus petits détails même, sont exécutés
avec une recherche et un soin dignes des plus con-
sciencieux éloges, et nous sommes heureux de voir
le public artiste faire chorus avec la critique.
M. Perrey tils. — 3336. — Jeune rnouliêre. D'un
aspect charmant, cette statue dénote un véritable ar-
tiste. La tête en est jeune, bien finie et de contours
admirables. Le corsage et les bras d'une souplesse et
d'une beauté de formes tout à fait vivantes et peu
ordinaires. C'est la nature prise sur le vif. Malheu-
reusement, — écueil inévitable, — la courbure de la
statue lui donne un vilain aspect vue du dos, mais
devant la valeur de l'œuvre, dussions-neus paraître
complaisant, nous ne saurions avoir le courage de l'aire
la plus petite critique.
Charles Leroy.
[La suite au prochain numéro.)
cartes de visite : contre 3 fr. en timbres-
poste ou mandat, M. Madré,77, rue Neuve des Petiis-
Charnps, expédie (franco) en province, par retour du
courrier, 100 belles ea-rtes de visite imprimées sur
velin fin. Bristol, 3 fr. 50. Gravure, depuis 4 fr.
Deuil, 0,ï5 en plu.; par cent.