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https://doi.org/10.11588/diglit.6802#0059
LS ÛRiSLOT
GRELOTS-FINANCE
Le vendredi 29 mars, 1878 fera épocrue dans
les annales de la Bourse de Paris.
Ce jour-là on a appris, à n'en pouvoir dou-
ter, que l'Angleterre montrait les dents à la
Russie.
Aussi nos boursiers qui au contraire de
Pyrrhus sont gens à prévoir les malheurs de
loin, ont-ils laissé dégringoler les fonds fran-
çais, la rente italienne, les fonds russes et au-
trichiens, et cela de la belle façon.
Nos deux rentes françaises qui, deux jours
auparavant, étaient le 3*0 0 au dessus de 74, et
le 0/0 au-dessus de 109, ont rétrogradé : le
5 0/0 a 69.60, et le "> 0/0 à 106.ou,
A ces cours là, les audacieux qui se sont
avisés de se payer dans les premiers jours du
mois du 3 0/0 à 7 i 50 et du 5 0/0 à 110.60. au-
ront, s'ils n'ont pas su se retourner de belles
différences, à régler en liquidation.
Les acheteurs d'italien sont logés à la même
enseigne, mais des spéculateurs encore plus
.malades sont ceux qui se sont fourrés dans les
nouveaux fonds russes, autrichiens et hon-
grois émis en l'an de grâce 1877.
Le 7 et le 8 mars, on faisait du S 0 0 russe de
1877 à 87.:;0, ou i 0/0 (or! autrichien à 66, et du
6 0/0 (or) hongrois à 77.50. Or, le 29 mars a
laissé le V> 0/0 russe de 1877 à 74.25, le 4 0/0
(or) autrichien à 60, et le 6 0/0 (or: hongrois
à 71.
Les différences et les pertes en résultant
étaient autant de sujets de mettre la puce à
l'oreille des porteurs des anciens emprunts.
Aussi les a-t-on vus s'effarer et offrir leurs
titres à qui en voulait.
On .a eu beau baisser les cours de la dette
autrichienne 5 0/0 argeut, de l'emprunt hon-
grois, des ;5 0!0 russes de 1862 et 1870, et des
obligations russes de 1867 et 1809, il ne s'est
trouvé que très peu d'amateurs disposés à
prendre la place des porteurs de ces assignats
de l'avenir.
La défiance qu'inspirent tes titres russes,
autrichiens, hongrois est parfaitement juste,
nous ne saurions trop engager les gens qui
sont fourrés dans ces satanées valeurs à en
sortir et à les convertir en bon argent ou en
bons bUlets de banque, même aux prix d'une
perle très-forte sur leur prix d'achat.
Les valeurs de crédit ont été passablement
éprouvées. Nous n'avons rien à dire des gens
qui en sont sortis parce que le présent d'au-
jourd'hui et l'avenir de demain leur font peur.
.Mais en vendant aux cours du 29 mars les
actions et obligations des grands chemins de
fer et des grandes entreprises industrielles,
ils ont été beaucoup moins sages. Nous serions
même tentés de leur dire qu'ils ont été com-
plètement fous.
La période des assemblées générales est
.ouverte, et il s'y passe parfois de drôles de
choses.
Au Gaz Parisien, notamment, sous prétexte
d'un passage élogieux du rapport pour le zèle
et le dévouement que les petits employés et
ouvriers de la Compagnie montrent tous les
jours, un actionnaire ne s'est-il pas avisé de
demander que le conseil d'administration,
suivant l'exemple donné par le gouvernement
pour ses employés, augmentât de 10 O n le
salaire de ces braves et pauvres gens pendant
l'Exposition.
Les murmures de l'assemblée et le silence
significatif du conseil d'administration, bien
que celui-ci ait été interpellé deux fois à ce
sujet, ont dû faire comprendre à ce malencon-
treux actionnaire combien est profonde cette
réponse de Bailly à Louis XVI : « Le silence
. des peuples est la leçon des rois. »
ARIEL.
GRELOTS
CHEZ I.K PHAJtXIACIEX.
— Monsieur, voulez-vous me donner des
pilules, s'il vous plaît.
v — Des pilules de quoi, Madame?
— Je ne sais pas, Monsieur, c'est pour mon
mari qui est bien malade, donnez-moi de vos
meilleures.
m, (Historique.)
Gringoire dînait la semaine.... prochaine
chez un académicien qu'il a failli faire mou-
rir de saisissement :
Au dessert, et même , après le café, on lui
verse un petit verre d'anisette; alors, s'adres-
sant a sa vieille croûte d'amphytrion :
— Est-ce que c'est de l'anisette de Béran-
ger?
li'uur M. Beslay fils : la Lisette de... etc.)
***
Une dame de la vieille garde, bien connue
des boulevardiers, vient, par suite d'un cer-
tain à-peu-près, d'être surnommée le Perroquet.
Il parait qu'on disait toujours d'elle : quelle
cateau est-ce?
(Pour mossieu Saint-Genest : Cacatoès.)
***
Le comble de l'ingratitude, c'est de faire
cirer ses bottes par un commissionnaire et de
se sauver en lui volant sa casquette.
***
Le comble de la distraction, c'est d'entrer
chez un perruquier pour se faire raser, de faire
asseoir le perruquier à votre place, et de lui
couper les cheveux.
TRIBOULET.
Folles-Bergère. — Tous les soirs, à 8heures,
spectacle varié. Opérettes, pantomimes, acro-
bates, gymnastes.
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Deux coupeurs en renom sont attachés à la
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gues annéss d'étude 8t observations pratiquas dans b:
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ter, que l'Angleterre montrait les dents à la
Russie.
Aussi nos boursiers qui au contraire de
Pyrrhus sont gens à prévoir les malheurs de
loin, ont-ils laissé dégringoler les fonds fran-
çais, la rente italienne, les fonds russes et au-
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auparavant, étaient le 3*0 0 au dessus de 74, et
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1877 à 87.:;0, ou i 0/0 (or! autrichien à 66, et du
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laissé le V> 0/0 russe de 1877 à 74.25, le 4 0/0
(or) autrichien à 60, et le 6 0/0 (or: hongrois
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étaient autant de sujets de mettre la puce à
l'oreille des porteurs des anciens emprunts.
Aussi les a-t-on vus s'effarer et offrir leurs
titres à qui en voulait.
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trouvé que très peu d'amateurs disposés à
prendre la place des porteurs de ces assignats
de l'avenir.
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autrichiens, hongrois est parfaitement juste,
nous ne saurions trop engager les gens qui
sont fourrés dans ces satanées valeurs à en
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éprouvées. Nous n'avons rien à dire des gens
qui en sont sortis parce que le présent d'au-
jourd'hui et l'avenir de demain leur font peur.
.Mais en vendant aux cours du 29 mars les
actions et obligations des grands chemins de
fer et des grandes entreprises industrielles,
ils ont été beaucoup moins sages. Nous serions
même tentés de leur dire qu'ils ont été com-
plètement fous.
La période des assemblées générales est
.ouverte, et il s'y passe parfois de drôles de
choses.
Au Gaz Parisien, notamment, sous prétexte
d'un passage élogieux du rapport pour le zèle
et le dévouement que les petits employés et
ouvriers de la Compagnie montrent tous les
jours, un actionnaire ne s'est-il pas avisé de
demander que le conseil d'administration,
suivant l'exemple donné par le gouvernement
pour ses employés, augmentât de 10 O n le
salaire de ces braves et pauvres gens pendant
l'Exposition.
Les murmures de l'assemblée et le silence
significatif du conseil d'administration, bien
que celui-ci ait été interpellé deux fois à ce
sujet, ont dû faire comprendre à ce malencon-
treux actionnaire combien est profonde cette
réponse de Bailly à Louis XVI : « Le silence
. des peuples est la leçon des rois. »
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