LE GRELOT
idiot que tous les calotins ne gagneraient pas
antre chose que la réputation d'imbéciles en
le beuglant librement dans les rues.
. X
Il parait que l'ex-impératrice va se retirer au
couvent des Carmélites de Burgos.
Elle va se l'aire ermite.
x
Une épigrarilme' du dix-septième siècle,
contre les gens de justice, qu'il ne ferait pas
bon aujourd'hui dédier à nos inamovibles :
Du magistrat, commissaire, officier,
Qué pour'a-vaii' justice il faut tant supplier,
Le devoir est de nous la rendre,
Et le métier de nous la vendre.
Tous savent leur devoir, beaucoup font leur
métier.
Buridan.
GAZETTE DE MOMÏRETOUT
L'ÉCROULEMENT D'UN PARTI
Les impérialistes ont perdu la tète.
La mort tragique du prince impérial les
laisse sans espoir. C'est un grand malheur...
pour l'Angleterre !
Cassagnac a beau affirmer que « VEmpire vi-
vra, »
Que le « graud principe reste debout, »
Que les affections du « Grand-Parti » se sont
unanjment reportées sur le fils aîné du priuce
Napoléon,
Petit-fils de Victor-Emmanuel,
Nous croyons, nous, que tout est fini, bien
fini,
Et qu'aux prochaines élections les électeurs
de Cassagnac, de Rouher, de Postérieurnéo-
d'Ornano'et de l'Amer Mittchell lâcheront de
plusieurs crans ces honorables braillards,
Pour envoyer à la Chambre d'honnêtes re-
présentants qui s'occuperont posément, mais
sans pose, des affaires de la nation,
Au lieu de nous énerver,
De nous écœurer,
Par ces interruptions grossièrement pois-
sardes qui métamorphosent la Chambre des
députés en carreau des halles.
Le testament.
Avant de s'embarquer pour le»pays des Zou-
lous, le prince impérial avait fait son testa-
ment.
Il institue légataire universel de la couronne
de France,
Le prince Victor, un enfant de dix-sept ans.
Quant à Plonplon...
Il peut se fouiller !...
Le voilà réduit au rôle de saint Joseph dans
le Nouveau Testament.
Et pourtant le Saint-Esprit n'est pour rien
dans l'affaire.
De quel œil le républicain Plon^Plon verra-
t-il la situation qui lui est faite de père d'un
empereur in partibusl
Se posera-t-il eu antagoniste de son fils?
Et fera-t-il défense à cet enfant mineur d'ac-
cepter le précieux legs qui lui a été fait par son
infortuné cousin?
Maintenant que le drame est terminé, la
comédia va commencer.
Et nous allons assister à l'une de ces que-
relles de famille dont le Testament de César...
Girodot ne peut donner qu'une vague idée.
Mais qu'on se rassure. Le trône de M. Grévy
ne tremblera pas sur ses bases.
Les bonapartistes peuvent vendre la peau
de l'ours.
L'ours est vivant, bien vivant.
Et si ses chasseurs l'agaceut par trop, il les
enverra d'un coup de patte rouler dans le ruis-
seau.
D'où nul électeur -ne sera assez malpropre.
pour les tirer aux prochaines élections.
„- ". T " **~ ,
Cassagnae emmiellé.
Cassagnac le sait bien. Aussi jouit-il de son
^il^prèehe la concorde entre bonapartistes.
Il les adjure tous d'oublier leurs querelles
personnelles pour se grouper autour du dra-
peau de la maison Bonaparto-Savoyarde.
Après avoir traité de canaille, de crapule, de
communard et de lâche coquin 1er père de Na-
poléon Victor; après avoir traite Rouher de
Vieille perruque pouilleuse,
Le père-Duchône de l'ex-bonapartisme em-
brasse tout le monde. Il promet d'être bien
sage à l'avenir ;
De ne plus faire pipi dans la marmite;
D'étudier le Manuel de la civilité puérile, et
honnête de Mme de Bassonville ;
En un mot, d'être un modèle de douceur et
de chasteté parlementaire.
Ce bon Cassagnac ! quel revirement 1
El quel épalement pour nous de lire à l'Of-
ficiel :
M. Paul de Cassaonac. — Sauf votre r'es-
! pect, M. le Président, j'ai l'honneur de deman-
i der la parole.
j M. le Président. - Je vais consulter la !
j Chambre. j
I M. Paul de Cassagnac. — Je suis aux or- \
j dres de l'illustre Assemblée.
j M. Lepère. — Parlez.
' I
j M. Paul de Cassagnac. — Son Excellence
le vénérable, le charmant et spirituel M. Le- I
père est le modèle des ministres passés, pré- !
sents et futurs, et je suis fier de lui rendre !
ici le témoignage que méritent à un si haut
degré ses talents d'administrateur et de poli-
ticien. (Bravos frénétiques).
M. Waddington. — Permettez, il me semble
que je suis tout aussi digne de louanges que
M. Lepère.
M. Paul dk Cassagnac — Excellence, vous
êtes le plus illustre, le plus, fin, le plus ac-
compli diplomate que jamais gouvernement
ait eu a son service... (Applaudissements).
M. le Royer. — Je demande ma part d'élo-
ges.
M. Paul de Cassagnac. — Manibus dabo
lilia plenis. Vous, M. le garde des sceaux, vous
êtes l'intégrité faite homme ; vos balances de
justice, que j'ai eu le tort d'appeler jadis « des
balançoires », n'ont jamais été tenues d'une
main plus ferme et plus aimable à la fois...
Puissent les fleurs de mon éloquence...
M. Margue. — C'est em...baumant ! (Rires).
M. Paul de Cassagnac.— Je n'ai pas senti
la finesse de l'interruption...
M. le Président. — Reposez-vous, M. de
Cassagnac.
M. Paul de Cassagnac. — Mille grâces,
cher M. Gambetta, il ne me reste plus qu'à
faire votre panégyrique...
M. Jules Ferry. — Et le mien ?
M. Paul de Cassagnac. — Le vôtre à tous,
nies, illustres, mes vénérables et vénères gou-
vernants... Ah! permettez au plus obscur, :
mais au plus sincère de vos admirateurs, de S
déposer sur vos lèvres divines un suave et [
respectueux baiser de paix I (Cassagnac se pré-
cipite dans les bras du ministère. Le bruit savou-
reux des baisers se perd dans une nouvelle... in-
terruption de M. Margue, dit le Cambronne du
parlementarisme).
C'est em...IHargiiant!
L'exclamation naturaliste de M. Margue a
fait un bruit d'enfer.
C'est le grand pétard du jour.
Le député de Saône-et-Loire n'étant vrai-
ment connu que depuis quelques semaines, il
est bon d'esquisser sa biographie en trois
mots :
Cinquante-un ans.
Avocat.
Radical.
De plus, il se croit poète. .
Mais comme ses électeurs n'ont jamais com-
pris ses vers, il prétend que leur lire sa poé-
sie c'est mettre :
Marguearitas ante porcos.
*** \
L'Illuminé.
Emile de Girardin, qui est un illuminé, veut j
i que les autres illuminent,
j Pour fêter le retour à Paris.
Décidément, Emile, tu deviens sciant avec ;
ton air : Des lampions ! des lampionsl
Tu dois avoir des actions dans une fabrique !
de lanternes vénitiennes !
On lit dans « la France » :
« Tous les journaux républicains vont illu- I
miner, la Lanterne seule s'abstiendra. »
Si c'est un mot, je le savoure!
***
Défense de fumer.
La Société contre l'abus du tabac vient de lan- j
cer deux nouvelles pétitions aux Chambres {
pour obtenir qu'une loi soit passée gui défende j
à toute personne n'ayant ])as l'âge de raison de '
fumer en public.
Quel accueil M. Lepère, « le ministre qui
fume trop », va-t-il l'aire à cette pétition? Si
la loi passe, le ministre de l'intérieur ne pour-
ra plus fumer que dans le silence du cabinet !
***
C «milliards.
La province nous fournit de charmants 5
exemples de cumul.
Nous ne voulons pas priver la postérité des j
exploits de ces charmants maitres-Jacques.
Voioi d'abord M. le préfet des Hautes-Alpes j
(M. Vérnel) qui est en même temps notaire à j
Bourdeaux (Drôme) !
Puis, M. Deschamps, sous-préfet à Die et I
avoué dans la même ville! - |
Puis, M. Brès, sous-préfet de Nyons (Drôme) j
et avoué à Tournonl
Puis, M. Clusiug, greffier de justice de paix i
dans l'Isère et juge de paix dans la Drôme !
Et enfin, M. Gros, à la fois notaire à Saint-, ;
| Albans, président de la Chambres des notaires 1
devienne, suppléant du juge de paix de La
Verpillière et juge de paix à Lyon! !
Quelle activité ! C'est épatant !
Et les journaux réacs disent que nous autres
républicains, nous sommes des fainéants 1...
***
Coquilles.
Dans le Grelot de la semaine dernière, le
compositeur me fait dire : « Paul de Cassa-
gnac assassiné » quand j'avais écrit assassin,
et plus loin : les « sujets des milliards » pour
les sujets du Mikado du Japon... Je m'en serais
désolé si le Moniteur ne m'eût apporté une
consolation :
« ... M. Gambetta réunissait hier à dîner le
corps diplomatique, M. Waddington, M. Le-
père et les autres monstres... »
Monstres pour Ministres 1. .
C'est le comble!...
Montretout.
-+.-
Pointe %" Jïtasongpx
Popaul de Granier de Cassagnac de Canada,
qui prétend que le bans-Culotte se vend bien,
deux mois après sa disparition, et se garde
bien d'insérer la note rectificative qu'on lui
adresse, Popaul a complètement perdu le peu
de cervelle qu'il ne veut pas permettre au
pistolet de Clémenceau de faire sauter, depuis
que celui qu'il appelait son empereur est
mort.
Le soir même qu'il connut cet événement il
s'écria :
« Cela n'est pas.
« Et cela est!
« C'est l'anéantissement de la douleur qui an-
nule et qui anéantit. »
Merci, Popaul ( En échange de ces belles
paroles, nous ne pouvons moins faire que de
vous offrir un billet de première classe pour
Saint-Anne, ou un bon pour douze douches
chez le docteur Blanche.
X
Plus loin, le député deCondom déclare que :
Quand même le bonapartisme périrait, l'im-
périalisme survivrait.
Ici perce le bout de l'oreille. Popaul rêve
d'être empereur, cela est certain. Pour notre
part, nous n'y voyons aucun inconvénient. Si
quelque chose peut encore déconsidérer Vim-
périalisme, c'est bien cela !
Les décès, dans les familles princières, con-
tinuent à créer de graves complications dans
les modes d'hérédité et de succession aux trô-
nes réels ou éventuels.
La Gazette de France disait à ce sujet :
« On s'inquiète vivement de la situation
créée autour du trône de Hollande par le dé-
cès du prince d'Orange. »
On. Qui on? Pas moi, je vous assure. Que le
trône de Hollande soit dans le marasme, je
m'en soucie comme un rossignol d'une pipe
en bois. Si la vie devient trop insupportable à
ce pauvre trône, qu'il se suicide !
X
Voici le texte du fameux article 7 des lois
Ferry :
« Nul n'est admis à diriger un établissement
privé d'enseignement, ni à y donner l'ensei-
gnement, s'il appartient à une congrégation
religieuse non autorisée. »
Un établissement privé d'enseignement, tel
est bien réellement le texte.
Avec toute la bonne volonté du monde, nous
ne pourrons parvenir à trouver, daus cet ar-
ticle, que des bourdes çpmme,rédaction et un
mensonge comme vrai libéralisme !
X
Vitu n'était qu'Auguste, il devient épique,
lorsqu'il dit :
« Mais l'Empire n'est pas seulement une tra-
dition, une dynastie, un gouvernement, c'est
un principe. »
L'Empire, un principe ? Mais lequel? ô Vitu I
Est-ce le droitdivin, comme le légitimisme,
le droit du ventre empiffré, comme l'orléanis-
me, ou le droit de la souveraineté du peuple,
comme la République ? Non, c'est un peu de
tout cela, et ce n'est rien de tout cela. Qu'est-
ce donc alors ? Le droit de la force. L'Empire
appartient au plus nerveux ou au plus co-
quin. Qu'on le mette donc au concours entre
les Alphonse et les garçons bouchers.
Alphonse ou Louchébême, cinquième du
nom, proclamé emp ereur, c'est ça, comme dit
Gavarni, qui donnerait une crâne idée du parti
badingredinl
X
Par exemple, tout pâlit devant cette im-
mense tirade d'Amigues :
Comme le Fils de Dieu, en mourant, a
fait le christianisme, le fils de l'empereur, en
mourant, a refait l'Empire. Il est mort pour la
réparation des torts qui avaient été faits.
(Tiens 1 l'Empire avait donc fait tort à quel-
qu'un?) Il est l'agneau pascal qui efface les
péchés du monde.
Ainsi qu'on le voit, Amigues devient de
plus en plus mystique. Ce diable-là finira par
se faire ermite.
Pas par ambition, d'ailleurs, il n'en a pas
l'ombre. Le titre de Jésus-Christ, qu'il a con-
quis à Cambrai, et qu'il partage si fraternelle-
ment avec son empereur mort, le prouve su-
rabondamment.
Henri Vaudémont.
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Champs, à Paris.
GRELOTS
C'est surtout en parlant de Sarah Bernhardt
qu'on peut dire :
Qui s'y frotte s'y ;pique.
—0—
Les accoucheurs pourraient fort bien, il me
semble, prendre le nom de : Travailleurs de
la mère.
Le prince impérial est mort, dit-on, par suite
de blessures de sagaies.
On trouve généralement ça triste.
—o—
La dame aux six petites chaises avait une
amie qui vient, m'a-t-elle affirmé, de mourir
d'une plume d'hérésie. (Pour Mosieu P. de Cas-
sagnac : Pleurésie).
Pourquoi une cuisinière hérétique épluche-
t-elle plus vivement qu'une autre les pommes
qu'elle veut faire cuire?
Parce que l'hérésie-pelle. — (Pardon.)
—o—
Pas se fier aux imprimeurs: les plus gredins
peuvent fort bien produire une excellente im-
pression.
(Pour Paul de Cassagnac : c'est un calem-
bour).
—o—
Bébé a entendu parler du percement de
l'isthme de Panama :
— Eh 1 bien alors, papa, dis, les chapeaux
de Panama, ils vont avoir un trou dans le
fond alors, dis ?
—o—
i Eugène et Albert sont à chaque minute pen-
dus au porte-monnaie de leur père.
L'oncle Arthur, à ce propos, dit un jour : On
se croirait à la Chambre des députés avec deux
présidents!
— Et pourquoi donc ?
— Tes fils n'arrêtent pas de te censurer.
—d'-
Appliquer la censure à M. P. de Cassagnac,
et le priver de traitement, cela me parait
cruel.
— Comment cela?
— Parce que je trouve qu'il aurait grand be-
soin d'être traité.
(Pour M. Paul de Cassagnac : ça fait un ca-
lembour).
Triboulet.
idiot que tous les calotins ne gagneraient pas
antre chose que la réputation d'imbéciles en
le beuglant librement dans les rues.
. X
Il parait que l'ex-impératrice va se retirer au
couvent des Carmélites de Burgos.
Elle va se l'aire ermite.
x
Une épigrarilme' du dix-septième siècle,
contre les gens de justice, qu'il ne ferait pas
bon aujourd'hui dédier à nos inamovibles :
Du magistrat, commissaire, officier,
Qué pour'a-vaii' justice il faut tant supplier,
Le devoir est de nous la rendre,
Et le métier de nous la vendre.
Tous savent leur devoir, beaucoup font leur
métier.
Buridan.
GAZETTE DE MOMÏRETOUT
L'ÉCROULEMENT D'UN PARTI
Les impérialistes ont perdu la tète.
La mort tragique du prince impérial les
laisse sans espoir. C'est un grand malheur...
pour l'Angleterre !
Cassagnac a beau affirmer que « VEmpire vi-
vra, »
Que le « graud principe reste debout, »
Que les affections du « Grand-Parti » se sont
unanjment reportées sur le fils aîné du priuce
Napoléon,
Petit-fils de Victor-Emmanuel,
Nous croyons, nous, que tout est fini, bien
fini,
Et qu'aux prochaines élections les électeurs
de Cassagnac, de Rouher, de Postérieurnéo-
d'Ornano'et de l'Amer Mittchell lâcheront de
plusieurs crans ces honorables braillards,
Pour envoyer à la Chambre d'honnêtes re-
présentants qui s'occuperont posément, mais
sans pose, des affaires de la nation,
Au lieu de nous énerver,
De nous écœurer,
Par ces interruptions grossièrement pois-
sardes qui métamorphosent la Chambre des
députés en carreau des halles.
Le testament.
Avant de s'embarquer pour le»pays des Zou-
lous, le prince impérial avait fait son testa-
ment.
Il institue légataire universel de la couronne
de France,
Le prince Victor, un enfant de dix-sept ans.
Quant à Plonplon...
Il peut se fouiller !...
Le voilà réduit au rôle de saint Joseph dans
le Nouveau Testament.
Et pourtant le Saint-Esprit n'est pour rien
dans l'affaire.
De quel œil le républicain Plon^Plon verra-
t-il la situation qui lui est faite de père d'un
empereur in partibusl
Se posera-t-il eu antagoniste de son fils?
Et fera-t-il défense à cet enfant mineur d'ac-
cepter le précieux legs qui lui a été fait par son
infortuné cousin?
Maintenant que le drame est terminé, la
comédia va commencer.
Et nous allons assister à l'une de ces que-
relles de famille dont le Testament de César...
Girodot ne peut donner qu'une vague idée.
Mais qu'on se rassure. Le trône de M. Grévy
ne tremblera pas sur ses bases.
Les bonapartistes peuvent vendre la peau
de l'ours.
L'ours est vivant, bien vivant.
Et si ses chasseurs l'agaceut par trop, il les
enverra d'un coup de patte rouler dans le ruis-
seau.
D'où nul électeur -ne sera assez malpropre.
pour les tirer aux prochaines élections.
„- ". T " **~ ,
Cassagnae emmiellé.
Cassagnac le sait bien. Aussi jouit-il de son
^il^prèehe la concorde entre bonapartistes.
Il les adjure tous d'oublier leurs querelles
personnelles pour se grouper autour du dra-
peau de la maison Bonaparto-Savoyarde.
Après avoir traité de canaille, de crapule, de
communard et de lâche coquin 1er père de Na-
poléon Victor; après avoir traite Rouher de
Vieille perruque pouilleuse,
Le père-Duchône de l'ex-bonapartisme em-
brasse tout le monde. Il promet d'être bien
sage à l'avenir ;
De ne plus faire pipi dans la marmite;
D'étudier le Manuel de la civilité puérile, et
honnête de Mme de Bassonville ;
En un mot, d'être un modèle de douceur et
de chasteté parlementaire.
Ce bon Cassagnac ! quel revirement 1
El quel épalement pour nous de lire à l'Of-
ficiel :
M. Paul de Cassaonac. — Sauf votre r'es-
! pect, M. le Président, j'ai l'honneur de deman-
i der la parole.
j M. le Président. - Je vais consulter la !
j Chambre. j
I M. Paul de Cassagnac. — Je suis aux or- \
j dres de l'illustre Assemblée.
j M. Lepère. — Parlez.
' I
j M. Paul de Cassagnac. — Son Excellence
le vénérable, le charmant et spirituel M. Le- I
père est le modèle des ministres passés, pré- !
sents et futurs, et je suis fier de lui rendre !
ici le témoignage que méritent à un si haut
degré ses talents d'administrateur et de poli-
ticien. (Bravos frénétiques).
M. Waddington. — Permettez, il me semble
que je suis tout aussi digne de louanges que
M. Lepère.
M. Paul dk Cassagnac — Excellence, vous
êtes le plus illustre, le plus, fin, le plus ac-
compli diplomate que jamais gouvernement
ait eu a son service... (Applaudissements).
M. le Royer. — Je demande ma part d'élo-
ges.
M. Paul de Cassagnac. — Manibus dabo
lilia plenis. Vous, M. le garde des sceaux, vous
êtes l'intégrité faite homme ; vos balances de
justice, que j'ai eu le tort d'appeler jadis « des
balançoires », n'ont jamais été tenues d'une
main plus ferme et plus aimable à la fois...
Puissent les fleurs de mon éloquence...
M. Margue. — C'est em...baumant ! (Rires).
M. Paul de Cassagnac.— Je n'ai pas senti
la finesse de l'interruption...
M. le Président. — Reposez-vous, M. de
Cassagnac.
M. Paul de Cassagnac. — Mille grâces,
cher M. Gambetta, il ne me reste plus qu'à
faire votre panégyrique...
M. Jules Ferry. — Et le mien ?
M. Paul de Cassagnac. — Le vôtre à tous,
nies, illustres, mes vénérables et vénères gou-
vernants... Ah! permettez au plus obscur, :
mais au plus sincère de vos admirateurs, de S
déposer sur vos lèvres divines un suave et [
respectueux baiser de paix I (Cassagnac se pré-
cipite dans les bras du ministère. Le bruit savou-
reux des baisers se perd dans une nouvelle... in-
terruption de M. Margue, dit le Cambronne du
parlementarisme).
C'est em...IHargiiant!
L'exclamation naturaliste de M. Margue a
fait un bruit d'enfer.
C'est le grand pétard du jour.
Le député de Saône-et-Loire n'étant vrai-
ment connu que depuis quelques semaines, il
est bon d'esquisser sa biographie en trois
mots :
Cinquante-un ans.
Avocat.
Radical.
De plus, il se croit poète. .
Mais comme ses électeurs n'ont jamais com-
pris ses vers, il prétend que leur lire sa poé-
sie c'est mettre :
Marguearitas ante porcos.
*** \
L'Illuminé.
Emile de Girardin, qui est un illuminé, veut j
i que les autres illuminent,
j Pour fêter le retour à Paris.
Décidément, Emile, tu deviens sciant avec ;
ton air : Des lampions ! des lampionsl
Tu dois avoir des actions dans une fabrique !
de lanternes vénitiennes !
On lit dans « la France » :
« Tous les journaux républicains vont illu- I
miner, la Lanterne seule s'abstiendra. »
Si c'est un mot, je le savoure!
***
Défense de fumer.
La Société contre l'abus du tabac vient de lan- j
cer deux nouvelles pétitions aux Chambres {
pour obtenir qu'une loi soit passée gui défende j
à toute personne n'ayant ])as l'âge de raison de '
fumer en public.
Quel accueil M. Lepère, « le ministre qui
fume trop », va-t-il l'aire à cette pétition? Si
la loi passe, le ministre de l'intérieur ne pour-
ra plus fumer que dans le silence du cabinet !
***
C «milliards.
La province nous fournit de charmants 5
exemples de cumul.
Nous ne voulons pas priver la postérité des j
exploits de ces charmants maitres-Jacques.
Voioi d'abord M. le préfet des Hautes-Alpes j
(M. Vérnel) qui est en même temps notaire à j
Bourdeaux (Drôme) !
Puis, M. Deschamps, sous-préfet à Die et I
avoué dans la même ville! - |
Puis, M. Brès, sous-préfet de Nyons (Drôme) j
et avoué à Tournonl
Puis, M. Clusiug, greffier de justice de paix i
dans l'Isère et juge de paix dans la Drôme !
Et enfin, M. Gros, à la fois notaire à Saint-, ;
| Albans, président de la Chambres des notaires 1
devienne, suppléant du juge de paix de La
Verpillière et juge de paix à Lyon! !
Quelle activité ! C'est épatant !
Et les journaux réacs disent que nous autres
républicains, nous sommes des fainéants 1...
***
Coquilles.
Dans le Grelot de la semaine dernière, le
compositeur me fait dire : « Paul de Cassa-
gnac assassiné » quand j'avais écrit assassin,
et plus loin : les « sujets des milliards » pour
les sujets du Mikado du Japon... Je m'en serais
désolé si le Moniteur ne m'eût apporté une
consolation :
« ... M. Gambetta réunissait hier à dîner le
corps diplomatique, M. Waddington, M. Le-
père et les autres monstres... »
Monstres pour Ministres 1. .
C'est le comble!...
Montretout.
-+.-
Pointe %" Jïtasongpx
Popaul de Granier de Cassagnac de Canada,
qui prétend que le bans-Culotte se vend bien,
deux mois après sa disparition, et se garde
bien d'insérer la note rectificative qu'on lui
adresse, Popaul a complètement perdu le peu
de cervelle qu'il ne veut pas permettre au
pistolet de Clémenceau de faire sauter, depuis
que celui qu'il appelait son empereur est
mort.
Le soir même qu'il connut cet événement il
s'écria :
« Cela n'est pas.
« Et cela est!
« C'est l'anéantissement de la douleur qui an-
nule et qui anéantit. »
Merci, Popaul ( En échange de ces belles
paroles, nous ne pouvons moins faire que de
vous offrir un billet de première classe pour
Saint-Anne, ou un bon pour douze douches
chez le docteur Blanche.
X
Plus loin, le député deCondom déclare que :
Quand même le bonapartisme périrait, l'im-
périalisme survivrait.
Ici perce le bout de l'oreille. Popaul rêve
d'être empereur, cela est certain. Pour notre
part, nous n'y voyons aucun inconvénient. Si
quelque chose peut encore déconsidérer Vim-
périalisme, c'est bien cela !
Les décès, dans les familles princières, con-
tinuent à créer de graves complications dans
les modes d'hérédité et de succession aux trô-
nes réels ou éventuels.
La Gazette de France disait à ce sujet :
« On s'inquiète vivement de la situation
créée autour du trône de Hollande par le dé-
cès du prince d'Orange. »
On. Qui on? Pas moi, je vous assure. Que le
trône de Hollande soit dans le marasme, je
m'en soucie comme un rossignol d'une pipe
en bois. Si la vie devient trop insupportable à
ce pauvre trône, qu'il se suicide !
X
Voici le texte du fameux article 7 des lois
Ferry :
« Nul n'est admis à diriger un établissement
privé d'enseignement, ni à y donner l'ensei-
gnement, s'il appartient à une congrégation
religieuse non autorisée. »
Un établissement privé d'enseignement, tel
est bien réellement le texte.
Avec toute la bonne volonté du monde, nous
ne pourrons parvenir à trouver, daus cet ar-
ticle, que des bourdes çpmme,rédaction et un
mensonge comme vrai libéralisme !
X
Vitu n'était qu'Auguste, il devient épique,
lorsqu'il dit :
« Mais l'Empire n'est pas seulement une tra-
dition, une dynastie, un gouvernement, c'est
un principe. »
L'Empire, un principe ? Mais lequel? ô Vitu I
Est-ce le droitdivin, comme le légitimisme,
le droit du ventre empiffré, comme l'orléanis-
me, ou le droit de la souveraineté du peuple,
comme la République ? Non, c'est un peu de
tout cela, et ce n'est rien de tout cela. Qu'est-
ce donc alors ? Le droit de la force. L'Empire
appartient au plus nerveux ou au plus co-
quin. Qu'on le mette donc au concours entre
les Alphonse et les garçons bouchers.
Alphonse ou Louchébême, cinquième du
nom, proclamé emp ereur, c'est ça, comme dit
Gavarni, qui donnerait une crâne idée du parti
badingredinl
X
Par exemple, tout pâlit devant cette im-
mense tirade d'Amigues :
Comme le Fils de Dieu, en mourant, a
fait le christianisme, le fils de l'empereur, en
mourant, a refait l'Empire. Il est mort pour la
réparation des torts qui avaient été faits.
(Tiens 1 l'Empire avait donc fait tort à quel-
qu'un?) Il est l'agneau pascal qui efface les
péchés du monde.
Ainsi qu'on le voit, Amigues devient de
plus en plus mystique. Ce diable-là finira par
se faire ermite.
Pas par ambition, d'ailleurs, il n'en a pas
l'ombre. Le titre de Jésus-Christ, qu'il a con-
quis à Cambrai, et qu'il partage si fraternelle-
ment avec son empereur mort, le prouve su-
rabondamment.
Henri Vaudémont.
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C'est surtout en parlant de Sarah Bernhardt
qu'on peut dire :
Qui s'y frotte s'y ;pique.
—0—
Les accoucheurs pourraient fort bien, il me
semble, prendre le nom de : Travailleurs de
la mère.
Le prince impérial est mort, dit-on, par suite
de blessures de sagaies.
On trouve généralement ça triste.
—o—
La dame aux six petites chaises avait une
amie qui vient, m'a-t-elle affirmé, de mourir
d'une plume d'hérésie. (Pour Mosieu P. de Cas-
sagnac : Pleurésie).
Pourquoi une cuisinière hérétique épluche-
t-elle plus vivement qu'une autre les pommes
qu'elle veut faire cuire?
Parce que l'hérésie-pelle. — (Pardon.)
—o—
Pas se fier aux imprimeurs: les plus gredins
peuvent fort bien produire une excellente im-
pression.
(Pour Paul de Cassagnac : c'est un calem-
bour).
—o—
Bébé a entendu parler du percement de
l'isthme de Panama :
— Eh 1 bien alors, papa, dis, les chapeaux
de Panama, ils vont avoir un trou dans le
fond alors, dis ?
—o—
i Eugène et Albert sont à chaque minute pen-
dus au porte-monnaie de leur père.
L'oncle Arthur, à ce propos, dit un jour : On
se croirait à la Chambre des députés avec deux
présidents!
— Et pourquoi donc ?
— Tes fils n'arrêtent pas de te censurer.
—d'-
Appliquer la censure à M. P. de Cassagnac,
et le priver de traitement, cela me parait
cruel.
— Comment cela?
— Parce que je trouve qu'il aurait grand be-
soin d'être traité.
(Pour M. Paul de Cassagnac : ça fait un ca-
lembour).
Triboulet.