9n< ANNEE. — N* 451
PARIS ET DEPARTEMENTS : 1 5 CENTIMES LE NUMERO
REDACTION
77, r. Nr*v-dti»-Petit*-Ghampt
PARIS
1B0NHEIEMTS
PARIS ET DEPARTEMENTS
On an....... 8 fr. >
Six mois.... 4 »
Trois mois... * •©
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Lattrm et Mandat* à ML Map»
directs or-gérant,
n, r. Wao-ra-daa-Patita-Champ»
30 Novembre 1879.
ADMINISTRATION
77, r. ®*u»+~ie*-retit*-Chami>*
PARIS
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PAÏS DE L'UNION POSTAL»
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Troi* mois... 9 50
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An bureau du Journal
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M. BEAUDOIN, 9, pl. de la Boum
Maison du P0 îiT ' ft E U F Robe l. Chambre *uih 11*
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Toute p«r«or.ne de la prorince qui s abonne *
an de» journaux ci-*prè», par 1 entremise ne M.
Madbk, directeur-fçér-nt du Grelot, 77, rue Neuve-
dea-Petits-Champ», a Paris, a àjmtk un abonne-
ment gratuit au journal le GRELOT, saroir :
Pour on abonnement d'an an : 6 mois au Grelot.
_ — da six mon : S mois —
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L'abonnement à pluaieurs Ï?U™2U* d°"Tlel?'
triplera la durée de Venroi gratuit du ORfcLCl.
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Constitutionnel.......
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Dix-Neuvième Siècle. .
Droit..................
Etenkment.............
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Figaro.................
Français...............
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Gazette de Fsancs ...
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Gaz. des Tribunaux..
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■ Gil Blas..............
Joi.'ANal dbs Débats..
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Illcst. London News.
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Monde.................
Monde illustré.......
Parlement............
Paris-Journal.........
Patris.................
Pats...................
Prisse.................
Rappel................
republique française.
Revue des Deux-mond.
Siècle..................
Soir....................
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Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les
prix fixés par les administrations de chacun de ces
journaux. ,
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3 mois
fr. a.
r. e.
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80 .
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Pris par l'entremise du Grelot, les abonnements
à tous les autres jeurnaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendan un temps plus ou
moine long.
M. GENT... comme devant
ou
LE GOUVERNEUR SANS LE... POUVOIR
M. Genl est dans son cabinet, étendu dans
un hamac. Un nègre du plus beau noir
Cèvt7ite avec un'éventail de plumes.
gent.
Bamboula !
Moussiéî
m.
bamboula.
m. gént.
Le vent qui souffle à travers ces cocotiers
est d'une fraîcheur délicieuse.
bamboula.
Moussié le gouverneur, li vouloir que moi
mettre bois dans le l'eu?
m. gent.
Mais non, imbécile!... Tu oublieras donc
toujours q- e je répète... avec les accessoires,
mon rôle de gouverneur de la Martinique...
tu comprendras sans peine, bien que tu sois
excessivement béte, que je ne peux pas avoir
l'air là-bas d'ui boulevardier parisien. 11 faut
que je sois couleur locale... Tont ce qu'il y a
de plus couleur locale.
bamboula.
Alors, Moussié li gouverneur, li se faire
peindre en noir... puisque couleur là-bas
être cirage?
bamboula.
m gent.
J'y avais bien pensé... mais j'ai réfléchi
que mes appointements passeraient en jus de
réglisse... et ça m'a donné à réfléchir, .je
me contenterai' de posséder à fond les cou-
tumes du beau pays que la confiance de l'a-
miral Jauréguiberry m'a donné à administrer,
Bamboula
bamboula.
Moussié li gouverneur.
m. gent.
Danse-moi une de ces danses délicieuse-
ment originales, si fort en usage à la Marti-
nique.
bamboula.
Son nègre trop heureux d'être agréable à
petit maître à li.
{Bamboula se met immédiatement à exécu-
ter un cavalier seul, qui lui a valu les plus
grands succès à la Reine-Blanche )
m gent, bondissant hors de non hamac.
Mais, misérable!... ce n'est pas la danse
des nègres, çà! C'est le cancan ! le pur can-
can!...
bamboula.
Moussié li gouverneur pas savoir qu'à pré-
sent Bamboula plus se danser à la Martini-
que... remplacée par cancan.
m gent au comble, de la stupeur.
Est-il possible?
bamboula.
Oui, moussié li gouverneur.
m. gent.
Oh ! mes illusions 1... mes illusions 1... en-
fin 1... Banboula!
banbgula.
Moussié li gouverneur?
m. gent.
Gomment cultive-t-on à présent les cannes
à sucre?
bamboula.
Prendre d'abord une petite canne... la
mettre en terre... et s'en aller.
m. gent.
C'est tout?
C'est tout.
m. gent.
C'est extraordinairement simple!... Je
croyais la canne à sucre d'une culture plus
difficile... et quelles sont les fonctions du
gouverneur là-bas, Bamboula?
bamboula.
Se lever le matin, manger à midi, dîner à
six heures, dormir la nuit, et recommencer le
lendemain.
m. gent.
C'est aussi simple que la culture des cannes
à sucre... Décidément, je serai très-bien là-
bas... et je n'ai qu'à remercier M. le ministre
de la marine.
(Entre un autre nègre. M. Gent n'a que des
domestiques nègres depuis sa nomination. Ledit
moricaud porte une lettre scellée de rouge à la
main.)
le mobicaud.
De la part de l'amiral pour meussié li gou-
verneur.
m. gent.
Donne... donne vite... sans doute une aug-
mentation de traitement... Ahl quel homme,
ce ministrei... Il me comble...
(Il lit la lettre et tombe à la renverse en
poussant un cri de désespoir )
Dégommé!... je suis dégommél... Bam-
boula, tu l'entends!... le scélérat !... le traî-
tre!... le misérable!... oh! quel coup!
bamboula.
Meussié li gouverneur n'êtes plus gouver-
neur?
m. gent.
Hélas!
bamboula.
Oh! alors... pas besoin de se gêner... li
payer tout de suite gages à nous.
m. gent.
Mais il ne me reste plus un radis, mes en-
fants! J'ai dépensé toutes mes avances au
Bazar du voyage.
[bamboula.
Alors, nous rosser meussié li gouverneur
qui n'est, plus rien du tout.
m. gent.
Quoi?... vous oseriez?...
bamboula.
Non... on va se gêner!...
(Les deux nègres saisissent deux cannes à
sucre et en frottent vigoureusement les reins de
l'infortuné M. Gent.)
m. gent.
Au secours!... à la garde!...
bamboula, avec un ricanement sauvage.
La révolte des nègres!... comme à Saint-
Domingue 1...
m. gent.
Si jamais je redemande une place de gou-
verneur !...
Nicolas Flammèche.
Maison du PONT-NEUF Ulster Enfant C5
BLAGUES ET GNONS
On connaît la maxime de Basile :
— Calomniez, il eu restera toujours quelque
chose.
— Hélas 1 disait mélancoliquement Gent
l'autre jour, la preuve que cette maxime est
vraie, c'est qu'à moi, de ma place de député
et de celle de gouverneur, il ne me reste rien.
Devise de notre ministère;
— Tout marche comme sur des boulettes.
' ! - X \ ,
Devise d'un autre ministère, — l'avant-der-
nier ou le prochain, — huit jours après sa
formation :
La même.
X
Le Pays rappelle aux contribuables que les
fonctionnaires de la R. F. coûtent 32 millions
de plus que les fonctionnaires de l'empire (la
gratte à laquelle se livraient si frénétiquement
ces dermiers à part, bien entendu).
Nous ignorons jusqu'à quel point cette asser-
tion est vraie.
Mais le fut-elle, nous ne répondrions au Pays
que ceci :
— Nous aimons mieux payer vingt francs
par jour un bon employé instruit, intelligent
et honnête que de donner seulement cent
sous à un goujat fainéant, brutal, mal em-
bouché, puant et filou.
X
La censure a interdit les représentations du
Biogène et du Chiffonnier de Paris, de Félix
Pyat.
A force de supprimer de bonnes pièce et de
bons dessins, la censure, cette bonne pièce,
finira par se faire supprimer elle-même, ce
qui coupera court à ses mauvais desseins.
X
Un bon proverbe travesti digne d'être ajouté
à ceux que le regretté Briollet avait collection-
nés, en temps de carnaval, dans sa. Sagesse des
nations avec un faux nez.
— La bile ne fait pas le moine.
X
A. Naquet mène toujours avec courage et
acharnement son utile campagne en faveur du
divorce.
Nous l'engageons à déposer son projet de
la loi dès la rentrée.
Car il n'est si bonne chose dont on ne se
lasse.
Et finalement, avec cette intéressante mais,
à la longue, rasante question du divorce, l'in-
térêt public finirait par divorcer.
X
Renseignements donués par la Nouvelle
Revue sur le prix des esclaves dans les harems
de Stamboul :
Les prix, varient suivant la beauté ou la lai-
deur des enfants, de quelques centaines jusqu'à
quelques milliers de piastres. En temps ordi-
naire, les ecslaves nubiles de quinze à seize ans
et vraiment belles sont vendues pour environ
cent mille piastres, soit vingt-trois mille francs.
Vous en rêvez, ô mes belles-petites. Oui,
mais, en échange de ces capitaux, ou garantit
un èapital.
Voilà qui suffit à vous disqualifier.
X
Un gendarme a frappé sa tille de plusieurs
coups de couteau, parce qu'elle s'était laissé
séduire par un jeune civil.
C'est ce qui s'appelle se gendarmer contre le
déshonneur.
Et tuer les gens pour leur apprendre à
vivre.
X
Le préfet de police n'est plus indisposé.
^Mais bien des gens le sont toujours... contre
La royauté de droit divin, qui cherche par-
tout des partisans, à donné un grand banquet
a Challans.
Hélas, on a eu beau crier un dessert : —
vive le Roy I Traduction libre : Prenez mon
vousl
Les chalands manquent toujours.
X
Le Voltaire nous raconte que, lorsque Du-
taure quitta pour la première fois le ministère,
il reçut, en compensation, un ananas.
Et la dernière fois, des pommes cuites.
X
Rééditons, comme mot de la fin, cette anec-
dote, que notre ami Petilleau, qui connaît les
pasteurs anglicans et presbytériens et les
aime commenous les jésuites, nous affirme être
absolument nature :
Un riche Ecossais est sur son lit de mort. Il
se tourne vers le pasteur et lui dit d'une voix
éteinte :
— Croyez-vous qi|e si je laissais 10,000
livres sterhng à l'Eglise presbytérienne, mon
âme serait sauvée, t
Le ministre se gratte la tête d'un air em-
barrassé, puis il répoid :
— Je ne pourrais pas vous assurer la chose,
mais ça vaut lapeine d'essayer.
1 : Gkingoire.
Maison du PONT-NEUF Habit Drap fin 19f
GAZETTE DE MONTRETOUT
Le banquet des Voleurs de Londres.
L'autre jour a eu lieu à Londres le banquet
annuel offert aux voleurs par la Mission phi-
lanthropique du Repentir.
La police ayant promis de ne pas profiter de
la circonstance pour établir une souricière,
MM. les voleurs, tricheurs, filous, pick-pockets,
faussaires, banquiers, etc., se sont rendus en
foule à l'invitation régénératrice.
Après le gueuleton a eu lieu un petit service
religieux, entrelardé de sermons hien sentis,
et les intéressants hôtes de la mission ont pu
se séparer sans être inquiétés.
Maintenant au convertiront-ils?
That is the question.
Après tout, pas des plus moral le système
des conversions !
***
Balançoires.
Les beaux-pères sont désolés de la solution
pacifique de la grève des ouvriers boulan-
gers.
Plus moyen de dire tout est rompu, mon
geindre !
On va organiser une fête en l'honneur de
« la Terreur des Prussiens », le sergent Hofï.
Très-bien.
Mais les sous-off., est-ce qu'on va les ou-
blier
Ministres et sous-ministres.
M. Grévy ayant entendu dire que ses mi-
nistres « ne font pas lourd de besogne » a
pris la résolution de les surveiller personnel-
lement.
Hier il enlre sans se faire annoncer dans le
cabinet de il. Lepère et le trouve eu train...
de bâiller aux eorueilles.
— (Ju est-ce que vous laites-là, Lepère?
— Moi, rien 1
— Et vous , monsieur le sous-secrétaire
d'Etat ?
— Ohl moi, j'aide M. le ministre I
***
91 arguii&niuiii.
M. Margue, l'éloquent orateur que l'on sait,
a diné mardi chez M. Gambetta.
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Pris par l'entremise du Grelot, les abonnements
à tous les autres jeurnaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendan un temps plus ou
moine long.
M. GENT... comme devant
ou
LE GOUVERNEUR SANS LE... POUVOIR
M. Genl est dans son cabinet, étendu dans
un hamac. Un nègre du plus beau noir
Cèvt7ite avec un'éventail de plumes.
gent.
Bamboula !
Moussiéî
m.
bamboula.
m. gént.
Le vent qui souffle à travers ces cocotiers
est d'une fraîcheur délicieuse.
bamboula.
Moussié le gouverneur, li vouloir que moi
mettre bois dans le l'eu?
m. gent.
Mais non, imbécile!... Tu oublieras donc
toujours q- e je répète... avec les accessoires,
mon rôle de gouverneur de la Martinique...
tu comprendras sans peine, bien que tu sois
excessivement béte, que je ne peux pas avoir
l'air là-bas d'ui boulevardier parisien. 11 faut
que je sois couleur locale... Tont ce qu'il y a
de plus couleur locale.
bamboula.
Alors, Moussié li gouverneur, li se faire
peindre en noir... puisque couleur là-bas
être cirage?
bamboula.
m gent.
J'y avais bien pensé... mais j'ai réfléchi
que mes appointements passeraient en jus de
réglisse... et ça m'a donné à réfléchir, .je
me contenterai' de posséder à fond les cou-
tumes du beau pays que la confiance de l'a-
miral Jauréguiberry m'a donné à administrer,
Bamboula
bamboula.
Moussié li gouverneur.
m. gent.
Danse-moi une de ces danses délicieuse-
ment originales, si fort en usage à la Marti-
nique.
bamboula.
Son nègre trop heureux d'être agréable à
petit maître à li.
{Bamboula se met immédiatement à exécu-
ter un cavalier seul, qui lui a valu les plus
grands succès à la Reine-Blanche )
m gent, bondissant hors de non hamac.
Mais, misérable!... ce n'est pas la danse
des nègres, çà! C'est le cancan ! le pur can-
can!...
bamboula.
Moussié li gouverneur pas savoir qu'à pré-
sent Bamboula plus se danser à la Martini-
que... remplacée par cancan.
m gent au comble, de la stupeur.
Est-il possible?
bamboula.
Oui, moussié li gouverneur.
m. gent.
Oh ! mes illusions 1... mes illusions 1... en-
fin 1... Banboula!
banbgula.
Moussié li gouverneur?
m. gent.
Gomment cultive-t-on à présent les cannes
à sucre?
bamboula.
Prendre d'abord une petite canne... la
mettre en terre... et s'en aller.
m. gent.
C'est tout?
C'est tout.
m. gent.
C'est extraordinairement simple!... Je
croyais la canne à sucre d'une culture plus
difficile... et quelles sont les fonctions du
gouverneur là-bas, Bamboula?
bamboula.
Se lever le matin, manger à midi, dîner à
six heures, dormir la nuit, et recommencer le
lendemain.
m. gent.
C'est aussi simple que la culture des cannes
à sucre... Décidément, je serai très-bien là-
bas... et je n'ai qu'à remercier M. le ministre
de la marine.
(Entre un autre nègre. M. Gent n'a que des
domestiques nègres depuis sa nomination. Ledit
moricaud porte une lettre scellée de rouge à la
main.)
le mobicaud.
De la part de l'amiral pour meussié li gou-
verneur.
m. gent.
Donne... donne vite... sans doute une aug-
mentation de traitement... Ahl quel homme,
ce ministrei... Il me comble...
(Il lit la lettre et tombe à la renverse en
poussant un cri de désespoir )
Dégommé!... je suis dégommél... Bam-
boula, tu l'entends!... le scélérat !... le traî-
tre!... le misérable!... oh! quel coup!
bamboula.
Meussié li gouverneur n'êtes plus gouver-
neur?
m. gent.
Hélas!
bamboula.
Oh! alors... pas besoin de se gêner... li
payer tout de suite gages à nous.
m. gent.
Mais il ne me reste plus un radis, mes en-
fants! J'ai dépensé toutes mes avances au
Bazar du voyage.
[bamboula.
Alors, nous rosser meussié li gouverneur
qui n'est, plus rien du tout.
m. gent.
Quoi?... vous oseriez?...
bamboula.
Non... on va se gêner!...
(Les deux nègres saisissent deux cannes à
sucre et en frottent vigoureusement les reins de
l'infortuné M. Gent.)
m. gent.
Au secours!... à la garde!...
bamboula, avec un ricanement sauvage.
La révolte des nègres!... comme à Saint-
Domingue 1...
m. gent.
Si jamais je redemande une place de gou-
verneur !...
Nicolas Flammèche.
Maison du PONT-NEUF Ulster Enfant C5
BLAGUES ET GNONS
On connaît la maxime de Basile :
— Calomniez, il eu restera toujours quelque
chose.
— Hélas 1 disait mélancoliquement Gent
l'autre jour, la preuve que cette maxime est
vraie, c'est qu'à moi, de ma place de député
et de celle de gouverneur, il ne me reste rien.
Devise de notre ministère;
— Tout marche comme sur des boulettes.
' ! - X \ ,
Devise d'un autre ministère, — l'avant-der-
nier ou le prochain, — huit jours après sa
formation :
La même.
X
Le Pays rappelle aux contribuables que les
fonctionnaires de la R. F. coûtent 32 millions
de plus que les fonctionnaires de l'empire (la
gratte à laquelle se livraient si frénétiquement
ces dermiers à part, bien entendu).
Nous ignorons jusqu'à quel point cette asser-
tion est vraie.
Mais le fut-elle, nous ne répondrions au Pays
que ceci :
— Nous aimons mieux payer vingt francs
par jour un bon employé instruit, intelligent
et honnête que de donner seulement cent
sous à un goujat fainéant, brutal, mal em-
bouché, puant et filou.
X
La censure a interdit les représentations du
Biogène et du Chiffonnier de Paris, de Félix
Pyat.
A force de supprimer de bonnes pièce et de
bons dessins, la censure, cette bonne pièce,
finira par se faire supprimer elle-même, ce
qui coupera court à ses mauvais desseins.
X
Un bon proverbe travesti digne d'être ajouté
à ceux que le regretté Briollet avait collection-
nés, en temps de carnaval, dans sa. Sagesse des
nations avec un faux nez.
— La bile ne fait pas le moine.
X
A. Naquet mène toujours avec courage et
acharnement son utile campagne en faveur du
divorce.
Nous l'engageons à déposer son projet de
la loi dès la rentrée.
Car il n'est si bonne chose dont on ne se
lasse.
Et finalement, avec cette intéressante mais,
à la longue, rasante question du divorce, l'in-
térêt public finirait par divorcer.
X
Renseignements donués par la Nouvelle
Revue sur le prix des esclaves dans les harems
de Stamboul :
Les prix, varient suivant la beauté ou la lai-
deur des enfants, de quelques centaines jusqu'à
quelques milliers de piastres. En temps ordi-
naire, les ecslaves nubiles de quinze à seize ans
et vraiment belles sont vendues pour environ
cent mille piastres, soit vingt-trois mille francs.
Vous en rêvez, ô mes belles-petites. Oui,
mais, en échange de ces capitaux, ou garantit
un èapital.
Voilà qui suffit à vous disqualifier.
X
Un gendarme a frappé sa tille de plusieurs
coups de couteau, parce qu'elle s'était laissé
séduire par un jeune civil.
C'est ce qui s'appelle se gendarmer contre le
déshonneur.
Et tuer les gens pour leur apprendre à
vivre.
X
Le préfet de police n'est plus indisposé.
^Mais bien des gens le sont toujours... contre
La royauté de droit divin, qui cherche par-
tout des partisans, à donné un grand banquet
a Challans.
Hélas, on a eu beau crier un dessert : —
vive le Roy I Traduction libre : Prenez mon
vousl
Les chalands manquent toujours.
X
Le Voltaire nous raconte que, lorsque Du-
taure quitta pour la première fois le ministère,
il reçut, en compensation, un ananas.
Et la dernière fois, des pommes cuites.
X
Rééditons, comme mot de la fin, cette anec-
dote, que notre ami Petilleau, qui connaît les
pasteurs anglicans et presbytériens et les
aime commenous les jésuites, nous affirme être
absolument nature :
Un riche Ecossais est sur son lit de mort. Il
se tourne vers le pasteur et lui dit d'une voix
éteinte :
— Croyez-vous qi|e si je laissais 10,000
livres sterhng à l'Eglise presbytérienne, mon
âme serait sauvée, t
Le ministre se gratte la tête d'un air em-
barrassé, puis il répoid :
— Je ne pourrais pas vous assurer la chose,
mais ça vaut lapeine d'essayer.
1 : Gkingoire.
Maison du PONT-NEUF Habit Drap fin 19f
GAZETTE DE MONTRETOUT
Le banquet des Voleurs de Londres.
L'autre jour a eu lieu à Londres le banquet
annuel offert aux voleurs par la Mission phi-
lanthropique du Repentir.
La police ayant promis de ne pas profiter de
la circonstance pour établir une souricière,
MM. les voleurs, tricheurs, filous, pick-pockets,
faussaires, banquiers, etc., se sont rendus en
foule à l'invitation régénératrice.
Après le gueuleton a eu lieu un petit service
religieux, entrelardé de sermons hien sentis,
et les intéressants hôtes de la mission ont pu
se séparer sans être inquiétés.
Maintenant au convertiront-ils?
That is the question.
Après tout, pas des plus moral le système
des conversions !
***
Balançoires.
Les beaux-pères sont désolés de la solution
pacifique de la grève des ouvriers boulan-
gers.
Plus moyen de dire tout est rompu, mon
geindre !
On va organiser une fête en l'honneur de
« la Terreur des Prussiens », le sergent Hofï.
Très-bien.
Mais les sous-off., est-ce qu'on va les ou-
blier
Ministres et sous-ministres.
M. Grévy ayant entendu dire que ses mi-
nistres « ne font pas lourd de besogne » a
pris la résolution de les surveiller personnel-
lement.
Hier il enlre sans se faire annoncer dans le
cabinet de il. Lepère et le trouve eu train...
de bâiller aux eorueilles.
— (Ju est-ce que vous laites-là, Lepère?
— Moi, rien 1
— Et vous , monsieur le sous-secrétaire
d'Etat ?
— Ohl moi, j'aide M. le ministre I
***
91 arguii&niuiii.
M. Margue, l'éloquent orateur que l'on sait,
a diné mardi chez M. Gambetta.