LE GRELOT
ture — n'aurait certainement pas débité
Plus de folies qu'il ne s'en est expectoré
dans les réunions publiques de ses concur-
rents.
,« Cette candidature, qui fut soutenue sé-
rieusement, était posée en vue de protester
contre la loi sur les aliénés. »
C'était, comme on voit, une protestation
homœopathique.
« Il va sans dire que le pauvre malade
ainsi élevé au rang d'aspirant à l'édilité fut
blackboulé dans les grands prix. »
Et c'est fâcheux ; car il n'eût pas sensible-
ment déparé la collection des élus, tout en
apportant un peu de gaieté dans les discus-
sions communales, qui en sont si totalement
dépourvues.
-:)-(:-
Après le comique, le tragique :
« Un propriétaire de Paray, M. Antoine
Voisin, désespéré d'avoir échoué aux élec-
tions municipales, s'est suicidé en se tirant
un coup de fusil dans la bouche ; la mort a
été instantanée. »
Bonsoir, Voisin I
En bonne justice, les électeurs de Paray -
sous-Briailles ne mériteraient-ils pas d'être
poursuivis pour homicide par imprudence?
Mais de quelles ivresses et de quelles vo-
luptés peuvent donc bien se délecter les
heureux conseillers municipaux de Paray,
Pour que la déception de ne pouvoir faire
Partie de leur cénacle paradisiaque pousse
Un malheureux blakboulé à une pareille ex-
trémité? L'édilité, ou la mort !
Quel dilemme! ô Môssieu Dupuy (en Ve-
^y), qui venez d'y prononcer uc discours
si substantiel, que vos auditeurs eussent pu
Se passer du banquet qui l'a précédé!
- Et quel deuil pour la France entière, si
tous les toqués et retoqués du dernier scru-
tin de ballottage avaient suivi l'exemple fa-
tal de leur infortuné confrère !
Il ne nous re.-te plus qu'un faible espoir
dans la contagion de l'exemple.
Guillkry.
ANECDOTES ET BONS MOTS
A la police correctionnelle :
Un manchot est accusé de vagabondage.
Le président. — Quelle est votre profes-
sion?
L'accusé. — Mon juge, accordeur de pia-
nos.
Le président.— Bien mon garçon! Je vous
accorde trois mois de prison.
—:o:o:—
Dans un atelier de confections pour en-
fants.
Une cliente à la patronne :
— Je vois, parmi vos ouvrières, une jeune
Personne qui me paraît bien silencieuse...
La patronne :
— Oh ! madame, elle ne dit pas un mot de
J4 journée 1 Et pourtant, c'est elle qui taille
le plus de bavettes...
— rotor-
Deux perles trouvées dans un journal de
Province.
La première est un simple avis :
« Notre rédacteur en chef est absent de-
puis quelques jours; c'est ce qui explique
*e peu d'intérêt du journal. »
La féconde peut passer pour le comble de
la distraction :
c L'abondance des matières nous oblige à
^envoyer à demain l'article qu'on va lire. »
Suit immédiatement l'article en ques-
tion.
Il n'y a pas qu'à Paris « qu'on rigole »,
comme dit l'autre.
—:o:q:-
Lu aux annonces :
i Un ancien tambour-major, belle pres-
tance, taille deux mètres douze centimètres,
désire épouser demoiselle ou veuve d'une
frandeur en rapport avec la sienne- »
—:o.-o:—
Mme de X... se trouve charmante en né-
£%é, les cheveux flottants, et elle reçoit le
souvent ainsi ses amis, sous prétexte
de migraine.
Naturellement, elle soigne le désordre de
j*a chevelure et passe un temps très long
devant sa glace à donner à la moindre mè-
CQe l'allure qui lui sied le mieux.
, Une de ses amis disait dernièrement
d'elle :
— Cette chère amie doit faire venir le coif-
Ur tous les jours pour la dépeigner !
—:o:o:—
^n de nos bons pochards est fourré au
0c- Ça. le gêne, il a soif et voudrait sortir.
Ouvrez-moi, clame-t-il, en ébranlant à
coups de pied la porte du violon, ouvrez, au
nom de la loi, ou j'appelle un sergent de
ville !
—:o:o:—
Un monsieur qui fait fi des vertus cou-
rantes a pris un fiacre pour aller voir certain
ami aussi panné que lui.
En descendant de chez ce dernier, il
trouve son cocher endormi sur son siège.
— Pauvre diable ! se dit-il, le réveiller se-
rait cruel..., et il monte dans l'omnibus qui
pa?se.
Aquel.
Sur le " qui vive "
« Le capitaine de vaisseau Siegel, attaché
naval à l'ambassade d'Allemagne, a obtenu
du ministre de la marine l'autorisation de
visiter l'arsenal de Brest. »
Par réciprocité courtoise, lorsque nos offi-
ciers de marine — MM. Degouy et Delguey-
Malavas en ont su quelque chose — se ha-
sardent en touristes, non pas dans les arse-
naux, mais sur les côtes d'Allemagne, les
Prussiens leur font visiter... les forteresses
tudesques et les y retiennent prisonnniers
au mépris du droit des gens.
Ah ! ça, est-ce que nous allons jouer long-
temps ce rôle de dupes chevaleresquement
stupides?ou bien y persistons-nous dans
l'espoir que Guillaume en crèvera... de rire
à nos dépens ?
Non, vrai 1 tenez.il n'est pas permis d'être
ministre à ce point-là !
« Le gouvernement du Transvaal adresse
au gouvernement du Cap une note expri-
mant sa surprise de voir l'Angleterre conti-
nuer à soutenir la Chartered Company et
Cecil Rhodes, malgré leur déf obéissance aux
ordres de la reine, et la violation des traités
conçus par l'Angleterre.
« La note se refuse à croire que VAngleterre
étende son empire par le crime. »
Eh bien! mon brave Président Krùger, si
vous vous refusez à croire ça, c'est que vous
êtes encore de votre pays !
Mais non, j'aime mieux croire,à mon tour,
que c'est pour vous payer — une fois de plus
— la gueu... la tète de J< hn Bull, que vous
lui décochez cette note de pince-sans-rire ;
car vous savez mieux que personne toute la
canaillerie et le cynisme des bandits anglais
— en général — et de ceux auxquels vous
avez affaire, en particulier.
Chez nous, un inoffensif maniaque mar-
seillais, nommé Durand, après avoir fait ses
« vingt-huit jours » debout et immobile sur
un piédestal — comme un réserviste du
temps de saint Siméon-Stylite — a parié de
faire ses « treize jours s pendu par le cou
chez Duclerc. Ce territorial du gibet — qui
vient de gager son pari et de se faire décro-
cher les mâchoires — doit vous suggérer le
vif regret, ô vaillant chef des Boërs! de
n'avoir pas accroché à quelques hautes po-
tences les flibustiers patibulaires Jameson
et Cie (Chartered) — gens de sac et surtout
de corde — pendant que votre robuste main
les tenait au collet.
-Pri-
« Le choléra progresse en Egypte ; les Eu-
ropéens quittent Alexandrie; des mesures
énergiques sont prises contre le fléau.
« On signale 53 cas de choléra et 22 morts
pour la journée d'hier. »
Pauvres fellahs! en proie à ces deux plaies
d'Egypte : le choléra et les Anglais.
Souhaitons, au moins, que l'un les débar-
rasse des autres; car c'est vraiment trop de
ces deux calamités à la fois !
Beaujolais.
(( Anjou, feu !... »
ou
Une «. vieille branche » et le
« cadet de ses soucis »
« François de Bourbon, duc d'Anjou, fils
aîné du duc de Séville, maintient, en vertu
du traité d'Utrecht, ses droits à la couronne
de France, contre le duc d'Orléans.
« H intente à ce dernier, devant les tribu-
naux français, un procès au sujet des armoi-
ries de France.
« L'objet de la contestation est, en effet,
celui-là: les armes des d'Orléans sont d'azur
à trois fleurs de lys d'or, mais elles ne sont
pas pleines, les cadets devant « briser »
leurs armes. Un lambel les traverse horizon-
talement et coupe les fleurs de lys. Or, le duc
d'Anjou reproche au comte de Paris d'avoir,
à la mort du comte de (Jhambord, fait dispa-
raître le lambel, prenant aiDsi les armes
que, seul, le chef de la maison de France a
le droit d'arborer. Le duc d'Anjou revendi-
que pour lui seul ce droit de porter les
armes pleines, et il réclame des tribunaux
français le rétablissement du lambel dans
les armes du duc d'Orléans. »
Ah! ah! mon cadet, tu as voulu te parer
des fleurs de lys de la « vieille branche »
fînée !.. Eh bien! il va falloir en rabattre et
« briser les armes » en renonçant à la cou-
ronne de France, que tu devais ceindre un
de ces quatre matins... de la semaine des
quatre jeudis.
C'est dur, pour un héros, qui s'était déjà
« couronné » — aux genoux — en Espagne
et en Italie; et à qui il ne manquait plus
que de « l'être » à la tête !
Bah I il en sera quitte pour se marier.
Mais quel triomphe pour la République, de
voir ses tribunaux appelés à départager ses
compétiteurs royaux et sa justice devenir
l'arbitre de leurs prétentions !
Si j'étais de cette dernière, je les mettrais
d'accord m les condamnant —«n vertu de
considérants fortement motivés et tirés des
arrêts mêmes de l'histoire — à effacer les
fleurs de lys flétries de leurs écussons et à
les remplacer a sur fond de gueules » par
« la guillotine » à laquelle Philippe-Éga-
lité, l'aïeul de l'un des plaideurs, envoya
Louis XVI, l'ancêtre de l'autre !
GuiLLBRT.
ÉCHOS
Les remords d'un directeur:
Un éditeur théâtral de Berlin a reçu der-
nièrement une lettre chargée contenant lb
francs environ, avec un mot d'un chanoine
suisse lui expliquant qu'une de ses ouailles,
directeur d'un petit théâtre, s'était procuré
un gain illicite en jouant deux œuvres dra-
matiques publiées par ledit éditeur, sans
autorisation et sans avoir acquitté les droits
d'auteur qui montaient à la somme modeste
rrstituée par l'intermédiaire du confesseur.
Le chanoine demandait une quittance en
règle, qui lui fut envoyée par l'éditeur.
Il arrive fréquemment que notre ministre
dfs finances reçoit de divers anonymes,
s'accusant d'avoir frustré le Tréso»1, des res-
titutions plus ou moins importantes.
Mais un directeur de théâtre qui rettitue
des droits d'auteur, c'est probablement un
phénomène unique dans l'histoire de la
scène. Il est vrai que c'était un « petit théâ-
tre ». Les gros théâtres ne restituent jamais.
—o —
Les bonapartistes cherchent, comment ils
pourraient trouver des mérites au prince
Victor, mais c'est en vain.
Et, pour le présenter au peuple ils sont
dans l'obligation de se contenter d'un affreux
jeu de mots; en parodiant la devise de la
Belgique:
Le nom fait la force.
Us en sont là !
Le nom en question, farceurs, sigûifie
simplement : Décembre, Sedan, Capitula-
tion, Démembrement. Quelle force, en
effet!
—o—
Petite recette de duel hygiénique et inof-
fensif.
Un de nos confrères de Smyrne raconte
que, aux environs de la sialion de Paradis,
deux membres de la communauté citholi-
que, très connus, ont échangé deux balles
de revolver à... quarante-cinq pas !
Notre confrère ajoute que tout s'est passé
le plus correctement du monde dans cette
« reucontre », après laquelle les deux adver-
saires ont échangé, cette fois, une cordiale
poignée de main.
—0—
Extrait authentique d'un rapport d'un
brigadier du train des équipages en Algé-
rie.
«... Ledit mulet, sur la route de Souck-
Ahras, de passage sur le pont peureux de
sa nature, a fait un écart et est tombé dans
un ravin dont la mort a été instantanée. »
DotlVILLK.
THÉÂTRES
Odéon. — La direction de l'Odéon s'est
montrée, cette année, particulièrement pro-
digue de reprises.
Après les Danicheff, voici venir le Roman
d'un jeune homme pauvre, une vieille con-
naissance qui, du premier coup, a reconquis
toutes les faveurs du public.
La comédie de M. Octave Feuillet est cer-
tes de beaucoup inférieure au merveilleux
roman d'où elle est extraite et dont elle ne
peut donner que la quintescence. Telle
qu'elle est pourtant, elle a plu beaucoup ja-
dis; aujourd'hui encore le public lui fait
fête et ne lui marchande pas ses applaudis-
sements.
La soirée a donc été excellente pour
l'Odéon qui, avec cette pièce, est assuré de
clôturer dans d'excellentes conditions sa
saison.
Il convient de reconnaître que tout a été
mis en œuvre par la direction pour attein-
dre ce but.
Le Roman d'un jeune hommepauvre est mis
luxueusement à la scène et l'interprétation
confiée à MM. Pierre Magnier, Druard, Lam-
bert, Mmes VVanda de Boncza et Whsocq
est de tous points excellente.
Le public a couvert de bravos tous ces ar-
tistes.
En somme, excellente reprise et fort
agréable spectacle.
Comédie-Française— La Comédie-Fran-
çaise a donné cette semaine la première de
Manon-Roland, drame en cinq actes en vers
libres, de MM. Emile Bergerat et Camille de
Sainte-Croix.
Ayant vainement attendu qu'on le mit à
même de rendre compte de cette solennité
littéraire, le Grelot se voit contraint d'y re-
noncer. Mais il tient à envoyer son bravo aux
auteurs, sans s'occuper de leurs interprètes.
A bon entendeur, salut!
*
* #
Gaîté. — En raison de l'intarissable suc-
cès des Vingt-huit jours de Clairette, la direc-
tion vient de distribuer en double tous les
rôles de l'amusante opérette de MM. Hippo-
lite Raymond, Antony Mars et Boger, qui
attire chaque so<r la foule à la Gaîté.
Châtelet. — Au Châtelet, le succès de
Catherine de Russie va toujours grandissant.
Malgré l'importance de la mise en scène, la
direction a tenu à conserver son tarif réduit.
Aussi, malgré ses vastes proportions, le Châ-
telet refuse-t-il du monde tous les soirs.
Nulle part, en effet, on ne trouve un sem-
blable spectacle pour un prix aussi modi-
que.
*
Les Bouffes, poursuivis par la guigne, la
froide guigne, se sont décidés à avancer la
date de leur clôture. Nuit d'amour aura eu
tout juste cinq représentations. Faites donc
des pièces!!
Jules de la Verdrie.
---
Les Concerts Symphoniques populaires du
Cirque d'Hiver ouvriront irrévocablement
le Jeudi 21 courant, à neuf heures du soir.
Les nombreuses adhésions des abonnés
ne font qu'encourager M. H. Edeline dans
l'œuvre qu'il a entreprise ; aussi pouvons-
nous affirmer dès maintenant un grand suc-
cès à cette tentative de vulgarisation musi-
cale, étant donné les grands sacrifices que
s'impose l'Administration ainsi que le choix
des Artistes et le bon goût apporté dans la
composition du programme.
VIGOT
CHIRURGIEN-DENTISTE
PARIS, 9, rue N.-D.-de-Lorette, 9, PARIS
Dr G CACHELOU, Sucer
Soirs généraux de la bouche et des dents.
DENTIERS
Tous les jours, de 10 heures à 5 heures
Magic- mastic œ'r nn mm (s
Calmant Infaillible.ï"e.tianiH2li. Il H 111 I \
»h.george,2/,/îueflocAec/ioMr(,ftJns llXlll * m
Un verre avant chaque repas
C'est un brevet de longue vie I
I L'ABSINTHE TERMINUS bienfaisante
I_ DBIMAISrPHIZ-IjA, II-i 3'AQIT PB) VOTRE! SAJSTTÉ I
ture — n'aurait certainement pas débité
Plus de folies qu'il ne s'en est expectoré
dans les réunions publiques de ses concur-
rents.
,« Cette candidature, qui fut soutenue sé-
rieusement, était posée en vue de protester
contre la loi sur les aliénés. »
C'était, comme on voit, une protestation
homœopathique.
« Il va sans dire que le pauvre malade
ainsi élevé au rang d'aspirant à l'édilité fut
blackboulé dans les grands prix. »
Et c'est fâcheux ; car il n'eût pas sensible-
ment déparé la collection des élus, tout en
apportant un peu de gaieté dans les discus-
sions communales, qui en sont si totalement
dépourvues.
-:)-(:-
Après le comique, le tragique :
« Un propriétaire de Paray, M. Antoine
Voisin, désespéré d'avoir échoué aux élec-
tions municipales, s'est suicidé en se tirant
un coup de fusil dans la bouche ; la mort a
été instantanée. »
Bonsoir, Voisin I
En bonne justice, les électeurs de Paray -
sous-Briailles ne mériteraient-ils pas d'être
poursuivis pour homicide par imprudence?
Mais de quelles ivresses et de quelles vo-
luptés peuvent donc bien se délecter les
heureux conseillers municipaux de Paray,
Pour que la déception de ne pouvoir faire
Partie de leur cénacle paradisiaque pousse
Un malheureux blakboulé à une pareille ex-
trémité? L'édilité, ou la mort !
Quel dilemme! ô Môssieu Dupuy (en Ve-
^y), qui venez d'y prononcer uc discours
si substantiel, que vos auditeurs eussent pu
Se passer du banquet qui l'a précédé!
- Et quel deuil pour la France entière, si
tous les toqués et retoqués du dernier scru-
tin de ballottage avaient suivi l'exemple fa-
tal de leur infortuné confrère !
Il ne nous re.-te plus qu'un faible espoir
dans la contagion de l'exemple.
Guillkry.
ANECDOTES ET BONS MOTS
A la police correctionnelle :
Un manchot est accusé de vagabondage.
Le président. — Quelle est votre profes-
sion?
L'accusé. — Mon juge, accordeur de pia-
nos.
Le président.— Bien mon garçon! Je vous
accorde trois mois de prison.
—:o:o:—
Dans un atelier de confections pour en-
fants.
Une cliente à la patronne :
— Je vois, parmi vos ouvrières, une jeune
Personne qui me paraît bien silencieuse...
La patronne :
— Oh ! madame, elle ne dit pas un mot de
J4 journée 1 Et pourtant, c'est elle qui taille
le plus de bavettes...
— rotor-
Deux perles trouvées dans un journal de
Province.
La première est un simple avis :
« Notre rédacteur en chef est absent de-
puis quelques jours; c'est ce qui explique
*e peu d'intérêt du journal. »
La féconde peut passer pour le comble de
la distraction :
c L'abondance des matières nous oblige à
^envoyer à demain l'article qu'on va lire. »
Suit immédiatement l'article en ques-
tion.
Il n'y a pas qu'à Paris « qu'on rigole »,
comme dit l'autre.
—:o:q:-
Lu aux annonces :
i Un ancien tambour-major, belle pres-
tance, taille deux mètres douze centimètres,
désire épouser demoiselle ou veuve d'une
frandeur en rapport avec la sienne- »
—:o.-o:—
Mme de X... se trouve charmante en né-
£%é, les cheveux flottants, et elle reçoit le
souvent ainsi ses amis, sous prétexte
de migraine.
Naturellement, elle soigne le désordre de
j*a chevelure et passe un temps très long
devant sa glace à donner à la moindre mè-
CQe l'allure qui lui sied le mieux.
, Une de ses amis disait dernièrement
d'elle :
— Cette chère amie doit faire venir le coif-
Ur tous les jours pour la dépeigner !
—:o:o:—
^n de nos bons pochards est fourré au
0c- Ça. le gêne, il a soif et voudrait sortir.
Ouvrez-moi, clame-t-il, en ébranlant à
coups de pied la porte du violon, ouvrez, au
nom de la loi, ou j'appelle un sergent de
ville !
—:o:o:—
Un monsieur qui fait fi des vertus cou-
rantes a pris un fiacre pour aller voir certain
ami aussi panné que lui.
En descendant de chez ce dernier, il
trouve son cocher endormi sur son siège.
— Pauvre diable ! se dit-il, le réveiller se-
rait cruel..., et il monte dans l'omnibus qui
pa?se.
Aquel.
Sur le " qui vive "
« Le capitaine de vaisseau Siegel, attaché
naval à l'ambassade d'Allemagne, a obtenu
du ministre de la marine l'autorisation de
visiter l'arsenal de Brest. »
Par réciprocité courtoise, lorsque nos offi-
ciers de marine — MM. Degouy et Delguey-
Malavas en ont su quelque chose — se ha-
sardent en touristes, non pas dans les arse-
naux, mais sur les côtes d'Allemagne, les
Prussiens leur font visiter... les forteresses
tudesques et les y retiennent prisonnniers
au mépris du droit des gens.
Ah ! ça, est-ce que nous allons jouer long-
temps ce rôle de dupes chevaleresquement
stupides?ou bien y persistons-nous dans
l'espoir que Guillaume en crèvera... de rire
à nos dépens ?
Non, vrai 1 tenez.il n'est pas permis d'être
ministre à ce point-là !
« Le gouvernement du Transvaal adresse
au gouvernement du Cap une note expri-
mant sa surprise de voir l'Angleterre conti-
nuer à soutenir la Chartered Company et
Cecil Rhodes, malgré leur déf obéissance aux
ordres de la reine, et la violation des traités
conçus par l'Angleterre.
« La note se refuse à croire que VAngleterre
étende son empire par le crime. »
Eh bien! mon brave Président Krùger, si
vous vous refusez à croire ça, c'est que vous
êtes encore de votre pays !
Mais non, j'aime mieux croire,à mon tour,
que c'est pour vous payer — une fois de plus
— la gueu... la tète de J< hn Bull, que vous
lui décochez cette note de pince-sans-rire ;
car vous savez mieux que personne toute la
canaillerie et le cynisme des bandits anglais
— en général — et de ceux auxquels vous
avez affaire, en particulier.
Chez nous, un inoffensif maniaque mar-
seillais, nommé Durand, après avoir fait ses
« vingt-huit jours » debout et immobile sur
un piédestal — comme un réserviste du
temps de saint Siméon-Stylite — a parié de
faire ses « treize jours s pendu par le cou
chez Duclerc. Ce territorial du gibet — qui
vient de gager son pari et de se faire décro-
cher les mâchoires — doit vous suggérer le
vif regret, ô vaillant chef des Boërs! de
n'avoir pas accroché à quelques hautes po-
tences les flibustiers patibulaires Jameson
et Cie (Chartered) — gens de sac et surtout
de corde — pendant que votre robuste main
les tenait au collet.
-Pri-
« Le choléra progresse en Egypte ; les Eu-
ropéens quittent Alexandrie; des mesures
énergiques sont prises contre le fléau.
« On signale 53 cas de choléra et 22 morts
pour la journée d'hier. »
Pauvres fellahs! en proie à ces deux plaies
d'Egypte : le choléra et les Anglais.
Souhaitons, au moins, que l'un les débar-
rasse des autres; car c'est vraiment trop de
ces deux calamités à la fois !
Beaujolais.
(( Anjou, feu !... »
ou
Une «. vieille branche » et le
« cadet de ses soucis »
« François de Bourbon, duc d'Anjou, fils
aîné du duc de Séville, maintient, en vertu
du traité d'Utrecht, ses droits à la couronne
de France, contre le duc d'Orléans.
« H intente à ce dernier, devant les tribu-
naux français, un procès au sujet des armoi-
ries de France.
« L'objet de la contestation est, en effet,
celui-là: les armes des d'Orléans sont d'azur
à trois fleurs de lys d'or, mais elles ne sont
pas pleines, les cadets devant « briser »
leurs armes. Un lambel les traverse horizon-
talement et coupe les fleurs de lys. Or, le duc
d'Anjou reproche au comte de Paris d'avoir,
à la mort du comte de (Jhambord, fait dispa-
raître le lambel, prenant aiDsi les armes
que, seul, le chef de la maison de France a
le droit d'arborer. Le duc d'Anjou revendi-
que pour lui seul ce droit de porter les
armes pleines, et il réclame des tribunaux
français le rétablissement du lambel dans
les armes du duc d'Orléans. »
Ah! ah! mon cadet, tu as voulu te parer
des fleurs de lys de la « vieille branche »
fînée !.. Eh bien! il va falloir en rabattre et
« briser les armes » en renonçant à la cou-
ronne de France, que tu devais ceindre un
de ces quatre matins... de la semaine des
quatre jeudis.
C'est dur, pour un héros, qui s'était déjà
« couronné » — aux genoux — en Espagne
et en Italie; et à qui il ne manquait plus
que de « l'être » à la tête !
Bah I il en sera quitte pour se marier.
Mais quel triomphe pour la République, de
voir ses tribunaux appelés à départager ses
compétiteurs royaux et sa justice devenir
l'arbitre de leurs prétentions !
Si j'étais de cette dernière, je les mettrais
d'accord m les condamnant —«n vertu de
considérants fortement motivés et tirés des
arrêts mêmes de l'histoire — à effacer les
fleurs de lys flétries de leurs écussons et à
les remplacer a sur fond de gueules » par
« la guillotine » à laquelle Philippe-Éga-
lité, l'aïeul de l'un des plaideurs, envoya
Louis XVI, l'ancêtre de l'autre !
GuiLLBRT.
ÉCHOS
Les remords d'un directeur:
Un éditeur théâtral de Berlin a reçu der-
nièrement une lettre chargée contenant lb
francs environ, avec un mot d'un chanoine
suisse lui expliquant qu'une de ses ouailles,
directeur d'un petit théâtre, s'était procuré
un gain illicite en jouant deux œuvres dra-
matiques publiées par ledit éditeur, sans
autorisation et sans avoir acquitté les droits
d'auteur qui montaient à la somme modeste
rrstituée par l'intermédiaire du confesseur.
Le chanoine demandait une quittance en
règle, qui lui fut envoyée par l'éditeur.
Il arrive fréquemment que notre ministre
dfs finances reçoit de divers anonymes,
s'accusant d'avoir frustré le Tréso»1, des res-
titutions plus ou moins importantes.
Mais un directeur de théâtre qui rettitue
des droits d'auteur, c'est probablement un
phénomène unique dans l'histoire de la
scène. Il est vrai que c'était un « petit théâ-
tre ». Les gros théâtres ne restituent jamais.
—o —
Les bonapartistes cherchent, comment ils
pourraient trouver des mérites au prince
Victor, mais c'est en vain.
Et, pour le présenter au peuple ils sont
dans l'obligation de se contenter d'un affreux
jeu de mots; en parodiant la devise de la
Belgique:
Le nom fait la force.
Us en sont là !
Le nom en question, farceurs, sigûifie
simplement : Décembre, Sedan, Capitula-
tion, Démembrement. Quelle force, en
effet!
—o—
Petite recette de duel hygiénique et inof-
fensif.
Un de nos confrères de Smyrne raconte
que, aux environs de la sialion de Paradis,
deux membres de la communauté citholi-
que, très connus, ont échangé deux balles
de revolver à... quarante-cinq pas !
Notre confrère ajoute que tout s'est passé
le plus correctement du monde dans cette
« reucontre », après laquelle les deux adver-
saires ont échangé, cette fois, une cordiale
poignée de main.
—0—
Extrait authentique d'un rapport d'un
brigadier du train des équipages en Algé-
rie.
«... Ledit mulet, sur la route de Souck-
Ahras, de passage sur le pont peureux de
sa nature, a fait un écart et est tombé dans
un ravin dont la mort a été instantanée. »
DotlVILLK.
THÉÂTRES
Odéon. — La direction de l'Odéon s'est
montrée, cette année, particulièrement pro-
digue de reprises.
Après les Danicheff, voici venir le Roman
d'un jeune homme pauvre, une vieille con-
naissance qui, du premier coup, a reconquis
toutes les faveurs du public.
La comédie de M. Octave Feuillet est cer-
tes de beaucoup inférieure au merveilleux
roman d'où elle est extraite et dont elle ne
peut donner que la quintescence. Telle
qu'elle est pourtant, elle a plu beaucoup ja-
dis; aujourd'hui encore le public lui fait
fête et ne lui marchande pas ses applaudis-
sements.
La soirée a donc été excellente pour
l'Odéon qui, avec cette pièce, est assuré de
clôturer dans d'excellentes conditions sa
saison.
Il convient de reconnaître que tout a été
mis en œuvre par la direction pour attein-
dre ce but.
Le Roman d'un jeune hommepauvre est mis
luxueusement à la scène et l'interprétation
confiée à MM. Pierre Magnier, Druard, Lam-
bert, Mmes VVanda de Boncza et Whsocq
est de tous points excellente.
Le public a couvert de bravos tous ces ar-
tistes.
En somme, excellente reprise et fort
agréable spectacle.
Comédie-Française— La Comédie-Fran-
çaise a donné cette semaine la première de
Manon-Roland, drame en cinq actes en vers
libres, de MM. Emile Bergerat et Camille de
Sainte-Croix.
Ayant vainement attendu qu'on le mit à
même de rendre compte de cette solennité
littéraire, le Grelot se voit contraint d'y re-
noncer. Mais il tient à envoyer son bravo aux
auteurs, sans s'occuper de leurs interprètes.
A bon entendeur, salut!
*
* #
Gaîté. — En raison de l'intarissable suc-
cès des Vingt-huit jours de Clairette, la direc-
tion vient de distribuer en double tous les
rôles de l'amusante opérette de MM. Hippo-
lite Raymond, Antony Mars et Boger, qui
attire chaque so<r la foule à la Gaîté.
Châtelet. — Au Châtelet, le succès de
Catherine de Russie va toujours grandissant.
Malgré l'importance de la mise en scène, la
direction a tenu à conserver son tarif réduit.
Aussi, malgré ses vastes proportions, le Châ-
telet refuse-t-il du monde tous les soirs.
Nulle part, en effet, on ne trouve un sem-
blable spectacle pour un prix aussi modi-
que.
*
Les Bouffes, poursuivis par la guigne, la
froide guigne, se sont décidés à avancer la
date de leur clôture. Nuit d'amour aura eu
tout juste cinq représentations. Faites donc
des pièces!!
Jules de la Verdrie.
---
Les Concerts Symphoniques populaires du
Cirque d'Hiver ouvriront irrévocablement
le Jeudi 21 courant, à neuf heures du soir.
Les nombreuses adhésions des abonnés
ne font qu'encourager M. H. Edeline dans
l'œuvre qu'il a entreprise ; aussi pouvons-
nous affirmer dès maintenant un grand suc-
cès à cette tentative de vulgarisation musi-
cale, étant donné les grands sacrifices que
s'impose l'Administration ainsi que le choix
des Artistes et le bon goût apporté dans la
composition du programme.
VIGOT
CHIRURGIEN-DENTISTE
PARIS, 9, rue N.-D.-de-Lorette, 9, PARIS
Dr G CACHELOU, Sucer
Soirs généraux de la bouche et des dents.
DENTIERS
Tous les jours, de 10 heures à 5 heures
Magic- mastic œ'r nn mm (s
Calmant Infaillible.ï"e.tianiH2li. Il H 111 I \
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Un verre avant chaque repas
C'est un brevet de longue vie I
I L'ABSINTHE TERMINUS bienfaisante
I_ DBIMAISrPHIZ-IjA, II-i 3'AQIT PB) VOTRE! SAJSTTÉ I