LE GRELOT
Chronique buissonnière
Le coup du père François
M.Faure n'a décidément pas volé son pré-
lom de Félix, car c'est un homme vraiment
heureux.
Il vient de subir avec succès — et sans en
éprouver aucun dommage — le coup du père
François; et le voilà bénéficiaire d'un atten-
tat raté, qui lui a déjà valu nombre de télé-
grammes de condoléance et de sympathi-
ques félicitations, de la part des souverains
et des hauts personnages étrangers, pour
peureuse chanee qui l'a fait échapper aux
deux cartouches de revolver tirées en l'air
et à blanc, sur son passage — en allant à la
ïevue — par un déséquilibré.
Ce monomauiaque s'était déjà sigaalé par
^e jet de petits papiers inofï'ensifs sur la tête
*e aos «honorables» au Palais-Bourbon,
avec ces mentions carnavalesques : « A bas
lé» masques ! j>, «La liberté d'écrire sous
^élix I»r », auxquelles il vient d'ajouter la
liberté de faire parler la poudre aux oreilles
Présidentielles, pour attirer l'attention sur
8es infortunes et ses réclamations d'ancien
Piqueur des travaux de la Ville de Paris, ré-
voqué pour avoir adressé une pièce de vers
*1 président du Conseil municipal :
Rien que la n,ort était capable
D'expier soi. forfait.
On le lui fît bien voir.
Le chef de nos édiles lui eût peut-être par-
donné ses protestations, s'il avait eu la pré-
caution élémentaire de les formuler en prose,
'nais en vers — et contre tous — le cas deve-
nait pendable et Prançois-les-bas-bleus dan-
£«reux.
La Bastille étant démolie, on ne put le
f°urrer dedans, mais on le mit hors l'Ad-mi-
Ois-tra-iion et la loi, comme le pelé, le ga-
leUx de la fable.
Cet ostracisme se trouve justifié — après
coup _ par la découverte à "son domicile, de
Quelques vagues brochures anarchistes, des
Placards politiques et quelques volumes,
dont il est l'auteur. Nous relevons parmi ces
livres les titres suivants : Pétition au conseil
Municipal, prospectus sur l'incident du 26 juin
*ja Chambre des députés : « A bas les mas-
Mes 1 les reijuins de la mer Rouge !», comédies
^ jour.
Ce dernier titre surtout nous paraît d'une
'^ûsparence on ne peut plus subversive; et
incursion dans l'aquarium politique
de la surveillance de la haute police...
^i négligea si complètement de le surveil-
*er> qu'une balle glissée dans le barrillet de
^n revolver eût pu renouveler le tragique
aUentat du sinistre Gaserio.
M. Félix Faure peut donc se flatter de l'a-
v°ir échappé belle ; car on frémit de songer
a"ce dont pouvait être capable un forcené
Possesseur de brochures parmi lesquelles
HM. Atthalin, de Gosnac et Gochefert en ont
s*isi une intitulée : Le prochain mariage de
Rochefort et de Séverine (!)
Quand on se nourrit l'intellect de pareilles
horreurs, on est mûr pour l'exécution des
es forfaits et pour l'expiation suprême...
\ la clémence du chef de 1 Etat n'était im-
périeusement requise de s'exercer en faveur
^"l'artisan de son regain de popularité.
si i
U. Maurice Tic.
Drôle de citoyen!
beau feu d'artifices, c'est d'être magnanime!
décriait lyriquenient, jadis, le barde Bel-
^Ontet, en un de ses ténias, auprès desquels
es vers de Hugo rampent comme des infini-
ment petits.
C'est pour n'avoir pas médité suffisam-
ment la profondeur de cet alexandrin fa-
meux, que M. Calvignac, maire de Garrr.aux,
4 célébré le 14 juillet sur la paille humide
,11 violon municipal.(La « paille » d'un « vio-
*°n » i es-tu content de la hardiesse de l'i-
age, ô Belmontet?)
ûonc, le " citoyen-maire Calvignac ayant
ïayé du calendrier carmausin la Fête natio-
^'e du 14 juillet, interdit au Cercle républi-
CaiQ de sa commune d'allumer aucun pé-
fusée ou flamme de Bengale, pour céié-
rer l'anniversaire de la prise de la Bastille;
*J6a manifestations pyrotechniques devant
tre réservées pour exalter le 18 mars, en
Pendant le « chambardement général » pré-
teur de l'aurore des temps nouveaux.
Nonobstant cette prohibition, les membres
u Cercle, persistant dans leur résolution
Subversive, rirent élever une estrade, en
forme de balcon, accoté contre le local de
leurs réunions — la voie publique leur étant
refusée — et poussèrent la rébellion et l'in-
civisme jusqu'à y faire jouer la Marseillaise,
au lieu de la Carmagnole et de la Ravachole,
seuls chants nationaux tolérés par l'auto-
crate Calvignac dans les limites de son om-
nipotence.
Ceint de son écharpe, ce maire homérique
entreprit aussitôt de faire démolir — par
deux gardes-champêtres assistés de quel-
ques compagnons requis à cet effet —l'inso-
lente charpente où se dressait, comme un
défi, la carcasse du feu d'artifices projeté
envers et contre lui ; lorsque survint un
commissaire de police, aussi écharpé que
« l'empêcheur de fêter nationalement en
rond » et qui le fit appréhender par la gen-
darmerie, pour insultes au gouvernemenc
et à ses représentants légaux.
Sur ce, le feu d'artifices perturbateur fût
tiré quand même et illumina de ses lueurs
narquoises le sombre cachot où gisait Calvi-
gnac, le martyr de la bonne cause socialo-
collectiviste, qu'attend un siège législatif et
vengeur aux prochaines élections.
—«3»—
Jaurès — titulaire actuel de la place au
Palais-Bourbon — l'a si bien compris, qu'il
est accouru aussitôt dans son fief menacé,
afin de veiller au grain et de ne pas se lais-
ser supplanter par ce rival éventuel.
Pour faire échec à la réclame électorale
que vient de se tailler ainsi Calvignac, le
député de Carmaux va employer toute son
éloquence à obtenir de la Cour de Toulouse
une sévère condamnation dans l'appel de
son procès pendant avec le farouche Ressé-
guier, en vertu de cette thèse juridique :
« Puisquecelui qui casse les verres les paye,
celui qu'on empêche de les fabriquer ne
mérite-t-il pas d'être indemnisé ?... »
Guillert.
—--
GRELOTS
Dans une ménagerie :
— Mesdames et messieurs, voici le grand boa
constrictor, qui pour son déjeuner avale un co-
chon tout entier. Ne vous approchez pas trop,
s'il vous plaît !
— «-»—
Devise assez prétentieuse d'une belle petite
très en vogue aux Moulin-Rouge, Jardin de
Paris et autres lieux du même genre :
« Chacun prend sou plaisir où il me trouve.»
Deux financiers marrons passent devant un
café.
— Voulez-vous prendre quelque chose ?
— A qui?
Triboulet.
PARAPLUIE ET PARAVENT
« La nouvelle des fiançailles du duc d'Or-
léans avec l'archiduchesse Marie-Dorothée-
Amélie est désormais officielle.»
Cette Autrichienne n'a certainement ac-
cordé sa main — et sa bonne galette — au
prétendant à la succession des Capets,
qu'avec l'assurance de n'avoir rien à redou-
ter du sort tragique de sa royale compatriote,
épouse du triste sire Louis, seizième du
nom.
Si elle attend, pour s'asseoir, d'avoir récu-
péré le trône de France, elle risque fort que
Son histoire se résume en un conte à dormir
debout.
En tous cas, la noble archiduchesse peut
s'attendre — en guise de diadème — à voir
poser sur sa tête, par son volage époux,
une couronne passablement biscornue.
On parle — dans les cercles vicieux et mal
informés — de la diva Melba comme dame
d'honneur de la future Majesté in partibus,
qui a reçu de son royal fiancé une magnifi-
que gamelle (pardon!) corbeille de noces
contenant notamment le parapluie grand-
paternel, attestant qu'il a pour Elle un fort
pépin.
Une des clauses du contrat stipule que ce
dernier renoncera à l'équitation dans la
crainte — justifiée par les précédents — qu'il
finisse par se casser quelque membre indis-
pensable à son entrée en ménage.
Et maintenant, à quand le divorce?...
Ça n'a pas raté. Li-Hung-Chang — en re-
mettant au Président de la République les
lettres l'accréditant en qualité d'ambassa-
deur extraordinaire (oh, combien !) — lui a
déclaré, en chinois, que « la France est le
pays le plus ancien, le plus civilisé d'Eu-
rope. »
Et pour lui prouver que la Chine n'est pas
en reste de civilisation avec nous et possède
nos bons auteurs, ce vénérable magot ne
tarda pas à rééditer, coram populo, certaine
nouvelle de Gustave Droz, dans laquelle le spi-
rituel auteur parle d'un bruit qui n'est pas
celui d'une chaise qui grince sur le parquet,
ni celui... j'entends un de ces bruits fort
naturels d'ailleurs , mais toujours gênants
pour leur auteur.
Ce bruit, il existe même en Chine, car par
deux fois le vice-roi en a donné en public
officiel un échantillon. Nous cherchons le
mot... un échantillon d'artillerie humaine,
témoignant que le haricot est un légume
aussi bien connu des Chinois que du Péto-
mane lui-même.
Ce qui permit à M. Félix Faure de répon-
dre "Svec in fi uiment de bonne.grâce à l'ora-
geux vice-roi du Pet...Chili : «Vous en avez
non seulement l'air, mais aussi la chanson ;
et vous auriez tort de vous gêner, puisque
la Seine est munie de parapets.*
Et le jaune personnage, rentré le soir au
Grand-Hôtel, écrivait de sa meilleure en-
cre de Chine à sa fidèle épouse, ce poétique
billet — imité de l'auguste messager du roi
d'Espagne, dans Ruy-Blas, à S. M. Marie de
Neubourg :
Madame,
Il fait un froid de loup et j'ai lâché six vents.
Enfoncé, le Corylopsis du Japon ! et pour
peu que Mme Li-Hung-Ghang se prénomme
« Louise ï.voilà bien un couple typique de
« chinois de paravents ».
Beaujolais.
CREDIT FONCIER DE FRANCE
Tirage du 6 juillet 1896
Obligations foncières 3 0/0 1877
Le numéro S07803 est remboursable à
100.000 francs.
Le numéro 830739 à 50.000 francs.
Les numéros 165115 194735 à 10.000 fr.
Les n»»34275 41351 53558 112505 117910
176310 196522 236122 245688 249986 255967
258973 278307 30H054 344012 35657o 3b0060
400741 409646 427677 462657 511869 528882
545247 571715 586495 588414 594014 614287
616776 à 1.000 fr.
Obligations foncières 3 0/0 1879
Les numéros 645889 1743040 sont rembour-
sable à 100.000 francs.
Le numéro 341417 à 25.000 fr.
Les numéros 965409 1706967 à 10.000 fr.
Les n0s 357474 967928 1069361 1424273
1769939 à 5.000 fr.
Les n« 9623 85277 88516 94353
195008 2 636 334097 224541 282209
303782 333193 359 378473 384256
400977 483598 466366 5023 482479
559032 579556 605438 625414 0860
655107 656560 668323 720194 720712
764379 772775 801885 806920 831444
868749 873719 884450 902998 904602
956156 976385 986083 1025774
1068345 1118717 1152936 1183023
1205938
1335162
1434559
1494443
1536570
1616636
1755769
1257851
1335827
1436682
1510398
1543973
1640726
1781133
1272103
4330912
1438072
1520956
1573670
1679312
1281745
1398115
1444274
1529325
1580804
1738333
1791328 à 1.000 fr.
162860
297022
295366
531011
645317
761433
846224
942939
1065130
U925C6
1311620
1429325
1489999
1531219
1592618
1739338
Obligations foncières 3 0/0 1885
Le numéro 237574 est remboursable à
100.000 fr.
Le numéro 97536 à 25 000 fr.
Les numéros 91384 94865 271410 334658
317947 592212 à 5 000 fr.
Les numéros
108055 120762
263798 264944
Î78868 381481
338617 559291
724522 729081
851:110 854949
913744 922841
19231 36634 39377 46148 59881
140183 185342 187114 192224
321292 337579 348098 374291
304364 406697 416399 523964
611607 616446 661438 6S5046
747260 802698 821793 827005
874718 882545 883928 889807
938083 973100 à 1.000 fr.
Remboursement à partir du 1er août 1896.
ÉCHOS
Un rédacteur du Temps vient d'avoir une
entrevue avec l'abbé Daens, le socialiste
chrétien.
Le brave abbé a parlé avec chaleur et con-
viction de la misère de certains ouvriers
trop mal payés ; il s'est aussi étendu sur les
souffrances des campagnards qui vendent
mal les produits de la culture.
Il espère que l'Eglise, en devenant démo'-
cratique, trouvera le moyen de résoudre la
question sociale, sans révolutions ni violen-
ces ; l'abbé ne dit point par quels moyens.
Son interlocuteur lui ayant demandé ce
que pense le pape de la démocratie chré-
tienne, l'abbé a répondu :
« Le Saint Père est certainement illuminé
de clartés surnaturelles. Mais il habite l'Ita-
lie, où il y a du soleil toute l'année ; il ne
peut juger de ce qui se passe dans nos tris-
tes pays du Nord! »
Si l'abbé Daens espère se réconcilier avec
le pape en donnant à entendre que le Saint
Père a un coup de soleil, nous tenons à l'a-
vertir qu'il se fait illusion.
La publicité est une fort belle chose, mais
elle a bien parfois ses abus.
Nous cueillons dans un journal des dépar*
tements l'extraordinaire annonce suivante
que nous reproduisons textuellement :
« BUREAU D'ADRESSES poste restante
privée (ici la ville, la rue et le numéro). On
peut, grâce à son organisation de correspon-
dants dans le monde entier, faire partir une
lettre ou un télégramme, avec le timbre de
départ, de toute ville de France ou du
monde, sans s y trouver. »
Bien commode, n'est-ce pas? pour les es-
crocs en fuite ou les malfaiteurs jaloux de
se créer un alibi.
—o—
En Hongrie parait un journal, le Pesti Hir-
lap, qui a eu le courage de publier un ar-
ticle contre le célibat des prêtres.
Et — chose bizarre — c'est un prêtre qui
est l'auteur de cet article. En voici un pas-
sage :
« La plupart des 3.667 cures de Hongrie
resteraient inoccupées, si le quatrième cha-
pitre de la loi du roi Ladislas contre le ma-
riage et le concubinat des prêtres était ap-
pliqué sévèrement. »
A la bonne heure ! C'est franc (sept francs
cinquante, au besoin), clair et précis. En
Hongrie, les prêtres vivent en concubinage
— et ils le disent I...
Quelle différence avec ceux du beau pays
de France !
—o—
La question des chapeaux au théâtre vient
d'entrer aux Etats-Unis dans une phase nou-
velle.
La législature de l'Etat d'Ohio a voté un
projet de loi frappant d'une peine de dix
dollars d'amende les femmes qui, par les
dimensions exagérées de leurs chapeaux,
empêchent les spectateurs de voir la scène.
Si pareille mesure était appliquée à Paris,
nos Parisiennes trouveraient vite le prix des
places singulièrement augmenté.
Dotjvillk.
Les théâtres ferment, seuls les cirques et
certains cafés-concerts, grâce à leur instal-
lation spéciale, peuvent rester ouverts et
faire salles presque combles.
De ce nombre, le Cirque Fernando, une
des salles les plus fraîches et des mieux
aménagées de Paris.
Toutes les semaines, pantomime nou-
velle et programme entièrement changé ; en
ce moment ce sont les Jacksons Leonardys,
célèbres chanteurs des cours, et les char-
mantes écuyères, Lizzia, Jenny et Gaertner,
qui jouissent de la faveur du public et se
partagent ses applaudissements.
Jeudis, Dimanches et Fêtes, matinées à
2 h. 1/2.
Le Musée Grévin vient d'exposer dans
ses galeries l'effigie de M. Francisque Sarccy,
et celle de M. Coquelin aîné, «rôle de Labus-
sière dans Thermidor.•
VIGOT
CHIRURGIEN-DENTISTE
PARIS, 9, rue N.-D.-de-Lorette, 9, PARIS
Dr G. GACHELOU, Sucer
Soies généraux de la bouchej et des dents.
DENTIERS
Tous les jours, de 40 heures à S heures
MAGIC-MASTIC^»»:
Calmant Infaillible. !" e.mandat 2 fr.
àH. GEORGE, 21, flua Rooheohouart,Parit
DENTS
L'ABSINTHE TERMINUS est blenlalsante
Demandes-la, 11 s'agit de votre santé
I » S-RAPHAEL-QUINQUINA
PREMIERE MARQUE
DES VINS TONIQUES
I
Chronique buissonnière
Le coup du père François
M.Faure n'a décidément pas volé son pré-
lom de Félix, car c'est un homme vraiment
heureux.
Il vient de subir avec succès — et sans en
éprouver aucun dommage — le coup du père
François; et le voilà bénéficiaire d'un atten-
tat raté, qui lui a déjà valu nombre de télé-
grammes de condoléance et de sympathi-
ques félicitations, de la part des souverains
et des hauts personnages étrangers, pour
peureuse chanee qui l'a fait échapper aux
deux cartouches de revolver tirées en l'air
et à blanc, sur son passage — en allant à la
ïevue — par un déséquilibré.
Ce monomauiaque s'était déjà sigaalé par
^e jet de petits papiers inofï'ensifs sur la tête
*e aos «honorables» au Palais-Bourbon,
avec ces mentions carnavalesques : « A bas
lé» masques ! j>, «La liberté d'écrire sous
^élix I»r », auxquelles il vient d'ajouter la
liberté de faire parler la poudre aux oreilles
Présidentielles, pour attirer l'attention sur
8es infortunes et ses réclamations d'ancien
Piqueur des travaux de la Ville de Paris, ré-
voqué pour avoir adressé une pièce de vers
*1 président du Conseil municipal :
Rien que la n,ort était capable
D'expier soi. forfait.
On le lui fît bien voir.
Le chef de nos édiles lui eût peut-être par-
donné ses protestations, s'il avait eu la pré-
caution élémentaire de les formuler en prose,
'nais en vers — et contre tous — le cas deve-
nait pendable et Prançois-les-bas-bleus dan-
£«reux.
La Bastille étant démolie, on ne put le
f°urrer dedans, mais on le mit hors l'Ad-mi-
Ois-tra-iion et la loi, comme le pelé, le ga-
leUx de la fable.
Cet ostracisme se trouve justifié — après
coup _ par la découverte à "son domicile, de
Quelques vagues brochures anarchistes, des
Placards politiques et quelques volumes,
dont il est l'auteur. Nous relevons parmi ces
livres les titres suivants : Pétition au conseil
Municipal, prospectus sur l'incident du 26 juin
*ja Chambre des députés : « A bas les mas-
Mes 1 les reijuins de la mer Rouge !», comédies
^ jour.
Ce dernier titre surtout nous paraît d'une
'^ûsparence on ne peut plus subversive; et
incursion dans l'aquarium politique
de la surveillance de la haute police...
^i négligea si complètement de le surveil-
*er> qu'une balle glissée dans le barrillet de
^n revolver eût pu renouveler le tragique
aUentat du sinistre Gaserio.
M. Félix Faure peut donc se flatter de l'a-
v°ir échappé belle ; car on frémit de songer
a"ce dont pouvait être capable un forcené
Possesseur de brochures parmi lesquelles
HM. Atthalin, de Gosnac et Gochefert en ont
s*isi une intitulée : Le prochain mariage de
Rochefort et de Séverine (!)
Quand on se nourrit l'intellect de pareilles
horreurs, on est mûr pour l'exécution des
es forfaits et pour l'expiation suprême...
\ la clémence du chef de 1 Etat n'était im-
périeusement requise de s'exercer en faveur
^"l'artisan de son regain de popularité.
si i
U. Maurice Tic.
Drôle de citoyen!
beau feu d'artifices, c'est d'être magnanime!
décriait lyriquenient, jadis, le barde Bel-
^Ontet, en un de ses ténias, auprès desquels
es vers de Hugo rampent comme des infini-
ment petits.
C'est pour n'avoir pas médité suffisam-
ment la profondeur de cet alexandrin fa-
meux, que M. Calvignac, maire de Garrr.aux,
4 célébré le 14 juillet sur la paille humide
,11 violon municipal.(La « paille » d'un « vio-
*°n » i es-tu content de la hardiesse de l'i-
age, ô Belmontet?)
ûonc, le " citoyen-maire Calvignac ayant
ïayé du calendrier carmausin la Fête natio-
^'e du 14 juillet, interdit au Cercle républi-
CaiQ de sa commune d'allumer aucun pé-
fusée ou flamme de Bengale, pour céié-
rer l'anniversaire de la prise de la Bastille;
*J6a manifestations pyrotechniques devant
tre réservées pour exalter le 18 mars, en
Pendant le « chambardement général » pré-
teur de l'aurore des temps nouveaux.
Nonobstant cette prohibition, les membres
u Cercle, persistant dans leur résolution
Subversive, rirent élever une estrade, en
forme de balcon, accoté contre le local de
leurs réunions — la voie publique leur étant
refusée — et poussèrent la rébellion et l'in-
civisme jusqu'à y faire jouer la Marseillaise,
au lieu de la Carmagnole et de la Ravachole,
seuls chants nationaux tolérés par l'auto-
crate Calvignac dans les limites de son om-
nipotence.
Ceint de son écharpe, ce maire homérique
entreprit aussitôt de faire démolir — par
deux gardes-champêtres assistés de quel-
ques compagnons requis à cet effet —l'inso-
lente charpente où se dressait, comme un
défi, la carcasse du feu d'artifices projeté
envers et contre lui ; lorsque survint un
commissaire de police, aussi écharpé que
« l'empêcheur de fêter nationalement en
rond » et qui le fit appréhender par la gen-
darmerie, pour insultes au gouvernemenc
et à ses représentants légaux.
Sur ce, le feu d'artifices perturbateur fût
tiré quand même et illumina de ses lueurs
narquoises le sombre cachot où gisait Calvi-
gnac, le martyr de la bonne cause socialo-
collectiviste, qu'attend un siège législatif et
vengeur aux prochaines élections.
—«3»—
Jaurès — titulaire actuel de la place au
Palais-Bourbon — l'a si bien compris, qu'il
est accouru aussitôt dans son fief menacé,
afin de veiller au grain et de ne pas se lais-
ser supplanter par ce rival éventuel.
Pour faire échec à la réclame électorale
que vient de se tailler ainsi Calvignac, le
député de Carmaux va employer toute son
éloquence à obtenir de la Cour de Toulouse
une sévère condamnation dans l'appel de
son procès pendant avec le farouche Ressé-
guier, en vertu de cette thèse juridique :
« Puisquecelui qui casse les verres les paye,
celui qu'on empêche de les fabriquer ne
mérite-t-il pas d'être indemnisé ?... »
Guillert.
—--
GRELOTS
Dans une ménagerie :
— Mesdames et messieurs, voici le grand boa
constrictor, qui pour son déjeuner avale un co-
chon tout entier. Ne vous approchez pas trop,
s'il vous plaît !
— «-»—
Devise assez prétentieuse d'une belle petite
très en vogue aux Moulin-Rouge, Jardin de
Paris et autres lieux du même genre :
« Chacun prend sou plaisir où il me trouve.»
Deux financiers marrons passent devant un
café.
— Voulez-vous prendre quelque chose ?
— A qui?
Triboulet.
PARAPLUIE ET PARAVENT
« La nouvelle des fiançailles du duc d'Or-
léans avec l'archiduchesse Marie-Dorothée-
Amélie est désormais officielle.»
Cette Autrichienne n'a certainement ac-
cordé sa main — et sa bonne galette — au
prétendant à la succession des Capets,
qu'avec l'assurance de n'avoir rien à redou-
ter du sort tragique de sa royale compatriote,
épouse du triste sire Louis, seizième du
nom.
Si elle attend, pour s'asseoir, d'avoir récu-
péré le trône de France, elle risque fort que
Son histoire se résume en un conte à dormir
debout.
En tous cas, la noble archiduchesse peut
s'attendre — en guise de diadème — à voir
poser sur sa tête, par son volage époux,
une couronne passablement biscornue.
On parle — dans les cercles vicieux et mal
informés — de la diva Melba comme dame
d'honneur de la future Majesté in partibus,
qui a reçu de son royal fiancé une magnifi-
que gamelle (pardon!) corbeille de noces
contenant notamment le parapluie grand-
paternel, attestant qu'il a pour Elle un fort
pépin.
Une des clauses du contrat stipule que ce
dernier renoncera à l'équitation dans la
crainte — justifiée par les précédents — qu'il
finisse par se casser quelque membre indis-
pensable à son entrée en ménage.
Et maintenant, à quand le divorce?...
Ça n'a pas raté. Li-Hung-Chang — en re-
mettant au Président de la République les
lettres l'accréditant en qualité d'ambassa-
deur extraordinaire (oh, combien !) — lui a
déclaré, en chinois, que « la France est le
pays le plus ancien, le plus civilisé d'Eu-
rope. »
Et pour lui prouver que la Chine n'est pas
en reste de civilisation avec nous et possède
nos bons auteurs, ce vénérable magot ne
tarda pas à rééditer, coram populo, certaine
nouvelle de Gustave Droz, dans laquelle le spi-
rituel auteur parle d'un bruit qui n'est pas
celui d'une chaise qui grince sur le parquet,
ni celui... j'entends un de ces bruits fort
naturels d'ailleurs , mais toujours gênants
pour leur auteur.
Ce bruit, il existe même en Chine, car par
deux fois le vice-roi en a donné en public
officiel un échantillon. Nous cherchons le
mot... un échantillon d'artillerie humaine,
témoignant que le haricot est un légume
aussi bien connu des Chinois que du Péto-
mane lui-même.
Ce qui permit à M. Félix Faure de répon-
dre "Svec in fi uiment de bonne.grâce à l'ora-
geux vice-roi du Pet...Chili : «Vous en avez
non seulement l'air, mais aussi la chanson ;
et vous auriez tort de vous gêner, puisque
la Seine est munie de parapets.*
Et le jaune personnage, rentré le soir au
Grand-Hôtel, écrivait de sa meilleure en-
cre de Chine à sa fidèle épouse, ce poétique
billet — imité de l'auguste messager du roi
d'Espagne, dans Ruy-Blas, à S. M. Marie de
Neubourg :
Madame,
Il fait un froid de loup et j'ai lâché six vents.
Enfoncé, le Corylopsis du Japon ! et pour
peu que Mme Li-Hung-Ghang se prénomme
« Louise ï.voilà bien un couple typique de
« chinois de paravents ».
Beaujolais.
CREDIT FONCIER DE FRANCE
Tirage du 6 juillet 1896
Obligations foncières 3 0/0 1877
Le numéro S07803 est remboursable à
100.000 francs.
Le numéro 830739 à 50.000 francs.
Les numéros 165115 194735 à 10.000 fr.
Les n»»34275 41351 53558 112505 117910
176310 196522 236122 245688 249986 255967
258973 278307 30H054 344012 35657o 3b0060
400741 409646 427677 462657 511869 528882
545247 571715 586495 588414 594014 614287
616776 à 1.000 fr.
Obligations foncières 3 0/0 1879
Les numéros 645889 1743040 sont rembour-
sable à 100.000 francs.
Le numéro 341417 à 25.000 fr.
Les numéros 965409 1706967 à 10.000 fr.
Les n0s 357474 967928 1069361 1424273
1769939 à 5.000 fr.
Les n« 9623 85277 88516 94353
195008 2 636 334097 224541 282209
303782 333193 359 378473 384256
400977 483598 466366 5023 482479
559032 579556 605438 625414 0860
655107 656560 668323 720194 720712
764379 772775 801885 806920 831444
868749 873719 884450 902998 904602
956156 976385 986083 1025774
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1335162
1434559
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1536570
1616636
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1510398
1543973
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1781133
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4330912
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1520956
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1529325
1580804
1738333
1791328 à 1.000 fr.
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U925C6
1311620
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1531219
1592618
1739338
Obligations foncières 3 0/0 1885
Le numéro 237574 est remboursable à
100.000 fr.
Le numéro 97536 à 25 000 fr.
Les numéros 91384 94865 271410 334658
317947 592212 à 5 000 fr.
Les numéros
108055 120762
263798 264944
Î78868 381481
338617 559291
724522 729081
851:110 854949
913744 922841
19231 36634 39377 46148 59881
140183 185342 187114 192224
321292 337579 348098 374291
304364 406697 416399 523964
611607 616446 661438 6S5046
747260 802698 821793 827005
874718 882545 883928 889807
938083 973100 à 1.000 fr.
Remboursement à partir du 1er août 1896.
ÉCHOS
Un rédacteur du Temps vient d'avoir une
entrevue avec l'abbé Daens, le socialiste
chrétien.
Le brave abbé a parlé avec chaleur et con-
viction de la misère de certains ouvriers
trop mal payés ; il s'est aussi étendu sur les
souffrances des campagnards qui vendent
mal les produits de la culture.
Il espère que l'Eglise, en devenant démo'-
cratique, trouvera le moyen de résoudre la
question sociale, sans révolutions ni violen-
ces ; l'abbé ne dit point par quels moyens.
Son interlocuteur lui ayant demandé ce
que pense le pape de la démocratie chré-
tienne, l'abbé a répondu :
« Le Saint Père est certainement illuminé
de clartés surnaturelles. Mais il habite l'Ita-
lie, où il y a du soleil toute l'année ; il ne
peut juger de ce qui se passe dans nos tris-
tes pays du Nord! »
Si l'abbé Daens espère se réconcilier avec
le pape en donnant à entendre que le Saint
Père a un coup de soleil, nous tenons à l'a-
vertir qu'il se fait illusion.
La publicité est une fort belle chose, mais
elle a bien parfois ses abus.
Nous cueillons dans un journal des dépar*
tements l'extraordinaire annonce suivante
que nous reproduisons textuellement :
« BUREAU D'ADRESSES poste restante
privée (ici la ville, la rue et le numéro). On
peut, grâce à son organisation de correspon-
dants dans le monde entier, faire partir une
lettre ou un télégramme, avec le timbre de
départ, de toute ville de France ou du
monde, sans s y trouver. »
Bien commode, n'est-ce pas? pour les es-
crocs en fuite ou les malfaiteurs jaloux de
se créer un alibi.
—o—
En Hongrie parait un journal, le Pesti Hir-
lap, qui a eu le courage de publier un ar-
ticle contre le célibat des prêtres.
Et — chose bizarre — c'est un prêtre qui
est l'auteur de cet article. En voici un pas-
sage :
« La plupart des 3.667 cures de Hongrie
resteraient inoccupées, si le quatrième cha-
pitre de la loi du roi Ladislas contre le ma-
riage et le concubinat des prêtres était ap-
pliqué sévèrement. »
A la bonne heure ! C'est franc (sept francs
cinquante, au besoin), clair et précis. En
Hongrie, les prêtres vivent en concubinage
— et ils le disent I...
Quelle différence avec ceux du beau pays
de France !
—o—
La question des chapeaux au théâtre vient
d'entrer aux Etats-Unis dans une phase nou-
velle.
La législature de l'Etat d'Ohio a voté un
projet de loi frappant d'une peine de dix
dollars d'amende les femmes qui, par les
dimensions exagérées de leurs chapeaux,
empêchent les spectateurs de voir la scène.
Si pareille mesure était appliquée à Paris,
nos Parisiennes trouveraient vite le prix des
places singulièrement augmenté.
Dotjvillk.
Les théâtres ferment, seuls les cirques et
certains cafés-concerts, grâce à leur instal-
lation spéciale, peuvent rester ouverts et
faire salles presque combles.
De ce nombre, le Cirque Fernando, une
des salles les plus fraîches et des mieux
aménagées de Paris.
Toutes les semaines, pantomime nou-
velle et programme entièrement changé ; en
ce moment ce sont les Jacksons Leonardys,
célèbres chanteurs des cours, et les char-
mantes écuyères, Lizzia, Jenny et Gaertner,
qui jouissent de la faveur du public et se
partagent ses applaudissements.
Jeudis, Dimanches et Fêtes, matinées à
2 h. 1/2.
Le Musée Grévin vient d'exposer dans
ses galeries l'effigie de M. Francisque Sarccy,
et celle de M. Coquelin aîné, «rôle de Labus-
sière dans Thermidor.•
VIGOT
CHIRURGIEN-DENTISTE
PARIS, 9, rue N.-D.-de-Lorette, 9, PARIS
Dr G. GACHELOU, Sucer
Soies généraux de la bouchej et des dents.
DENTIERS
Tous les jours, de 40 heures à S heures
MAGIC-MASTIC^»»:
Calmant Infaillible. !" e.mandat 2 fr.
àH. GEORGE, 21, flua Rooheohouart,Parit
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Demandes-la, 11 s'agit de votre santé
I » S-RAPHAEL-QUINQUINA
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DES VINS TONIQUES
I