Gsell, Stéphane: Khamissa, Mdaourouch, Announa: fouilles exécutées par le Service des Monuments Historiques de l'Algérie (Seconde Partie): Mdaourouch (Algier, 1922)

CHAPITRE PREMIER

Histoire de Madaure

Mdaourouch est à quelques lieues au Sud de Souk Arrhas C1), à une
altitude de plus de 900 mètres (2>, vers l’extrémité méridionale d’une
contrée montagneuse, que parcourent la Medjerda et les affluents de ce
fleuve <3 4 5>. Tout près de là, dans la direction du Midi, s’ouvre un pays de
steppes, vastes plaines monotones, envahies par l’alfa. D’un côté, c’est le
domaine des agriculteurs ; de l’autre, celui des pasteurs. Apulée de Madaure
pouvait se qualifier de « semi-Numide et semi-Gétule » W : sa patrie était,
en effet, comme il le disait, « aux contins de la Numidie et de la Gétulie » <3) ;
la limite assignée sous l’Empire à la peuplade gétule des Masalaniii
touchait presque Madaure <6>.
La ville antique occupait un terrain ondulé, s’abaissant doucement vers
le Nord-Ouest. A l’Ouest et au Sud, s’élèvent des mamelons, le Koudiat
Dra Douamis et le Koudiat Ghirane ; au Levant, une longue croupe, qui
s’allonge vers le Sud-Est et dont l’extrémité septentrionale est couronnée
par la chapelle d’un saint musulman, la koubba de Sidi Mohammed Seddik<7>.
Une source, l’Aïn Mdaourouch, naît au pied de cette koubba ; une autre,

(1) A 24 kilomètres à vol d’oiseau. — A 5 kil. Sud-Sud-Est de la gare de Dréa (ligne de
Souk Arrhas à Tébessa) et à 8 kil. Est de la gare de Montesquieu, ou Mdaourouch (sur la
même ligne).
(2) 928 mètres au forum.
(3) Au Nord de Mdaourouch, coule l’Oued el Hammam, appelé plus bas Oued Chouk, Oued
Mengoub, qui va rejoindre la Medjerda à peu de distance de Souk Arrhas.
(4) Apologie, 24 : « Seminumidam et Semigaetulum ».
(5) Ibid. : « sitam Numidiae et Gaeluliae in ipso confinio ».
(6) V. infra, p. 18.
(7) La carte au 200.000° écrit S1 Mohammed Chérif.