Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres (2.1765)

DE L’ESPRIT HÜMAIN. 13^

du merite des anciens Philosophes, soit par
ce qu’en ont dir leurs Adversaires les autres
Philosophes, soit par les reproch.es ou les
iloges des Peres de l’Eglise. II seroit meme
impoihble de pouvoir titablir aucun juge-
ment Hable , vü la grande difl^rence qu’il y
a entre leurs sentimens, les uns ayant vive-
ment bläme les mernes Auteurs que plusieurs
autres ont loues excessivement.

III.
Que les fentimens des Auteurs modernes Jont
au/Jl partages que ccux des anciens für le
merite des anciens Philofophes.
On ne trouveroit gu£re plus de sdret£ &
croire aveuglement les Auteurs modernes
qui ont parle des anciens Philosophes, qu’ä
ajourer foi a tout ce qu’en ont ecrit leurs
contemporains. Les uns Idolätres aveugles
de l’Antiquit6 ont regarde comme des veri-
t£s Evidentes, & comme des choses de la rea-
lite desquelles il n’etoir pas permis de douter,
tout ce que les Grecs & les Romains ont in-
sere dans leurs Ouvrages; & les auteurs ont
pris ä täche de condamner tout ce qui n’avoit
point ete fait dans ces derniers tems.
Vous savez, Monßeur, combien la dis-
putc sür la pr£förence des Anciens aux Mo-
I 4 der-