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Lettre Vingt Troisième: Sur les Poëtes Latins Modernes
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DE L’ESPRIT HUMAIN. 27
„uni & la Noble(Te honoree. 11 aimoit sür toutes cho-
„ses ceux qui excelloient en quelque art, il favorisoit
„les savans: & c’est ce dont peuvent rendre bon te-
„moignage Agnolo, de Montepulciano, Christophe Lan-
„dini & Demetrio Greco. De lä vient que le Comte
„de la Mirandole, qui eroit un honime presque divin,
„laissant toutes les autres parties de l’Europe qu’il avoit
„vries, vint fixer sa demeure ä Florence, porte Ά cela
„par la magnificence de Laurent de Medicis. II se plai-
„soit tres- particulierement ä l’architeflure, ä la musique
„& ä la poesie. L’on voit de lui plusieurs ouvrages
„en vers, qu’il a composes & enrichis de coinmcn·
„taires. Et afin que la jeuneiTe de Florence put s’exer··
„cer dans les belles lettres, il forma une Universite i
„Pife, oü il attira tous les plus grands hotnmes qui
„fusscnt dlors en Italie. Il bätit un Monastere aupres
„de Florence pour Frere Mariano deQuinazano, parce
„que ce Moine etoit un tres - excellent Predicateur. 11 sut
„tellement aime de Dien, & favorise de la fortune, que
„tous ses desleins eurent un succes heureux, & ses
„ennemis au contraire reussirent tous mal: car outre
„les Pazzi, Battille Frescobaldi voulut encore le tuet
„dans les Cannes, & dans sa terre Baldinot de Pistoie
„voulut faire la meine chose: mais Tun & Tautre, ailili
„bien que leurs complices , furent punis tres · juilement
„de leurs crimes. Par cette maniere de vivre, par une
„sr grande prudence & par une teile sortune, Laurent
„de Medicis fut en admiration non-seulement aux Prin-
„ces d’Italic, mais encore ä ceux des pays eloignes.
„Matthias Roi de Hongrie lui donna souvent des mar-
„ques d’amitie. Le Sultan d’Egypte le fit visiter & re-
„galer par ses AmbaiTadeurs. Le Grand Ture lui mit
„entre les mains Bernard Bandini, qui avoit tue Julien
„uni & la Noble(Te honoree. 11 aimoit sür toutes cho-
„ses ceux qui excelloient en quelque art, il favorisoit
„les savans: & c’est ce dont peuvent rendre bon te-
„moignage Agnolo, de Montepulciano, Christophe Lan-
„dini & Demetrio Greco. De lä vient que le Comte
„de la Mirandole, qui eroit un honime presque divin,
„laissant toutes les autres parties de l’Europe qu’il avoit
„vries, vint fixer sa demeure ä Florence, porte Ά cela
„par la magnificence de Laurent de Medicis. II se plai-
„soit tres- particulierement ä l’architeflure, ä la musique
„& ä la poesie. L’on voit de lui plusieurs ouvrages
„en vers, qu’il a composes & enrichis de coinmcn·
„taires. Et afin que la jeuneiTe de Florence put s’exer··
„cer dans les belles lettres, il forma une Universite i
„Pife, oü il attira tous les plus grands hotnmes qui
„fusscnt dlors en Italie. Il bätit un Monastere aupres
„de Florence pour Frere Mariano deQuinazano, parce
„que ce Moine etoit un tres - excellent Predicateur. 11 sut
„tellement aime de Dien, & favorise de la fortune, que
„tous ses desleins eurent un succes heureux, & ses
„ennemis au contraire reussirent tous mal: car outre
„les Pazzi, Battille Frescobaldi voulut encore le tuet
„dans les Cannes, & dans sa terre Baldinot de Pistoie
„voulut faire la meine chose: mais Tun & Tautre, ailili
„bien que leurs complices , furent punis tres · juilement
„de leurs crimes. Par cette maniere de vivre, par une
„sr grande prudence & par une teile sortune, Laurent
„de Medicis fut en admiration non-seulement aux Prin-
„ces d’Italic, mais encore ä ceux des pays eloignes.
„Matthias Roi de Hongrie lui donna souvent des mar-
„ques d’amitie. Le Sultan d’Egypte le fit visiter & re-
„galer par ses AmbaiTadeurs. Le Grand Ture lui mit
„entre les mains Bernard Bandini, qui avoit tue Julien