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Hittorff, Jacques Ignace
Restitution du temple d'Empédocle à Sélinonte, ou l'architecture polychrôme chez les Grecs (Band 1) — Paris, 1851

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https://doi.org/10.11588/diglit.4796#0775
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CHEZ LES GRECS. 749

plus grands artistes,parce qu'ils y voyaient le système de décoration
architecturale le plus propre, après la recherche des formes, à em-
bellir et à caractériser davantage leurs œuvres. Tls destinaient les
couleurs à préciser la proportion de chaque partie, à attirer le re-
gard sur les principales, à faire briller ici des masses, là des détails,
ou à les subordonner entre eux; à vivifier enfin, si je puis dire,
par l'animation du coloris , l'immobilité absolue de leurs œuvres,
et à faire disparaître, là où c'était le fait de l'uniformité des maté-
riaux , la froide monotonie de leur aspect. Les artistes appli-
quaient ainsi à l'art de bâtir, le seul entre tous les arts qui n'ait
pas de modèle dans la nature, le moyen universel employé par
celle-ci pour parer ses plus belles productions de leurs plus sédui-
sants attraits, l'harmonie et la variété des couleurs.

guedoc, pour les fûts des colonnes; 3° tle inarbre rouge fonce, griotle dite d'Italie,
pour la frise; 4° de marbre blanc, pour les bas-reliefs et les statues; 5° de bronze
de couleur naturelle verte, pour les bases et les chapiteaux; 6° de bronze dore, pour
les tètes de clous ou patères, et primitivement pour le quadrige; y" enfin de fonte en
fer noir, pour les tètes de lion jetant les eaux pluviales. Aussi ce monument a été
pour moi la preuve la plus curieuse de la force des préventions. Des personnes, sys-
tématiquement de l'opinion la plus prononcée contre l'existence et le bon effet des
édifices colorés, qui virent presque tous les jours de leur vie, sans en être cho-
quées, l'arc du Carrousel, ne s'étaient jamais doutées que ce fût un exemple très-
prononcé de l'architecture polychrome, et que sa coloration, sans compter les
couleurs de l'or et du fer parce qu'elles sont peu apparentes, présentait au moins
autant de tons que la façade du temple d'Empédocle, où leur imagination préve-
nue désapprouvait, dans ma restitution, l'emploi de cinq tons seulement.

FIN DE LA TROISIEME PARTIE.
 
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