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Hittorff, Jacques Ignace
Restitution du temple d'Empédocle à Sélinonte, ou l'architecture polychrôme chez les Grecs (Band 1) — Paris, 1851

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https://doi.org/10.11588/diglit.4796#0778
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7o2 ARCHITECTURE POLYCHROME

sur un vase représentant le palais de Pluton (i). Le royal atrium
de la divinité des ténèbres, dont les colonnes sont surmontées de
sphinx, gardiens des temples, emblèmes des mystères de la sagesse,
de la science et des arts, m'a paru d'une heureuse application à
mon sujet (2).

sans que celles-ci ne diffèrent entre elles par quelques nuances. Aussi là où ces
écueils n'ont pas été entièrement évités , la cause n'en saurait être attribuée au
manque de soins et d'exactitude dans les dessins.

Du reste, il est digne de remarque que, pareille à tant d'autres précieuses inven-
tions qui apparurent dans des circonstances les plus opportunes, la chromolitho-
graphie surgit, à notre époque, juste au moment où de sérieuses études des œu-
vres de l'art antique, du moyen âge et des temps postérieurs, les font apparaître
ornées de belles couleurs, et où, sans cette invention, il eût été presque impos-
sible de les reproduire et de les conserver à la postérité avec le charme, et le pres-
tige de cette brillante parure.

(1) Monuments de l'Instit. archeol. de Rome, année 183-, PI. XLIX.

(2) Sans parler de l'introduction multipliée que les artistes anciens ont faite du
sphinx, dans la composition des trônes des divinités, des tombeaux, des autels, et
de tant d'autres objets, et sans ni'étendre sur toutes les attributions de cette fi-
gure, je signalerai seulement la connexité qu'offre avec l'emploi de ce symbole, au
sommet des colonnes du palais de Pluton, dans la peinture qui m'a inspiré, la
présence de ce même emblème sur un charmant candélabre et un admirable tré-
pied en bronze trouvés à Pompéi et à Herculanum : sur ces deux meubles, parti-
culièrement destinés à l'usage Au feu, des sphinx accroupis aux sommets de la tige
du candélabre et des supports du trépied portent le couronnement de l'un et de
l'autre, comme dans le frontispice ils portent l'entablement et le fronton de
l'atrium. En suivant, au sujet de ce dernier emploi, la pensée que les objets peints
sur lés vases sont généralement des imitations d'objets réels, il serait évident que des
sphinx, placés sur les chapiteaux des colonnes pour soutenir le faîte d'un édifice,
auraient été employés dans la réalité. On doit en effet admettre cette hypothèse,
quelque hasardée qu'elle puisse paraître au premier abord : car ce motif, si peu
architectonique qu'il puisse paraître, prit certainement naissance dans la nécessité
d'exprimer une idée symbolique; et il n'a, au fond, rien de plus extraordinaire que
les emblèmes analogues qu'offrent un tombeau à Myra et les ruines d'un édifice an-
tique à Délos. On voit en effet, au premier monument, sur chacun des chapiteaux
de deux pilastres, une tête de lion qui porte un plafond. A Délos, ce sont des taureaux
qui occupaient la même place et remplissaient à peu près les mêmes fonctions. D'ail-
leurs, des figures de femmes, tenant lieu de fûts de colonnes, comme les cariatides
du Pandrosium d'Athènes, ou des géants et géantes portant sur leur tête et leurs
 
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