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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0017
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PRÉFACE. xvii

Raphaël juge les monuments antiques de Rome sans exception
« également beaux et bien entendus», parce qu'il les compare à ceux
élevés au moyen âge, et il devait exprimer l'opinion générale des
artistes de son temps. Ce jugement confirme ce qui précède; il
prouve que s'il avait été possible à Raphaël de faire dessiner les
monuments de la Grèce « où les arts, dit-il, furent inventés et
» cultivés par les maîtres les plus parfaits (1) », que si le divin
Sanzio et ses immortels contemporains avaient connu les chefs-
d'œuvre de l'architecture grecque, ces génies auraient su apprécier
leurs beautés et y auraient puisé, à l'exclusion des monuments de
Rome, seuls accessibles à leurs études, de plus abondantes et de
plus heureuses inspirations (%).

Mais l'Italie devait occuper longtemps encore et uniquement l'es-
prit investigateur des artistes ; longtemps encore l'architecture
romaine, seule connue, fut la seule qu'on imita avec plus ou moins
de critique, avec une admiration plus ou moins raisonnée : c'est
dire que les applications n'en furent pas toujours judicieuses. Les
artistes semblèrent avoir onblié que les Romains étaient eux-mêmes
les élèves d'un autre peuple et que le sentiment des arts, si délicat
cnez celui-ci, ne leur avait pas été transmis dans toute sa pureté.
La Grèce et ses monuments restèrent inconnus, quoique Vitruve,
étudié par les maîtres italiens comme leur législateur, dise « qu'il
» n'avait pas puisé les principes de ses leçons chez les Romains,
» mais dans les écrits des architectes grecs (3) i>.

(1) Voir la lettre originale de Raphaël au pape Léon X dans l'ouvrage, Raphaël d'Urbin
et son père Giovanni Sand, par J.-D. Passavant, éd. allemande de 1858, t. III, p. 50 et 51.

(2) M. L. de Klenzedans son livre Der Tempel des Olympischen Jupiter zu Agrigent <821,
Stuttgard et Tubingen, exprime à peu près les mêmes idées.

(3) Vitruve, L. VU, préface.

III
 
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