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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0045
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16 LIVRE PREMIER.

mer Lybique ou Africaine et était arrosé par deux fleuves :THypsas,
actuellement le Belici, et le Sélinus, aujourd'hui le Madiuni ; ce nom
de Sélinus lui vient de la plante que couvre encore ses bords et la
ville a pris le nom du fleuve.

Les fables des temps héroïques, ces mythes pleins de poésie, au
travers desquels l'imagination des anciens aimait à se représenter
les merveilleuses origines de toute chose donnent à la Sicile pour
premiers habitants les gigantesques Cyclopes, descendants de Neptune
et d'Amphitrite (1); Homère nomme aussi les Lestrygons, autres
géants barbares. Mais, d'après les notions historiques les plus recu-
lées, les Sicaniens et les Sicules, d'origines ibérienne et gauloise sont

nu, debout, tenant de la main droite une patère au-dessus d'un autel et de la gauche un
bâton, au pied de l'autel un coq, dans le champ à droite un bœuf sur une élévation, au-
dessus la feuille d'Apium, à gauche l'inscription 2EA1N0. Au revers deux figures dans
un bige, dessous un poisson.

Eckhel, Doctrina nummorum veterum, Vienne 1792, V. I, p. 237-241, l'explique avec
.beaucoup de sagacité. L'homme debout est l'Hypsas, le second flouve de Sélinonfe;
comme l'indique le coq consacré à Esculape et remplacé dans d'autres médailles par un
serpent, Hypsas sacrifie au Dieu et le supplie de conserver aux eaux thermales de Séli-
nonte la propriété de guérir les maladies. Sur le revers l'homme armé de l'arc, la femme
tenant les rênes, tous deux clans un bige, sont l'un Apollon qui envoie ou enlève les ma-
ladies, l'autre soit Diane, sa sœur, qui a le même pouvoir, soit le génie de la ville.

Eckhel ne croit pas que le taureau placé à droite d'Hypsas désigne la victime ordinai-
rement sacrifiée à Apollon, parce que dans d'autres médailles, où la face est d'ailleurs
semblable, il n'y est pas gravé quand il est sur le revers terrassé par Hercule; il rappel-
lerait plutôt les exploits de ce demi-Dieu.

La feuille au-dessus est le symbole tout particulier de Sélinonle et on la trouve seule
surlesplus anciennes médailles de cette ville. Elle appartient à YApium graveolens en
grec (téXivov, vulgairement céleri sauvage, de la famille des Ombellifères; c'est une des
folioles supérieures, qui sont rhomboïdo-ovales, dentées et ternées. Cette plante bisan-
nuelle, excessivement abondante sur les bords du Sélinus, est d'ailleurs très-commune
en Sicile dans tous les lieux humides; elle fleurit de juin à septembre. (Gussone, Flora
Sicula, Naples 1842, p. 342. )

(1) Les Cyclopes sont regardés comme la personnification des volcans. Ils étaient les
fils de la Terre et du Ciel parce que les volcans étendaient, pour ainsi dire, leurs racines
dans les profondeurs de la Terre et élevaient leurs sommets jusqu'au Ciel ; ils étaient fils
de Neptune parce que les pieds de ces montagnes étaient baignés par la mer. Ils portent
le nom de géants à cause de la grande élévation des volcans ; leur œil étincelant, au
milieu du front, est l'emblème du cratère, enfin les foudres, qu'ils forgeaient, sont une
allusion aux éruptions volcaniques.
 
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