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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0577
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MONTAGE DES MATÉRIAUX. —. § 9. .547

ter, les Grecs ont fait usage des moyens encore usités de nos jours, le
brayet, les crochets en mêlai, la louve et les tenailles.

Le brayet est un cordage très-peu tordu, pour être moins dur et
moins endommager la pierre, que l'on passe ordinairement sous
celle-ci. On ne peut pas dans ce cas mettre immédiatement la pierre
sur son lit de pose : il faut d'abord la placer sur des cales pour
enlever le brayet, puis la soulever avec des leviers pour ôter les
cales; les Grecs, pour éviter toutes ces manœuvres qui endommagent
les arêtes, imaginèrent plusieurs dispositifs très-simples et d'autant
plus ingénieux • Lorsque les pierres prenaient toute l'épaisseur des
murs, ils réservaient sur les côtés formant parements des tenons en
pierre dans lesquels ils passaient le brayet et de celte façon laissaient
entièrement libres les lits et les joints. L'inachèvement du temple
de Ségeste nous permet d'y constater cette application; on l'em-
ployait très-fréquemment aussi pour les tambours des colonnes,
PI. 89, F. VI et VII. D'autres fois on creusait sur les faces des joints
des entailles en forme d'U ou de fer à cheval, assez profondes pour y
loger le brayet : ne présentant pas de saillie en dehors de la pierre,
on pouvait poser immédiatement celle-ci môme au milieu d'autres
morceaux déjà en place et retirer ensuite le brayet sans difficulté.
On retrouve ce système aux architraves et aux corniches du temple
d'Egine, à plusieurs temples de Sélinonte et surtout au temple des
Géants d'Agrigente. Aux chapiteaux en deyx morceaux de cet
édifice les deux entailles de chaque morceau passent sous le lit de
pose el l'une d'elles ressort en parement sur le fond d'une canne-
lure, PI. 89, F. IV : c'est un des très-rares exemples où elles ne
sont pas complètement dissimulées même dans les temples entière-
ment recouverts, comme celui-ci d'ailleurs, de stuc, où par consé-
quent elles n'étaient en définitive jamais apparentes.

Les grandes dimensions de ces entailles montrent évidemment
qu'on se servait de brayels faits de matière végétale. Au temple des
Géants, celles creusées dans les faces des joints des linteaux de
 
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