MÉTAUX. 563
Dans les plus anciens temples de Sélinonte. dans ceux plus récents
des autres villes de la Sicile, en Grèce comme dans les autres colo-
nies, dans les sanctuaires construits en marbre comme dans ceux où
entrait la pierre, partout et toujours on retrouve le fer travaillé
avec les mêmes formes, appliqué avec les mêmes principes (1).
Les métaux qui existent à l'état natif ont été naturellement les
premiers travaillés, mais, il y a aussi tout lieu de le supposer, dès que
les hommes ont su chercher et extraire le cuivre des minerais où il
est en assez grande abondance, ils n'ont pas tardé non plus à trou-
ver et à exploiter les minerais de fer, moins parfaitement sans doute
que les premiers, moins complètement que nous le faisons aujour-
d'hui, mais aussi sans avoir besoin de recourir à des opérations com-
pliquées (2).
(1) M. G. Bœtticher, si versé dans l'étude des monuments de la Grèce, dit à propos des
temples de l'acropole d'Athènes, Bericht ub. die Untersuck. auf der Acr. von Atken, ouv.
cit., p. 59 : « En terminant, j'ajoute un f.n't qui surprendra certainement autant que je l'ai
» été moi-même en en faisant la découverte. On n'a parlé jusqu'à présent que de l'em-
» ploi du bronze dans les constructions en marbre. Malgré le soin que j'ai mis à mes
» recherches, je n'ai trouvé aucune trace de ce métal. Les endroits nombreux où j'ai
» observé la réunion des assises par des crampons et des goujons, les fragments multi-
» plies de marbre, dans lesquels ces goujons et ces crampons existaient encore en entier
» ou en partie, prouvent sans aucune exception qu'ils étaient en fer et que ce métal était
» seul employé pour cet objet. »
Plutarque énumère dans la Vie de Péricl'es les métaux dont on fit usage dans les mo-
numents construits par ce grand homme, mais mentionne seulement l'or et le cuivre.
On pourrait s'étonner qu'il n'ait parlé ni du fer, ni du plomb, qui y entrèrent en quan-
tilé considérable, si c'était la première fois que les faits viennent rectifier ou complé-
ter les notions écrites. Il y a d'ailleurs tout lieu de croire que Plutarque n'a voulu parler
que des mélaux -avec le quels étaient exécutés les objets apparents.
(2) M. Rossignol, Les métaux dans l'antiquité, Paris 1863, rappelle, p. 30, « que d'après
» la chronique de Paros, le fer fut découvert sur le mont Ida par les Dactyles, sous le
» règne de Pandion, roi d'Athènes, 1432 av. J.-G., » et que suivant la chronique d'Eu-
sèbe ce même fait se serait passé « sous le règne d'Erichlhonius, \ 500 av. J.-C. » L'auteur
de cet érudit et consciencieux travail cite toutes les mines de fer connues dans l'anti-
quité, celles qui furent exploitées par les Grecs et les diverses applications'qu'ils faisaient
de ce métal.
M. Fournel, du Mineur, oa\. cit., rappelle de son côté qu'Homère nomme plus de trente
fois le fer. Enfin dus vers 391 et suiv. du chant IX de l'Odyssée où il dit : « De même
»;que lorsqu'un homme adonné au travail des métaux plonge dans l'eau froide une
Dans les plus anciens temples de Sélinonte. dans ceux plus récents
des autres villes de la Sicile, en Grèce comme dans les autres colo-
nies, dans les sanctuaires construits en marbre comme dans ceux où
entrait la pierre, partout et toujours on retrouve le fer travaillé
avec les mêmes formes, appliqué avec les mêmes principes (1).
Les métaux qui existent à l'état natif ont été naturellement les
premiers travaillés, mais, il y a aussi tout lieu de le supposer, dès que
les hommes ont su chercher et extraire le cuivre des minerais où il
est en assez grande abondance, ils n'ont pas tardé non plus à trou-
ver et à exploiter les minerais de fer, moins parfaitement sans doute
que les premiers, moins complètement que nous le faisons aujour-
d'hui, mais aussi sans avoir besoin de recourir à des opérations com-
pliquées (2).
(1) M. G. Bœtticher, si versé dans l'étude des monuments de la Grèce, dit à propos des
temples de l'acropole d'Athènes, Bericht ub. die Untersuck. auf der Acr. von Atken, ouv.
cit., p. 59 : « En terminant, j'ajoute un f.n't qui surprendra certainement autant que je l'ai
» été moi-même en en faisant la découverte. On n'a parlé jusqu'à présent que de l'em-
» ploi du bronze dans les constructions en marbre. Malgré le soin que j'ai mis à mes
» recherches, je n'ai trouvé aucune trace de ce métal. Les endroits nombreux où j'ai
» observé la réunion des assises par des crampons et des goujons, les fragments multi-
» plies de marbre, dans lesquels ces goujons et ces crampons existaient encore en entier
» ou en partie, prouvent sans aucune exception qu'ils étaient en fer et que ce métal était
» seul employé pour cet objet. »
Plutarque énumère dans la Vie de Péricl'es les métaux dont on fit usage dans les mo-
numents construits par ce grand homme, mais mentionne seulement l'or et le cuivre.
On pourrait s'étonner qu'il n'ait parlé ni du fer, ni du plomb, qui y entrèrent en quan-
tilé considérable, si c'était la première fois que les faits viennent rectifier ou complé-
ter les notions écrites. Il y a d'ailleurs tout lieu de croire que Plutarque n'a voulu parler
que des mélaux -avec le quels étaient exécutés les objets apparents.
(2) M. Rossignol, Les métaux dans l'antiquité, Paris 1863, rappelle, p. 30, « que d'après
» la chronique de Paros, le fer fut découvert sur le mont Ida par les Dactyles, sous le
» règne de Pandion, roi d'Athènes, 1432 av. J.-G., » et que suivant la chronique d'Eu-
sèbe ce même fait se serait passé « sous le règne d'Erichlhonius, \ 500 av. J.-C. » L'auteur
de cet érudit et consciencieux travail cite toutes les mines de fer connues dans l'anti-
quité, celles qui furent exploitées par les Grecs et les diverses applications'qu'ils faisaient
de ce métal.
M. Fournel, du Mineur, oa\. cit., rappelle de son côté qu'Homère nomme plus de trente
fois le fer. Enfin dus vers 391 et suiv. du chant IX de l'Odyssée où il dit : « De même
»;que lorsqu'un homme adonné au travail des métaux plonge dans l'eau froide une