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Jouguet, Pierre [Editor]; Chapot, Victor [Editor]; Diehl, Charles [Editor]; Hanotaux, Gabriel [Oth.]
Histoire de la nation égyptienne: Ouvrage publ. sous les auspices et le haut patronage de sa Majesté Fouad I., Roi d'Égypte (Band 3): L' Égypte ptolémaïque 323-30 avant Jésus-Christ — Paris, 1933

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https://doi.org/10.11588/diglit.33465#0014

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HISTOIRE DE LA NATION ÉGYPTIENNE

A LEXANDRE EN Alexandre était arrivé à Péiuse dans tout Péclat d'une jeune
ËGYPTE gloire. Tyr et Gaza venaient de tomber sous ses coups. A îa
tête de ses 30 000 soldats, il avait détruit à Issus Pimmense armée de Darius III et
le vaincu s'était enfui vers Babylone. Des Dardanelles aux frontières du Delta, le
Macédonien était maître de toutes les satrapies côtières. 11 était redouté, sinon tou-
jours obéi, de la Grèce frémissante. Ses amiraux poursuivaient dans les îles les der-
niers partisans de la Perse, qui tous allaient succomber cette année même. Mazacès,
le satrape qui, au nom de Darius, gouvernait alors l'Egypte, sentit la résistance inu-
tile ; le peuple égyptien, impatient du joug perse, acclamait Alexandre comme un
sauveur. Sans coup ferir, suivant la route ordinaire, le long de la branche pélu-
siaque et de la frontière orientale de la Basse-Egypte, l'armée s'avança donc vers
Memphis. Avec ses peuples de toutes races, l'immense capitale avait déjà les traits
d'une ville levantine, tout en étant le cœur de l'Egypte.
Le culte qu'Alexandre y rendit aux dieux nationaux, dans le grand temple de
Ptah, le consacra pharaon légitime. Un écrit du troisième siècle après Jésus-Christ^
faussement attribué à l'historiographe du roi, le fameux Callisthène, et où se sont
concentrées les traditions légendaires qui ont de bonne heure heuri autour du héros,
nous le montre se soumettant au sacre rituel. Ce n'est peut-être pas une fable :
pourtant cette cérémonie n'était pas indispensable : du moment qu'Alexandre
était admis en maître dans le sanctuaire, c'est qu'il était reconnu hls et héritier du
Dieu, intermédiaire entre les divinités et son peuple, véritable roi des « deux pays )).
Des cinq noms du protocole royal qu'il reçut ofhciellement, trois ont été retrouvés
sur les monuments de son règne, et parmi eux le nom d'Horus d'or est bien signi-
hcatif : /g yg yaA/; & /'Egypfe. 11
n'oubliait pourtant pas qu'il était le généralissime de la Ligue de Corinthe et il
célébra des jeux gymniques et musicaux à la mode hellénique, pour le manifester
aux Grecs établis dans le pays, ceux de Naucratis et ceux de Memphis même.
11 put alors descendre en souverain la branche Canopique qui formait à peu près
la frontière occidentale du Delta. A l'écart de la bouche inhospitalière du fleuve,
sur l'étroit lido qui sépare le Maréotis de la mer, il fonda la plus glorieuse des
Alexandries et il entreprit son étonnante expédition vers l'oracle de l'oasis (Siouah).
Là régnait Ammon, le grand dieu de Thèbes, qui s'était établi depuis longtemps
dans le désert libyque, absorbant peut-être en sa personne divine un dieu local et
certainement assimilé à Zeus par les Grecs de Cyrène, qui hrent si bien connaître
l'oracle au monde hellénique, que ce sanctuaire de l'oasis, chanté par Pindare, fut
de bonne heure égalé à ceux du Zeus de Dodone et de l'Apollon de Delphes.

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