PTOLÉMÉE SÔTER, FONDATEUR DE LA PUISSANCE PTOLÉMAÏQUE
ehet, il n'a jamais cessé de se proclamer Als d'Ammon : il prendra sur ses monnaies
les cornes du bélier sacré, que le dieu porte aussi sur les monnaies de Cyrène, et
son souvenir est si bien lié à celui de cette efHgie que, dans la tradition arabe, ii
restera Iskander dh'l garnein, Alexandre aux deux cornes. En tout cas c'est bien
en Egypte que Tidée d'un Roi-Dieu
s'est imposée à son esprit, où elle lais-
sera une empreinte profbnde, et c'est là
qu'il a commencé à se sentir roi des
Orientaux en même temps que des Hel-
lènes. On ne sera donc pas étonné de ie
voir accorder au pays une administration
autonome, dirigée par deux nomarques.
L'un, Pétisis, était un indigène ; l'autre,
Doloaspis, porte un nom qui serait
anatolien ou perse. Ce dernier d'ailleurs
se retira tout de suite. Pétisis n'avait
guère que les pouvoirs d'un ministre de
l'Intérieur. Les marches frontières du
Delta étaient placées sous l'autorité de
deux Grecs : Appohônios pour le nome
Libyque, Cléomène de Naucratis pour
le nome Arabique. Une forte garnison
est tout de même laissée dans le pays ;
des troupes de terre, sous deux Macé-
doniens, Peucestas et Balacros, une
ffotte commandée par Polémon. Quand
à l'administration hnancière, elle restait
tout entière entre les mains de Cléomène.
Ces mesures sont bien dans la manière habituehe d'Alexandre; s'il a accentué
le libéralisme à l'égard des Egyptiens, ce sera de même ou à peu près qu'if traitera,
par exemple, Babylone, et la Babyionie n'est pas non plus la seule satrapie qui fùt
conhée à un homme du pays. Mais à ia hn de sa vie, trahi ou déçu par les Orien-
taux, Aiexandre ies remplacera le plus souvent par des Macédoniens ou des Grecs.
En fùt-ii de même pour i'Egypte? Doit-on attribuer le changement, que l'on cons-
tate dans son statut, à i'habiieté de Ciéomène, qui, tenant ies hnances, tenait ia
source de tous les pouvoirs? Ce qui est sùr c'est qu'en 323, iorsque Aiexandre
LE TEMPLE D'AGHOURMI
(Oasis d'Ammon).
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ehet, il n'a jamais cessé de se proclamer Als d'Ammon : il prendra sur ses monnaies
les cornes du bélier sacré, que le dieu porte aussi sur les monnaies de Cyrène, et
son souvenir est si bien lié à celui de cette efHgie que, dans la tradition arabe, ii
restera Iskander dh'l garnein, Alexandre aux deux cornes. En tout cas c'est bien
en Egypte que Tidée d'un Roi-Dieu
s'est imposée à son esprit, où elle lais-
sera une empreinte profbnde, et c'est là
qu'il a commencé à se sentir roi des
Orientaux en même temps que des Hel-
lènes. On ne sera donc pas étonné de ie
voir accorder au pays une administration
autonome, dirigée par deux nomarques.
L'un, Pétisis, était un indigène ; l'autre,
Doloaspis, porte un nom qui serait
anatolien ou perse. Ce dernier d'ailleurs
se retira tout de suite. Pétisis n'avait
guère que les pouvoirs d'un ministre de
l'Intérieur. Les marches frontières du
Delta étaient placées sous l'autorité de
deux Grecs : Appohônios pour le nome
Libyque, Cléomène de Naucratis pour
le nome Arabique. Une forte garnison
est tout de même laissée dans le pays ;
des troupes de terre, sous deux Macé-
doniens, Peucestas et Balacros, une
ffotte commandée par Polémon. Quand
à l'administration hnancière, elle restait
tout entière entre les mains de Cléomène.
Ces mesures sont bien dans la manière habituehe d'Alexandre; s'il a accentué
le libéralisme à l'égard des Egyptiens, ce sera de même ou à peu près qu'if traitera,
par exemple, Babylone, et la Babyionie n'est pas non plus la seule satrapie qui fùt
conhée à un homme du pays. Mais à ia hn de sa vie, trahi ou déçu par les Orien-
taux, Aiexandre ies remplacera le plus souvent par des Macédoniens ou des Grecs.
En fùt-ii de même pour i'Egypte? Doit-on attribuer le changement, que l'on cons-
tate dans son statut, à i'habiieté de Ciéomène, qui, tenant ies hnances, tenait ia
source de tous les pouvoirs? Ce qui est sùr c'est qu'en 323, iorsque Aiexandre
LE TEMPLE D'AGHOURMI
(Oasis d'Ammon).
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