qui émerge, demi-nu, tout contre la berge. A dextre, sur l’autre rive, s’élève un beau
château construit en calcaire bleu et en briques comme l’étaient ceux des bords de
la Meuse; la base, le donjon et la grosse tour à senestre sont en pierres bleues, le
reste en briques ; les toits élevés sont couverts d’ardoises. A l’extrême dextre,
touchant le cadre, un édicule parasite est blanchi, et couvert de tuiles rouges.
Le tout se reflète dans le fleuve. Une barque chargée de monde est arrêtée au
pied du château contre son escalier.
D’autres constructions se voient sur la rive gauche : au lointain, un rocher escarpé
est couronné d’un château fort. Plus près, bordant le chemin, au milieu du tableau,
une maison de paysan en torchis blanc jaunâtre, avec toit de chaume. Plus près
encore, à senestre, apparaît, à moitié cachée par la haute berge couronnée d’un
bosquet, une maison de briques, à pignon à gradins, flanquée d’une tour en calcaire bleu.
A l’avant-plan, dans un chemin creux, à l’ombre du bosquet, plusieurs personnes
se dirigent vers la rivière. Le bonnet juif caractéristique que porte le premier décèle
leur race. Ils sont vêtus de couleurs tranchées : noir, rouge, bleu, noir brun, carmin,
rose. Sur le chemin qui borde le fleuve, et sur la montée vers la forêt, on aper-
çoit des promeneurs et un cavalier sur un cheval blanc.
A l’avant-plan, à l’angle de la rivière, se voit un gros bloc de rocher. Celui-ci
est d’une tout autre facture que ceux de H. Il est non dessiné à la plume et teinté
en lavis, mais peint entièrement en gouache.
La tombée du jour est admirablement rendue : le ciel est transparent et lumineux,
d’un bleu clair. De légers nuages (cumuli) sont vivement éclairés de rose et se
réfléchissent dans l’eau. Déjà la lune est visible, en haut à senestre. Dans le lointain,
rochers et château fort sont éclairés d’une lumière rose. Tous les avant-plans sont
déjà plongés dans la pénombre, sauf, au centre, la maison de paysan dont la partie
surélevée, blanchie, est frappée par un dernier rayon. Le château est vu à contre-
jour. Les arbres et tous les autres verts sont assombris à cause de l’heure.
On ne saurait mieux rendre les réflexions dans l’eau : paysage, constructions,
ciel, nuages, tout s’y reflète. A senestre, dans l’ombre, elle est d’un bleu plus profond.
Des galets s’en détachent. La surface est ridée, des canards y nagent, et, près du
Christ, on voit le rond qu’a produit le saut d’une carpe.
Tout le paysage est empreint de calme et de sérénité.
On peut juger par l’agrandissement, en général si redoutable pour les miniatures, de
l’incroyable habileté technique que montre toute cette page (voir pl. I).
FOLIO 97 RECTO — PLANCHE XXVIII.
Tableau. — Saint Pierre délivré par l’ange (Act. apost. XII, io). — k.
Lettre n. — Saint Pierre libre, dans la campagne, rend grâce à Dieu. — k.
Bas-de-page. — «Saint Pierre après sa délivrance se rendit à la maison de Marie, mère
de Jean, surnommé Marc, où beaucoup étaient assemblés en prière. Quand il eut Jrappé
à la porte, une jeune fille nommée Rhode vint écouter » (Act. Apost. XII, 12 et i3). — k.
FOLIO 100 VERSO — PLANCHE XII.
Tableau. — Le Couronnement de la Vierge. — F1.
Jésus et Marie sont assis sur un trône couvert d’un drap en brocart.
Le trône est porté par trois anges et entouré d’autres. Le tout se détache
sur un fond de ciel étoilé.
Les têtes de la Vierge et du Christ sont d’un relief très accusé et éclairées
63
château construit en calcaire bleu et en briques comme l’étaient ceux des bords de
la Meuse; la base, le donjon et la grosse tour à senestre sont en pierres bleues, le
reste en briques ; les toits élevés sont couverts d’ardoises. A l’extrême dextre,
touchant le cadre, un édicule parasite est blanchi, et couvert de tuiles rouges.
Le tout se reflète dans le fleuve. Une barque chargée de monde est arrêtée au
pied du château contre son escalier.
D’autres constructions se voient sur la rive gauche : au lointain, un rocher escarpé
est couronné d’un château fort. Plus près, bordant le chemin, au milieu du tableau,
une maison de paysan en torchis blanc jaunâtre, avec toit de chaume. Plus près
encore, à senestre, apparaît, à moitié cachée par la haute berge couronnée d’un
bosquet, une maison de briques, à pignon à gradins, flanquée d’une tour en calcaire bleu.
A l’avant-plan, dans un chemin creux, à l’ombre du bosquet, plusieurs personnes
se dirigent vers la rivière. Le bonnet juif caractéristique que porte le premier décèle
leur race. Ils sont vêtus de couleurs tranchées : noir, rouge, bleu, noir brun, carmin,
rose. Sur le chemin qui borde le fleuve, et sur la montée vers la forêt, on aper-
çoit des promeneurs et un cavalier sur un cheval blanc.
A l’avant-plan, à l’angle de la rivière, se voit un gros bloc de rocher. Celui-ci
est d’une tout autre facture que ceux de H. Il est non dessiné à la plume et teinté
en lavis, mais peint entièrement en gouache.
La tombée du jour est admirablement rendue : le ciel est transparent et lumineux,
d’un bleu clair. De légers nuages (cumuli) sont vivement éclairés de rose et se
réfléchissent dans l’eau. Déjà la lune est visible, en haut à senestre. Dans le lointain,
rochers et château fort sont éclairés d’une lumière rose. Tous les avant-plans sont
déjà plongés dans la pénombre, sauf, au centre, la maison de paysan dont la partie
surélevée, blanchie, est frappée par un dernier rayon. Le château est vu à contre-
jour. Les arbres et tous les autres verts sont assombris à cause de l’heure.
On ne saurait mieux rendre les réflexions dans l’eau : paysage, constructions,
ciel, nuages, tout s’y reflète. A senestre, dans l’ombre, elle est d’un bleu plus profond.
Des galets s’en détachent. La surface est ridée, des canards y nagent, et, près du
Christ, on voit le rond qu’a produit le saut d’une carpe.
Tout le paysage est empreint de calme et de sérénité.
On peut juger par l’agrandissement, en général si redoutable pour les miniatures, de
l’incroyable habileté technique que montre toute cette page (voir pl. I).
FOLIO 97 RECTO — PLANCHE XXVIII.
Tableau. — Saint Pierre délivré par l’ange (Act. apost. XII, io). — k.
Lettre n. — Saint Pierre libre, dans la campagne, rend grâce à Dieu. — k.
Bas-de-page. — «Saint Pierre après sa délivrance se rendit à la maison de Marie, mère
de Jean, surnommé Marc, où beaucoup étaient assemblés en prière. Quand il eut Jrappé
à la porte, une jeune fille nommée Rhode vint écouter » (Act. Apost. XII, 12 et i3). — k.
FOLIO 100 VERSO — PLANCHE XII.
Tableau. — Le Couronnement de la Vierge. — F1.
Jésus et Marie sont assis sur un trône couvert d’un drap en brocart.
Le trône est porté par trois anges et entouré d’autres. Le tout se détache
sur un fond de ciel étoilé.
Les têtes de la Vierge et du Christ sont d’un relief très accusé et éclairées
63