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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0096
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Toutefois, il y a là bien des points douteux :
L’identité du personnage paraît discutable.
Il n’est pas sûr non plus que le feuillet ait fait partie des Heures de Milan après la
division..
Enfin je suis frappé des anomalies que présenterait cette page, comparée au restant
des Très belles Heures : Seule, parmi tous les nombreux feuillets enluminés de cet ouvrage,
elle n’aurait pas comporté de bas-de-page historié. — Chose plus étrange encore, seule elle
n’aurait, dès l’époque de l’écriture du texte, reçu d’encadrement calligraphique que d’un côté !
Ne provient-elle pas de quelque autre livre d’Heures ?
En présence de tant d’incertitudes je préfère suspendre tout jugement en cette matière,
au moins jusqu’à ce que l’original soit retrouvé.
Pages 23-27 {Groupes F1, F2, F3). — C’est ici surtout que je regrette de ne pas avoir connu
les conclusions du comte Durrieu en temps utile pour éviter une erreur d’interprétation dans
laquelle je suis tombé.
On voudra bien se rappeler que j’ai confessé l’embarras dans lequel m’avaient mis, d’une
part, l’évidente parenté que présentent entre elles les peintures des trois sous-groupes, et, d’autre
part, les indéniables différences qui les séparent, ainsi que le mélange de caractères eyckiens
avec ceux de l’art de la fin du XIVe siècle ou du début du XVe, qu’on remarque dans les subdi-
visions F1 et F2.
Ce mélange pouvait s’interpréter de deux façons : soit par l’hypothèse de la participation
simultanée ou successive de deux artistes de formation différente, l’un imbu du style ancien,
l’autre déjà initié aux principes de l’art eyckien, — soit par l’hypothèse de l’évolution rapide d’un
même artiste, imitant de plus en plus complètement des exemples de l’art nouveau.
Malheureusement, séduit par l’intérêt qu’aurait offert le spectacle de cette transformation à
étapes forcées, j’ai négligé de m’arrêter au premier point de vue avec toute l’attention nécessaire.
M. Durrieu n’a pas connu ces hésitations (i). Il affirme de façon catégorique que les
peintures que j’ai rangées sous les rubriques F1 et F* sont des œuvres de l’époque du duc de
Berry, largement remaniées par l’un des peintres de la période Bavière-Hainaut.
Cette assertion émanant d’un juge si compétent m’a forcé à reprendre l’examen de la
question : si elle est fondée, les caractéristiques individuelles de chacun des deux artistes qu;
ont travaillé successivement au même tableau pourront sans doute être reconnues et nous y
retrouverons non seulement la manière propre du peintre de l’époque Bavière-Hainaut, laquelle
est dans la plupart des cas fort apparente, mais encore celle de l’auteur primitif de la peinture,
l’un des artistes qui ont illustré le manuscrit pour le duc de Berry, et dont d’autres feuillets
montrent les œuvres non dénaturées.
Une nouvelle analyse, plus minutieuse et plus attentive, m’a effectivement permis d’isoler
ces éléments, et de me convaincre ainsi et de l’erreur de la conjecture qui m’avait séduit, et de
la justesse de l’autre hypothèse, que je n’avais fait qu’indiquer : celle que M. Durrieu a adoptée.
Il se fait que cette mésaventure me fournit tout de suite l’occasion de vérifier la distinction,
que j’ai signalée dès le début, entre la classification et l’interprétation historique de celle-ci. Je
disais dans la préface (2) que, même si la dernière venait à être infirmée, la première resterait
debout.
Tel est le cas qui se présente : un certain nombre de peintures montrent des traits com-
(1) «Ces retouches pourraient embarrasser un observateur novice ... » (op. cit., p. 21). le reconnais qu’en
matière d’enluminures, l’épithète peut m’être appliquée avec justice. Il faut croire cependant que les remaniements
de ce genre peuvent échapper à la vigilance des connaisseurs les plus expérimentés, puisque M. Durrieu lui-même
ne semble pas avoir remarqué les retouches de la planche VIII de Milan (Martj’re de saint André), ni le caractère
mixte des tableaux des pages 203, 209 et 461 du fragment de Rothschild.
(2) Page iv.

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