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Hulin de Loo, Georges [Honoree]
Mélanges Hulin de Loo — Bruxelles [u.a.], 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0057
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MÉLANGES HULIN DE LOO

brugeois, 1490 ». C’est l’époque indiquée par le style et
le costume des donateurs, homme et femme, agenouillés
aux extrémités de la scène (leurs armoiries, grattées,
ornaient le manteau de la cheminée). Mais, encore que
rattachés étroitement à la « contexture » de l’ensemble et
sans cloute de la même main, les deux personnages appa-
raissent cependant assez mal logés dans leur coin respectif
(la femme surtout, dont la silhouette brise quelque peu
« la ligne » des apôtres devant lesquels elle est posée).
L’on serait tenté de considérer que ces donateurs furent
ajoutés après coup — reportés par exemple d’anciens
volets supprimés (1). La composition, d’un rythme si
expressif avec son extraordinaire rendu de l’atmosphère en
cette salle vaste et précise, où les perspectives se pro-
longent par portes et fenêtres vers la campagne, une cour
et un coin de ville, où le Saint-Esprit descend entre la
bouilloire appendue dans sa niche et l’essuie-mains rigide
sous la crédence, double symbole d’intimité — la compo-
sition pourrait être ainsi, iconographiquement, antérieure
à 1490 et plus proche de ce Hugues de Gland, créateur
insurpassé d’apôtres tragiquement groupés, et agités,
autour de la Vierge mourante. Il semble que l’un de ceux-là
même, vêtu d’une robe jaune, montre à l’avant-plan de
notre tableau son visage inquiet! Au musée du Prado, il
y a (coll. Pablo Bosch, n° 85) une Pentecôte d’école indé-
terminée, avec quelques analogies, mais d’une exécution
beaucoup plus grossière; certaines réminiscences s’y dis-
cernent, comme ici, vis-à-vis d’Albert Van Ouwater et de
sa célèbre Bésurrection de Lazare à Berlin. On pensera
aussi à Thierri Bouts. En revanche, la Madone aux jeux
baissés, plus banale du reste, s’apparente nettement à l’art
de Gérard David, « imitateur de Van der Goes » (aux
termes d’un chapitre du livre de M. Joseph Destrée!).

(1) Les volets que conserve la famille Rappaert appartiennent au
XVIe siècle, école de Pourbus, comme cela se rencontre souvent à Bruges.
 
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