MÉLANGES HULIN DE LOO
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volets inférieurs des Chevaliers et Juges, Ermites et
Pèlerins.
C’est là le dernier mot en date de la critique. L’analyse
a abouti à la décomposition.
*
Pour en arriver à ce fin du fin, certains critiques se sont
notamment fondés sur ce qu’il n’est pas connu qu'Hubert
ait jamais fait d’autre déplacement que, sans doute, celui de
la Meuse à l’Escaut, de Maeseyck à G and, tandis qu’il est
avéré que Jean accompagna, en 1428-29, à la Cour de
Portugal, l’ambassade chargée de demander la main de
1 ’infante Isabelle pour Philippe le Bon, veuf. Dès lors, c’est
Jean qui a pu voir de ses yeux des cyprès, des pins, des
palmiers, des oliviers, des orangers...
Aussitôt les congressistes en redingote se sont vautrés
dans la pelouse de l’Adoration de l’Agneau pour chercher
à découvrir si les palmettes, les fameuses chamoerops
humilis y étaient ou non scrupuleusement reproduites.
Pendant ce temps, d’autres « montaient à l’arbre » et en
rapportaient cette découverte que l'es régimes du dattier
du volet des Pèlerins, au lieu de pendre en grappes y
pendaient en chapelets.
D’autres experts travaillaient à la loupe. M. Six publiait,
en 1904, dans la Gazette des Beaux-Arts, un article dont le
titre est bien symptomatique des préoccupations et des
procédés d’investigation de l’école, communication inti-
tulée : « A propos d’un « repentir » d’Hubert van Evck »,
c’est-à-dire à propos de la trace d’un premier trait que
l’artiste a redressé; et tous les connaisseurs à la page
se transmettaient la sensationnelle confidence que sur le
volet des « Chevaliers », par exemple, le second cheval, le
blanc accuse deux retouches : la bride orfévrée a été des-
cendue et le dessin des jambes a été rectifié.
Gramwatici certant...
M. Dvorak, dont la formidable étude, oubliée en 1904
dans le Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen des
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volets inférieurs des Chevaliers et Juges, Ermites et
Pèlerins.
C’est là le dernier mot en date de la critique. L’analyse
a abouti à la décomposition.
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Pour en arriver à ce fin du fin, certains critiques se sont
notamment fondés sur ce qu’il n’est pas connu qu'Hubert
ait jamais fait d’autre déplacement que, sans doute, celui de
la Meuse à l’Escaut, de Maeseyck à G and, tandis qu’il est
avéré que Jean accompagna, en 1428-29, à la Cour de
Portugal, l’ambassade chargée de demander la main de
1 ’infante Isabelle pour Philippe le Bon, veuf. Dès lors, c’est
Jean qui a pu voir de ses yeux des cyprès, des pins, des
palmiers, des oliviers, des orangers...
Aussitôt les congressistes en redingote se sont vautrés
dans la pelouse de l’Adoration de l’Agneau pour chercher
à découvrir si les palmettes, les fameuses chamoerops
humilis y étaient ou non scrupuleusement reproduites.
Pendant ce temps, d’autres « montaient à l’arbre » et en
rapportaient cette découverte que l'es régimes du dattier
du volet des Pèlerins, au lieu de pendre en grappes y
pendaient en chapelets.
D’autres experts travaillaient à la loupe. M. Six publiait,
en 1904, dans la Gazette des Beaux-Arts, un article dont le
titre est bien symptomatique des préoccupations et des
procédés d’investigation de l’école, communication inti-
tulée : « A propos d’un « repentir » d’Hubert van Evck »,
c’est-à-dire à propos de la trace d’un premier trait que
l’artiste a redressé; et tous les connaisseurs à la page
se transmettaient la sensationnelle confidence que sur le
volet des « Chevaliers », par exemple, le second cheval, le
blanc accuse deux retouches : la bride orfévrée a été des-
cendue et le dessin des jambes a été rectifié.
Gramwatici certant...
M. Dvorak, dont la formidable étude, oubliée en 1904
dans le Jahrbuch der Kunsthistorischen Sammlungen des