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MÉLANGES HULIN DE LÔO
Allerhôchsten Kaiserhauses, de Vienne, reparaissait encore
en 1925 sous le même titre décevant : Das Rat sel der
Kunst der Brüder van Eyck (l’énigme de l’art des frères
van Eyck), se rendait compte lui-même de la subtilité de
toute sa casuistique et, dans un moment de présence
d’esprit, il invite quelque part son lecteur à ne pas secouer
la tête devant certaine interprétation qui semble, confesse-
t-il, entendre pousser l’herbe.
Le vieux James Weal'e restait ahuri devant cette Babel
de la confusion, et après avoir consacré cinquante et un ans
à publier articles, brochures et livres sur la question des
van Eyck, il fait en 1912, dans les Annales de la Société
d’Emidation, de Bruges, cette déclaration solennelle et
désabusée :
« Jai constaté que, depuis quatre-vingt dix ans, malgré
les milliers de pages que les critiques de tous pays ont
consacrées à cette question (qui est celle de distinguer la
part de chacun des frères dans l’exécution du polyptyque),
on est aussi loin de la résoudre qu’on l’était avant qu’on
eut écrit un seul mot à ce sujet. Le résultat des efforts de
tous ceux qui s’en sont occupés est absolument nul. Tl me
semble même, ajoute Weale, que toutes ces opinions con-
tradictoires, fondées sur des hypothèses, tendent à jeter
du discrédit sur la critique. »
Après pareil avertissement sévère de Ta part d’un savant
consciencieux qui a passé toute sa vie dans la méditation
de l’œuvre des van Eyck, il doit paraître présomptueux
et téméraire de ma part d’aborder à mon tour Te Sphvnx.
J’ai néanmoins le courage d’affirmer candidement et
sans hésitation :
Que le polyptyque de G-an'd est nettement constitué de
deux parties distinctes et indépendantes :
1° L’une qui est toute la zone inférieure du polyptyque
ouvert, c’est-à-dire le panneau central avec les quatre
volets dits des Chevaliers du Christ, des Juges intègres,
des Ermites et des Pèlerins;
2° L’autre qui est tout le reste du polyptyque.
MÉLANGES HULIN DE LÔO
Allerhôchsten Kaiserhauses, de Vienne, reparaissait encore
en 1925 sous le même titre décevant : Das Rat sel der
Kunst der Brüder van Eyck (l’énigme de l’art des frères
van Eyck), se rendait compte lui-même de la subtilité de
toute sa casuistique et, dans un moment de présence
d’esprit, il invite quelque part son lecteur à ne pas secouer
la tête devant certaine interprétation qui semble, confesse-
t-il, entendre pousser l’herbe.
Le vieux James Weal'e restait ahuri devant cette Babel
de la confusion, et après avoir consacré cinquante et un ans
à publier articles, brochures et livres sur la question des
van Eyck, il fait en 1912, dans les Annales de la Société
d’Emidation, de Bruges, cette déclaration solennelle et
désabusée :
« Jai constaté que, depuis quatre-vingt dix ans, malgré
les milliers de pages que les critiques de tous pays ont
consacrées à cette question (qui est celle de distinguer la
part de chacun des frères dans l’exécution du polyptyque),
on est aussi loin de la résoudre qu’on l’était avant qu’on
eut écrit un seul mot à ce sujet. Le résultat des efforts de
tous ceux qui s’en sont occupés est absolument nul. Tl me
semble même, ajoute Weale, que toutes ces opinions con-
tradictoires, fondées sur des hypothèses, tendent à jeter
du discrédit sur la critique. »
Après pareil avertissement sévère de Ta part d’un savant
consciencieux qui a passé toute sa vie dans la méditation
de l’œuvre des van Eyck, il doit paraître présomptueux
et téméraire de ma part d’aborder à mon tour Te Sphvnx.
J’ai néanmoins le courage d’affirmer candidement et
sans hésitation :
Que le polyptyque de G-an'd est nettement constitué de
deux parties distinctes et indépendantes :
1° L’une qui est toute la zone inférieure du polyptyque
ouvert, c’est-à-dire le panneau central avec les quatre
volets dits des Chevaliers du Christ, des Juges intègres,
des Ermites et des Pèlerins;
2° L’autre qui est tout le reste du polyptyque.