LA DOUBLE ECOLE DE TOURNAI
PEINTURE ET SCULPTURE
Un grand procès émeut à l’instant la critique. Il prétend
restituer à Roger Van der Weyden — pourtant déjà bien
riche — une part de gloire qui lui aurait été enlevée au
profit d’une entité artistique connue le plus communément
sous le nom de « Maître de Flémalle ». En dehors de Roger,
le « Maître de Flémalle » n’aurait pas même existé. Ce
serait un maître fantôme. Celui donc qui, jusqu’ici, pouvait,
croyait-on, ajouter ce surnom fameux à son nom personnel
— Robert Campin, de Tournai -— devrait se dévêtir d’une
gloire d’emprunt et rentrer dans l’ombre d’un obscur
artisanat.
Cette théorie, basée plutôt sur de nombreux caractères
communs aux œuvres de « Flémalle » et à celles de Roger
que sur une contradiction relevée dans la documentation
archivistique relative au dernier artiste, semble à pre-
mière vue, pouvoir se soutenir. Nous-même l’avons consi-
dérée comme acceptable tout en réduisant à l’unité la per-
sonnalité de Roger de le Pasture que ses tenants croient de
bonne tactique de dédoubler en invoquant la dite contra-
diction (1). Pour nous, en effet, le « maistre Rogier de le
(1) V. Paul Rolland, Roger de la Pasture (Van der Weyden) est-il
le « maître de Flémalle » ? (La Revue d’Art, Anvers, XLVI, 1929, n° 3,
pp. 93 ss).
PEINTURE ET SCULPTURE
Un grand procès émeut à l’instant la critique. Il prétend
restituer à Roger Van der Weyden — pourtant déjà bien
riche — une part de gloire qui lui aurait été enlevée au
profit d’une entité artistique connue le plus communément
sous le nom de « Maître de Flémalle ». En dehors de Roger,
le « Maître de Flémalle » n’aurait pas même existé. Ce
serait un maître fantôme. Celui donc qui, jusqu’ici, pouvait,
croyait-on, ajouter ce surnom fameux à son nom personnel
— Robert Campin, de Tournai -— devrait se dévêtir d’une
gloire d’emprunt et rentrer dans l’ombre d’un obscur
artisanat.
Cette théorie, basée plutôt sur de nombreux caractères
communs aux œuvres de « Flémalle » et à celles de Roger
que sur une contradiction relevée dans la documentation
archivistique relative au dernier artiste, semble à pre-
mière vue, pouvoir se soutenir. Nous-même l’avons consi-
dérée comme acceptable tout en réduisant à l’unité la per-
sonnalité de Roger de le Pasture que ses tenants croient de
bonne tactique de dédoubler en invoquant la dite contra-
diction (1). Pour nous, en effet, le « maistre Rogier de le
(1) V. Paul Rolland, Roger de la Pasture (Van der Weyden) est-il
le « maître de Flémalle » ? (La Revue d’Art, Anvers, XLVI, 1929, n° 3,
pp. 93 ss).