LE RETABLE DE CAMBRAI
DE ROGER DE LA PASTURE
M. le Comte de Laborde en fouillant les archives de Lille
a retrouvé les « Mémoires » de l’abbé de Saint-Aubert de
Cambrai : l’évêque était un personnage considérable chez
qui le duc Philippe ne dédaignait pas de venir faire force
beuveries. Ce prodigue notait ses dépenses assez méticu-
leusement et ses comptes nous donnent de curieux rensei-
gnements sur les mœurs du temps. Une note est relative
à Roger. Transcrivons la intégralement (1).
1459. — Pour un tableau de pointure fait à Bruxelles
assis en l’église chéans.
Le XVI de juing, l’an LY, je Jehan, abbé, marchanday
à maistre Rogier de le Pasture, maistre ouvrier de painture
de Bruxelles, de faire I tableau de Y pieds en quaraire, à
II huystoires, de telle devise qu l’ouvrage le montre. Et
furent les devises faictes à plusieurs fois, et ossi il fist ledit
tabliau de YI piez et demi de hault et de V piez de large
pour le bien de loevre ; lequel tabliau fu parfait à le Trinité,
l’an LIX, se cousta en principal IIII** riders d’or de
XLIII s. IIII d. le pièce, monnoie de Cambray, dont il fu
tous paiiez du nostre à plusieurs foiz. Se fu donné à sa
femme et à ses ouvriers, quant on l’admena, 11 escus d’or
de IIII. I. xx d. tournois. Se fu admenez chéens par le kar
(1) De Laborde, Les Ducs de Bourgogne, Preuves.
DE ROGER DE LA PASTURE
M. le Comte de Laborde en fouillant les archives de Lille
a retrouvé les « Mémoires » de l’abbé de Saint-Aubert de
Cambrai : l’évêque était un personnage considérable chez
qui le duc Philippe ne dédaignait pas de venir faire force
beuveries. Ce prodigue notait ses dépenses assez méticu-
leusement et ses comptes nous donnent de curieux rensei-
gnements sur les mœurs du temps. Une note est relative
à Roger. Transcrivons la intégralement (1).
1459. — Pour un tableau de pointure fait à Bruxelles
assis en l’église chéans.
Le XVI de juing, l’an LY, je Jehan, abbé, marchanday
à maistre Rogier de le Pasture, maistre ouvrier de painture
de Bruxelles, de faire I tableau de Y pieds en quaraire, à
II huystoires, de telle devise qu l’ouvrage le montre. Et
furent les devises faictes à plusieurs fois, et ossi il fist ledit
tabliau de YI piez et demi de hault et de V piez de large
pour le bien de loevre ; lequel tabliau fu parfait à le Trinité,
l’an LIX, se cousta en principal IIII** riders d’or de
XLIII s. IIII d. le pièce, monnoie de Cambray, dont il fu
tous paiiez du nostre à plusieurs foiz. Se fu donné à sa
femme et à ses ouvriers, quant on l’admena, 11 escus d’or
de IIII. I. xx d. tournois. Se fu admenez chéens par le kar
(1) De Laborde, Les Ducs de Bourgogne, Preuves.