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Hulin de Loo, Georges [Honoree]
Mélanges Hulin de Loo — Bruxelles [u.a.], 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0250
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MÉLANGES HULIN DE LOO

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certaines peintures provençales ont déjà été mention-
nées ailleurs.
Ce qui nous intéresse ici ce sont tout d’abord les carac-
tères si particuliers, si exceptionnels, de ces deux tableaux,
où le fond est curieusement composé d’une muraille de ville,
d’une chapelle, et d’une tour gothique, d’une chaîne de
montagnes couvertes de neige à droite et d’un grand ciel
illuminé par le soleil couchant à gauche. Il paraît hors de
doute que le plus ancien de ces deux panneaux est celui qui
n’a pas de donateur.La composition est ici mieux équilibrée,
avec la Croix au milieu et les deux larrons symétrique-
ment placés aux deux côtés. Le caractère des figures, te
dessin des plis montrent l’auteur de cette peinture encore
sous la forte influence de l’art flamand et en particulier
de van der Weyden, qui plus d’une fois a représenté aussi
des paysages éclairés par le soleil couchant.Pour faire place
au donateur dans l’autre tableau, il fallut étirer un peu à
droite le paysage du fond, tout en en reproduisant scrupu-
leusement tous les détails. La Madeleine et le larron de
droite furent rapprochés de l'a croix afin de faire place au
personnage priant entre ces deux figures et le sarcophage.
Ce donateur ne put encore être identifié : ce doit être cepen-
dant un grand seigneur : il porte un riche habit de velours
et des bijoux, il est agenouillé sur un coussin de soie, posé
lui-même sur un tapis d’Orient. Ici les plis des draperies ont
plus de naturel que dans l’autre tableau, les figures ont
aussi plus de noblesse.
Dans quelles circonstances furent peints ces deux
tableaux, surtout le second, copie libre, augmentée d’un
portrait? Voilà un mystère nouveau à ajouter à tous ceux
qui enveloppent notre peinture nationale. Nous aurions
bon espoir d’y voir venir de la clarté, si le maître Hulin de
Loo voulait bien, pour quelques temps au moins, en faire
l’objet principal de ses méditations et de ses études.
Jean GUIFFREY.
Conservateur du Département
de la Peinture au Musée du Louvre.
 
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